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NOTES D’UN JOURNALISTE EN VACANCES EN INDE (4 DE 4) : « Parce qu’il faut bien en revenir… »

Voici l’article 4 de 4 de notre dossier spécial

Parce qu’il fallait bien tenir compte du contexte et qu’il devenait impossible, voire inconséquent, de continuer de vous parler béatement d’un voyage touristique – même en Inde -, alors que l’humanité entière se mettait en mode « d’état de guerre » pour contrer une pandémie, notre 3e RDV de 4 s’était adapté avec un surtitre de circonstance : « (…) en choc COVID-19 / Virus LI WENLIANG ».

Parce qu’il faut bien en revenir de cette pandémie, la transcender… parce qu’elle finira par passer, comme bien d’autres misères que supporte l’humanité… Parce qu’il faut bien en revenir aussi… de l’Inde. Ce dernier article se concentrera sur des souvenirs marquants, parce qu’ils donnent espoir… Comme des moments de sens. Et comme pour rester en harmonie avec le besoin du moment, de ce printemps 2020, qui rêve de vivacité, de survie et d’après…

Que nous restera-t-il après la COVID-19, quelque part en 2020-21 ? Que nous reste-t-il après six semaines passées dans le sud de l’Inde, fin 2019, quatre mois plus tard ?

Voici quatre (4) moments, à mes yeux et selon mon coeur de grand voyageur, qui donnent du sens à mes bons souvenirs de l’Inde, et surtout des Indiens:

1er moment de sens : Même à Bombay, un train bondé ne vous laisse pas tomber

J’avais laissé plusieurs trains passer, le temps de prendre toute la mesure de l’aventure, vers les 9 h 00 du matin de ce 28 décembre 2019, sur les quais de la station Andheri. Rien à voir avec la version du Métro de Montréal. Ici, il faut littéralement batailler sa place, et très vite, dans un wagon pourtant énorme. Et ceux-ci étaient encore plus bondés, ultra-bondés, lorsque arriva le moment de faire le chemin inverse, vers les 19 h 00, de la tête de ligne, station ChurchGate, pour rentrer finaliser mes bagages après ma journée Bombay, la seule, et ma toute dernière journée avant un vol de nuit qui m’attendait pour rentrer au Canada.

Photos: Arrivée au coeur de Bombay/Mumbai à la stratégique station ChurchGate le 28 déc. 2019.

Bras bien chargés, jamais je n’aurais pu réussir ce trajet sans la collaboration de plusieurs Indiens du même wagon. En vérité, jamais je n’en serais ressorti à bon port n’eut été de la clairvoyance, l’amabilité, la gentillesse, la volonté d’entraide et de solidarité qui me furent dévolues par une soudaine brigade improvisée d’habitués de Bombay. Un s’assura que je sorte à la bonne station; un autre que je me maintienne pendant le trajet assez proche de la porte pour pouvoir sortir le moment venu; alors qu’un troisième, un jeune, grand, mince gaillard, judicieusement planté entre moi et ladite porte, se fit derechef mandater de voir à bien m’extraire, avec lui, de l’étouffant et incroyablement bondé wagon, au moment venu. Moment qui arriva heureusement assez vite, car j’étais bien proche de ne plus pouvoir tenir, « ensardiné » et de plus en plus compressé par tous. Et c’est bien ce qui se passa: sans ce jeune, grand et fort sauveteur, je ne serais jamais sorti là, à ma station Andheri. Merci gens de Bombay.

2e moment de sens : 120 secondes d’un long feu rouge dans le silence d’un trafic discipliné

Bengalore n’était pas une destination prévue dans les premiers plans de mon voyage. Mais je n’aurais que ce seul souvenir de mon passage de quatre jours dans cette métropole affairée, et j’en serais satisfait. Ce moment de sens fut d’abord un moment de surprise. Comment ne pas être surpris, alors qu’en piéton prudent au cœur d’une des principales métropoles économiques indiennes, découvrant  une intersection que de nombreux arbres gardent ombragée, c’est l’image d’un feu de circulation au rouge qui capte d’abord totalement votre attention… Ce n’est certes pas sa couleur rouge qui fait surprise, mais vite le décompte des secondes qui s’y affichent aussi. Et surtout la conséquence ! Car la véritable surprise fut ensuite de constater que s’étalait devant mes yeux, et bien au-delà de ce qu’ils pouvaient voir, des centaines de véhicules, évidemment à l’arrêt, mais moteur coupé ! Serrés pare-choc à pare-choc… aux aguets… cette masse indénombrable de conducteurs de voitures, de camions, de taxis, de motos, tuktuk 3-roues ou d’autobus… tous dans un silence surnaturel, suspendu, accroché… Oui, bel et bien accroché à ce petit temps (de grâce), à ces dernières des 120 secondes d’un feu au rouge déclinant : 5, 4, 3… oui, un silence qui tient jusque là… Jusqu’à 2, 1… Quasiment la dernière seconde, qui voit, là, mille vrombrissements se réactiver. Tout un vacarme de moteurs divers – pourtant habituels dans une telle mégapole -, mais qui s’étaient bel et bien tous reposés deux minutes, 120 secondes, permettant un silence inattendu. Faisant s’ébahir le touriste que j’étais.

