Archives par mot-clé : Université de Montréal

100 ans de recherche en science au Canada à souligner… ça débutera à l’Université Laval

L’année 2022 qui se pointe permettra d’analyser avec le recul d’un siècle entier, et donc de mieux comprendre, l’état de la science en langue française dans le monde. Un sujet qui a son importance, pas seulement parce que les calendriers nous invitent à souligner le centenaire de la création d’une association s’y étant dédiée depuis 1923. Mais parce que la science – mobilisée pour la lutte pandémique, toujours en cours – vient de prendre, dans toutes les sociétés, un rôle central qui lui a rarement été accordée. Savoir si la langue anglaise se maintiendra en tant que lingua terra de la recherche et des publications scientifiques dans le monde? Savoir si, concurremment, la langue française offre toujours une valeur ajoutée propre pour ceux en science qui la choisissent ? Voilà des questions qu’il faut poser.

L’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (Acfas) fut créée le 15 juin 1923, à Montréal, alors que cette ville était autant la métropole du Québec que du Canada en entier. Elle était loin d’être la première du genre dans le monde: le Royaume-Uni (1831), l’Italie (1839), les États-Unis (1848), la France (1872), l’Australie et la Nouvelle-Zélande (1887), l’Afrique du Sud (1902) et l’Inde (1912) avaient agit bien avant.

« […] Si nous avions jadis favorisé la recherche scientifique, nous aurions réalisé on ne sait combien d’économies, ouvert au commerce, à l’agriculture, à l’industrie des domaines nouveaux et profitables », avait clamé un Omer Héroux, le 7 octobre 1937, dans le journal Le Devoir.

Quatre décennies plus tard, un gros bout du chemin avait été fait, car en 1978, l’idée de transformer l’Acfas en une « Association québécoise pour l’avancement des sciences » (AQAS) fut tenté, mais rejetée. L’enjeu d’ainsi exclure les chercheurs francophones des autres provinces du Canada pesant lourd et imposant un meilleur réalisme. En 2001, l’Acfas est cependant renommée « Association francophone pour le savoir » à titre de dénomination « plus moderne » qui souligne encore son caractère francophone en gardant son même acronyme, et que l’on veut dorénavant imposer : Acfas.

DEUX ANS POUR EN FÊTER 100

L’Acfas, qui arrive donc à son 100e anniversaire, a décidé de le célébrer à travers deux moments forts, de mai 2022 à juin 2023, d’abord avec son 89e Congrès annuel, puis encore jusqu’au, et avec, le 90e.

Le 89e Congrès de l'Acfas se déroulera du 9 au 13 mai 2022 à l'Université Laval. Une semaine complète d'événements, de colloques et de discussions sur la recherche et les savoirs.
89e Congrès de l’Acfas
Lieux : Université Laval, Ville de Québec, Canada
Dates : Du 9 au 13 mai 2022
90e Congrès de l’Acfas
Lieux : Université de Montréal / HEC / Polytechnique Montréal, Canada
Dates : mai 2023

En 2023, on retournera d’ailleurs à ses sources, car l’Acfas fut fondée en 1923 par un groupe de professeurs de l’Université de Montréal, notamment le radiologue Léo Pariseau, ainsi que le botaniste frère Marie-Victorin.

Les colloques de l’Acfas sont conçus pour faire « rayonner les savoirs comme moteur de développement des sociétés en rassemblant, dans ce cas, les personnes choisissant de faire de la recherche avec les atouts de la langue française ». Ils sont un événement structurant au sein de la Francophonie. Mais l’Acfas demeure une organisation sans but lucratif avec des moyens conséquents. Bien que sa mission est vaste : promouvoir l’activité scientifique, stimuler la recherche, diffuser le savoir en français pour tous les domaines.

