À la conquête de l’Amérique Par
Diane Wilhelmy La Délégation
du Québec à New York est toujours à la fine pointe des relations économiques
Québec-États-Unis, avec un accent mis sur les États du Nord-Est qui
sont directement sous sa responsabilité.Outil d’information pour les Américains
sur le Québec, relais et soutien des contacts économiques québéco-américains,
la Délégation s’adresse certes à un public américain. Mais elle a également
en tête les exportateurs québécois qui cherchent de nouveaux marchés
en terre nord-américaine. Un coup d’œil sur l’économie américaine L’économie
américaine persiste, malgré les vents contraires en provenance de
certaines régions du monde, à afficher une santé insolente. La Bourse
de New York, après une alerte assez sérieuse à la fin de l’été
1998, a repris sa progression de plus belle à l’automne de 1998 et tout
au long des quatre premiers mois de 1999. Les
optimistes prétendent que l’économie américaine aurait enfin trouvé
la solution de la croissance indéfinie et ne serait plus soumise aux
fameux cycles. Les pessimistes disent que la situation actuelle ne peut
durer indéfiniment et que le choc n’en sera que plus dur. La réalité
n’a pas encore tranché entre ces deux visions, la vérité se trouvant
sans doute quelque part entre les deux. Pour l’instant, tous les
chiffres concordent : chômage à des bas niveaux historiques,
inflation sous contrôle, croissance non démentie, dynamisme
remarquablement soutenu des secteurs de pointe. Le Québec et le Nord-Est américain Parlons
chiffres : la valeur des exportations québécoises sur le territoire
couvert par la Délégation (huit États dont le New Jersey, le New York,
la Pennsylvanie et le District de Columbia – la ville de Washington) excède
les 12 milliards de dollars canadiens, et ce chiffre va toujours
croissant. L’excédent commercial du Québec vis à vis des États-Unis
est tel que nous exportons vers le géant du Sud deux fois plus de biens
et services que nous n’en importons. Ceci est également vrai pour les
États limitrophes. Exemples
de ce dynamisme exportateur : un complet pour hommes sur cinq à New
York est fabriqué au Québec. Dans le métro de la “ Big Apple ”,
ce sont des wagons de Bombardier qui transportent les millions de
voyageurs quotidiens. Depuis
l’Accord de libre-échange canado-américain, suivi par l’ALENA
quelques années plus tard, les échanges entre le Québec et les États-Unis
ont plus que doublé. C’est ce qui explique que dans son discours du
Budget de 1999, le ministre des Finances Bernard Landry a explicitement
mentionné l’augmentation des effectifs de nos représentations aux États-Unis,
et particulièrement New York, comme étant essentielle à nos nouveaux
choix économiques et à la nouvelle réalité d’une explosion des flux
transfrontaliers. La région de Québec participe aussi Même
si l’on parle toujours du rôle de locomotive de la grande région de
Montréal dans l’économie québécoise, la région de Québec n’a pas
été étrangère à cette croissance. De plus en plus, des entreprises de
pointe, en biotechnologies, en optique et dans d’autres domaines,
montrent que la capitale n’est pas uniquement vouée au gouvernement et
à l’administration de la chose publique. Ces entreprises tentent à
leur tour l’aventure dans l’économie mondiale. Un
exemple similaire, bien qu’à une échelle plus importante, peut être
trouvé dans la grande région de Washington, où prospèrent maintenant
des entreprises de grand calibre comme America Online, l’un des
principaux fournisseurs de liaisons Internet au monde. Le monde commence ici Le
monde, pour nous, c’est ici, dans la grande métropole américaine,
qu’il commence. La bonne réputation du Québec ici est telle que, par
exemple, il est maintenant fréquent de rencontrer à New York quelqu’un
qui connaît Montréal et Québec, et qui a été enchanté par son séjour
là-bas. Les communications quotidiennes entre le Québec et l’État de
New York (par exemple les fréquentes liaisons aériennes Montréal-New
York) sont un autre signe qui ne trompe pas, et qui démontre
l’imbrication de plus en plus grande de nos économies. Il y
a là des occasions croissantes d’améliorer la réputation du Québec,
de partir de la sympathie et de l’intérêt naturels que nous inspirons
déjà du point de vue culturel, touristique ou gastronomique, pour aller
au-delà et faire connaître toujours plus notre modernité, le dynamisme
de notre “ nouvelle économie ”, et nos entreprises à la
fine pointe. Des secteurs dynamiques Dans
la grande région de Québec, des entreprises comme Aérobic Technologies,
CGI, GID, InnovMetric, Nortech Fibronic, ont également compris le message
et commencé à exporter leurs produits et services vers le premier marché
du monde. Par ailleurs, dans le domaine des biotechnologies,
en pleine explosion, des compagnies comme Médicago, Viridis Biotech et
Neuro Biotech tentent de développer des marchés nouveaux à l’étranger
comme le rapportait tout récemment Le
Soleil. L’industrie
des biotechnologies a connu une croissance annuelle de 20% pendant cinq
ans. On prévoit que le chiffre d’affaires de cette industrie passera de
10 milliards en 1996 à quelque 33 milliards en 2006. Un créneau
important à explorer pour les Organismes de recherche sous contrat (ORC). Un
exemple de notre action : dans le secteur
agro-alimentaire, la Délégation du Québec à New York produit un
bulletin bi-annuel que les entreprises de la région de Québec peuvent
utiliser pour la promotion de leurs produits. Le multimédia
est au autre secteur où la coopération entre le Québec et le Nord-Est
des États-Unis se développe. Cela fait déjà deux années que la Délégation
co-organise, dans la fameuse “ Silicon Alley ” de New York
(nom donné, à Downtown Manhattan, à la zone de haute concentration des
entreprises de logiciels et de nouvelles technologies de l’information),
un “ salon du multimédia ” voué à la coopération entre
des entreprises des deux côtés de la frontière. Il y
a aussi le marché des soins de
santé qui s’avère aujourd’hui des plus prometteurs pour les
entrepreneurs du Québec. En 1997, les dépenses dans ce secteur ont représenté
aux États-Unis pas moins de mille milliards de dollars, soit 14 % de la
totalité du produit intérieur brut américain Pour le regarder sous un
autre angle, le “ marché de la santé ” américain représente
presque la moitié du marché mondial. Dans ce domaine comme ailleurs, on
assiste à des concentrations, à des fusions, à l’émergence de grands
groupes d’achats et d’octroi de contrats collectifs : une “ nouvelle
donne ” où les opportunités foisonnent. Pourtant, du côté de
l’offre de produits et services spécialisés, les entreprises de taille
moyenne – et pas uniquement les géants déjà établis – continuent
de tirer leur épingle du jeu puisque 90% des entreprises sur le marché
affichent des ventes de moins d’un million de dollars. Mentionnons
enfin l’Organisation des Nations unies (ONU) qui achète quantité de
biens et services un peu partout dans le monde. La Délégation s’occupe
spécifiquement de ce secteur qui recèle son lot de contrats intéressants. Terre de promesses Du point de vue du Québec, le marché que couvre la Délégation générale du Québec à New York, ce Nord-Est américain qu’on appelle en jargon le “ Moyen-Atlantique ”, est une terre de promesses. On ne s’y attaque pas sans une sérieuse préparation, et il serait faux de prétendre qu’il suffit de débarquer pour y faire fortune. Mais le potentiel est à la mesure de l’immensité de ce pays et de ce marché sans comparaison sur Terre, et qui se trouve à nos pieds. |