Archives par mot-clé : Philippe Couillard

Comment profiter des nouvelles opportunités?

Le professeur Stéphane Roche regarde le Web 3.0 à partir des objets, il se spécialise sur le potentiel de repenser les interactions avec les lieux physiques (design, expérience usagé, détection et géo-détection, vente au détail). Et à ses yeux, le 3.0 est déjà bien là!

« Techniquement, ce web est déjà là, il est possible, mais il n’y a pas encore beaucoup d’implantation commerciale par des entreprises car les questions d’éthique et de respect de la vie privée demeurent encore un frein important », analyse Stéphane Roche, professeur titulaire de sciences géomatiques et actuellement vice-doyen à la recherche et aux études, Faculté de Foresterie, de Géographie et de Géomatique à l’Université Laval, pour qui la définition plus personnelle du Web 3.0 est ce qui y ajoute des objets « intelligents », intelligent en tant que capacité cognitive à comprendre et lire les liens entre ces objets et des événements.

Très concrètement, il sait même qu’Ivanhoé Cambridge négocie déjà des applications pour les centres commerciaux.

Un message pas bien loin de celui que nous partage un homme de l’industrie, à qui on demandait récemment de nous donner quelques bons exemples de ce que sera le Web 3.0?

« Un monde où le déploiement des infrastructures Web sera facilité par des outils de type Paas ou SaasDes applications interconnectées de manière multiple et suivant orientées vers les besoins de l’utilisateur (exemple avec les voiture électriques Blue Indy qui proposent une reconnaissance des stations de radio préférées lorsque l’on passe d’une voiture à l’autre sans avoir à refaire sa sélection)Des systèmes de visionnage des environnements Web se faisant en 3D au travers de simulateurs existants déjà sur le marché », nous expose Julien Trassard, directeur général/CEO chez LINKBYNET Amérique du Nord.

Comme pour bien appuyer ces dires, c’est le 18 juillet 2016 que LINKBYNET lancera la version 2 de son outil d’orchestration multi-cloud SelfDeploy, version OpenStack. L’architecture multi-tenant, l’orchestration multi-cloud AWS, Azure et OVH, le cloud hybride avec OpenStack, la refacturation interne et la gestion des quotas font partie des fonctionnalités phares de cette nouvelle version de SelfDeploy. Unique sur le marché, l’outil fut en partie développé au Québec. Il repose désormais sur un socle RedHat qui permet l’automatisation et l’optimisation des services Cloud et se présente comme un portail multi-cloud accessible en SaaS. Il permet aussi à l’utilisateur d’orchestrer et de faire la veille en totale autonomie sur différentes infrastructures Iaas et bientôt Paas.

« Cette nouvelle version est un pas de plus vers l’IT-as-a-Service. La transformation numérique oblige le DSI à repenser son rôle. L’adaptation à un environnement en pleine mutation et une orientation client accrue exigent agilité, performance dans un contexte de maîtrise des coûts. Les DSI vont désormais pouvoir orchestrer Cloud Public, Cloud Privé et Cloud hybride en quelques clics en fonction de leurs besoins avec une transparence financière jamais vue (…) Nous entrons enfin dans l’ère de l’IT-as-a-Service », d’expliquer Arnaud Cave, directeur Marketing chez LINKBYNET.

« Le passage vers la nouvelle version SelfDeploy v2 est majeur, car grâce à de nouveaux outils comme Openstack, l’outil ne prend plus en compte seulement le iaas. La plateforme prend aussi en compte le code. L’application au centre peut désormais piloter les infras. Un incontournable dans les stratégies d’orchestration multi-cloud aujourd’hui », explique plus techniquement Ludovic Bethune, directeur technique SelfDeploy.

LA FIN DE L’ANONYMAT

Le Web 3.0 c’est aussi la fin de l’anonymat!

Considérez bien cette anecdote, finalement lourde de sens, du professeur Stéphane Roche, qui nous a parlé du phénomène planétaire Banksy, pour dire que des chercheurs, s’amusant simplement en utilisant des données publiques, ont pu traquer l’artiste qui s’exécutait jusqu’alors bien incognito sous un pseudonyme. En corrélant les déplacements et tout, eh bien ils ont put finalement l’identifier et révéler son (leurs?) nom. Wikipédia explique déjà que son identité aurait été découverte en 2016 grâce à une méthode scientifique. (http://news.bbc.co.uk/2/hi/entertainment/7504132.stm).

Une anecdote, parmi d’autres, pour dire que dorénavant :

« Personne ne peut maintenant garantir l’anonymat (…) Ce qui me fait par ailleurs être réticent à ouvrir les données en santé, par exemple », d’expliquer le professeur Roche.

Mais il ne faut pas penser que c’est le législateur qui freine actuellement le développement de tout ce potentiel du web. « Nous sommes plutôt dans un état de vide juridique actuellement », assure-t-il.

« Ce qui est un frein à la commercialisation des technologies, c’est davantage la crainte de faire peur à une clientèle qui se ferait dire qu’elle entre dans un commerce qui détecte votre adresse MAC », poursuit-il.

L’adresse MAC, un concept que très peu de personnes connaissent, d’ailleurs!

Les adresses MAC sont des adresses physiques uniques propres à chaque périphérique réseau. C’est la série de chiffres qui identifie chaque téléphone mobile, etc. Sa plaque d’immatriculation, en quelque sorte.