Me disant que c’est notamment ainsi que cette ville gagne donc sa réputation internationale de « Smart City », de « ville intelligente » qui applique des technologies innovantes, améliorant la qualité de vie de ses citoyens. Et effectivement, le temps de l’arrêt à un feu rouge, j’eu ce beau plaisir d’avoir l’impression, momentanée – deux petites minutes – que l’air du coin était plus respirable et agréable.

3e moment de sens : croiser un ange dans la 7e plus grosse ville de la planète

On dit que Bombay-Mumbai, avec ses plus de 20 millions de citadins, arriverait au 7erang des villes les plus populeuses de la planète. Je n’avais évidemment pas fermé l’œil de la nuit dans ce dernier grand trajet en train de mon voyage qui m’avait vu quitter Ratnagiri vers les 20 h 30 (avec 3 heures de retard) et m’avait fait tout de même arriver à l’heure prévue, en pleine fin de nuit à 04 h 00, dans une station bien endormie, quasi déserte, du nord de la méga-ville. Pas grand monde pour m’indiquer mon chemin… Je trouvai tout de même la gare, un guichet ouvert, puis un billet pour un train urbain, cette fois, qui me rapprochera du centre-ville. Mais pour aller où ? Je ne le sais pas encore : il n’y a jamais eu assez de courant dans les prises électriques de ce train de nuit pour me permettre de rechanger mon téléphone et je fus donc incapable de préparer et planifier quoi que ce soit. Je suis donc là, me demandant même si je prends le train-urbain dans la bonne direction…

Et c’est justement là – et à cause de ça – que ça arrive. Qu’il est là pour moi ! C’est à cet homme, arrivé de nulle part avec ses habits d’homme d’affaires-voyageur, sacoche d’ordi et bagages conséquents, qui marche dans la même direction que moi et à qui je demande si je suis bien dans la direction sud… Et qui, me le confirmant, s’installe debout (oui, bien qu’il soit environ 04 h 15 du matin, il y a beaucoup de monde), qui se cramponne donc, dans le même wagon. Tout proche de moi. Et c’est là que des yeux se regardent plus longuement. Qu’il engage la conversation. Qu’une confiance s’installe rapidement, naturellement.

Tellement que quelques minutes et que trois ou quatre stations plus tard, non seulement je me sens plus assuré en sa présence, toujours en étranger que je suis, en terre totalement inconnue, en pleine nuit… Mais voilà que j’ai un ange qui vient de comprendre ma situation, mal aisée, et qui m’offre spontanément gite pour la journée, en plus de son aide pour organiser ma dernière journée en Inde. Et surtout ma seule journée dans sa ville à lui. Cette ville que lui connaît.

Moins d’une heure plus tard, il m’ouvre la porte de son appartement de fonction, m’en confie la clé, et repart. Car il a fait un détour pour ainsi m’accommoder. Lui, c’est ailleurs, dans l’immense Mumbai, qu’il doit faire sa journée.

Cordialement, il m’expliquera vite tout : «Tu peux dormir là ; prendre une douche ici ; laver ton linge là ; te faire à manger ici… Tu es chez toi. » Et de s’attabler un petit temps encore pour me rédiger un programme pour la journée, et d’y inscrire méticuleusement le nom de toutes les stations de train que j’avais à traverser pour me rendre… et ensuite bien revenir, chez-lui. « Et assure toi de rentrer pour 20 h 00 ici, au plus tard, car il faudra que je t’organise un transport pour l’aéroport, pas plus tard que 21 h 00, pour que tu ne manques pas ton vol (prévue lui à 01h30) », me préviendra-t-il avant de quitter pour un RDV d’affaires qui, manifestement, le préoccupait, je le senti bien.

Et c’est ainsi que je fus l’hôte, honoré, d’un ange à Mumbai, lui tout autant honoré… Il voudra à peine tremper ses lèvres dans le petit verre de vin blanc de Mysore que j’insistai de boire avec lui, pour le remercier, dans la petite heure que nous partageâmes, avant nos adieux en soirée.

« Quand tu reviens en Inde, tu peux venir ici n’importe quant. Tu as ici un toit qui t’attend », me répétera cet homme bon jusqu’à la fin.

