MOT DU DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DU
QUÉBEC Les six délégués généraux du Québec à l'étranger, d'un mot à l'autre, depuis 1997:
Cette rubrique est mise à la disposition de chacune des Délégations générales du Québec à l'étranger. À tour de rôle, de Paris, Bruxelles, Londres, Tokyo, Mexico et New York, elles portent, pour le bénéfice des lecteurs de COMMERCE MONDE, un regard stratégique sur le bout de planète qu'elles observent. ***** Mot de la déléguée générale du Québec par Nicole Stafford, Déléguée générale du Québec à Bruxelles (Bruxelles, le 15 mai 2003) Dès mon arrivée en janvier 2002 à titre de Déléguée générale du Québec à Bruxelles, j'ai constaté à quel point il est passionnant et stimulant de représenter le Québec au sein de la capitale européenne. L'année 2002 coïncidait d'ailleurs avec le 30ième anniversaire de l'ouverture de la Délégation générale, dont le premier délégué général a été M. Jean Deschamps. Depuis, le Québec y a établi, du Luxembourg jusqu'au Pays-Bas, un solide réseau de contacts et une présence porteuse qui ont notamment conduit à la signature d'ententes de coopération avec la Wallonie et la Communauté française de Belgique (1982), avec la Flandre (1989) et dernièrement avec la Région Bruxelles-Capitale (2002). Ces ententes portent notamment sur des projets reliés au développement économique, scientifique, technologique aussi bien que culturel. Résultat de sa présence soutenue sur le territoire, le Québec bénéficie, tout spécialement en Belgique, d'une notoriété et d'une sympathie populaire hors du commun qui se sont exprimées d'une façon toute particulière à la faveur des divers événements qui ont souligné les trente ans de la création de la DGQB. Ainsi, à titre d'exemple, on peut mentionner le spectacle organisé sur la Grand Place de Bruxelles à l'occasion de la Fête nationale du Québec, en juin 2002, attirant plus de 5000 personnes, et la participation de 700 invités à une réception à l'Hôtel de Ville. La DGQB a aussi appuyé une centaine d'entreprises québécoises et de nombreuses manifestations culturelles sur le territoire du Bénélux. La présence du Québec à Bruxelles n'est pas limitée au développement des relations avec les pays du Bénélux. C'est également, et de plus en plus, une promotion active des intérêts du Québec auprès des institutions de l'Union européenne. Les relations avec nos partenaires européens couvrent des thématiques aussi variées que l'évolution du rôle des régions à pouvoir législatif, la diversité culturelle, la mondialisation et les négociations commerciales multilatérales, les mesures de facilitation du commerce, la Paix des Braves, le développement durable, la coopération en enseignement supérieur, en science et en technologie, société civile et gouvernance. La DGQB informe également les entreprises québécoises sur l'environnement commercial européen. LE BÉNÉLUX Le territoire desservi par la DGQB compte une population de quelque vingt-six millions d'habitants répartis entre trois pays : les Pays-Bas (16 millions), la Belgique (10 millions) et le Luxembourg (500 000). Il s'agit d'un territoire complexe, à la fois par ses structures politiques, son histoire et ses langues. Ainsi, la Belgique possède pas moins de trois langues officielles : le français, le néerlandais et l'allemand. On y retrouve aussi des gouvernements au niveau des régions, des communautés linguistiques et de l'ensemble fédéral, sans compter les villes et les administrations provinciales. Bien que notre présence au cours de ces trente ans ait favorisé de nombreux échanges entre administrations publiques, artistes, universitaires, jeunes (par le biais notamment de l'Agence Québec/Wallonie-Bruxelles pour la Jeunesse), nos relations économiques demeurent encore trop timides. Pour nos entreprises, le Bénélux demeure un secret trop bien gardé. Ainsi, en plus d'être un investisseur majeur en Amérique du Nord, comme en témoigne l'importante expansion que réalisera à Montréal la société DSM Biologics, les Pays-Bas constituent une porte d'entrée sur l'Europe privilégiée par les entreprises qui y voient un marché très ouvert aux produits étrangers. De plus, l'approche commerciale y ressemble passablement à ce que l'on retrouve en Amérique du Nord. Tout le monde y parle anglais et, parfois même, français. La situation est semblable pour la Flandre en Belgique, une région qui a connu un essor considérable au cours des dernières années et avec laquelle le Québec compte beaucoup de similitudes sur le plan économique. Si nos PME sont parfois tentées par la Belgique, notamment en raison de la communauté de langue en région wallonne, les autres régions et pays sont trop souvent ignorés. C'est ce qui explique la relative faiblesse de nos relations commerciales avec le Bénélux. Nos exportations atteignaient seulement 950 millions $ en 2002. La stratégie à l'exportation du Québec classe cependant les Pays-Bas au 8e rang (identique à celui de la France) et la Belgique et le Luxembourg au 13e rang des pays prioritaires du Québec. C'est donc dire qu'il reste beaucoup de potentiel à exploiter. C'est d'ailleurs en tenant compte de ces constats que nos énergies dans le secteur économique seront déployées en 2003-2004. Tout en consolidant nos réussites, des efforts seront faits afin d'assurer une plus grande présence, en particulier sur les marchés des Pays-Bas et de la région flamande. Le Québec a également intérêt à s'inspirer des expériences et modèles particuliers que l'on retrouve dans ces pays, dans des secteurs tels que la logistique pour lequel les Pays-Bas et la Belgique sont reconnus comme des centres d'excellence incontournables. L'équipe du service des affaires économiques, qui sera dirigée par M. Herman Vyncke à compter de juillet 2003, a entrepris un virage qui l'amènera à visiter un plus grand nombre de foires commerciales, à y développer un plus vaste réseau d'intermédiaires commerciaux et d'entreprises, ainsi qu'à rendre disponibles - aux sociétés québécoises - des informations d'ordre stratégique. L'année 2002-2003 nous a permis de promouvoir les intérêts du Québec dans de nombreux champs d'activité. Le dynamisme de l'équipe d'une vingtaine de personnes qui compose la Délégation nous a permis de faire progresser bon nombre de dossiers. Les prochains mois seront marqués par les préparatifs entourant l'élargissement de l'Europe des Quinze à l'Europe des Vingt-cinq. L'après-guerre irakienne, la conjoncture économique européenne au ralenti et l'appréciation de la valeur de l'Euro sont d'autres facteurs dont il faudra considérer les impacts sur les priorités de nos interlocuteurs et dans notre relation avec l'Europe. Sur le plan des relations bilatérales avec le Bénélux, il nous faudra poursuivre le travail des trente dernières années afin de s'assurer que le Québec, notamment au plan économique, continue à susciter ouverture et intérêt. Sur le plan commercial, je souhaite vivement que nos entreprises soient plus nombreuses à considérer le Bénélux comme porte d'entrée du marché européen, que ce soit en vue d'y exporter ou d'y identifier un partenaire industriel ou technologique. C'est le défi que je lance aux sociétés québécoises. Vous pouvez compter sur notre appui indéfectible. |
Commerce Monde #36 |