(Partie 1 de 3 – Glasgow le 9-11-2021) La COP26 approche de son dénouement… Les 11 et 12 novembre 2021 pourraient passer à l’histoire pour des jours sombres ou ensoleillés. Selon ce qu’en feront sortir NOS leaders et négociateurs, alors qu’ils ont ces deux jours pour produire une « Déclaration finale » plus qu’attendue.
Beaucoup de paroles, de discussions et d’échanges d’opinions depuis le début de cette déjà historique conférence des Nations unies sur le climat, ouverte le 31 octobre 2021.
« LEADERS HAVE TO LEAD », Lee Waters.
Lors d’un atelier concernant le rôle des villes organisé par l’ICLEI (International Council For Local Environmental Initiative) le 9 novembre, un homme de terrain, Lee Waters, Deputy Minister for Climate Change at Llywodraeth Cymru / Welsh Government, après avoir dit que les leaders du monde doivent en quelque sorte faire honneur à leur fonction – « Leaders have to lead! » – a aussi voulu passer cet autre message de son expérience comme élu : « It’s about culture, not about structure« !
La structure… (à suivre)
(Partie 2 de 3 – Glasgow le 11-11-2021)
LA STRUCTURE…
Jane Goodall, la célèbre et très respectée éthologue et anthropologue britannique, née le 3 avril 1934, qui a pris la parole devant une majorité de jeunes ce même 9 novembre, alors qu’elle participait à une remise de prix en leur honneur, n’a eu aucun mot pour les structures et autres systèmes de gouvernance ou d’organisation.
Elle a tout misé sur l’espoir. Sur le fait qu’ils sont l’avenir! Que l’avenir sera ce qu’il en feront. Mais en auront-ils le temps?
John Kerry, l’ambassadeur spécial pour le climat des États-Unis, est passé à tous les grands bulletins-nouvelles du monde du 10 novembre 2021 pour avoir sorti la carte surprise d’une avancée entre son pays et la Chine. Mais là, en ce 11-11-2021, des diplomates que nous avons croisés lors des conférences qui animent le site des pavillons de la COP26 nous partagent que les rédacteurs hésitent à s’entendre sur comment parler de l’eau… sans écrire véritablement le mot EAU-WATER dans le texte.
Peut-on donner espoir à la jeunesse du monde, alors qu’il est pénible de parler franchement de ce qui donne la vie à tout le vivant de la Terre? Alors qu’il aura fallu attendre 26 COP avant qu’un Pavillon de l’eau y tienne place? (Oui, c’est la toute première fois qu’un pavillon dédié directement à la thématique de l’eau existe à une COP du climat!)
S.O.S. CRYOSPHÈRE!
Un pavillon qui était d’ailleurs voisin de celui sur l’enjeu de la cryosphère, jeune pavillon lui aussi, car il est né de l’initiative de scientifiques lors de la COP25 de Madrid. Et ne parler pas trop de la fonte des glaciers et des menaces climatiques envers le pergélisol à travers le monde, si vous souhaitez maintenir de l’espoir dans les yeux de la jeunesse d’aujourd’hui. La professeur Julie Brigham-Grette, de l’University of Massachusetts-Amherst qui animait la dernière présentation du jour a bien dit que l’avenir optimiste était encore possible, car le facteur humain reste encore celui qui influence le plus les changements climatiques. Et donc que l’avenir est entre NOS mains. Mais pas demain, immédiatement! Car, en 2030, il sera vraiment trop tard. Son organisation fera d’ailleurs rapport annuellement, d’ici 2030, de l’état de l’avancement de leurs connaissances sur la santé de la cryosphère de la planète (www.iccinet.org/stratecryo2021).
Mais si la jeunesse d’aujourd’hui a un avenir, c’est parce que les leaders d’aujourd’hui prendront bien acte et AGIRONS sans délai.
À suivre…
La déclaration finale de la COP26 est attendue pour vendredi 12 novembre 2021. Demain! Nous vous en parlerons.
(Partie 2,5 de 3 – Glasgow le 12/11/2021 vers 20:30)
ADAPTER, PEUT-ÊTRE DÉFAIRE LA STRUCTURE…
Ce matin, le DRAFT TEXT on 1/CMA.3 – Version 12/11/2021 07:13 contenait 94 articles sur la table de la négociation. Un document de travail proposé par le Président de la UNFCCC… Le tout en plus belle continuité possible avec l’Accord de Paris convenu entre les parties de décembre 2015.
Longue journée pour les négociateurs… Il y a tellement d’eau dans le gaz que le premier ministre Boris Johnson est formellement invité à re-venir se présenter sur place, afin de donner une « crédibilité » politique, rehaussée par sa présence, alors que beaucoup de gens sont très déçus de ce à quoi risque de ressembler le texte final (s’il y en a un aujourd’hui). Mais à ce propos, le ministre canadien de l’Environnement, Steven Guilbeault, en conférence de presse (à 16h00 ce jour) se disait « confiant ».
Eau dans le gaz… Gaz comme énergies fossiles, qui hantent la COP26 comme jamais une autre COP du climat auparavant; fossiles aussi comme les eaux de la Terre qui dorment en ses entrailles. L’eau, le sujet toujours tabou (TABOU!) ici! Pourtant, l’eau c’est la vie, non?
Nous avons tout de même entrevu de l’espoir dans trois projets d’articles du document de ce matin:
Acknowledges the importance of coherent action to respond to the scale of needs caused by the adverse impacts of climate change;
Notes the urgent need to close the gaps in implementation towards the goals of the Paris Agreement and invites the Secretary General of the United Nations to convene world leaders in 2023 to consider ambition to 2030;
Recognizes the importance of international collaboration on innovative climate action, including technological advancement, across all actors of society, sectors and regions, in contributing to progress towards the goals of the Paris Agreement;
Alors que les deux premiers ministres du pays, Justin Trudeau à Ottawa et François Legault à Québec, ont beaucoup la tête à penser enjeux climatiques et de survie politique, préparant notamment tous les deux leur valise pour la COP26 de Glasgow en Écosse (31 oct.-12 nov.), dans le contexte des élections municipales qui appellent les électeurs à voter à la grandeur du Québec le dimanche 7 novembre, l’atmosphère est tout à fait particulière dans la capitale, Québec.