Sa gentillesse avait-elle à voir avec le fait qu’il ne me cacha pas sa foi zoroastrienne ? Sa chambre était effectivement dotée d’un petit coin dédié à sa spiritualité affirmée. Je me plais dorénavant à croire qu’en ce XXIe siècle, tous les croyants du sage Zoroastre – ce philosophe de bien avant Jésus, le juif fait chrétien, ou Mahomet le musulman – sont aussi des anges comme lui. Encore merci à toi.

Photos: C’était à Mysore que j’avais pu acheter le célèbre vin de la place, non sans goûter aussi ledit fruit trouvé directement dans les marchés de rue de cette ville également courue pour son Palais royal … de pures délices!

4e moment de sens : Kanyakumari le bout du monde de l’Inde

Ce n’est pas sur les programmes touristiques usuels, mais j’y tenais : allez à l’extrême pointe sud de l’Inde, du sous-continent indien. Là tout au bout ! À l’endroit précis qui voit les vagues de trois morceaux d’océan se rencontrer, se mélanger, faire un. Là, parce que des milliers de gens sont levés avant le soleil à chaque jour pour justement le saluer, lorsque, lui, se lève.

C’est un moment magique, exquis ! Je ne regrette tellement pas le long chemin d’autobus pour aller jusque là ; ce détour de deux jours (plutôt que de continuer en traversant au Kerala pour remonter ensuite plein nord, par cette fois la côte occidentale de l’Inde du Sud (Côte de Malabar). Kanyakumari : presque village plutôt que petite ville. Essentiellement des hôtels, pour des touristes d’ailleurs quasi exclusivement indiens (pendant deux jours nous ne verrons aucun autre occidental) ; un mémorial en bord de mer, dédié à Mahatma Gandhi ; une intrigante, tonitruante, éclatante église chrétienne ; mais surtout une situation géographique exceptionnelle.

Dans la rumeur des vagues qui arrivent de trois côtés, à travers les coups de sifflet des deux-trois soldats qui avertissent périodiquement les audacieux de ne pas s’avancer davantage dans ses eaux toujours dangereuses – pousser par de grands et forts vents sans retenue -, qui disputent pour ne faire regarder que de loin cet immense drapeau rouge (symbolique… le pense-t-on instinctivement) sur un dernier rocher, qui fait office de bout d’un monde. Oui, monde qui n’a pas son pareil…

Et lorsqu’il se pointe, ce dit soleil, une clameur sourde s’élève de la foule, comme une satisfaction, un remerciement, un contentement. Comme si un sens venait d’être donné à cette nouvelle journée toute jeune, cette journée qui commence.

Là pourtant justement où ce pays finit.

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Shelvin Longmire N’EST PLUS : « une grande perte pour l’Afrique »

« C’est avec une immense tristesse que nous annonçons le décès de Shelvin Longmire, notre plus ancien et fidèle collaborateur, survenu le 14 avril à Washington, à l’âge de 71 ans. Shelvin, comme on l’appelait tous familièrement, était plus qu’un collaborateur. Au fil des ans, il était devenu un grand ami et notre précieux allié aux États-Unis. »

Gerba Malam, PCA Groupe Afrique Expansion, Éditeur, Afrique Expansion Magazine.

Monsieur Longmire, qui agissait notamment à titre de directeur exécutif USA pour le Groupe Afrique Expansion depuis près de 20 ans, membre aussi du Conseil consultatif du Forum Afrique Expansion, a été de tous les combats pour appuyer, depuis au moins deux décennies, le milieu des affaires afro-québécois. Et particulièrement le réseau des gens d’affaires de Montréal, au Canada, actifs en Afrique. « À vrai dire, il était le cerveau et l’architecte de toutes nos activités et réalisations aux États-Unis. Avec sa connaissance incomparable des milieux politiques, diplomatiques et économiques américains, son impressionnant carnet d’adresses et son énorme réseau, il était capable d’ouvrir n’importe quelle porte. Il était « nos yeux et nos oreilles » dans ce pays. »

Promouvoir et défendre l’image de l’Afrique et montrer ce que ce continent peut apporter au reste du monde était sa vocation.

Afro-Américain, très sensible sur cette question, et estimant que ses racines (roots) se trouvaient en terre africaine, Shelvin D. Longmire n’hésitait pas à « monter au front pour pourfendre tous ceux qui dénigrent les pays africains« . Parce que tout ce qui était de nature à aider, à faire avancer la cause de ce continent, lui tenait à cœur. Sa disparition est donc aussi « une grande perte pour l’Afrique« , de conclure très attristé le Dr Gerba Malam.

Oui, qu’il repose en paix !