Déjà important par sa durée – de 5 jours – ce congrès, qui se déroule habituellement en mai avec la collaboration d’une université hôtesse au Canada, avait pour son édition du 80e fait exception en s’installant au Palais des congrès de Montréal, ce en collaboration avec l’ensemble des universités et des collèges de son réseaux. Et une autre exception vient de s’imposer avec le 88e Congrès, évidemment un « jamais vu » qui du 3 au 7 mai 2021 aura fait se tenir, pour la première fois, entièrement via une plateforme en ligne pour cause de conditions sanitaires pandémiques, une édition mise en place en collaboration avec l’Université de Sherbrooke et l’Université Bishop’s qui aura su impliquer quelque 6 000 congressistes. Sur le thème « Du jamais su » l’activité aura ainsi réuni 219 colloques, quelque 4 000 communications scientifiques et 556 communications libres ; les organisateurs signalent aussi plus de 6 500 publications et partages générés sur Twitter (2020 fut la première année, depuis 1933, où l’évènement annuel n’a pas eu lieu en se faisant imposer un report du 88e Congrès en 2021.)

Parallèlement au volet purement scientifique d’un tel congrès, les 12 activités « tous publics » de la programmation Science-moi! ayant eu lieu au cours de ladite semaine – réunissant quelque 3 000 personnes – visaient à relever le défi de l’importance du dialogue entre les sciences et la société. Un volet devenu particulièrement stratégique, Car rendu ici, c’est aussi la question du dialogue entre science et le monde des affaires qui se pose.

RÉUSSIR LA RÈGLE DE TROIS ? PRIX-INNOVATION-ENTREPRENEURIAT…

Si le congrès annuel de l’Acfas est considéré comme « le plus grand rassemblement scientifique multidisciplinaire de la Francophonie », ses acteurs organisent de nombreux prix et concours devenus récurrents :

  • Journées de la relève en recherche (#J2R) ;
  • concours Ma thèse en 180 secondes (#MT180);
  • concours Génies en affaires;
  • concours La preuve par l’image;
  • concours de vulgarisation de la recherche;
  • et le Forum international Science et société;
La finale internationale de Ma thèse en 180 secondes 2022 sera accueillie à Montréal, au Québec, à l'automne 2022 par l'Acfas et l'Université de Montréal.

Mais pour réussir significativement cette sorte de règle de trois que constituent les concepts de l’émulation (créer et organiser divers prix et reconnaissances faisant rayonner les meilleurs), l’innovation (créer un changement) et l’entrepreneuriat (créer une entreprise génératrice de création de richesse), il y a ici une recette que les milieux universitaires francophones canadiens ne maîtrisent pas suffisamment. Le 23 février 2017, une journée complète avait d’ailleurs été organisée, à l’Université Laval : le Forum « Connexion 2017 ». Et à l’initiative du Parc Technologique du Québec Métropolitain, du scientifique en chef québécois Rémi Quirion, de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui y avait envoyé son vice-président d’alors Christian Dubé, et de l’Institut de gouvernance numérique, quelque 200 personnes y démontraient déjà, par leur seule présence, l’importance de proposer des solutions à la trop grande solitude qui perdure entre les mondes de la recherche publique et celui des affaires, particulièrement au Québec.

En ayant créé AXELYS (une réorganisation des organismes de valorisation de la recherche universitaire ayant fait naître un nouvel organisme né officiellement le 1e avril 2021), l’État québécois tente de changer la donne face au dialogue, aux ponts qui doivent se multiplier entre science et monde des affaires et de la création d’entreprise.

DE l’ACFAS À l’AUF: MÊME COMBAT?

