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COGECO: Pourquoi Louis Audet a dit « non merci » ?

Les plaques tectoniques du monde des télécommunications sont passées bien proche de bouger, en Amérique du Nord, en cette fin de l’été de 2020, avec un effet majeur particulier au Québec. L’offre d’achat non sollicitée venue tenter les principaux actionnaires du Groupe COGECO aura finalement fait long feu. Affaire classée… pour l’instant!

L’histoire, telle qu’elle pourrait être écrite aujourd’hui, aurait donc comme résumé quelque chose comme ceci: quand la famille et son terroir dit non au grand capital désincarné ne se dédiant qu’au profit.

Famille: comme entreprise familiale, sens de la famille.
Terroir: comme racines régionales, sens de l’intérêt communautaire et de la population locale.

Deux nouvelles vieilles que de deux ans nous aident déjà à mieux comprendre pourquoi Louis Audet est de cette trempe d’hommes d’affaires.

C’était une nouvelle du 14 juin 2018: Cogeco et Québecor s’unissent pour offrir un don de 100 000 $ au fonds Jean-Lapierre.

La Fondation Madeli-Aide pour l’éducation était alors bien heureuse d’annoncer que deux géant québécois du milieu des affaires et des médias, Cogeco Média et Québecor, s’unissaient pour offrir une contribution financière de 100 000 $ sur 5 ans au Fonds dédié Jean Lapierre de la Fondation Madeli-Aide pour l’éducation. Le don voulant assurer la pérennité de la « Bourse d’excellence Jean-Lapierre ». Celle-ci avait été créée en 2017 à la mémoire de l’homme politique, commentateur et analyste politique pour TVA et LCN ainsi qu’à l’antenne pendant plusieurs années des stations de Cogeco Média, le 98,5 à Montréal, le FM 93 à Québec et le 106,9 à Trois-Rivières, décédé dans un dramatique écrasement d’avion.

À quelques jours près, une autre nouvelle nous apprenait, le 15 mai 2018, que Louis Audet cédait sa place à la tête de Cogeco ainsi:

« Pour la première fois de son histoire, à compter du mois de septembre, Cogeco ne sera pas dirigée par un membre de la famille Audet, mais cette dernière compte bien garder le contrôle de l’entreprise malgré le départ imminent de Louis Audet comme président et chef de la direction », écrivaient deux journalistes de LA PRESSE CANADIENNE.

«La famille Audet est engagée à continuer de contrôler cette entreprise et à la laisser croître comme nous l’avons fait dans les 60 dernières années», y avait déclaré en anglais Louis Audet, lors d’une conférence de presse. Jugeant toutefois qu’il était temps d’infuser du «sang neuf» au sein de la direction, et expliquant alors qu’il quitterait ses fonctions à la tête de Cogeco et de sa filiale Cogeco Communications le 1er septembre 2018.

PARTIR POUR MIEUX RESTER

M. Audet quittait ses fonctions d’alors, « mais il demeurera bien présent, au moins pour les trois prochaines années, puisqu’il deviendra président exécutif du conseil d’administration des deux entreprises. Au terme de cette période de transition, M. Audet deviendra un président «normal» du conseil d’administration, mais sans pouvoir exécutif« , expliquaient aussi les journalistes de la PC.

C’est ce même Louis Audet qui en a fait une magistrale démonstration, ces dernières semaines de 2020, en refusant d’empocher quelque 800 000 000 $ pour lui et sa famille, s’il avait dit oui à l’offre d’achat non sollicitée de l’empire Cogeco par un plus gros joueur mondial des technologies de l’information et de la communication (TIC) que lui. Disant, et pouvant imposer, un « Non merci!« . Car bien en contrôle de la majorité des actions votantes de cette entreprise ayant son siège social au Québec et des racines québécoises depuis sa fondation.

Il faut ici comprendre que la famille Audet, qui a fondé l’entreprise, voulait déjà – et veut toujours – continuer d’avoir son mot à dire dans les orientations de l’entreprise (en 2018 elle contrôlait toujours 70 % des votes de Cogeco inc., qui elle contrôlait 80 % de Cogeco Communications).

Expliquant qu’il avait déjà un très bon et confortable lit pour lui permettre de bien dormir ses nuits et laissant comprendre qu’il ne saurait que faire avec 800 millions de $ de liquidités de plus s’il passait à la caisse en vendant, Louis Audet a été sans compromis: il préfère continuer de s’investir à développer l’entreprise familiale, avec sa propre vision des affaires et ses valeurs de respect des gens, des femmes et des hommes, clients ou employés, qui font confiance en cette entreprise bien enracinée au Québec, tout en étant un joueur crédible mondialement dans ses secteurs d’affaires.