Là, c’est un moment de changement de garde. De ceux qui marquent les livres d’histoire. Après quatre élections gagnées au poste de maire, Régis Labeaume, ayant décidé de ne pas se représenter, a provoqué l’enjeu de sa succession : de l’après Régis ! Un remarquable mouvement de dynamisme démocratique en résulte. Cinq candidats – deux femmes et trois hommes – avec des équipes complètes de 21 candidats aux postes de conseillers sont en liste pour mériter la confiance du peuple. Le citadin-voteur de Québec verra même sur son bulletin de vote pour la mairie une offre totale de huit choix ! Il faut d’abord souligner ce signe de santé de la démocratie dans la capitale du Québec.
Québec, c’est la ville nous ayant vu naitre comme cyberjournal, il y a plus de 24 ans – en 1997 – et nous y avons toujours notre siège social. Alors, qui doit succéder au maire Régis Labeaume? Oui, il s’agira d’un vote capital après ces 14 ans de règne. Nous souhaitons, ici, nourrir ce débat critique.
SUCCÈS ET SUCCESSIONS
Convenons immédiatement que l’on ne remplace pas un Régis Labeaume. Comme si Québec en avait l’habitude d’ailleurs : Andrée P. Boucher, Jean-Paul L’Allier, Maurice Lamontagne… Les gens de Québec aiment, à la tête de leur ville, des personnalités fortes et inspirantes, voire singulières.
Il est vrai que la capitale, avec son gros demi million de citoyens, doit toujours savoir parler fort devant la pesante métropole, Montréal, et surtout tous le poids économique et démographique que représente la région métropolitaine montréalaise de quelque 4 millions de personnes. On dit parfois qu’il y a deux Québec : sa métropole et le reste ! Là-bas, le troisième des candidats véritablement dans la course (sur une dizaine) ne réclame-t-il pas un statut de cité-État « visionnaire », comme il le soutient, pour Montréal…
VISION ET RAYONNEMENT
De la vision, il en faut aussi pour sa capitale. Le candidat Jean Rousseau n’a-t-il pas osé parler d’unir, sans délai, les sociétés de transport en commun des deux rives, Québec et Lévis, avec le souci clair et déclaré de commencer à préparer la constitution d’une seule grande ville encore plus unie par son fleuve, à moyen-long terme ?
Parler de nouvelles fusions de villes à Québec n’est certes pas une priorité en 2021, alors que celles du tournant de l’an 2000 sont encore en digestion. Mais le propos demeure définitivement visionnaire et pertinent. Nous aurions plutôt aimé voir ces cinq candidats parler davantage de jumelages de ville en matière d’intentions à l’international pour Québec, ainsi que de migrations internationales. La capitale du Québec est officiellement jumelée avec plusieurs autres villes dans le monde (dont la canadienne Calgary, Bordeaux en France, Namur en Belgique, etc. Et aussi Xi’an, en Chine.) La Chine ! Oui, la Ville de Québec a ses entrées très officielles en Chine. Celui qui irait en Chine, en février 2022, en visitant officiellement à la fois la ville hôtesse des JO d’hiver, Pékin, et surtout Xi’an, sa ville jumelle depuis 2001 (y souligner et faire le nécessaire bilan de 20 ans de liens), aurait notre vote. Car le minimum, envers le défi chinois, c’est de maintenir le dialogue. Ne pas couper nos liens. La Ville de Québec en a un privilégié, elle peut en faire une force pour le Québec, pour le Canada, pour la paix dans le monde. Vision !
Eh allez savoir... il y a peut-être des très intéressants tunneliers en Chine!
Ça, parce que nous croyons au rôle para-diplomatique que peut jouer une ville et tous ses élus. Particulièrement face aux enjeux environnementaux, si criants actuellement. Aucun élu municipal du Québec ne pourra aller faire son travail à Glasgow à cause des aléas du calendrier. Il faudra faire du rattrapage ensuite. Les Trudeau, Freeland, Guilbeault fédéraux, tout comme l’équipe Legault au gouvernement à Québec, seront loin d’êtres les seuls à devoir agir en politiciens responsables et éclairés pour répondes aux défis à venir.
PERTINENT ET COMPÉTENCE
À ce titre, soulignons sans conteste la naissance d’un parti « vert » Transition Québec, avec sa leader Jackie Smith, qui a significativement et avec compétence enrichi le débat de la campagne électorale. Si elle, et son parti, sont partis de très loin et que beaucoup doute de sa possibilité d’accéder à la mairie, à une semaine du vote personne ne doute dorénavant de sa valeur ajoutée et de la pertinence de sa présence au conseil. Si, pour la cheffe, les citoyens lui refusent la mairie (bien qu’il n’y aurait rien de gênant à l’y voir) le système des colistiers saura probablement – et justement – lui permettre de continuer son action en politique active à Québec.
La même chose pouvant être dite pour tous les autres candidats (Jean-François Gosselin, Jean Rousseau et Bruno Marchand). Sauf Marie-Josée Savard, qui elle a préféré jouer le tout ou rien. Elle veut la mairie, autrement elle retourne à ses affaires comme propriétaire restauratrice. Ne les voudrions-nous pas tous au Conseil de ville ? Alors merci au mécanisme du colistier. Saine innovation, au net profit de la santé de la démocratie. Mais un seul pourra être à la tête de la ville.
