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ÉDITORIAL | ||||||
En route vers « Globalia » ?
Oui, Globalia ! Cet éditorial du dernier numéro de la 7ième année de publication de Commerce Monde le #43 de septembre marquera le début de l’an 8, un âge quasi séculaire dans le cyberjournalisme ! - va vous parler de Globalia. Parce que le titre de ce livre que l’auteur Jean-Christophe Rufin qualifie lui-même de roman-essai, avertissant qu’il mélangeait volontairement les deux genres littéraires, est très à propos en ce mois d’août 2004. Et pourquoi, direz-vous ? Jean-Paul L’Allier et Gérald Tremblay préparent fébrilement la rentrée de septembre des deux principales et nouvellement confirmées « grandes » villes du Québec. Surtout le premier, qui a annoncé le 5 juillet la fin de sa carrière de maire pour novembre 2005. Jean Charest continue de rêver à un Québec réinventé en tentant de réussir un mélange de e-gouvernement et de remise à jour du modèle québécois datant de la « Révolution tranquille » des années 60. L’autre premier ministre, Paul Martin, celui du pays, prépare, lui, très nerveusement à travers la grande incertitude qu’impose un gouvernement minoritaire, l’avenir du Canada. En pensant à la fois s’il aura encore Georges W. Bush comme vis-à-vis en 2005 et comment Kofi Annan tente, pour sa part, de tirer le meilleur parti de la machine ONU qu’il a à charge. Bref, à leur façon, tous les « politiques » de la Terre, chacun à leur niveau de responsabilité, tentent de leur mieux - nous citoyens l’espérons tous du moins de gérer la planète. La planète, c’est le synonyme de Globalia dans la vision de Rufin. Et la démocratie globalienne vit ainsi au rythme d’un pays unique, d’un gouvernement unique, d’une qualité de vie sans égal dans l’histoire humaine; mais malheureusement pour eux, en vérité, au rythme d’une sorte très technologiquement raffinée de dictature hyper confortable, hypocrite, amnésique, menteuse et cruellement inéquitable. « Après la chute du mur, quand la lutte contre le terrorisme devient une priorité(…) [a]vec un groupe de très gros industriels et banquiers qui avaient tout à gagner d’une unification des marchés - , ils ont poussé à la formation d’un ensemble global, d’abord économique puis politique qui regroupe les États-Unis, l’Europe élargie incluant la Russie, le Japon et la Chine. » « En réunissant ces espaces, ils savaient qu’ils allaient affaiblir le pouvoir politique au point d’en faire une simple potiche. Du coup, leur pouvoir à eux, en tant que petit groupe qui contrôle les plus grands trusts mondialisés, est devenu énorme (…) Plus personne n’était capable de leur demander des comptes. » (page 397) Le message de Rufin à nos politiciens d’aujourd’hui qui pensent préparer de meilleurs lendemains pour l’humanité est sans nuance : attention au mariage démocratie-technologie ! En sept ans, plusieurs éditoriaux de Commerce Monde n’ont pas hésité à prôner l’avancement d’une forme de gouvernement mondial. À problèmes mondiaux, une gouverne mondiale ! En mai 2001, Boutros Boutros-Ghali ( dans notre #24) nous exprimait non pas sa crainte de voir trop de pays exister et ainsi provoquer une sorte de cacophonie incapable de gérer la planète, mais sa déception de voir trop peu de pays se préoccuper en tout temps de la gouverne mondiale. Si le nouveau premier ministre Paul Martin va au bout de sa logique et se fait hôte d’un premier « Sommet des chefs d’État du G-20 » au Canada le plus rapidement possible, souhaitons qu’il leur fasse lire Globalia. Un livre qui fera marque dans les réflexions intéressantes, pour ceux dont l’avenir de la petite planète que les humains occupent tient à cœur. Plusieurs nouvelles de l’actualité économique mondiale des années en cours ressemblent à des indices que le Globalia de Ruffin pourrait naître. Concentration au sein des grands secteurs industriels. Arrivée de « l’e-encre » au Japon, oui, le papier et l’encre électronique, qui facilitera encore plus la concentration du contrôle des médias. Comme la fusion entre Sony et BMG. Perte d’identité des références culturelles des populations. Perte de crédibilité du pouvoir politique. Ce n’est pas de ce genre de gouverne mondiale dont nous rêvons ! Devenez co-éditorialiste Fait à Québec le 15 août 2004. Archives d'éditoriaux: Mondialiser nos élus Québec et l'avenir de l'Atlantique À quand une Mission-Québec en Afrique? Québec, comme Montréal ou Chicoutimi, doit pouvoir contrôler l'immigration internationale De la néo-mondialisation! Et si la Francophonie négociait l'ALEF? Les omission d'une politique pour la capitale Les omissions d'une campagne électorale Les jeux de 2008 Faut-il jumeler Québec et La Havane? Cannes, Namur... et/ou Lévis? Les années 2000 vues du Sommet du Québec et de la jeunesse-Craintes et/ou espoirs? Le (vrai) défi du maire de Québec Réunification de famille-Après Elian, Fidel et les Amériques? Fusion et foison-L'héritage des jumelages internationaux pour la Québec nouvelle Québec: une ville unique au monde Souhaits nouveaux et nouveau millénaire L'enjeu des deux cité-mères du Québec Un sommet francoph..."ON" ou "OFF"? Les leçons de Bordeaux! 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