entrevue
Entrevue avec Denis de Belleval
Entrevue réalisée par Daniel Allard Si on lui demande comment fonctionne actuellement le Bureau des relations internationales, le directeur général de la Ville de Québec répond calmement: " Nous sommes en mouvance, en restructuration. Il faut, entre autres, voir comment prendra forme la CODEM (la Corporation de développement économique métropolitain se met graduellement en place d'ici janvier prochain, date maximale de sa complète mise en opération, selon les objectifs initiaux) et en tenir compte, car une relation fonctionnelle sera à établir avec ce nouvel organisme de développement. " " Pour la ville, il y a une stratégie à établir qui n'est pas encore au point (...)Actuellement, on fait le bilan et nous réfléchissons ", reconnaît-il du même souffle. Sans avoir le chiffre en tête, Denis de Belleval a aussi confirmé que le budget de la nouvelle ville consacré aux relations internationales était, pour l'instant, relativement proportionnel à ce qu'il était sous les anciennes villes. Et en attendant, avec le récent transfert d'Yves Dallaire vers les responsabilités à l'immigration, le poste de directeur du BRI est-il vacant? " Non, c'est maintenant moi qui l'occupe. Et la ville n'est pas pour l'instant en recherche de candidat. Ce poste n'est donc pas ouvert au recrutement. " Sait-il quand naîtra l'éventuel Commissariat général aux relations internationales annoncé par le maire Jean-Paul L'Allier en début d'année? " Il faut poser la question au maire ", se contente de répondre le premier fonctionnaire de la ville de Québec. D'autres sources à la ville ont carrément déclaré ce projet mort. PRIORITÉ: BORDEAUX La priorité est actuellement l'organisation de la Semaine de Québec à Bordeaux, fin septembre - en fait du 27 septembre au 4 octobre - en France, dans le cadre du 40ième anniversaire du jumelage Québec-Bordeaux. " Il y aura entre 150 et 200 personnes de Québec qui iront à Bordeaux ", avance-t-il. (Dont un important groupe de gens retraités, qui rendent la pareille à des retraités bordelais venus à Québec l'an dernier.) " Nos rapports avec Xi'an demeurent également prioritaires… Dans le cadre des programmes de la Fédération canadienne des municipalités, nous avons un fonctionnaire qui revient récemment de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso… Cet été, le maire L'Allier est aussi passé par Namur et nous sommes en réflexion pour redémarrer une programmation avec cette ville jumelée. Toujours en Belgique, il y a la ville de Liège qui est intéressée. Le maire de Liège a récemment visité Québec et il avait un grand intérêt pour notre police communautaire ", explique en vrac Denis de Belleval. Lui-même en réflexion, monsieur de Belleval ne cache plus maintenant qu'il pense que le directeur général devra rester impliqué de près en matière internationale " …parce que la coordination est au coeur des opérations ". Sans précipiter les choses, le directeur général se réserve également du temps pour analyser comment d'autres villes gèrent leurs relations internationales : " J'ai aussi l'intention de voir ce qui se fait ailleurs ". Genre d'homme qu'il faut écouter lorsqu'il dit avoir sa petite idée en matière de relations internationales - il a officiellement représenté le Québec pendant quelques années à titre de délégué général à Bruxelles - Denis de Belleval accorde énormément d'importance à l'intérêt mutuel des parties à agir. " Je crois au réseautage en matière de relations internationales. Pas besoin de grosse bureaucratie. S'il y a intérêts communs, ça fonctionne; et lorsqu'il n'y en a pas, il n'y a pas grand-chose à faire ", expose-t-il d'expérience. UNE ÉQUIPE À SA PLUS SIMPLE EXPRESSION Paradoxalement, c'est alors que la Ville de Québec se retrouve avec pas moins de quarante ententes à gérer (jumelage, coopération, partenariat, pacte d'amitié), avec autant de villes à travers le monde, que l'équipe de son Bureau des relations internationales est en fait plus petite à l'heure actuelle que ce qu'elle était sous l'ancienne ville de Québec. Une situation qui ne pourra pas s'éterniser sans finir par provoquer des occasions manquées, voire des situations problématiques. Denis Hains ne consacre maintenant qu'une moitié de son temps au Bureau des relations internationales, car il donne l'autre moitié pour aider Yves à l'immigration. Et le nouveau venu, Gaston Ouellet, ne cache pas qu'il ne fera pas de vieux os à la Ville de Québec. Lui qui savourait depuis trois ans sa retraite du ministère du Conseil exécutif, dit accepter ce bref " come back " que pour aider à passer au travers du mois de septembre et des préparatifs de la mission à Bordeaux : " Je l'organise et je ne suis même pas intéressé à y aller (…) Encore deux mois et je quitte ". L'homme n'a donc pas l'intention de se rendre au 31 décembre 2002, tel qu'annoncé précédemment. Il n'a par ailleurs pas de réelle expérience à l'international. Messieurs Hains et Ouellet sont donc les deux seuls professionnels en poste, assistés par Sylvie Fillion au secrétariat, qui voit aussi ses charges augmenter puisqu'elle demeure également la secrétaire d'Yves Dallaire. Le service du protocole compte toujours, pour sa part, toujours deux professionnels, en la personne de Louise Paquette et Christine Lainé. Avec un professionnel et demi et une secrétaire partagée, le BRI est actuellement à sa plus simple expression. Le directeur général de Belleval fait un constat de restructuration. Pour ainsi dire, il faudra quasiment tout reconstruire. Et le plus vite sera le mieux. ***
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