UN VOTE CAPITAL
Les évènements-débats suivant sont les principaux que nous avons pris en compte pour les départager et nous faire une idée, pour décider pour qui aller voter: en présentiel celui sur l’environnement au Musée de la civilisation du Québec ; celui organisé le lendemain pour les journalistes par la FPJQ à l’ÉNAP ; celui de la Société Radio-Canada au Palais Montcalm ; nous avons écouté en début de campagne celui télédiffusé de TVA et, en différé, celui du 13 octobre de la Corporation des parcs industriels du Québec, n’impliquant malheureusement que le trio Gosselin-Marchand-Savard : « les trois principaux candidats » selon l’opinion des organisateurs. À chaque fois, nous avons fait un effort de classement : gagnants-perdants (1-2-3-4-5).
Si un métro peut faire un maire, alors pourquoi pas! Québec a le droit de voir grand. Les Québécois ont le droit de vouloir se payer un métro dans leur capitale. Mais il ne faudrait pas que seulement ça fasse un maire. Heureusement, monsieur Gosselin, politicien expérimenté et sérieux, bien qu’il joue au maximum sa carte d’un vote de style référendaire sur l’enjeu métro-tramway, ne déshonorerait pas Québec. Il a ce qu’il faut pour faire le job, sans aucune crainte. Même chose pour Jean Rousseau. Même chose, avec ici la réserve du défi de nouveau venu qu’il était, pour Bruno Marchand qui partait avec un déficit de visibilité publique, mais qui offre une personnalité de plus en plus appréciée, attachante, voire gagnante. Chose assurée : chacun avec son style, aucun n’impose de trait déclassant. Québec saura très bien vivre les quatre prochaines années avec un ou l’autre de ces trois politiciens.
Le critère du changement doit s’imposer en grande priorité ; le principe de l’alternance, en démocratie, nous apparaissant fondamental.
Partie favorite avec d’initiaux sondages, puis très – trop ? – bien poussée par son maire-sortant tentant de se faire faiseur de « dauphine », après 14 ans d’administration de cette équipe, le critère du changement devait être imposé en grande priorité ; le principe de l’alternance, en démocratie, nous apparaissant fondamental. D’autant plus que la candidate soigneusement choisie par le maire sortant n’a au final pas démontré, au fil de la présente campagne et hors de tout doute, les qualités de leadership attendues. Puis, malheureusement pour elle, les alternatives sont toutes pertinentes. Il y a quatre autres choix valables disponibles. Si madame Savard se faufilait entre ses quatre principaux adversaires – tous dignes de prétendre au job à la mairie comme elle – Québec aura alors une gestionnaire tout à fait apte à continuer rond-rond aux affaires, qui était une bonne fidèle adjointe de son « Monsieur le Maire ». Mais les citoyens de Québec s’ennuieront probablement très vite, privés d’avoir à la tête de leur ville une personnalité forte, leader, inspirante et rayonnante, voire singulière. Politicienne fabriquée (c’est un recruteur qui alla la chercher d’abord derrière le comptoir de son café à Place-Québec pour l’élection de 2009 ; puis son mentor en personne la convaincra de revenir en politique pour celle de 2017, puis s’invita à l’été 2020 chez-elle pour en faire son actuelle « dauphine »), la principale intéressée, le jour de la grande annonce, révéla d’ailleurs très candidement son principal handicap : « Je n’aurais jamais pensé faire un mandat sans vous ».
Tout ceci étant dit : l’occupant du bureau de la mairie se doit-il d’être fonctionnel à converser en anglais ? C’est préférable, selon nous. Quatre des candidats n’ont clairement pas de souci à cet égard, une candidate oui. Nous croyons que cet aspect doit être su et considéré par les électeurs.
Denis Coderre et Valérie Plante, candidats à la mairie de Montréal, questionnés par Brian Miles, le 29 septembre 2021, devant 250 personnes. (Crédit de la photo : Sylvie-Ann Paré, gracieuseté du CORIM).
N.B. : Sachez que de notre côté nous allons voter le 31 octobre, devant quitter le pays le 5 novembre pour aller couvrir sur place la seconde semaine et la clôture de la COP26.
Daniel Allard Comité de l’éditorial du Cyberjournal CommerceMonde.com Éditeur de LiNNOVarium.com
(25 octobre 2021) Et si la paix climatique pour toute l’humanité passait par le juste dialogue entre les meilleurs experts scientifiques et les plus importants représentants ou leaders religieux; comme ultimes conseillers aux chefs d’État et de gouvernements qui, eux, décideront d’une suite avec et pour tous?
Et si la paix – en tant qu’absence de guerre, donc de concorde globale – passait par l’état de santé de la liberté d’information; cet aidant naturel et fondamental pour maintenir un public informé et les populations aptes à agir en citoyens responsables?
Question paix, soulignons d’abord cette très bonne nouvelle qui aura été annoncée un 8 octobre! D’un Nobel de la paix à l’autre, l’Humanité avance dans l’espoir d’un monde meilleur. Pour le plus grand nombre, si possible pour tous! Alors, d’abord merci à nouveau, au visionnaire Mikhail Gorbatchev pour le partage – que le plus grand nombre venons d’apprendre – qu’il avait fait des couronnes norvégiennes reçues avec son Prix Nobel de 1990. Car la graine semée ainsi éclot d’une récolte résonnant comme un feu de joie dans le monde des médias partout sur la Terre. Le rôle et l’importance des journalistes, dans toutes sociétés soignant les valeurs démocratiques, vient de vivre un moment de grâce. Et le comité du prix, à Oslo, ne se sera certes pas trompé en 2021 en désignant du même coup une femme (fondatrice, en 2012, du cyber-média Rappler, aux Philippines), Maria Ress, en co-récipiendaire avec un des fondateurs de Novaïa Gazeta (ce média russe indépendant créé en 1993 via l’aide de la Fondation Gorbatchev), Dmitry Mouratov. Notons que c’est la première fois en 120 ans d’existence que le Nobel de la paix récompense directement la liberté d’information. Cette ode à une presse libre et indépendante envoie un double coup de tonnerre, déplaisant, dans les oreilles de tous les dirigeants politiques autoritaires.
