QUÉBEC: UNE VILLE UNIQUE AU MONDE
|
«
GO, JEAN-PAUL, GO! Madame la ministre Harel, livrez la marchandise SVP!
» Jean-Paul L'Allier, le maire
de Québec, a déjà le mérite d'avoir avancé un projet d'avenir pour la
ville qu'il dirige depuis bientôt douze ans. Bien des embûches ont été
avancées sur son chemin depuis. Son défi de la ville-nouvelle ne réjouit
pas les maires des villes de ceinture. Évidemment! À
quelques semaines de la date ultime, ceux-ci tentent le tout pour le tout.
Pourtant, à bien y regarder, qui fusionne qui? La mise au monde de Québec
ville-unique ne sera pas la victoire de la ville-centre contre ses
banlieues. La réalité veut plutôt que les 300 000 citoyens des
banlieues actuelles prendront carrément le contrôle de Québec. Trois
villes des 12 que compte la banlieue de l’actuelle Communauté
urbaine de Québec totalisent ensemble quelque 220 000 citoyens. Les
nouveaux élus provenant de ces quartiers de la ville unique ne seront pas
au conseil pour adopter des règlements ne favorisant que le territoire de
l’ancienne ville-centre. Qui peut nier qu'avec actuellement quelque 170
000 habitants, Québec se donne numériquement à ses banlieues deux fois
plus populeuses? Lorsqu’elle
aura les derniers rapports en main, après le 30 septembre, la ministre Louise
Harel va finalement décider. SVP madame la ministre, ne faite pas
l’horrible erreur de nous annoncer que vous ferez le travail qu’à
moitié. L’option de la ville unique sur la rive nord s’impose, ne
serait-ce que parce que toutes options mitoyennes condamneraient la région
à revivre à moyen terme une autre – et alors dernière – fois le
drame du débat sur les fusions. Si ce n’était pas cette fois-ci, ce
sera la prochaine fois. Alors, évitez-nous une prochaine fois, SVP! Que
cette page se tourne définitivement et que l’on se mettent tous à bâtir
une vraie capitale. "Le
premier défi de la région de Québec, c'est de se prendre pour une vraie
capitale", lançait Michel
Vastel, en début d'année. En le paraphrasant à travers les lunettes
de l'enjeu de la mondialisation, plus que de se voir comme une vraie
capitale, Québec doit voir son avenir en visant une place de joueur sur
la scène internationale. Morcelée en plus de 40 municipalités, la région
n'est même pas dans l'antichambre des réseaux majeurs de villes
internationales. Jouer dans les ligues majeures du monde des villes n'est
pas nécessairement une question de grosseur de ville, mais c'est assurément
une question de ressources et d'investissements. La réalité veut que ce
dernier facteur soit très souvent relié à la taille des villes en
question. SVP, madame Harel, faite le bon choix, celui qui ouvrira l’avenir vers les vrais défis, pas vers une répétition de l’histoire. Fusionner à moitié, c’est condamner la capitale à revivre ce fardeau une autre fois. Condamnez-nous plutôt immédiatement à l’obligation de réussir tous ensemble.
Merci
d’avance! Daniel
Allard |