Source: https://www.forumae.com/fr/le-directeur-executif-usa-dafrique-expansion-shelvin-longmire-nest-plus/

Festival international de cinéma Vues d’Afrique 100% numérique en 2020

Si votre intérêt pour l’Afrique touche aussi l’aspect culturel, et particulièrement celui des arts de l’image et du cinéma, le Festival international de cinéma Vues d’Afrique a décidé d’offrir LA TOTALITÉ de sa programmation 2020 en ligne, et gratuitement, à travers le Canada. Pandémie oblige, les films seront donc plutôt présentés en ligne pour une période de 48 heures grâce à la plateforme www.tv5unis.ca. Le festival tient donc ainsi sa 36e édition dans un contexte d’exception, sous mode 100% numérique, avec des films qui seront tout de même diffusés en tout respect des dates planifiées avant la crise de la COVID-19: soit entre les 17 et 26 avril 2020, mais en suivant des blocs de 48 heures. Preuve que la culture peut continuer de vivre et de bien rayonner en contexte de pandémie.

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NOTES D’UN JOURNALISTE EN VACANCES EN INDE (3 de 4)… en choc COVID-19 / virus li wenliang

Voici l’article 3 de 4 de notre dossier spécial… en contexte devenu ultra spécial

COMMENT POUVOIR CONTINUER DE VOUS PARLER DE LA VIE D’UN TOURISTE EN VACANCES AU BOUT DU MONDE, DE SON MONDE, ALORS QUE LE MONDE EST À GENOU FACE À UNE PANDÉMIE?

En commémoration
à la mémoire du médecin lanceur d’alerte de Wuhan
mort au combat le 6 février 2020
nous appuyons l’idée de donner le nom de Li Wenliang
au virus qui provoque la COVID-19.

LE MONDE, L’HUMANITÉ ENTIÈRE, SE SOUVIENDRA POUR TOUJOURS DE LA PANDÉMIE COVID-19. LE FAMEUX CHIFFRE 19…

OUI… DE CETTE PORTION UTILE, POUR NOTRE GOUVERNE, DE L’AN 2019. COMME POUR NOS DATES IMPORTANTES DANS NOS VIES D’HUMAINS : Madame Y, née le 01-01-99; c’était dans les années 1900 pour elle / Monsieur X, mort le 31-12-01; c’était il y a 19 ans cette année, pour ce dernier, et dans nos années 2000, dans nos années de ce siècle-ci, de ce millénaire-ci.

SIÈCLE, MILLÉNAIRE… TEMPS D’UNE VIE… QUELQUES DÉCENNIES… TEMPS DE PANDÉMIE… FAIRE L’HISTOIRE DANS LE TEMPS; FAIT D’HISTOIRE – HISTORIQUE – AVEC LE GRAND « H ». QUE LES HISTORIENS ET AUTRES AUTEURS OU ÉCRIVAINS HÉSITENT TOUJOURS À UTILISER.

19… 2019… COVID-19… : POUR LA MALADIE QUI NOUS EST ARRIVÉE CETTE ANNÉE-LÀ!

Mais il faudra en revenir, en ressortir, resurgir… pour continuer, poursuivre la vie, notre présence humaine sur Terre. Car resteront les survivants. Et c’est ici que la pertinence de continuer de vous raconter, de vous rapporter, ces « Notes d’un journaliste en vacances en Inde », que le hasard de la vie a justement placées à l’agenda du temps des humains à la fin de 2019 (rappelons que nous voyageâmes du 19 novembre au 29 décembre 2019 à travers les cinq États les plus au sud de l’Inde) apparaît clairement, voire s’impose.

Oui continuons… Alors poursuivons! Et restez avec nous: il y aura encore notre RDV du 1er mai, pour clore le dossier complet 4 de 4.


Photos: Mon tuktuk en plein trafic à Bangalore, Inde (21-12-2019).

(03-04-2020 : date initialement prévue; 16-04-2020 : date réelle de publication.) Je me souviendrai pour toujours de mon vendredi 3 avril 2020, à Québec, ma ville d’origine, ma ville de naissance. Ville dans laquelle je réside depuis toujours outre nombre de bouts d’années, dans plusieurs ailleurs, des quatre coins de la Terre.