Sous la gouverne de Louis Audet, le groupe COGECO a notamment effectué en 2012 l’acquisition du câblodistributeur indépendant américain Atlantic Broadband. Une affaire de plus d’un milliard de dollars. Il réalisa notamment la plus importante transaction de l’histoire de la société lorsque Cogeco Communications avait consacré 1,4 milliard $ US, avec l’aide de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), pour réaliser l’achat de MetroCast aux États-Unis. Mais le dénouement de la tentative d’incursion de Cogeco au Portugal, en 2006, pour 650 millions $ avait, lui, été bien différent: l’investissement se terminant à perte, six ans plus tard, quand la société se délesta de Cabovisao pour seulement quelque 60 millions $. Rappelons, par ailleurs, que la pression des géants du secteur tel Amazon, Microsoft ou Google avait forcé COGECO à comptabiliser une perte de valeur de 450 millions $ de sa division des services de technologies d’information et de communication (TIC) en 2016.

Donc affaire classée… pour l’instant.

Mais bien des fins analystes du milieu des TIC, de la haute finance, ou de la Bourse particulièrement, vont soutenir d’instinct, ce pour les prochaines années au moins, qu’il y a ici une partie de poker qui ne fait que commencer!

Mais monsieur Audet et famille, comme les autres membres de son conseil d’administration, auront tout intérêt à s’inspirer des réflexions de personnes telles que Wendy Lynn Bernfeld, cette consultante dans le secteur numérique fondatrice de Rights Stuff – une société internationale de conseil en matière de contenus et de licences – qui vient d’alimenter une très pertinente série d’articles spécialisées face aux défis de l’heure en matière de TIC: Au-delà des cinq géants: les «mainstreamers».

Finalement, il faudra compter sur le fait que d’importants actionnaires minoritaires au capital du groupe COGECO ne sont pas des investisseurs du secteur privé. Leur analyse n’est pas similaire à celles des petits investisseurs et en tant qu’actionnaire collectif, la CDPQ pourrait, elle, questionner le renoncement du rendement qu’aurait apporté une acceptation de l’offre d’achat non sollicitée. Le but d’une entreprise n’est-il pas d’abord de maximiser la richesse des actionnaires, alors qu’au surplus l’actionnaire majoritaire de contrôle a le devoir légal de voir aux intérêts des autres actionnaires… Et le but de la CDPQ, à prime abord, reste de maximiser ses rendements de sorte que les cotisations collectives des Québécois en tant que contribuables notamment aux fonds de pensions des fonctionnaires et à la Régie des rentes du Québec soient au minimum.

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Témoignage d’une cérémonie honorable: la nordicité en deuil du géographe hamelin

11:00 29-02-2020 Onze heures, 29 février 2020, c’est le rendez-vous qui a été donné pour honorer la mémoire de feu Louis-Edmond Hamelin, le géographe québécois mondialement reconnu. Le soleil est merveilleusement digne et reste humble dans un ciel bleu de février hivernal comme la ville de Québec aime en donner. Puis presque tout le sol est blanc, encore tout blanc de cette belle blancheur de neige fraîchement – et franchement aussi, avec trois bonnes dizaines de centimètres – tombée en trois jours seulement.

Jusqu’à ce jour choisi pour honorer sa mort, on pourra le penser, il aura été joliment espiègle avec la vie, ce Louis-Edmond Hamelin. Lui qui l’aimait tant la vie. Oui, dans cette belle ville qui s’affaire à ses affaires d’hiver, il ne sera pas facile ce matin-là de le rejoindre dans l’église St-Dominique de la majestueuse Grande-Allée de sa Haute-Ville. Pour les arrivants d’est c’est route bloquée tout au long des plaines d’Abraham pour cause de Pentathlon des neiges! Il faudra jouer ou se jouer, des détours ou du détour, pour ne pas être en retard – voire être mis en retard – avec ledit rendez-vous.

Comme il se doit en pareil moment, quelques instants avant onze heures, les cloches sonnent en clocher de Saint-Dominique. On les entend toutes proches. Nous ne serons point en retard. Merci, merci Louis-Edmond. Nous voilà réunis enfin, à nouveau, après un bon vingt ans d’écart. C’était bien en 1999 que vous m’accordiez deux-trois heures de votre vie pour parler de nordicité, de neiges et de sommets, et d’un Sommet… C’était effectivement en 1999 que je passai, en jeune journaliste, un moment de grâce à vous écouter. Je ne pouvais qu’être ici, ce 29 février d’exception, pour vous honorer, une dernière fois, honorer votre mémoire, vous homme d’exception.