« Le comité Nobel norvégien est convaincu que la liberté d’expression et la liberté d’information aident à maintenir un public informé. Ces droits sont des préalables essentiels pour la démocratie et pour prémunir contre la guerre et les conflits ». Berit Reiss-Andersen, présidente du Comité Nobel.
Ces même dirigeants politiques qui seront parmi leurs vis-à-vis (espérons-le en véritable face à face) les 11 et 12 novembre, à Glasgow, pour tenter de donner de la chaire à l’os de cette cible du 1,5°C durement arrachée, en 2015, en convenant de l’Accord de Paris sur le climat. Un accord qui attend maintenant, depuis six ans, et demande – hurle! – d’être mis en application. Avant qu’il ne soit trop tard… Car « la maison commune est en feu »!
COALITION RELIGIEUSE POUR SAUVER LA « MAISON COMMUNE »
Vingt-deux (22!) étaient là; dans un atmosphère empreint de solennité, voire d’extrême gravité, mais aussi de solidarité. La conférence/événement – tenue dans la matinée pour ceux qui y assistait sur place à Rome – le lundi 4 octobre dans la maison du chef spirituel des Catholiques, le pape François, aura permis de signer un « appel » destiné aux participants à la COP26, que personne ne devrait ignorer. Et la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC) qui rouvre, à partir du 31 octobre et jusqu’au 12 novembre, à Glasgow, en Écosse, ses plus grandes assises diplomatiques pour la 26ièm fois depuis les premiers pas en la matière, ceux du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro de juin 1992, en a pris acte. Ses deux plus hauts dirigeants étaient aussi là – le Britannique et l’Italien – très officiellement, à Rome, pour tendre la main et s’engager à porter le message à la COP26.
Mais l’une des prises de parole les plus senties y fut certainement celle de l’évêque Frederick Shoo, président de l’Église luthérienne de Tanzanie. Il n’aura rien perdu à attendre pour prendre la parole à la toute fin pour les deux minutes accordées à chacun des 22 représentants religieux. Alors que « la planète brûle », nous aurions « une obligation morale » à agir tout de suite. Citant Martin Luther, tout en partageant sa vocation à planter des arbres sur le mont Kilimandjaro:
« Je suis de la tradition de Luther qui a dit que même s’il savait qu’il allait mourir demain, il irait planter un arbre aujourd’hui », a tenu à partager celui qu’on désigne comme l’«évêque des arbres ».
C’est d’ailleurs ce qu’ils se sont tous empressés de faire, quelques minutes plus tard, en participant à la plantation d’un olivier dans les jardins du Vatican. Un arbre qui en aura beaucoup sur les épaules, d’ici Glasgow. Car comment trouver un consensus effectif, allant au-delà des paroles, et permettant les véritables actions communes, sans valeurs communes? Quand la règle du jeu de la vie est beaucoup de tirer toute la couverte à son avantage, contre des adversaires?
Cinquième à exercer sa prise de parole, l’Anglican archevêque de Canterbury, Justin Welby, fut d’ailleurs le tout premier à parler ouvertement d’économie. Appelant à un « repentir de l’économie » pour avoir trop demandé à la terre nourricière, il a résumé que le défi commandait, à ses yeux, pour l’essentiel, deux choses :
– d’abord « la réussite d’un véritable partenariat authentique et juste avec le Sud » (ici il faut entendre les pays et les populations les plus pauvres) du monde;
– et aussi le « changement radical de la fiscalité et des règles commerciales pour favoriser l’activité verte ».
À son tour, le docteur Rajwant Singh, fondateur et président d’EcoSikh, une organisation sikhe qui milite pour la défense de l’environnement, a partagé que pour eux la croyance va envers un fondateur qui leur dit que « l’eau, c’est le père de la vie et que la terre en est la mère ». Une spiritualité qui n’est pas loin des fondements de celle des Premières Nations au Canada certainement et globalement des peuples Autochtones des Amériques.
Le porte parole du Jaïnisme, adepte avant tout de la non-violence, a lui rappelé le serment des médecins inspiré par Hippocrate. Pour proposer, dans la même logique de serment, d’en faire faire un par tous les humains pour arrêter de faire violence à notre maison commune, la Terre. Et toutes « solutions durables nécessitent un système économique différent » pour l’Église réformée. Il faut en conclure que pour les Réformés, en belle cohérence, il faut bonnement réformer l’économie!
Les 22 chefs et leaders religieux présents, ayant signé l’appel, puis pris parole, représentaient une encore plus grande diversité des choix spirituels possibles sur Terre alors que le représentant du Conseil oeucuménique des églises parlait au nom de 349 églises, qui revendiquent plus de 480 millions de fidèles. Ce qui en ferait un pays plus populeux que l’Indonésie, quatrième nation souveraine du monde selon le facteur de la population, après le trio Chine-Inde-USA (qui mérite peut-être déjà une mise à jour Inde-Chine-USA…) Mais les frontières spirituelles, on le sais, ne doivent pas être amalgamées aux frontières des souverainetés politiques. L’Humanité est bien plus complexe!
COMPLÉMENTARITÉ ENTRE RELIGION ET SCIENCE
Si le pape François, lui, parle du « (…) respect mutuel entre la foi et la science, pour entrer dans un dialogue en vue de la sauvegarde de la nature, de la défense des pauvres, de la construction de réseaux de respect et de fraternité »… il insiste pour que ce respect soit vécu « de manière empathique et active ». Le Saint-Père concluant que la COP26, à Glasgow, est appelée « de toute urgence à offrir des réponses efficaces à la crise écologique sans précédent et à la crise des valeurs ». Un constat qui oblige à non seulement engager le dialogue interreligieux, mais tout autant celui de la complémentarité entre Religion et Science.