D’ailleurs, il n’y a pas que les dirigeants et membres de l’Acfas qui pourront aimer le passage des années 2021 et 2022. C’est ici la marque de 60 ans d’existence que l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) atteignait le 13 septembre 2021. Ainsi, 1007 établissements membres à travers 119 pays, c’est-à-dire un peu plus que la moitié des pays du monde, furent conviés du 21 au 24 septembre 2021 à la 1er édition de la Semaine mondiale de la francophonie scientifique, avec la tenue  d’Assises en Roumanie, en mode hybride à la fois en présentiel et virtuel, à l’Université Politehnica de Bucarest. Un Livre blanc de la francophonie scientifique fut publié à cette occasion. Puis l’approbation de pistes de réflexion et d’action visant à « redessiner le réseau » afin qu’il favorise une conception plus globale – de la petite école jusqu’aux étapes doctorales – des systèmes éducatifs et privilégiant « l’ouverture sur le monde socioéconomique » ne sont pas sans provoquer de nouvelles attentes, voire un souffle dynamisant.

On le constate, l’AUF (qui était l’AUPELF à sa fondation à Montréal en septembre 1961 et porte le nom actuel depuis 1998) est, elle aussi, à la recherche de la bonne route vers une efficace et véritable Francophonie économique.

De la centenaire Acfas à sa cadette, mais tout autant mature organisation, l’AUF, voilà deux acteurs structurants de la Francophonie comme de la science mondialement parlant. Et à travers les moments légitimes voulant souligner des jalons symboliques du temps, arrivent aussi les occasions de faire les bons bilans. En quoi, pourquoi et comment la langue française constitue toujours une forme de valeur ajoutée propre à ceux qui en font le choix en science? Il ne manquera donc pas d’occasion pour chercher réponses et solutions face à cette grande question dans les prochains mois.

88e Congrès – Du jamais su | Acfas

Innovation sociale : le Québec s’est gagné un 1er rang mondial avec sa politique sur les garderies

C’est Pierre Fortin, le bien connu professeur émérite en économie de l’Université de Montréal, qui est venu exposer cette bonne nouvelle, à travers sa communication lors d’un colloque tenu au Musée de la civilisation, à Québec, le 10 octobre 2017 : « Le Québec est devenu le champion mondial en matière de taux d’activité des jeunes femmes, devançant les Suissesses, ainsi que les précédentes leaders, les Suédoises ».

Comment?

Essentiellement en offrant aux familles, et donc particulièrement aux femmes monoparentales, des services de garde d’enfant en bas âge très peu chers. On a ainsi rendu apte au travail des milliers de jeunes femmes, qui auparavant ne pouvaient pas officiellement participer à la création de la richesse au Québec.

Et les courbes du graphique du professeur Fortin ne laissaient aucun doute sur l’efficacité et la popularité de la politique sociale innovante appliquée par le Québec depuis les origines du programme, il y a maintenant dix ans. Les « garderies à 5$ » ont donc radicalement changé la donne au Québec, et rapidement.

VIVE LA GARDERIE À 5$ !

Ce réseau de gardes avait été mis sur pied en septembre 1997 par Pauline Marois, alors ministre de l’éducation au sein du Gouvernement du Québec, à partir des garderies sans but lucratif et des agences de garde en milieu familial. Son principe était l’accès à la garde d’enfant pour tous et il a vite été surnommé par l’expression populaire des « garderies à 5 $ ». On comprendra que c’était alors le tarif quotidien uniforme que devaient appliquer ces centres.

De 1997 à 2005, le nombre de places disponibles dans le réseau est rapidement passé de 55 000 à 200 000. Tous les CPE – pour Centre de la petite enfance – sont des corporations sans but lucratif ou des coopératives, bien que des places à « 5 $ » étaient aussi offertes dans des garderies en milieu familial. En 2004, les tarifs furent cependant augmentés à 7,30 $ par jour. Et depuis le 22 avril 2015, la contribution demandée au parent dont l’enfant fréquente un service de garde subventionné a été modifiée, étant maintenant composée d’une contribution de base et d’une contribution additionnelle modulée selon le revenu familial. Par exemple, depuis janvier 2017, la contribution de base est de 7,75 $ par jour, par enfant et si le revenu familial net ne dépasse pas 50 920$ il n’y a pas de contribution additionnelle à débourser.