Vendredi, un « dernier jour » de ma petite semaine de travail (car je fais du temps partiel en « service essentiel » dans un commerce de détail de proximité, à moins de cinq minutes en vélo de mon lieu de résidence, histoire de gagner parallèlement de l’argent à côté de ma passion du journalisme). Je dû d’abord quitter « la job » vers 9 h 30 pour tenter en urgence de sauver une dent… Passons vite, mais tout de même merci à la jeune dentiste Gauthier, bien qu’elle du l’arracher. Merci de même à mon employeur, qui m’accordera un jour-maladie payé. Mais ça continuera : il faudra encore dire merci aux employés d’Hydro-Québec, comme à ceux de la Ville de Québec, qui durent bosser toute la nuit venant pour nous ramener l’électricité. À tout mon quartier…

Vendredi, toujours 03-04-2020, vers les 16 h 00, arrivant endeuillé d’une dent à la maison, bien certain d’avoir encore un bon huit (8) heures devant moi pour livrer ponctuellement ce 3e de 4, de ma série d’articles sur mon périple en Inde, c’était cette fois mon monde énergétique – et toute la capacité à livrer le résultat de mon travail avec – qui s’effondra, alors juste que je reprenais mon souffle…

Wow…  
Ah qu’il est dur
mon monde de 2020!

Mince de mince! Y aurait-il quelque chose, des malins quelque part, ne voulant pas que je respecte mes échéances, mon agenda, mon usage du temps?

Oui, quelque 51 000 foyers, ce fameux vendredi-là, et jusque tard dans la nuit d’ailleurs, durent le passer, ce à partir de 17 h 00, sans courant: une inondation, qui causa ensuite une méga panne d’électricité. Plus de 50 000 foyers… La plupart au courant de rien, coupés du monde, d’un monde, de leurs mondes, recroquevillés sur leur petit monde à eux, à eux seul comme plusieurs… comme trop de monde en Occident. Et encore plus en période de pandémie, avec son confinement.

En Occident… Solitude du confinement… en Occident. Dans ces pays dits « riches »… Mais tellement pas en Inde.


Photo: Gare Vasco da Gama, Goa, Inde, 17 h 55 (25 déc. 2019).

PHOTO: Gare Vasco da Gama, Goa (17 h 50 le 25 déc. 2019)… Mon « comité d’accueil » en plein jour de Noël : malheur/pauvreté/maladie/misère en pleine face, mais peut-être aussi solidarité/débrouillardise…Encore cette « Incredible India ».

Oui, c’est tellement facile encore de s’en souvenir. En Inde il y avait du monde partout, toujours, et jamais en silence. Car l’Inde est un monde de bruit, de son, de musique, de mot – de bien des maux aussi, malheureusement. Le bruit semble faire partie de tout, voire du temps. Pourtant le rapport au temps nous y est totalement différent, à nous d’Occident. Il faut donc, au surplus, sans cesse s’y adapter.

S’adapter à du bruit différent, à du temps différent, à des langues qui changent chaque fois que vous bougez un peu (l’Inde est une fédération qui compte 29 États, avec chacun sa/ses langue(s) officielle(s), plus tellement d’autres à statut divers; en fait, dans l’ensemble l’Inde compte des centaines de langues en usage). Encore s’adapter à des nourritures aussi diverses que multiples. À tant de religions avec leurs temples: du petit monument particulier voisinant une maison jusqu’à ces villes-temples dédiées à Krishna-ShivaVishnu, etc., sans oublier mosquées, églises (orthodoxes, protestantes, catholiques, etc.) ou synagogue, etc.

S’adapter à de nouvelles musiques, du cinéma indien en salles doublement sous-titré, et de la vidéo, toujours aussi indienne durant les longues heures passées dans les autobus, lors des déplacements inter-cités. À des journaux écrits avec des alphabets aussi indéchiffrables que changeants, selon le coin de pays qui vous accueille.

L’accueil… Mais quel accueil, justement. Ils sont si accueillants et gentils les Indiens. C’est un pays de rêve pour un Blanc d’Amérique. Courtoisie, sourire, politesse, souci d’aider, voire de protéger et défendre. Une règle quasi sans exception (pour notre part à nous).

Il y en aura eu de mauvaises expériences en six semaines de voyages. À force de côtoyer les Indiens, il faudra bien en découvrir des moins gentils que d’autres, comme partout dans le monde. Reste que mes « Notes d’un journaliste en vacances en Inde » de 2019 garderont à jamais une image générale très très positive des gens de l’Inde, du Sud de l’Inde jusqu’à Mumbai (Bombay).

Nous en reparlerons, au final, de Mumbai, dans notre RDV # 4 de mai…

Avec les 1er et 2e articles de notre DOSSIER de 4, nous nous étions laissés, globalement, toujours assez proche de notre point d’entrée en Inde : Chennai (Madras), et les environs… les temples à MamallapuramPondichéry… et, évidemment, Auroville – notre ville mondiale expérimentale objet principal du voyage – qui, elle, n’est encore qu’à 2-3 heures en taxi ou en bus de la métropole du Tamil Nadu (c’est-à-dire presque rien lorsqu’on envisage des déplacements en Inde).

