Cette rubrique est mise à la disposition de chacune des Délégations générales du Québec à l'étranger. A tour de rôle, de Paris, Bruxelles, Londres, Tokyo, Mexico et New York, elles porteront, pour le bénéfice des lecteurs de COMMERCE MONDE, un regard stratégique sur le bout de planète qu'elles observent. Dans cette édition, vous pouvez lire une entrevue accordée à notre correspondant Patrick White par le Délégué général à Londres. |
La délégation générale du Québec à Londres survit malgré les coupures Par Patrick White
(LONDRES -) La délégation du Québec à Londres, la seule d'une province canadienne mis à part un petit bureau de la Colombie-Britannique, existe depuis 1871. Elle a cependant été fermée et ré-ouverte à de multiples reprises au cours du XXe siècle. Dans sa forme actuelle, elle a ouvert ses portes en 1961. Cette délégation, où 17 employés travaillent, est aussi responsable des pays nordiques. Rappelons aussi que le Québec est la seule province canadienne qui possède toujours des délégations générales à l'étranger, soit à Paris, Londres, New York, Mexico, Bruxelles et Tokyo. Avec un budget annuel de fonctionnement de 225 000 livres sterling (550 000$CAN) qui exclut les salaires, le loyer et les bénéfices sociaux, le Délégué général du Québec à Londres, Richard Guay, se dit tout de même en mesure d'aider le Québec à rayonner en Angleterre et d'attirer des investisseurs dans la Belle Province. "On a réussi a réveiller certaines personnes quant à la réalité économique et culturelle britannique. On est sorti d'une certaine torpeur. Notre présence quantitative a baissé, mais notre présence qualitative a augmenté", a-t-il-dit, dans une entrevue à COMMERCE MONDE Québec Capitale. "Nous ne sommes pas en expansion mais on a réussi à améliorer les choses."
LA CULTURE QUÉBÉCOISE A LONDRES Richard Guay croit cependant que le gouvernement du Québec a développé peu d'intérêt envers le Royaume-Uni étant donné le grand attachement culturel entre la France et le Québec. "La situation est absurde. Il y a une amnésie des Québécois et du gouvernement québécois à l'égard du Royaume-Uni. Il y a confusion et distorsion par rapport à la realite," a-t-il soutenu. "Les entreprises québécoises comme Bombardier, C-MAC, La Senza, Econ Technologies, Abitibi-Consolidated, Alcan, Air Canada sont bien présentes ici," a ajouté Marc Ferland, conseiller aux affaires économiques. Au plan culturel, Richard Guay indique que les Britanniques aiment bien la culture québécoise. "Il n'y a pas qu'en France que les artistes québécois font bien. Qu'on pense aux Céline Dion, Robert Lepage, Cirque du Soleil, Louis Lortie, Marc-André Hamelin, La Bottine Souriante et à La La La Human Steps. C'est ici que la carrière internationale de Robert Lepage a été lancée", a lancé le délégué général. Il se rejouit cependant moins des moyens financiers à sa disposition pour promouvoir les artistes québécois: "Les moyens laissent à désirer. Compte tenu du marché britannique, les ressources qui nous sont données sont ridicules comparées à la France".
LA SOUVERAINETÉ, TOUJOURS UN ENJEU? Le délégué général reconnait que la question de la souverainete du Québec est toujours perçue négativement par la population britannique: "Les Britanniques ont un préjuge favorable à l'égard du Canada. Il y a donc une côte à remonter pour le Québec". "Il faut constamment expliquer la situation à cause des articles publiés par les journaux britanniques et par ceux des journaux canadiens-anglais comme The Gazette et The Financial Post." Richard Guay leur rappelle que le Québec n'est pas là pour briser le Canada, mais pour changer les relations politiques avec le reste de la fédération. Il a dit ne pas hésiter à écrire aux médias britanniques pour leur donner le point de vue du Québec. "On a eu des problèmes avec The Times of London, mais je peux dire que la couverture du Québec dans The Economist et The Financial Times est beaucoup plus complète," a dit le Délégué général lors d'une longue entrevue au bureau de la délégation, située sur la rue Pall Mall, près de Green Park et Piccadilly Circus. "On ne laisse rien passer," a-t-il conclu. |