La politique québécoise a aussi un aspect nataliste puisque la contribution additionnelle est réduite de moitié pour le second enfant et aucune contribution additionnelle n’est demandée à l’égard du troisième enfant et des suivants.

Jusqu’au 1er juin 2006, on comptait environ 1 000 CPE au Québec, qui employaient environ 40 000 personnes. Après cette date, l’ensemble des CPE ont perdu la composante dite « Milieu familial », qui a été redistribuée à 164 bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial. Ces Bureaux sont d’abord des CPE agréés BC pour trois ans et chacun coordonne la garde en milieu familial en gérant entre 140 et jusqu’à 1 700 places sur un territoire correspondant à celui des Centre local de services communautaires (CLSC), avec qui ils collaborent.

Les CPE, largement subventionnés par l’État, ont aussi une mission éducative. Leurs standards et leur administration sont fortement contrôlés par l’État bien qu’au moins 2/3 des membres des conseils d’administration des CPE sont des parents d’enfants qui le fréquentent.

Bien que créé en 1997, le réseau des centres de la petite enfance puiserait ses racines dans le rapport Un Québec fou de ses enfants, qu’avait piloté le psychologue, chercheur, professeur émérite du Département de psychologie de l’UQAM, Camil Bouchard. Depuis leur création, le montant consacré par l’État aux CPE et aux garderies privées subventionnées a été multiplié par 11, passant de 221 millions $ à 2,4 milliards en 2016. Alors que 76 000 enfants fréquentaient les garderies subventionnées du Québec en 1997, ils sont environ 225 000 actuellement.

FORT IMPACT ÉCONOMIQUE

Une étude de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke à laquelle Pierre Fortin participait, avec Luc Godbout et Suzie St-Cerny, en 2012, avait déjà énoncé que les garderies subventionnées ont incité près de 70 000 mères à occuper un emploi en 2008. Se traduisant par une hausse du taux d’emploi global au Québec de 1,78 % et une hausse du PIB de 5,1 milliards $.

Cette fois à l’invitation d’un des centres de recherche de l’Institut des hautes études internationales de l’Université Laval, en collaboration avec le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, dans le cadre des 50 ans de la création de ce dernier, le professeur Pierre Fortin était sans aucun doute la bonne personne pour partager la bonne nouvelle.

(Source de l’image: www.rcpeqc.org)

***

Vous aimez cet article! Faites une DONATION à la rédaction du cyberjournal par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI

 

Clin-d’œil mondial au cuivre, au fer et au lithium

Le Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec a mandaté l’Institut EDDEC de l’Université de Montréal pour réaliser un large projet de recherche en économie circulaire visant à évaluer le potentiel de trois métaux stratégiques : le fer, le cuivre et le lithium. Un rapport est déjà remis et il permet de faire un intéressant petit tour d’horizon du positionnement mondial de ces trois métaux. Alors petit clin-d’œil mondial au cuivre, au fer et au lithium.

Portrait du cuivre

En plus d’avoir une excellente conductivité thermique et électrique, le cuivre résiste à la corrosion, est antibactérien, malléable et généralement facilement recyclable. Il est habituellement utilisé sous sa forme pure, mais on le retrouve aussi sous forme d’alliages, les plus connus étant le bronze et le laiton.

Les principaux producteurs de ce minerai sont le Chili avec 5,6 millions tonnes (Mt), soit environ le tiers de la production mondiale, les États-Unis avec 1,31 Mt, le Pérou tout proche avec 1,22 Mt, la Chine et la République démocratique du Congo.

Dans le minerai, la teneur varie beaucoup, de 0,5 à 5%, avec une moyenne de 0,8%, selon Bihouix & de Guillebon (2010).