Alors que reste-t-il de ça, d’encore valable, alors que moins de trois mois plus tard je lis dans la presse écrite, au Québec, les tristes histoires d’Occidentaux empêtrés en contexte de pandémie de la COVID-19, souffrant « leurs difficultés, amplifiées par l’hostilité d’une partie de la population locale » ?

Il reste justement la suite de la même phrase, de la même histoire racontée dans la presse : « (…) ont convaincu Shubham Dharmsktu de passer à l’action ».

Oui, un Indien est venu à leur secours. Comme cela m’est arrivé tellement souvent, assez souvent, en six semaines, pour que j’en garde personnellement la conviction d’un trait fort de cette population.

Ce n’est tellement pas une surprise de lire cela pour moi!

Effectivement, momentanément, la tâche d’aider l’étranger en Inde devient exceptionnellement « compliquée » par le fait que les étrangers, et plus particulièrement les Occidentaux, y sont perçus comme la source de la pandémie, voire comme des porteurs actifs du coronavirus, ce par de nombreuses personnes en Inde car ledit virus est lui-même venu de l’étranger. Et l’Inde reste un territoire surpeuplé de gens largement peu instruits, souvent très pauvres et démunis. Malheureusement trop facilement victimes de préjugés, ouverts à la rumeur, propices à la peur intrinsèque du démuni.

« Les Indiens sont habituellement très accueillants, mais la pandémie ‘fait peur’ et plusieurs d’entre eux sont mal informés, ce qui favorise la discrimination », dit bien M. Dharmsktu, dans l’article du journaliste Marc Thibodeau.

Un bon Samaritain au secours des touristes en Inde … www.lapresse.ca

***

Dimanche de Pâques (12-04-2020) j’ai téléphoné à une Québécoise que j’ai connue à Auroville, en décembre 2019, et qui y est toujours. À sa connaissance, il n’y avait pas de cas de la COVID-19 confirmé à Auroville. Et il n’y avait plus trace de mes amis volontaires – comme nous – à Solitude Farm. Notamment le jeune, géant, calme et attachant Victor, né en Belgique, arrivé à la ferme presque en même temps que nous, et qui, lui, y était pour neuf mois ferme (histoire de bien vivre Auroville dans sa quête d’un avenir bien à lui pour ensuite) : « Il ne reste que Krishna qui garde la ferme… » (avec sa famille – son épouse Tamil et leur deux jeunes enfants encore écoliers – et sa petite équipe d’engagés indiens… c’est-à-dire son adjointe, puis sa responsable de la gestion de la cuisine-resto et des volontaires résidents, puis probablement des bénévoles locaux aidants). Mais plus d’aide et de coopération internationale.

La bonne nouvelle étant qu’ils arrivent tout de même, à Solitude Farm, à produire « 49 paniers de produits frais », me dira-t-elle aussi, à travers la conversation. De mémoire, nous en avions 7 ou 9 à livrer les jours que nous étions là (pour le lundi, le mercredi et le vendredi d’une semaine).

La bonne nouvelle c’était aussi que la vie semblait calme et toujours paisible à Auroville. Et encore plus sans touriste : « Les gens ne sortent presque pas… Un vélo ici et là… Moi je sors pour prendre un repas par jour, c’est le confinement, ici aussi (…) ». Mais l’inconnu, l’incertitude, est bien là aussi, pour l’après… Je le sens bien…

J’apprendrai ensuite qu’un cas de la COVID-19 fut observé dans un quartier à la limite sud-est du territoire d’Auroville – donc entre Auroville et Pondichery – et que la police y bloqua momentanément la seule route d’accès, à chaque bout, voulant stopper l’affaire, mais que la route fut ensuite ré-ouverte.

Heureusement, il ne s’agissait pas d’un étranger ou d’un foreigners. Ce qui rassure évidemment, pour le moment, les Auroviliens qui sont, eux-mêmes, d’origines étrangères pour environ la moitié. Non, il s’agirait d’un cas – et souhaitons-le encore unique – concernant un Indien qui aurait voyagé plus au nord récemment et participé à un grand rassemblement pour une fête musulmane.

J’en restai pantois, au bout du fil… Encore la ferveur religieuse qui s’en mêle, s’emmêle… Un musulman, dans ce cas-ci, proche d’Auroville; des chrétiens en Corée du Sud; des protestants alsaciens autour de la ville de Mulhouse, en France; des juifs québécois dans une communauté auto-isolée au nord de Montréal, au Canada; un mariage hassidique en plein cœur de la métropole du Québec; des funérailles dans la région de New-York, aux USA… 

Coréens, Français, Canadiens, mais aussi Chinois de Wuhan (maintenant officiellement en processus de dé-confinement) ou Sénégalais de Dakar (eux encore en amorce de course aux efforts de prévention) ou Brésiliens (en pleine crise d’explosion des victimes), avec une réelle foi religieuse, ou une foi en leur gouvernement et gouvernant, voire qu’avec une foi de charbonnier… je nous souhaite, nous l’Humanité, qu’une chose: l’espérance en un demain amélioré, l’espérance de nous prendre en main, tous ensemble et par la main.