De fait, pouvait-on choisir autre chose qu’un 29 février, pour les funérailles de Louis-Edmond Hamelin? Peut-être. Devait-on choisir autre chose que ce samedi 29 février, date d’exception dans un calendrier d’une l’année? Non. Pour cette homme décédé le 11 février 2020, sa famille et ses proches se sont probablement dits que la coquin Louis, aussi aimé et aimant de la vie, amant si humblement de cette vie, qu’il avait fini, méritait certainement d’user ainsi, de profiter, du contexte et du calendrier. À homme, humain, père d’un mot, et de plusieurs autres, Québécois d’exception, date d’exception. Ainsi en serait-il. Point final.

Oh! Merci Henri Dorion. Merci Jean Désy. Merci à Jean, son étudiant des années 1963-66 devenu lui-aussi géographe. Merci avant tout au témoignage de sa fille juste avant eux-trois. Merci aussi aux mots justes du monseigneur officiant. L’église, la très belle église St-Dominique, emplissait d’intensité de beaux mots tous bien à leur place, tout comme a tant si bien su le faire pour aussi beaucoup de mots, que lui a inventés, pour enrichir son humanité de son vivant. Merci enfin Louis-Edmond Hamelin pour ton savoureux don de création humblement partagé, savamment étudié; pour cet vivacité d’esprit, cette diversité des curiosités, qui t’auront permis de nous donner un tel héritage. Nordicité, glaciel, autochtonie… Et tant d’autres.

« Pergélisol (…) Per-gélisol« , s’amusera à témoigner son ancien étudiant géographe, Jean, pour le plus grand bonheur des présents dans l’église. Oui… père Gélisol, Père gélisol, Pères Gel y Sol, paire Gel y Sol… auront-ils entendus et/ou compris. Tout cela le pédagogues prodigues professeur joueur de mots Hamelin l’entendait et le voulu, le voulait, le veut certainement encore.

Et il fallait enfin voir les trois visages des hommes d’église devoir écouter cette sage-femme Innu, qui était invitée à venir embrasser puis prendre dans ses bras, donc encore embrasser, l’urne dudit défunt, qui avait voulu lui donner, qui a voulu ainsi se donner, à son Autochtonie, ce mot qu’il a lui-même inventé. Oui, trois visages ici d’une église qui s’y faisait compromis, de cette Église officielle qui sait pourtant s’adapter. Comme elle a dû si souvent le faire au début de la colonisation européenne en terres d’Amérique. Oui trois visages pourtant surpris de voir cette femme se mettre à parler, parler, parler…, en français, en innu, en français… raconter, parler, remercier, témoigner, remercier, parler… Rien ne pouvait l’arrêter. Personne ne voulut l’arrêter. Personne ne pu l’arrêter.

Moment de grâce. Pour l’église pour l’Église en église en Québec, cette ville capitale, cette ville capitale du Québec, capitale des QUÉBÉCOIS et QUÉBÉCOISES, en mots québécois avec des lettres capitales, capitale du Nord québécois et ville capitale du Nord canadien. De ce monde du froid. Froid dur. Froidure. Fragile. Et fragile oui, comme encore-là justement, comme le Canada de cet hiver de 2020. De ce Canada. Ou Kanada… Et à l’évidence, dorénavant, de ces si multiples Canadas. De ce futur Canada à trois… oh oui à certainement trois océans, à trois voix, et voies, sur l’Océan. L’Océan.

Dans ta mort, Louis-Edmond Hamelin, aurais-tu jusque voulu dire aux Anglais/Français d’alors, aux Blancs ensuite – à ces Canadiens du Sud – que leur pays est aussi le Nord, le nord en majuscule… Aurais-tu fais de ta mort, « de ce jour où il quitta son corps » comme il est dit chez les autres indiens, les vrais Indiens, ceux en Inde, l’Inde d’Orient, et que j’ai aussi particulièrement entendu en décembre encore à Auroville, notamment; Auroville, la ville née des mots et pensées de Sri Aurobindo, la « ville mondiale » de l’UNESCO dite aussi « la ville laboratoire internationale en quête d’une humanité unie »… Auriez-vous fait de votre mort, M. Hamelin, sera-t-il fait de cette mort, par les mots de cette femme, cette sage brave petite Innu, qui a su parler et être écoutée, en aurais-tu fait Louis-Edmond la voix et la voie pour charger le coeur des hommes? Ces hommes de pouvoir.