Ce qui s’exprimait, ce jour-là, par la participation du président de l’Académie pontificale des Sciences, le professeur Joachim von Braun, ainsi que celle du président de l’Académie pontificale pour les Sciences sociales, le professeur Stefano Zamagini. Le scientifique von Braun soulignant que cette crise nous rappelle la plus ancienne question philosophique pour les humains, à savoir : « Comment devons-nous vivre? »
Et ici existe certainement un solide pont entre Religion et Science. Car, si par la science on comprend les faits – et ici les dégâts – ensuite il faut en appeler à la moralité pour savoir agir, pour savoir comment continuer! Et la morale, c’est assurément dans les affaires pour lesquelles les acteurs religieux abondent en solutions, propositions ou réponses diverses à la fameuse grande question : Comment vivre?
Angoisse existentielle, quand tu nous tiens! Athéisme, agnosticisme, voila deux choix fort présents dans la vie en société en ce XXIe siècle avançant, mais le choix religieux demeure lui aussi bien là. Devant certes s’adapter : « On s’aperçoit qu’il est très rare qu’un individu ait une religiosité constante dans sa vie (…) Le religieux sert (…) à passer à travers l’épreuve, à retrouver un certain sens devant les souffrances et à se refaire de manière quasi thérapeutique. Il y a une sorte de reconstitution identitaire par la médiation du religieux », explique d’ailleurs le sociologue des religions de l’Université d’Ottawa, le professeur Martin Meunier. S’inspirant de son enquête en cours sur les histoires de vie à partir d’entrevues individuelles de trois heures avec une cinquantaine de personnes et qui était cité dans l’article du journaliste Stéphane Baillargeon du 22 octobre 2021 du quotidien montréalais Le Devoir.
Aider à passer à travers l’épreuve… Retrouver un certain sens… Pandémie de la COVID-19… Dérèglements climatiques…
DE ROME À GLASGOW… SANS OUBLIER OSLO
Beaucoup critiquent le pape François, mais c’est tout de même dans sa maison à lui que 22 représentants religieux de la planète ont accepté de se réunir pour parler, d’une force commune, et pour signer l’appel en vue de la COP26 à Glasgow. Contrairement au programme prévu, le chef spirituel des Catholiques n’a d’ailleurs pas prononcé son discours. Il s’est simplement assuré que tous les participants l’avaient en main, en préférant donner à ses hôtes plus de temps de parole. Mais dans ce discours distribué, François a articulé sa réflexion autour de trois concepts : « Le regard de l’interdépendance et du partage, le moteur de l’amour et la vocation au respect. »
Toujours selon François : « Tout est lié et le monde est interconnecté », encore inspiré de son encyclique Laudato Si’ (2015) ; « aucune créature ne se suffit à elle-même ; chacune n’existe que dans la dépendance des autres, pour se compléter mutuellement, au service l’une de l’autre. »
La « maison commune est en feu », alors « agissons sans délai ». N’entendons-nous pas « le cri des pauvres et le cri de la Terre… » ont-ils ensemble soutenu comme résultats de mois d’efforts – un fait sans précédent qui a été souligné par plusieurs – à s’être rencontrés et concertés.
À court terme, la suite passe cependant par la route des politiciens qui gouvernent les États. Et alors même que tous « les grands de ce monde » fignoleront leurs cartes à jouer avant Glasgow-COP26, plusieurs devront préalablement passer par le Sommet du G20 qui en 2021 a rendez-vous à… Rome! Oui, les 30 et 31 octobre; le même 31 octobre que les organisateurs de la COP26 ont déterminé comme le jour 1 de cette conférence, plutôt que le 1er novembre initialement planifié « pour donner plus de temps de travail ».
Bref, prochain test à surveiller : le G20 de Rome, qui donnera fortement son ton à la finale de Glasgow, elle planifiée pour les 11 et 12 novembre 2021, bien que le WORLD LEADERS SUMMIT & FIRST PART OF THE HIGH-LEVEL SEGMENT se tiendra les 1-2 novembre, en présence d’un grand nombre des leaders politiques du monde.
Qui sauvera l’humanité? La démocratie? Alors, ici, il faudra aussi savoir et pouvoir compter sur le rôle et l’action des journalistes de partout dans le monde. Osons un autre merci au Comité Nobel d’Oslo puis à tous les Maria Ress et Dmitry Mouratov de ce monde.
Qui sauvera l’humanité?
La volonté-action politique ? « C’est vraiment irritant. Ils parlent mais ne font rien » – La Reine Elizabeth II, qui n’était apparemment pas au courant de la présence d’un micro en direct à proximité, alors qu’elle faisait référence aux dirigeants mondiaux qui allaient bientôt assister à la réunion COP26 sur le changement climatique qui se tiendra à Glasgow, alors qu’elle bavardait avec le président du Senedd et la duchesse de Cornouailles après avoir ouvert l’Assemblée galloise. https://www.youtube.com/watch?v=4WOIr2D5_rs
La jeunesse ? COY16 Glasgow sera l’événement officiel précurseur de la COP26, approuvé par l’Envoyé du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse! En 2021, COY en sera à sa 16e année et sera considéré comme l’événement jeunesse le plus grand et le plus ancien à ce jour; rassemblant des milliers de jeunes acteurs du changement de plus de 140 pays!
L’éducation ? Nous soulignerons ici, au nom de tous ceux dédiant leur vie à l’enseignement et au rôle fondamental de l’éducation, l’honneur fait à un Québécois, homme de grande culture et de foi, que nous avons eu l’occasion de rencontrer et apprécier, à Québec, lors de deux rencontres en août 2021. Le 22 septembre, il a reçu une distinction d’excellence, lors du «New York Annual Gala » de la fondationA chance in life.