Au Québec, la production de cuivre a fortement diminué de la fin des années 1990 jusqu’en 2006. Le Québec a déjà compté plusieurs mines de cuivre qui sont aujourd’hui épuisées. Ce métal se retrouve maintenant plutôt comme un sous-produit des mines d’or, de nickel et de zinc situées dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec. C’est le Québec qui compte cependant la seule fonderie de cuivre au Canada : la Fonderie Horne, située à Rouyn-Noranda, laquelle produit des anodes de cuivre à partir de concentré. Ces anodes sont expédiées à l’Affinerie CCR à Montréal-Est, qui produit à son tour des cathodes de cuivre par procédé électrométallurgique. Ces deux entreprises appartiennent à Glencore. L’Affinerie CCR vend une partie de ses cathodes à Nexans Canada, un fabricant de fils et de câbles de transmission électrique dont le siège social est à Paris. Nexans est la plus importante entreprise de transformation métallique de cuivre.

Au niveau de la répartition, en % de tonnage, des divers usages du cuivre dans le monde, les équipements et le bâtiment constituent les principaux secteurs d’utilisation, représentant respectivement 31 et 30%. S’ajoutent les catégories comme les fils et câbles électriques, électroménagers (petits et gros), équipements mécaniques et industriels, téléphones mobiles et ordinateurs portables, bâtiment et infrastructures, voitures, camions, autobus, transport maritime, ferroviaire, aérien.

Portrait du fer

Le fer est un  métal qui se présente très peu sous sa forme naturelle en raison de sa sensibilité à la corrosion et de ses faibles propriétés mécaniques. On le retrouve généralement sous forme d’alliages, dont les plus communs forment la famille des aciers. Avec une production mondiale brute de trois milliards de tonnes en 2014, le minerai de fer est de loin la substance métallique produite en plus grande quantité et la plus utilisée dans le monde.

Le Québec, pour sa part, a produit près de 26 millions de tonnes de concentré de fer en 2015, ce qui représente plus de la moitié de la production canadienne. En 2014, toujours pour le Québec seulement, le stock de fer en utilisation s’élevait à 98,6 millions de tonnes, soit plus de 2 tonnes par personne.

Au Québec, ArcelorMittal Exploitation minière Canada exploite sur la Côte-Nord le site du Mont-Wright ainsi que sa mine d’appoint, celle de Fire Lake. Le concentré de ce site est par la suite acheminé par voie ferroviaire à Port-Cartier où l’entreprise en transforme une partie dans son usine de bouletage, produisant annuellement près de 10 millions de tonnes de boulettes d’oxyde de fer. Aussi, Rio Tinto Fer et Titane exploite l’ilménite, un minerai composé de fer et de titane, à la mine du lac Tio sur la Côte-Nord. Ce minerai mixte est par la suite transformé au Québec en scorie de titane, en fer et en acier.

Au niveau de la métallurgie primaire, trois entreprises sont actives au Québec : Rio Tinto Fer et Titane, ArcelorMittal Produits longs Canada, Finkl Steel.

Portrait du lithium

Le lithium est un métal léger, ductile, qui s’oxyde facilement au contact de l’air et de l’eau. Dit « modérément » abondant, avec une présence de 65 ppm dans la croûte terrestre, il reste difficilement accessible en majeure partie. Le lithium provient pour environ 60% des saumures, en Amérique du Sud principalement, et pour 40% des pegmatites, en incluant le spodumène qu’on retrouve notamment en Australie et au Québec. Ce qui conduit à des procédés d’extraction différents selon le minerai et selon le produit fini qu’on souhaite obtenir.

Récemment, avec le développement des batteries au lithium, le cours du métal a fortement augmenté. La consommation mondiale de lithium se chiffrait approximativement à 32 500 tonnes en 2015, en augmentation de 5% par rapport à 2014.

Il faut noter que les réserves actuellement citées constituent les ressources jugées susceptibles d’être techniquement et économiquement exploitables. Mais la Bolivie, qui ne figure pas dans la répartition ci-dessous, aurait des ressources de lithium estimées à 9 millions de tonnes, selon le Bureau géologique US.