Oui, il fallait voir les trois visages des hommes d’Église ce samedi-là, hommes de pouvoir, attrapés par l’histoire. Par l’Histoire. Et voir se définir la procession, les hommes et la femme, tel un process, un processus. Un espoir, une espérance. Un avenir. Avenir le dira. Merci à toi Hamelin, Louis-Edmond, à ta vie, à ta mort, à ton âme. Allez en paix maintenant.

Bridor ajoute 200 millions $ sur cinq ans d’investissement dans ses sites nord-américains à Boucherville et Vineland

Bridor, qui est déjà un chef de file de la boulangerie européenne en Amérique du Nord, vient d’annoncer qu’elle continue d’innover. Elle consacrera un investissement de 200 M de dollars canadiens sur 5 ans pour ses sites de production nord-américains, dont 170 millions à son usine de Boucherville, au Québec. Au terme du projet, Bridor y aura agrandi son bâtiment et installé de nouvelles chaînes de production afin d’accroître sa capacité de production de viennoiseries de 68% dès 2020. La multinationale française voit donc l’Amérique du Nord « comme un marché essentiel » afin de franchir le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires à l’échelle mondiale, visé pour 2021.

Bridor vient d’annoncer
le plus important investissement de son histoire
en Amérique du Nord

C’est que Bridor, qui souligne en 2019 ses 35 ans d’existence en Amérique du Nord, a de très bonnes raisons d’y poursuivre des affaires :

  • L’usine Bridor de Boucherville détient l’expertise unique d’un centre de R&D interne qui compte une quinzaine de boulangers chevronnés et expérimentés. Et pas moins de 30 experts en assurance de la qualité y veillent quotidiennement à offrir aux clients un produit de la meilleure qualité, répondant aux exigences les plus strictes en sécurité alimentaire.
  • Chaque jour, près de 700 types de produits signés Bridor sont livrés au Canada et aux États-Unis.

Bridor, qui emploie actuellement en Amérique plus de 800 personnes – 600 au Canada et 200 aux États-Unis – vient, du même coup, lancer un plan de recrutement prévoyant la création d’environ 100 nouveaux emplois au Canada et tout autant aux États-Unis.

« Dans un secteur hautement compétitif, Bridor n’a cessé d’innover d’année en année pour assurer sa croissance soutenue et son leadership et continuer à doubler son chiffre d’affaires tous les 5 ans. Présents sur tous les continents, nous souhaitons continuer à partager notre savoir-faire de maître boulanger au plus grand nombre, et à faire bénéficier nos clients du meilleur de la boulangerie », a d’ailleurs déclaré Philippe Morin, d-g de Bridor, devant les centaines d’invités reçus à Boucherville le 30 septembre 2019.

Dont les membres d’une délégation de quelque 200 entrepreneurs et chefs d’entreprises de Bretagne en visite d’affaires au Québec.

C’est qu’il y avait effectivement beaucoup de monde pour les célébrations du 35anniversaire de Bridor en Amérique du Nord : notamment le président fondateur, Louis Le Duff. Mais aussi le ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec et ministre responsable de la région de Lanaudière, Pierre Fitzgibbon, sa collègue ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, l’ambassadrice de France au Canada, Kareen Rispal, la consule générale de France à Montréal, Sophie Lagoutte, ainsi que le maire de Boucherville, Jean Martel.

Au ministère québécois des Relations internationales et de la Francophonie on se réjouissait évidemment de la visite au Québec de la 20e mission d’entreprises de Bretagne dans un tel contexte, alors que l’augmentation des relations économiques entre la France et le Québec est une priorité gouvernementale.

« Le succès de Bridor réside dans la qualité de sa main-d’œuvre, dans son sens de l’innovation et dans sa technologie industrielle de fine pointe. Ces atouts permettent d’offrir un produit de la plus haute qualité répondant parfaitement aux besoins des clients locaux et internationaux », a pour sa part affirmé sur place le président fondateur du Groupe Le Duff et de Bridor, Louis Le Duff, pour qui cette annonce traduit les fortes ambitions du Groupe en Amérique du Nord, où il réalise 1 milliard de dollars de ventes et où Bridor prévoit une croissance annuelle de 25 %.