Félicitation à monseigneur Guy-Réal Thivierge, secrétaire général de la Fondation pontificale Gravissimum Educationis, pour son prix : 2021 Excellence in Education.
Deux autres personnes partageaient les honneurs de ce gala : – Mme Tami Erwin, Executive Vice President and CEO ofVerizon Business (2021 Woman of the Year) ; – M. Chris Augustin, CIO for Global Business Solutions Fiserv (2021 Man of the Year).
(Crédit photo: prise d’écran de la captation vidéo de la conférence, l’image montrant alors l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, prenant parole le 4 octobre 2021 au Vatican.)
À moins de quarante jours du fameux rendez-vous planétaire, le premier ministre du Québec, François Legault, a profité d’un de ses points de presse pandémiques à Québec pour annoncer qu’il ira à Glasgow, expliquant que le Québec « a beaucoup à montrer de ses expertises ».
À peine à quelques heures de ça – et lui dans la capitale du Canada – le tout récemment réélu (suite à l’élection du 20 septembre), mais de nouveau minoritaire, premier ministre Justin Trudeau venait de confirmer qu’il prendra un mois pour former son nouveau gouvernement. Assurant déjà que sa vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, y gardera ses fonctions. Et que, bien évidemment, son gouvernement ira à Glasgow. La question reste donc ouverte : qui sera le grand leader canadien à la Conférence des Nations unies sur le climat (COP26) de Glasgow? Alors que plusieurs spéculent pour ce réputé « le plus compétent » Steven Guilbeault, ancien militant écologiste devenu député et ministre du Patrimoine canadien sortant.
Le 29 septembre était, par ailleurs, le jour ayant permis au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) d’enfin réunir 250 personnes en présentiel, pour permettre un débat entre les deux principaux candidats à la mairie de Montréal : la mairesse sortante Valérie Plante et l’ex-maire Denis Coderre. Ici, pas question de dire qu’elle ou qu’il ira à Glasgow, parce que tous les Québécois – Montréalais inclus – iront aux urnes le 7 novembre 2021 pour se choisir des édiles municipaux pour le prochain mandat de quatre ans qui débutera avec janvier 2022. Et même si l’actuelle mairesse de Montréal était à juste titre fière de souligner, pendant le débat, que c’est elle qui fut choisie pour aller représenter et parler au nom des membres du c40 à l’ONU à deux occasion depuis qu’elle est en poste, pas plus elle que son principal rival ne peuvent, pour cette fois, aspirer aller faire de la para-diplomatie terrain en terre écossaise. À Glasgow, les travaux de la conférence seront bien avancés (la cérémonie d’ouverture a d’ailleurs été devancée d’une journée, au dimanche 31 octobre, afin d’en faciliter le déroulement) alors que la date du 10 demeure comme étape qui ensuite permettra aux chefs des délégations de se réunir en sommet, les 11 et 12, pour finaliser une déclaration que toute l’humanité attend anxieusement.
« THINK GLOBALLY, ACT LOCALLY »
« Ce n’est pas qui tu es, mais qui tu connais », a soutenu Denis Coderre comme argument en réponse à la deuxième question posé par l’animateur du débat, le directeur du quotidien montréalais Le Devoir, Brian Miles, qui demandait comment faire pour améliorer l’attractivité d’une ville sans dédoubler les actions des gouvernements supérieurs. C’est ici aussi que le candidat Coderre a poussé ses idées de ramener un Bureau de l’enseignement supérieur, en saluant le recteur de l’Université de Montréal présent, tout comme le fait que « l’avenir c’est la cybersécurité ». Lui qui, alors maire de Montréal, se souvient d’avoir été bien actif avec la mairesse Hidalgo à Paris, en 2015, lors de l’historique COP21 tenue dans cette ville et qui accoucha si difficilement de l’Accord de Paris sur le climat.
Denis Coderre et Valérie Plante, candidats à la mairie de Montréal, questionnés par Brian Miles, le 29 septembre 2021, devant 250 personnes. (Crédit de la photo : Sylvie-Ann Paré, gracieuseté du CORIM).
De son côté, Valérie Plante a judicieusement souligné que, plus tôt en ce mois de septembre, elle avait fait un « pitch » auprès de l’International Financial Reporting Standards Foundation (IFRS) basée à Londres, pour vendre la candidature de Montréal qui tente d’accueillir le futur siège social de l’organisme international de réglementation en finance durable qui y est en gestation : l’International Sustainability Standards Board (ISSB). Mais Francfort et Toronto sont manifestement encore des concurrents pesants dans la même course! Comme pour la grande majorité des dix (10) questions que ce débat posait aux deux politiciens, c’est M. Coderre qui a marqué le point.
Mais la course à la mairie de la métropole québécoise a pris une tournure de course à trois, alors que deux des autres candidats ont annoncé une fusion de leur équipe au dernier jour des mises en candidature, le vendredi 1er octobre. Les Montréalais qui ne se reconnaissent pas des les deux candidats leaders se retrouvent soudainement avec une troisième option beaucoup plus crédible et qui pourrait surprendre, à cause de l’aspect polarisant et émotif du duel que constitue le match revanche Plante-Coderre.
« Le monde se définit de plus en plus en terme de villes… » Faisant référence au fait que la majorité de la population mondiale est maintenant urbaine, et que cette tendance statistique devrait perdurer et augmenter, à moins que la pandémie ne brouille les cartes des analystes – l’expérimenté politicien Denis Coderre sait tirer les flèches qui marquent : « Il faut protéger et défendre les organisations internationales déjà présentent à Montréal (OACI, IATA, Agence anti-dopage) », que la Chine notamment, qu’il a tenue à nommer, courtise avec force.