Principales réserves de lithium dans le monde, en tonnes :

  • Chili : 7 500 000
  • Chine : 3 200 000
  • Argentine : 2 000 000
  • Australie : 1 500 000
  • Autres pays : 169 000

Le Québec présente un bon potentiel pour le lithium. À l’heure actuelle, quatre projets d’extraction de lithium y sont à un stade de mise en valeur : Nemaska Lithium, Lithium Amérique du Nord, Glen Eagle Resources et Critical Elements Corp.

Deux entreprises y sont actives dans le secteur de la fabrication des batteries : Johnson Matthey Matériaux pour Batteries, qui fabrique des cathodes de batteries en phosphate de fer lithié (LiFePO4) et Solutions Bleues, qui fabrique des batteries Lithium-Métal-Polymère (LMP).

Source : mern.gouv.qc.ca/publications/mines/metaux-economie-circulaire-quebec.pdf

*****

Vous aimez cet article! Faites une DONATION à la rédaction du cyberjournal par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI

Google confirme Montréal comme « super pôle » de l’intelligence artificielle

Montréal, un « super pôle » de l’intelligence artificielle ! Nous sommes bien loin de la naissance, à Québec, 240 kilomètres plus à l’est, de Nstein, une compagnie technologique qui rêvait déjà au siècle dernier d’offrir l’ordinateur intelligent capable de comprendre le sens d’une phrase, d’un texte entier, et de le résumer. La petite compagnie de solutions d’analyse sémantique et de contenu avait de l’avenir… Elle passa vite en Bourse avec l’arrivée de l’an 2000 puis fut déménagée à Montréal ; Open Text achètera Nstein Technologies pour 35 millions de $ dix ans plus tard. C’est maintenant la métropole québécoise qui profite d’une réputation de leader mondial dans ce secteur. Dans le secteur fascinant de l’intelligence artificielle (IA). Un constat que vient d’ailleurs de confirmer le récent investissement du géant Google dans la métropole du Québec.

Cette réputation pour Montréal a plus d’un fondement.

Le gouvernement du Canada a annoncé récemment un investissement dans les 200 millions $ dans trois universités montréalaises « afin de créer un pôle d’innovation et d’apprentissage dans le secteur de l’intelligence artificielle et des mégacentres de données ».

Mais Montréal profite d’une réputation de leader mondial dans ce secteur surtout grâce au travail de pionniers de Yoshua Bengio, professeur à l’Université de Montréal, qui a attiré à son institut de très brillants chercheurs. Leurs travaux, depuis une dizaine d’années, ont procuré à Montréal une importante avance sur ses concurrents. Le laboratoire dirigé par le professeur Bengio est notamment l’un des plus importants dans le monde à se consacrer à l’«apprentissage profond», un fondement de l’IA.

4,5 M$ sur 3 ans

Preuve de cette profondeur montréalaise en la matière, Hugo Larochelle, originaire de Montréal, reviendra chez lui pour diriger le nouveau groupe de recherche sur l’intelligence artificielle que Google vient de mettre sur pied à ses propres bureaux montréalais.

Mais le plus gros investissement que le géant américain vient d’annoncer c’est les 4,5 millions $ sur trois ans qui iront dans l’Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal.

Selon Shibl Mourad, le directeur du génie informatique aux bureaux montréalais, Google espère ainsi participer à faire de Montréal ce «super pôle» de l’intelligence artificielle « qui attirera des investisseurs privés, soutiendra la recherche et produira des entreprises en démarrage ».

*****


Vous aimez cet article! 

Faites une DONATION à notre rédaction par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI!

There is no alternative : La Chine deviendra verte

Mort à la pollution, ou c’est la Chine qui mourra! Dans l’intervalle, des dizaines de milliers de Chinois meurent prématurément chaque année de la véritable crise environnementale qui menace toute la Chine, jusqu’à nouvel ordre. Vite à l’économie circulaire; l’économie linéaire a assez duré!

