Quoi de neuf à New York

Par Diane Wilhelmy
Déléguée générale du Québec à New York

Vous connaissez déjà la nouvelle de l'implantation de NASDAQ au Québec. Le mercredi 26 avril constitue une date déterminante de l'histoire économique du Québec et la couverture médiatique qu'on a accordée à l'événement en témoigne abondamment. Cette implantation permettra le développement d'une expertise en matière financière et permettra à nos entreprises québécoises, en particulier celles des secteurs de pointe comme la biotechnologie et les technologies de l'information, un accès plus facile et moins coûteux à un bassin immense de capitaux.

Mais qu'est-ce qui fait courir les new-yorkais et les new-yorkaises ces temps-ci ? D'abord et surtout la recherche de locaux "intelligents" pour accueillir le trop-plein du quartier de Manhattan que l'on appelle "Silicon Alley" et vers où ont essaimé une multitude d'entreprises ".com" ces dernières années. Des mesures fiscales incitatives encouragent les propriétaires à retaper de vieux immeubles désaffectés dans des quartiers dont la vocation était tout autre il y a à peine quelques mois. Ça bourgeonne dans Queens, dans Brooklyn, dans Harlem et l'effet se fait sentir également de l'autre côté de la Hudson, au New Jersey et plus au Nord en périphérie des banlieues résidentielles.

Un autre phénomène intéressant qui touche davantage l'industrie du vêtement et de la vente au détail : la tenue vestimentaire plus relaxe du vendredi (dress-down Friday). Certains grands magasins de Manhattan (Saks, Bloomingdales, Brooks Brothers) organisent des séminaires pour expliquer la nouvelle tendance et inciter les entreprises à emboîter le pas et même à étendre ce nouveau code vestimentaire au delà du vendredi. Bref, ça bouge à New York.

Conjoncture économique

La conjoncture économique extrêmement favorable des dernières années est largement tributaire de l'intégration croissante des économies canadienne et américaine, en particulier depuis la signature de l'accord de libre-échange en 1989. La moitié des nouveaux emplois qui ont été créés au Québec depuis 1988 sont liés aux exportations. En 1999, nos exportations vers nos voisins du Sud ont atteint 52,7 milliards ; le tiers de ces exportations étaient absorbés par les États du Moyen-Atlantique couverts par la Délégation générale du Québec à New York. La croissance annuelle moyenne de nos exportations internationales a été supérieure à 11 % au cours des 10 dernières années.

Est-ce que cette croissance fulgurante peut être maintenue ? Ça dépend évidemment du dynamisme, de la volonté et de la force exportatrice de nos entreprises, mais le contexte s'y prête bien. Dans le bilan des exportations du Québec publié ce printemps par le Ministère de l'Industrie et du Commerce, on mentionne qu' "aux États-Unis, principal marché d'exportation des entreprises québécoises, les importations de biens et de services continueront de croître à un rythme soutenu, mais légèrement plus faible qu'au cours des dernières années. L'OCDE prévoit que les importations de biens et services de ce pays devraient croître en volume de 8,7 % en 2000 et 5,3 % en 2001". Les exportations québécoises pourraient donc s'accroître de 4,5 milliards encore cette année.

On constate que certaines régions administratives du Québec profitent davantage des marchés de l'exportation. C'est le cas entre autres des régions de Montréal, de l'Estrie et de la Montéregie dont respectivement 39,1 %, 35,2 % et 33,5 % des entreprises étaient présentes sur les marchés extérieures en 1999. Les entreprises des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches semblent plus timides : leurs taux de présence à l'étranger s'établissaient à 20,1 % et 27,3 % l'an dernier. L'opération Export-Action tenue et organisée à la fin avril à Québec par le Ministère de l'Industrie et du Commerce devrait, on l'espère, attiser les ardeurs.

Un marché incontournable

Le marché, à vos portes, couvert par la Délégation générale du Québec à New York, comprend quelque 100 millions de consommateurs parmi les plus à l'aise sur la planète. Six des huit États du territoire figurent parmi les 10 premiers en matière de revenu per capita. C'est un marché segmenté, en raison de sa taille et du pouvoir d'achat des consommateurs, et difficile car la compétition est féroce. Des entreprises de partout dans le monde cherchent à y vendre leurs biens et services. Malgré cette concurrence, nos entreprises jouissent d'avantages indéniables : qualité et ingéniosité des produits offerts, taux de change, proximité.

Bon nombre d'entreprises québécoises ont réussi à s'y tailler une place importante et vous aussi pourrez emboîter le pas si vous déployez les efforts nécessaires. Le Ministère de l'Industrie et du Commerce et ses directions régionales, la Société de Promotion économique du Québec métropolitain et d'autres organismes locaux peuvent vous aider dans votre démarche par leurs programmes et les conseils de leurs spécialistes avec qui nous travaillons en étroite collaboration.

Ce qu'on peut faire pour vous

Notre rôle ici à New York consiste surtout à vous informer sur l'état du marché, à vous mettre en contact avec des représentants, agents manufacturiers, distributeurs. Nous pouvons vous guider dans le choix de salons, foires et expositions et vous y accompagner au besoin. C'est une excellente façon de mesurer la concurrence. Nous pouvons également vous aider dans la préparation de votre stratégie de commercialisation et vous renseigner sur les lois et règlements qui régissent votre secteur d'activités. Nous sommes à l'affût d'opportunités d'affaires susceptibles d'intéresser les entreprises québécoises. Nous observons les tendances, les goûts et les besoins de la clientèle.

Bientôt une Saison du Québec à New York

Et en même temps, on prépare une Saison du Québec à New York 2001. C'est une personnalité de la région de Québec, M. Michel Létourneau, autrefois Directeur du Festival d'été de Québec, à qui l'on a confié l'organisation d'une série d'événements visant à accroître la visibilité du Québec sur la place new-yorkaise. La salle sera déjà réchauffée et vous pourrez profiter de ce contexte extrêmement propice pour y brasser des affaires. Nous vous informerons du programme dans les meilleurs délais.

Au plaisir de vous voir bientôt !