Il a aussi souhaité plus de liaisons aériennes directes reliant Montréal avec les autres grandes villes du monde, avec plus d’étudiants étrangers dans les universités de la ville. Créer une véritable « cité universitaire ». Madame Plante veut plus d’espaces verts, plus de convivialité, plus d’actions inclusives.
Plus, plus, plus! Un avenir vers quoi, au final? Un véritable avenir vert?
UN JUSTE PRIX POUR L’ÉNERGIE QUI FAIT MAL
Nourrissant justement le débat mondial autour de l’enjeu climat, qui ira en crescendo jusqu’au grand RDV de Glasgow, le Fonds monétaire international (FMI) vient d’indiquer que les subventions directes et indirectes aux combustibles fossiles furent à hauteur de 5 900 milliards de $US en 2020 mondialement. Ce qui est presque 7% du PIB calculé mondialement, donc une donnée toute à fait significative. À ce problème s’ajoute la donne que, selon les projections faites aussi par le FMI, la somme de ces aides publiques accordées à l’industrie des énergies fossiles augmentera à 7,4 % du PIB mondial en 2025, donc à contre-courant de la nécessité de voir se réduire à moyen terme l’empreinte carbone de l’humanité.
Mais comment établir le « juste prix » pour des énergies fossiles dorénavant au banc des accusés, alors qu’ils sont encore à la base de la fonctionnalité de toutes les sociétés et économies de la planète?
Qui doit établir un prix équitable mondial pour l’effet carbone?
On le comprend aisément, villes, provinces, pays, tous les représentants politiques du monde auront tous besoin de se mettre au diapason. Et heureusement, la contribution des États fédérés, tels le Québec ou les neuf autres provinces du Canada, ou chacun des 50 États des États-Unis d’Amérique, tout comme par ailleurs l’Écosse (État hôte de la COP26), est formellement reconnue par l’ONU dans la lutte aux changements climatiques.
(8 sept 2021) Plus la décennie 2020 défile et plus le Canada sent la fumée, voire le brûlé. Sa province la plus occidentale, la Colombie-Britannique, fut carrément en feu avec des températures records en juin 2021, frisant les 50 degrés Celsius. Les incendies de forêt dévastateurs qui en découlèrent, conduisant même à la disparition quasi-totale d’une ville de quelque 2 500 habitants – Lytton – ; non sans avoir entendu le coroner en chef de ladite province déclarer que 719 décès soudains et inattendus y avaient été signalés pendant cette vague de chaleur historique pour une période de sept jours seulement. Résultat : 2–0 dans le combat Climat–Canada ! Tout ça, à quelques jours de sa fête nationale du 1er juillet, jour déjà endeuillé par la nième intensification de l’enjeu Premières Nations. Enjeu, lui, à nouveau exacerbé par trois identifications rapprochées – et il y en aura bien d’autres… ce n’est que le début ! – de déjà trop de sépultures égarées d’enfants autochtones ayant vécu la face malheureuse, jusqu’à l’indigne pour trop, du système des pensionnats d’une période de l’histoire canadienne que tous souhaiteraient aujourd’hui ne pas voir dans le livre de son histoire comme pays. Si seulement les mains tendues du pouvoir politique au Canada n’en avaient pas déjà plein les bras…
Lorsqu’il a accueilli le G7 dans Charlevoix, au Québec, en juin 2018, le premier ministre Justin Trudeau avait une analyse juste et pertinente des grands défis de son pays et du reste du monde. Il avait fait ses devoirs avant d’y accueillir le grand monde, avec les Merkel, Johnson, Macron et Trump en tête. Un document d’analyse et de travail qu’il avait mis sur la table concernait toute la question des écarts de richesse et de la lente disparition des classes moyennes dans les économies les plus développées de la planète depuis une, voire deux décennies, avec l’importance de s’attaquer à ce constat. Et il était à même de démontrer que le Canada savait être un bon élève en la matière face à ses invités. Puis sa volonté de lutter contre la pollution de l’Océan mondial en s’attaquant aux plastiques l’envahissant était aussi honorable. Mais depuis que le président Trump quitta précipitamment, voire cavalièrement, ce damné G7 de Charlevoix, puis le rabroua tout en faisant sa route à lui vers son 1er tête-à-tête avec le leader de la Corée du Nord, on dirait qu’un mauvais sort a poursuivi Justin Trudeau, voire toute la politique, nationale comme étrangère, du pays.
Rendu en février 2020, alors que sa propre épouse devait se soigner parmi les premières victimes de la COVID-19, et lui-même conséquemment se mettre en isolement, il dû gérer péniblement la crise nationale que provoqua l’intervention d’une frange de la Premières Nations Wet-Su-Etin. Parce que celle-ci tenta de bloquer la construction d’un pipeline de ce côté-là du pays ; non sans provoquer un arrêt quasi complet du transport ferroviaire, pendant plusieurs semaines, dans tout le pays, par cause de solidarité entre Autochtones face au déjà dit enjeu Premières Nations.
Puisque depuis toujours, tout ce qui traîne se salit, et n’ayant éteint que de manière cosmétique le gros du feu face à cet enjeu fondamentale pour le Canada, il ne fallait pas se surprendre que l’affaire rebondisse à nouveau un été plus tard. Même si le Rapport d’une commission d’enquête sur les pensionnats autochtones qui avait été rendu publique en 2015 annonçait totalement ce qui est devenue une « crise nationale » et finalement un deuil, voire espérons-le maintenant, un cheminement véritable et sincère vers la grande réconciliation et ensuite un Nouveau-Canada (voir notre édito 01) !
