Élection en « Globalia
»
Un monde en
déficit démocratique
Oui, l'élection
présidentielle des États-Unis d'Amérique du 2
novembre 2004 nous rapproche de ce monde que JC
Rufin expose savoureusement dans son roman-essai
marquant qui a aussi inspiré notre éditorial
précédent : Globalia. Les Terriens
d'aujourd'hui vivent effectivement des années
impériales, depuis que personne - hormis certains
terroristes - ne menace la puissance en tout des
USA. Globalia-USA, même combat ?
Tous les Globaliens de cette « démocratie parfaite »
officiellement devenue un seul pays peuvent
cependant voter pour leur président. Rien à voir
avec le duel présidentiel entre George W. Bush
et John F. Kerry, qui retient pourtant
l'attention planétaire comme jamais une élection aux
USA n'avait pu le faire auparavant. Et pour cause !
Presque sans s'en apercevoir, sans même l'avoir
nécessairement voulu, le peuple états-uniens
représente ce qui est devenue « la république
impériale » de notre temps. Parce qu'il faut bien le
reconnaître, après l'effondrement des puissances
européennes et du Japon en 1945, puis de l'Union
soviétique en 1991, qui provoqua, cette fois là, la
fin de la guerre froide et de la gestion bipolaire
des enjeux mondiaux, le XXe siècle a littéralement
offert une vocation impériale à une nation
paradoxalement née d'une volonté de fuir les empires
d'avant. Et un monde impérial ne se gère évidemment
pas comme un monde multipolaire prenant en compte
quelque 200 États souverains. Oui, le melting-pot de
la population des USA est probablement ce qui
représente le mieux le multiculturalisme planétaire.
Mais l'idéal démocratique n'a pas autant à voir avec
la qualité de ceux qui vote. L'idéal démocratique,
c'est avant tout de permettre la participation au
vote.
Et le constat est ici sans appel : l'humanité subit
présentement un flagrant déficit démocratique.
Combien de Terriens auront participé, le 2 novembre
2004, à l'élection du président-empereur du «
Globalia » de l'heure ? Une fraction ridicule !
La bonne nouvelle, c'est que l'on sent aux quatre
coins de la planète que la population mondiale
réagit de plus en plus à ce sentiment de déficit
démocratique. Il y a de la grogne ! Des sondages
planétaires tentent de donner voix à ces commettants
hors jeu. Est-ce le début d'un temps nouveau ?
Souhaitons-le ! En ces temps où, comme Henry
Kissinger vient de le dire au magazine
Newsweek, il faut « ...reconstruire les
principes fondamentaux de l'ordre mondial pour
remplacer celui disparu dans la fumée des tours du
WTC et du Pentagone. »
Pendant ce temps, toute l'humanité se désole
d'apprendre que le secrétaire général des Nations
unies, du haut de l'imposante force morale qu'il
incarne, autre version d'un président-empereur d'un
« Globalia » possible, s'occupe ces jours-ci à
gérer... des problématiques de moralité sexuelle
avec son actuel haut-commissaire pour les réfugiés
(l'ancien premier ministre néerlandais Ruud
Lubbers, un homme de 65 ans formellement accusé
de harcèlement sexuel contre une de ses employée) !
Que la solution passe par une réforme de l'ONU, ou
encore par la naissance d'un G-20 des chefs d'État
tel que le propose le premier ministre du Canada
Paul Martin à ces homologues du G-8, ou toutes
autres types de réformes, et qu'importe qui sera
l'élu entre Bush et Kerry, le monde ne sera plus
tout à fait le même après cette élection
présidentielle qui lui aura fait prendre conscience
de l'inadéquation actuelle du système politique de
gestion de la planète.
PENDANT QUE QUÉBEC CHERCHE SON MAIRE IDÉAL... ET
UN IDÉAL POUR 2008
Si novembre 2004 marquera le fait que les citoyens
du monde auraient voulu se donner quelque chose
comme un « président mondial » démocratiquement élu
par le plus grand nombre, novembre 2005 donnera,
cette fois avec de très hauts standards
démocratiques, l'occasion à la population de la
Ville de Québec de se donner un nouveau maire. Élu
pour la première fois en 1989, Jean-Paul L'Allier
a déjà annoncé qu'il quitterait la vie politique à
la fin de l'actuel mandat. Québec, cette ville qui
pour plusieurs peut prétendre présenter un modèle
pour bien des villes du monde, se cherche donc un
maire ! Coïncidence bienvenue, en même temps que ce
débat passionne de plus en plus les Québécois, le
débat sur le 400e anniversaire de la fondation de la
ville en 2008 s'anime. Le maire qu'éliront les
citoyens de Québec en novembre 2005 sera donc le
maire en exercice lors des fêtes de 2008.
Ce n'est certainement pas en embellissant leur ville
d'une jolie fontaine que les citoyens de Québec
impressionneront les autres cités du monde. Quel
genre de message devrait envoyer une ville aussi
privilégiée que Québec à l'occasion d'un moment
aussi marquant de son histoire ? L'humanité s'en
porterait certainement mieux si elle multipliait les
gestes de solidarité internationale. Oui, la
fontaine de Tourny c'est une bonne idée. Merci à la
famille Simons ! Mais le don que moi je voudrais
faire à ma ville, c'est celui de pouvoir me
consacrer à travers elle à des causes
significatives, stimulantes et prioritaires pour
l'avenir à la fois de la ville, des villes et de la
population mondiale. Le hasard fait justement que
Peter Simons a trouvé son cadeau à Bordeaux,
ville jumelle de Québec. Et si Québec se donnait de
nouvelles villes jumelles pour 2008, en scellant de
nouveaux pactes de solidarité en Haïti, en Afrique
francophone, dans les autres Amériques... Moi
j'embarque ! Et mon maire ?
« Les 400 plus grands richards des États-Unis
gagnent autant en une année que l'ensemble de la
population des vingt pays les plus pauvres
d'Afrique. »
Multinational Monitor, Vol. 24, No. 5
« Environ 60 % de la population mondiale ne
peut se payer les biens essentiels au prix du
marché mondial. Cependant, la plupart regardent
la télévision. Et voient en couleur des biens et
des styles de vie qui ne leur seront jamais
accessibles. Historiquement, nous retrouvons là
les ingrédients qui font les révolutions. »
Duane Elgin, "père" de la simplicité
volontaire
On
fait quoi, maintenant ?
Daniel Allard
Éditeur et rédacteur en chef
Fait à Québec le 2 novembre 2004.
Archives d'éditoriaux:
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Québec et l'avenir de l'Atlantique
À quand une Mission-Québec en Afrique?
Québec, comme Montréal ou Chicoutimi, doit pouvoir contrôler l'immigration internationale
De la néo-mondialisation!
Et si la Francophonie négociait l'ALEF?
Les omission d'une politique pour la capitale
Les omissions d'une campagne électorale
Les jeux de 2008
Faut-il jumeler Québec et La Havane?
Cannes, Namur... et/ou Lévis?
Les années 2000 vues du Sommet du Québec et de la jeunesse-Craintes et/ou espoirs?
Le (vrai) défi du maire de Québec
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Fusion et foison-L'héritage des jumelages internationaux pour la Québec nouvelle
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URBI et ORBI
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« OUI », le Québec doit garder ses villes fortes ! Signer les registres : « NON », mais merci ! Rendez-vous 2004 - Pourquoi et pour qui voter?
Rendez-vous 2004 : heureux de vos votes? Un Sommet du G-20 au Canada d’ici 24 mois?