Puis j’aime enfin me souvenir de cette boutade du brave Indien Shubham Dharmsktu cité plus haut :

« La solidarité se répand « comme un virus », souligne en blaguant M. Dharmsktu, qui entend continuer à soutenir les touristes dans le besoin « jusqu’à ce que la dernière personne prise dans le pays ait pu rentrer ».

NOTE: Au début de la pandémie il y avait quelque 22 000 ressortissants d'inscrits sur la liste des Canadiens en Inde, auprès du ministère d'Affaires mondiales Canada. Quelques semaines plus tard, quatre avions partirent de Delhi et deux autres de Mumbai, entre le 4 et le 7 avril.
  S'ajoutèrent un 7e avion, et un 8e. NOUVELLE DE DERNIÈRE HEURE: nous apprenons que le Canada a pu ajouter un vol de plus, le 9e, dans ce qui constitue LA PREMIÈRE PHASE des retours (en utilisant l'ancien modèle de réservation par le biais de fournisseurs de services). Ce vol partant d'Amritsar tard dans la nuit du dimanche 19 avril 2020 et effectuant les liaisons Amritsar-Delhi-Londres-Canada.
  (Le coût de ce 9e vol est le même que pour les 8 vols précédents : environ 2 900 $, selon la destination au Canada.
  On apprenait du même coup que ce 9e vol sera le dernier du genre, mais qu'il sera suivi d'une DEUXIÈME PHASE.
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Faut-il accuser l’OMS pour la pandémie covid-19 de 2020? SVP Relisez AVANT ce qu’AVAIT DIT boutros-GHALI

Boutros Boutros-Ghali est mort au Caire le 16 février 2016 dans la ville de sa naissance avec 93 années de vie intense à son actif. Élevé dans une famille de la haute-bourgeoisie copte et petit-fils de Boutros Ghali Pacha (1846-1910), premier ministre égyptien assassiné en 1910, il sera lui notamment Secrétaire général des Nations unies, cette ONU qui a dans sa famille l’Organisation mondiale de la santé, l’OMS que plusieurs analystes de la scène internationale, et aussi mondiale, s’empressent dorénavant d’accuser. Comme Donald Trump aussi.

S’il semble de plus en plus plausible que l’actuel directeur de l’OMS devra se confesser de complaisance à l’égard de la Chine (l’État du silence, le système politique de la non-transparence, qui règne à Pékin), il faudra aussi lui donner l’excuse de celui qui ne doit pas mordre trop vite la main de celui qui lui donne vie. Car la Chine est effectivement devenue non seulement un grand contributeur financier de l’OMS, mais elle a surtout pesé de tout son poids dans l’élection dudit directeur, lorsqu’il fallu en choisir un.

Mais avant d’accuser l’OMS, et indirectement le système onusien entier, toute la grande famille de l’ONU, il faudrait relire …

« (…) vous n’avez pas avantage à augmenter le nombre des États souverains. Mais ce n’est pas un problème; ou disons plutôt que c’est un problème qui n’est pas important. »
Boutros Boutros-Ghali

Que d’abord le nombre reste certes un « problème » mais « un problème qui n’est pas important » impose la suite de son message, qui devient en 2020 plus qu’important, voire une urgence, eut égard à son regard sur cette question éternelle et hautement pertinente de la gouvernance mondial.

ce qui est important, c’est d’abord qu’il y ait une volonté politique des États. Et la volonté politique des États n’est pas toujours au rendez-vous face aux questions internationales… Il n’y a pas encore d’approche globale. Lorsque, par exemple, un problème d’ordre mondial survient, je dirais qu’il n’y a qu’une vingtaine d’États qui s’intéressent aux questions internationales. Et ce ne sont pas toujours les mêmes, d’ailleurs. Il faut bien comprendre qu’encore aujourd’hui, face aux questions internationales, il y a des réponses sous-régionales, locales, mais presque jamais globale. L’absence d’approche globale fait ici problème… Ce qu’il faut, c’est encourager les États à s’intéresser aux questions internationales!