Puis après ce dur hiver 2020, le Canada aura eu aussi un chaud été, empêtré dans l’affaire We Charity. Une autre néfaste crise de leadership et de gouvernance que le premier ministre canadien dû payer, celle-là avec la tête de son ministre des Finances. Momentanément sorti d’affaire, il aura la chance de se refaire une santé – physique et politique – avant d’affronter le cœur de la tempête pandémique avec l’enjeu de trouver des vaccins pour tous, mais encore ici pour devoir piteusement recourir au système COVAX pour s’approvisionner en vaccins et sauver la face aux yeux de sa propre population. Mais certainement pas aux yeux du reste du monde ! Et privé de chef d’État en titre depuis l’autre crise de gouvernance provoquée par l’ex-gouverneure générale Julie Payette qui dû démissionner début 2021 (une personnalité forte et célèbre que Justin Trudeau avait personnellement tenue à mettre à cette fonction), l’annonce du 6 juillet de la nomination de Mary Simon à cette haute fonction avait le potentiel de se révéler un « game changeur » dont a besoin Justin Trudeau pour réellement faire l’histoire avec un grand H. Le choix de cette femme née à la fin des années 1940 et qui a grandi au Nunavik (le grand nord du Québec) avec sa mère Inuit et son père anglo-québécois, donc une femme métis, quasi unanimement acclamé, fut un très gros coup pour lui. D’ailleurs, il ne mis pas long à le mettre hautement en valeur en lui rendant visite, presque aussitôt installée, pour lui demander de dissoudre le Parlement et de déclencher des élections pour le 20 septembre 2021. Nous en sommes là ! Le Canada en est là : 37 jours d’une campagne électorale en cours…
AUX URNES LE 20 SEPTEMBRE 2021
Non seulement des forêts brûlent encore dans l’ouest du pays ; après trop d’églises aussi… alors que la rancœur des Premières Nations reste profonde, et qu’hier encore ce sont des livres d’une bibliothèque en Ontario qui goûtèrent à la vindicte, par le feu et le symbolisme, pour tenter d’apaiser le malaise. Alors soulignons que madame Simon fut non seulement une canadienne fière et accomplie, à titre de journaliste à l’emploi de la société d’État CBC et ensuite ambassadrice du Canada en poste à Copenhague (et donc avec notamment le Groenland et des institutions internationales telles que le Conseil de l’Arctique parmi ses responsabilités). Et que devenue gouverneure générale, elle vient de se faire confier un mandat gonflé de charges émotives et symboliques à un moment charnière de la jeune histoire du Canada à titre de pays pleinement souverain. Puis tant qu’à contribuer à refaire le Canada sur de meilleures bases, en tout respect de toutes ses parties prenantes et constituantes, n’eut été de la COVID-19 persistante, nous lui aurions souhaitée un stage d’apprentissage de la langue de Molière en chaude terre des Caraïbes. Parce que de retour pour un discours du trône, qu’elle devra obligatoirement lire dans les deux langues officielles du Canada, elle en aurait peut-être rapportée de stimulantes idées novatrices, à partager avec tous les chefs des partis politiques actifs au Parlement renouvelé ? Comme par exemple – puisque l’Afghanistan c’est fini ! – ceci:
Ce Canada de demain, en plus d’enfin tendre véritablement la main à ses Premières Nations, et s’il offrait aussi aux Haïtiens de faire partie à part entière de l’aventure canadienne ? 25 000 Afghans chanceux deviendront prochainement, aussi, de nouveaux Canadiens. Bravo ! Ne sont-ils pas déjà des centaines de milliers à êtres déjà Canadiens et Haïtiens ? Terre-Neuve, une autre île, est devenue canadienne en 1949. Haïti, devenant une espèce d’Alaska du sud pour le Canada, ne ferait certainement pas pire que son voisin du sud pour ce territoire du Nord. Et pas question ici d’acheter un territoire. Haïti est certes un fier pays souverain, mais dans quel état ? L’associer… l’inclure dignement au Canada peut sembler faire « néo-colonialiste » aux yeux de certain. Mais en 2021 l’humanité n’est-elle pas déjà ailleurs ?
La solidarité mondiale, il ne faut pas qu’en rêver abstraitement. Commençons alors juste par en débattre de cette idée, car une telle aventure haïtienne pour le Canada serait, ici, du calibre de l’historique et courageuse décision des Allemands de la RFA de tendre la main à leurs frères et sœurs d’Allemagne de l’Est, à la suite des bouleversements politiques de 1989.
« Si son actuel premier ministre Justin Trudeau aime encore ce pays, son pays, et par ailleurs son père, il doit se sacrifier et démissionner, immédiatement, pour détendre, délier et permettre de solutionner la crise actuelle de gouvernance que le Canada traverse, avec ce que les historiens nommeront probablement l’affaire des trains bloqués et du pipeline mal aimé », écrivions-nous aussi en février 2020.
Proposant que monsieur Trudeau se devait de le faire s’il voulait réussir le Canada 2.0, le prochain Canada, le New/Nouveau Canada… qui sera à l’évidence multi-couleur et multicolores de peaux comme de cultures, et surtout un bel exemple, voire exemplaire, pour la suite de l’humanité, cette humanité de bientôt 8 milliards de personnes en route vers son meilleur avenir possible. Si possible ? Sauver le pays et le monde des dérèglements climatiques Sauver son pays du déshonneur apporté par le traitement fait aux Autochtones. Réussir son «Canada in back again». Bref, être un grand leader politique…
Go Canada Go ! Go Habs go ! La coupe des peuples du monde entier en main, pour un meilleur demain pour tous… Voilà votre chance, M. Trudeau. Les autres chefs ne vous en donneront pas de facile. Une campagne électorale, c’est un sport extrême.
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N.B.: Les 8 (en langue française à 20 h 00 HNE) et 9 (en anglais à 21 h 00 HNE) septembre, tous les Canadiens seront attentifs, alors que les chefs des cinq principaux partis politiques fédéraux du pays participeront aux deux principaux débats de la campagne électorales 2021.
(Crédit photo de la une: la photo officielle du G7 de Charlevoix de juin 2018 au Canada.)