Rappelons que le projet de l’usine de Boucherville s’inscrit dans une stratégie de développement globale de Bridor en Amérique du Nord et dans le monde, et que des investissements seront réalisés parallèlement aux États-Unis sur son site de Vineland, au New Jersey.

Entreprise manufacturière en transformation alimentaire, Bridor exploite des boulangeries industrielles et commercialise les marques Bridor et Au Pain Doré. Elle dessert d’importants distributeurs, des chaînes d’alimentation, des restaurants et des hôtels. Bridor fait partie du groupe familial Le Duff, qui compte un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros, près de 1 800 restaurants dans le monde et 35 000 collaborateurs.

(Crédit photo: Bridor.)

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La « Conférence canadienne sur le cannabis » : un regard sur le volet pharmaceutique de l’industrie, à Québec, le 10 octobre

Grosso modo une année après l’entrée en vigueur de la vente légale de la marijuana à usage récréatif au Canada, les initiatives se bousculent pour faire un premier bilan, analyser les résultats autant que les opportunités restantes, et poursuivre la mesure du défi. Un gros mois d’octobre en perspective, quoi! Et à Québec, c’est une société privée toute seule qui lève la tête pour afficher son leadership parce qu’elle vient notamment d’ajouter quelque 20 millions $ d’infrastructures et d’équipements très pointus à ses capacités de production. N’ayant aucune gêne à viser l’entier marché canadien sans délai, elle donne donc rendez-vous, le 10 octobre, pour sa 1er « Conférence canadienne sur le cannabis », qui portera évidemment un regard sur les volets pharmaceutique et para-pharmaceutique de l’industrie, car ladite compagnie c’est SiliCycle.

Silicycle, cette belle « succes story » installée depuis plus de 20 ans dans le Parc technologique du Québec métropolitain (PTQM) et qui fonce maintenant avec PurCann Pharma, sa nouvelle division qu’elle consacre à l’extraction et à la purification de molécules issues du chanvre et du cannabis. Et pas les mains vides : la capacité de transformation de l’usine pourra maintenant atteindre 15 000 kg par jour. Objectif : vite devenir leader canadien. Moyen : ici s’imposer sans attendre… Là l’initiative d’organiser l’événement du 10 octobre.

« Nous constatons un engouement pour la production de cannabinoïdes certes, mais encore davantage à l’égard du potentiel d’offrir ces substances à l’état pur ou standardisées précisément afin de les intégrer à d’autres produits. Ces applications permettront de rendre conforme les mélanges naturels afin d’avoir les quantités et proportions souhaitées de façon stable et prévisible malgré les variations de ces molécules dans les plantes. C’est ainsi que nous pourrons assurer à la clientèle les effets attendus, une condition essentielle au succès commercial », expliquait récemment le président de SiliCycle, Hugo St-Laurent, alors qu’il annonçait avoir franchi une nouvelle étape de sa stratégie avec l’obtention de sa licence de recherche de Santé Canada, afin de poursuivre ses travaux.

SiliCycle et sa jeune filiale PurCann Pharma s’attaquent donc dorénavant à la mise au point de procédés innovateurs d’extraction et de purification de différentes biomasses de cannabis. Et c’est donc sans grande surprise que l’on découvre le nom d’Alain Thibodeau, le directeur Bioscience et Cosmétiques chez SiliCycle, à titre de conférencier au programme du 10 octobre, sous le titre suivant : « La biologie du système endocannabinoïde et du cannabidiol: applications cosmétiques ».

Autre par dans la journée, on entendra aussi le COO de PurCann Pharma, André Gosselin, traiter son sujet : « Les défis et les opportunités de la production de chanvre pour la CBD au Canada ». Il faut ici savoir que chez PurCann Pharma – qui fabriquera des poudres et des huiles en sous-contrat, mais aussi des produits finis comme des gélules et des atomiseurs pour fins médicales ou récréatives – on croit que l’avenir des produits dérivés du cannabis pour fins médicales apportera une croissance plus élevée des usages que l’utilisation pour fins récréatives, et ce, « à très court terme ».

Le programme montre que les questions entourant le marché global du cannabis et le financement de projets seront également abordés. Les participants auront aussi droit à une analyse de l’évolution de la réglementation et des perspectives à court, moyen et long terme pour les entreprises gravitant dans le marché du cannabis.

Le déroulement de la journée permettra notamment d’acquérir une meilleure compréhension de la disponibilité du capital ou de l’appétit des prêteurs et de leur confiance dans les perspectives de recherche avec l’expertise d’un Éric Caouette, qui est vice-président et administrateur associé de Dubeau Capital.