Une solution circulaire

Il ne faut donc pas se surprendre de voir à quelle vitesse l’élève chinois a vite dépassé ses maîtres (l’Allemagne, le Japon, le Danemark) pour devenir l’actuel leader mondial en économie circulaire. Le pays est même l’un des rares à avoir une Loi en la matière: depuis 2009 (la France se donne 2017 comme objectif). Et pas moins de 100 villes de Chine progressent maintenant à titre de projet-pilote.

Le gouvernement centrale, qui n’a pas de difficulté à mixer les systèmes, réfléchit à voix haute en parlant d’une « Civilisation écologique » à établir!

Il existe plusieurs définitions théoriques de l’économie circulaire.

Au verso du livre de Jean-Claude Lévy et de Vincent Aurez[1] on trouve une définition très abstraite et complète :

« L’économie circulaire est un dispositif d’organisation scientifique, technologique, économique et social, visant à rendre à la nature les flux de matière solide, liquide et gazeuse qui lui sont empruntés aujourd’hui trop dangereusement. Elle doit être insérée dans les planifications urbaines selon un principe de gouvernance territoriale et de “gouvernance des flux” ».

Rémy Le Moigne[2] élabore pour sa part une définition plus descriptive, inspirée du courant «Berceau à Berceau»:

« L’économie circulaire peut être définie comme un système de production et d’échanges prenant en compte, dès leur conception, la durabilité et le recyclage des produits ou de leurs composants de sorte qu’ils puissent redevenir soit des objets réutilisables soit des matières premières nouvelles, dans un objectif d’améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources. »

L’économie circulaire est la seule activité concrète et théorique qui synthétise l’ensemble des théories et des applications du développement durable, tel que défini par l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Et vous devez porter votre regard vers la Chine, afin de découvrir les véritables enjeux en cause: innovation, investissement en R&D, briser tout verrou technologique, mobiliser les populations, établir une gouvernance politique appropriée, etc.

Et au Québec…

ATTENTION! Économie circulaire n’égale pas écologie industrielle. Plusieurs sont ceux qui ne font pas encore la distinction au Québec. Le concept de l’économie circulaire y fait à peine son entrée. Par contre, fondé en 1999, le CTTÉI de Sorel-Tracy a été reconnu Technopole en écologie industrielle en mai 2012.

Depuis à peine deux ans, Ville et Régions innovantes (VRIc) priorise cette stratégie trop méconnue. L’organisme veut aussi prendre en compte les multiples réalités de l’économie circulaire et l’opérationnalisation de la recherche, afin de lui construire un véritable cadre théorique. Sa définition est donc très englobante :

« L’économie circulaire est une notion qui minimise en continu les déchets et les gaz à effet de serre (GES) en levant les barrières technologiques grâce à la recherche et le développement (R&D). L’économie circulaire s’inscrit dans un projet de société, impliquant la mobilisation et l’information des collectivités, dont la stratégie économique tend à remettre dans le “système économique” et dans les circuits les plus courts possible les déchets et les émissions polluantes à chacune des étapes de développement d’un produit soit de l’extraction à la consommation pendant les phases de production, de transformation, de distribution et de transport. Elle implique tous les secteurs d’activités : manufacturier, agroalimentaire, industriel, informatique, forestier, transport terrestre, maritime et aérien des personnes et des marchandises, assurance, aménagement des villes et des régions, finance, éducation, R&D, océanographie, transfert technologique, minier, pêcheries et les services, dont les services juridiques. »

VRIc synthétise cette définition par la formule suivante : « 6RV+0GES » (Récupérer, Réduire, Réutiliser, Recycler, Régénérer, Remplacer, Valoriser + 0 Gaz à Effet de Serre). Ce n’est qu’en 2014 que l’Université de Montréal a intégré économie circulaire dans un nouvel institut de recherche sur l’environnement. Un Québec définitivement en retard.

www.vric.ca

www.eddec.org

www.institut-economie-circulaire.fr