« Ce qu’il faut,
c’est encourager les États
à s’intéresser aux questions internationales! (…) Ce qui est important, c’est d’abord qu’il y ait une volonté politique (…) Il n’y a pas encore d’approche globale. Lorsque, par exemple, un problème d’ordre mondial survient, je dirais qu’il n’y a qu’une vingtaine d’États qui s’intéressent aux questions internationales. » Boutros Boutros-Ghali (interview exclusive été 2000)

Redécouvrez donc tout le contexte de ce savoir d’un grand sage de l’humanité: www.commercemonde.com/024/rubriques/r2.html

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Trump et son G7 de 2020: annuler… inviter poutine… Chine, Corée du Nord?

Lors de notre couverture du Sommet du G7 de 2018, tenu sous la présidence du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, dans la région de Charlevoix, au Québec, le Cyberjournal avait analysé LA question concernant le Sommet de 2020: « BIENVENUE AU « G8 » DE 2020″. Eh bien nous y sommes. Une pandémie plus tard.

Rien n’est anodin dans un ballet diplomatique de haut niveau tel qu’un Sommet du G7. Ainsi, la déclaration du président Donald Trump à l’égard de l’absence de la Russie à la table des participants de 2018 avec son souhait de revoir ce pays au sein du Groupe était et reste encore, en pleine pandémie de la COVID-19 d’une importante fondamentale en politique étrangère. En ces jours qui voient plusieurs analystes se laissant influencer par le vent qui souffle… et qui mélangent mondialisation, globalisation, relations internationales, coopération internationale, nationalisme, souveraineté des États-nations, autarcie, croissance/décroissance économique, commerce international, création de la richesse pour l’amélioration du niveau de vie des populations, partage équitable de la richesse, survie planétaire et/ou celle de l’humanité. Dans ce contexte actuel de crise sanitaire historique, c’est possiblement la manière Trump de faire savoir à ses collègues ce qu’il entend faire pour l’été 2020 qui déterminera beaucoup de choses pour la paix ou plus de guerres, à court terme, sur la planète.

TRUMP INVITERA-T-IL POUTINE? IL LE POURRAIT

Il importe notamment de noter que, alors qu’il est à la dernière année de son actuel mandat présidentiel de quatre ans, Donald Trump pourra très bien prendre l’initiative d’accueillir à « son » G7 à titre d’invité le président russe Vladimir Poutine.

« Oui, la marge de manœuvre du président qui organise un Sommet le permettrait », nous avait confirmé le professeur John J. Kirton, directeur et fondateur du G7 Research Group de l’Université de Toronto, rencontré au Centre des médias le 8 juin 2018.

Si le consensus des 7 serait requis pour revoir participer la Russie comme membre du Groupe, et donc revenir du G7 à un G8, l’hôte Trump pourra, seul et devant lui-même, faire de la Russie SON invité et l’imposer à l’entourage des six autres participants. Un peu comme Justin Trudeau avait fait à sa manière, en invitant 12 pays pour un sujet unique bien ciblé (la lutte aux déchets plastiques dans les océans), le président Trump aura aussi une marge d’initiative pour donner SA touche à son sommet, en 2020.

Le président Poutine ne pourrait ainsi probablement pas participer à toutes les séances de travail du G7 de 2020, mais il y pèserait certainement de sa seule présence et du fait de l’importance des discussions informelles en marge de la procédure et du déroulement de la réunion. On pourrait donc parler d’un « G8 » entre guillemet! Et reste aussi à voir que seront les thèmes et priorités que le président Trump, président hôte, voudra donner au Sommet de 2020.

S’il n’est pas physiquement annulé, le rendez-vous de 2020 pourrait, par ailleurs, très bien se transformer en un espèce de G-Trump avec ce politicien hors norme qui est bien capable d’inviter, en plus du grand chef de la Russie, le grand chef de la Chine, voire son « ami  » de la Corée du Nord, dans une grand’Messe trumpienne évidemment électoraliste.

« Ils ont expulsé la Russie, ils devraient réintégrer la Russie. Parce que nous devrions avoir la Russie à la table de négociations », avait dit le président Trump avant de quitter Washington le 8 juin 2018.

La Russie, expulsée des Sommets en 2014 après avoir annexé la Crimée et avoir vu depuis les leaders du G7 lui imposer des sanctions à ce propos et rappelé, par ailleurs, à l’ordre Vladimir Poutine pour son soutien au régime de Bachar Al-Assad en Syrie, en a cependant beaucoup, voire énormément encore, à se faire pardonner.

Mais nous sommes en plein contexte exceptionnel de crise sanitaire mondiale.

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Suggestion de lecture pour approfondir le sujet:

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1689161/coronavirus-environnement-deforestation-animaux-biodiversite-braconage?fbclid=IwAR1foB6p5sRvHdlCEsvcfid9uWIbRkKS9KOCvCEgqWZnksnfTCoi0bbT-zQ



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