La programmation complète de la « Conférence canadienne sur le cannabis » du 10 octobre de même que l’inscription à cette journée d’échanges se retrouvent à l’adresse www.conferencecannabis.ca.

Il est à noter que les participants bénéficieront d’un accès privilégié, en fin de journée, afin de visiter la toute nouvelle usine de PurCann Pharma, située dans le parc technologique, à Québec, et qui sera officiellement inaugurée d’ici la fin de 2019.

D’UN OCTOBRE À L’AUTRE

Le 17 octobre 2019, un an se sera écoulé jour pour jour depuis la légalisation du cannabis non médical au Canada. Un jour historique qui avait propulsé la popularité internationale du jeune premier ministre du pays Justin Trudeau. Et avant la fin de 2019, les produits dérivés contenant du cannabis seront aussi légaux et d’autres changements seront apportés aux réglementations fédérales et provinciales. L’industrie du cannabis au Canada est ainsi devenu exceptionnelle en raison de son évolution rapide et de ses répercussions sociales, politiques et économiques.

Dans un tel contexte de transformation constante, pas simple de se garder au fait des nouveautés et des opportunités. Mais coup de chance : expo, salon ou conférence se bousculent en octobre.

Au Québec, le rendez-vous de la 1er « Conférence canadienne sur le cannabis » donné dans la capitale, à Québec, le 10 octobre, s’interpose entre l’Expo Cannabis de Montréal, à la Place Bonaventure, les 3 et 4 octobre, et ensuite la tenue, toujours dans la métropole, de la 3e édition de la CONFÉRENCE « Marché du cannabis » : Nouveaux produits, enjeux et occasions d’affaires, qui elle se tiendra aussi à Montréal, essentiellement le 23 octobre 2019.

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Éthanol : le carburant E15 dorénavant permis à l’année longue aux USA

Des changements récemment annoncés dans les règlements de la US Environmental Protection Agency (EPA) permettent désormais de vendre à l’année du carburant E15, c’est-à-dire contenant 15% d’éthanol pour 85% d’essence.

La législation précédente y limitait les ventes de carburant à l’éthanol E15 du 1er juin au 15 septembre. Une période d’interdiction qui dissuadait les détaillants d’offrir l’E15, car ils devaient changer de pompe et d’étiquette d’avertissement au début et à la fin de chaque été. Conséquemment, les détaillants choisissaient largement de rester au carburant E10 (à 10% d’éthanol), limitant énormément l’offre du carburant plus écologique E15. En fait, on estime actuellement que seulement 1% des 122 000 stations-service aux États-Unis offrent du carburant E15. Mais après la décision de l’EPA, chaque station-service y est désormais en mesure de proposer l’E15 durant toute l’année.

L’éthanol
fournit de l’oxygène,
ce qui permet à l’essence de brûler
plus proprement dans les moteurs
et contribue à réduire la pollution.

« C’est une nouvelle très importante pour nous (…) étant donné que nous sommes présents sur ce marché depuis dix ans, fournissant des systèmes de traitement d’eau et des services après-vente aux producteurs d’éthanol, et les aidant à optimiser leur production. La loi E15 en vigueur nous ouvre de nombreuses opportunités sur ce marché, avec une demande accrue pour nos projets de traitement d’eau et les services et consommables associés, notamment les produits chimiques, les membranes et les filtres », explique Frédéric Dugré, pdg d’H2O Innovation.

En prévision de la disponibilité de l’E15 durant toute l’année, cette entreprise, qui a son siège sociale à Québec, a réalisé au cours des derniers mois un total de huit projets de traitement d’eau dans le secteur de l’éthanol, tous situés dans le Midwest américain. Une installation de système récemment complétée dans l’Ohio amène le portfolio d’H2O Innovation dans l’industrie de l’éthanol à plus de 35 systèmes, avec une capacité totale de traitement de plus de 15,0 MGD (56 781 m³/jour).

NAISSANCE D’UN NOUVEAU MARCHÉ

Comme c’est souvent le cas alors qu’il est question d’environnement, ce sont les niveaux de réglementations gouvernementales qui déterminent l’existence ou non d’un marché économiquement viable. C’est ce qui vient d’arriver aux États-Unis pour le marché de l’éthanol.

Désormais, avec le carburant E15 à l’année aux USA, de nouvelles opportunités sont donc à saisir. Car il faudra répondre à une demande croissante.

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