Une adresse MAC (Media Access Control), parfois nommée adresse physique, est un identifiant physique stocké dans une carte réseau ou une interface réseau similaire.
À moins qu’elle n’ait été modifiée par l’utilisateur, elle est unique au monde.
wikipedia.org/wiki/Adresse_MAC

Il y a cependant des choses qui bougent dans le bon sens : « Maintenant, les lois empêchent de détecter l’adresse MAC via un opérateur; le seul moyen d’être détecté c’est en se connectant à un réseau WiFi public », explique encore Stéphane Roche. Lui qui siège à la Commission d’éthique en science et technologie. Une instance créée par le gouvernement du Québec qui a aussi un pouvoir d’initiative et qui a créée une Table de concertation Éthique et Villes intelligentes qui doit d’ailleurs remettre son rapport d’ici la fin de 2016, nous explique-t-il encore.

UNE RÉVOLUTION À VENIR OU PAS ?

Alors que sera donc l’impact de ce potentiel technologique et de la concrétisation des opportunités offertes par le Web 3.0? Le passage vers ce 3.0 sera-t-il plus important que le passage du 1 au 2?

« Le passage du Web 1 au Web 2 aura régularisé la situation des interactions sociales en matière de capacité à s’exprimer. On a outillé la sociabilité humaine. Ce qui ne fut pas tant révolutionnaire que ce qui s’en vient. Avec le passage au Web 3.0 on va aller plus loin, parce que l’on va rehausser nos capacités », nous répond ici le professeur Stéphane Roche.

Bref, en comparaison, on a rien vu encore.

Mais le défi social reste énorme, et on le voit avec la tentative d’implanter Uber au Québec. Ce qui reste un événement parmi bien d’autres.

web3roche-stephane-vice-doyen-foresterie-geographie-geomatiqueStéphane Roche

Il est bien plus préoccupant d’entendre cet observateur qualifié ne pas mâcher ses mots à l’encontre d’un gouvernement au front comme celui du Québec :

« J’assume tout à fait ma déception face à la récente Stratégie numérique du gouvernement du Québec… Leur plateforme est actuellement une catastrophe et j’espère qu’elle s’améliorera », déclare sans gêne le professeur Roche.

Alors si actuellement ce n’est pas du côté du Québec qu’il faut regarder pour s’inspirer, que suggère-t-il? « Ce n’est pas que je tienne à être chauvin, mais la France est un bel exemple pour sa Loi du numérique (…) Qui est en avance en cette matière? L’Europe, plus que nous en Amérique; ils ont une définition de la vie privée, par exemple. »

Et un deuxième endroit? « Les pays baltes, et la vile de Riga en particulier, avec une stratégie qui est un modèle du genre. »

——————–

www.ffgg.ulaval.ca

Fondée le 1er avril 2000 à Saint-Denis (France) par deux frères, Patrick et Stéphane Aisenberg, LINKBYNET est un acteur du domaine de l’infogérance de services Cloud, web e-Business, et des Systèmes d’Information. Depuis 2013, LINKBYNET se positionne également comme Cloud Service Broker pour mieux accompagner les entreprises dans leur migration vers le Cloud. En plus de ses bureaux en France, LINKBYNET possède des bureaux au Canada (Montréal) depuis novembre 2010 et y emploie environ 60 collaborateurs à temps plein. Les autres bureaux de l’entreprise se situent aux États-Unis, en Asie (Hong-Kong, Vietnam) et à l’île Maurice. Au total, LINKBYNET emploie plus de 650 collaborateurs dans le monde et a réalisé un chiffre d’affaires de 44 millions d’euros en 2015.

_____________________

(Article 4 d’un dossier de 5: pour lire les autres articles…)

 

ITIS_couleurcompres

 

web3 banniere-LINKBYNET900

 

 

 

Promesses politiciennes : des statistiques encourageantes au Canada

Selon les calculs du Polimètre Trudeau, le tout récent budget – son premier ! – du ministre des Finances du Canada, Bill Morneau, a réalisé 34 nouvelles promesses, 13 entièrement et 21 partiellement. Le Polimètre permet de suivre la réalisation de promesses électorales au Canada et au Québec de manière évolutive.

« C’est un score impressionnant, d’autant plus que les budgets alloués dépassent ce qui avait été promis dans plusieurs domaines, par exemple la culture, les Premières Nations, et la protection de l’emploi, mais au prix d’un dépassement colossal du déficit prévu. La promesse de ne pas dépasser 10 milliards de dollars de déficit en 2016 est donc rompue » explique l’initiateur du Polimètre, François Pétry, professeur de science politique à l’Université Laval et directeur par intérim du Centre d’analyse des politiques publiques (CAPP).

Le Polimètre Trudeau a répertorié 345 promesses de la plateforme du parti libéral. Chaque promesse est classée «réalisée», «partiellement réalisée», «rompue» ou «en suspens». La classification change au fur et à mesure des actions entreprises par le gouvernement. Chaque verdict est appuyé par des citations tirées des communiqués de presse du gouvernement et d’autres sources documentaires officielles ou journalistiques.

Le budget du 22 mars a été l’occasion d’une importante mise à jour du Polimètre Trudeau, un outil en ligne animé par des chercheurs du CAPP de l’Université Laval.

Ces résultats sont accessibles à www.poltext.org/polimetre-trudeau et facebook.com/TrudeauPolimeter

AU QUÉBEC

Le deuxième budget du ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao, présenté le 17 mars 2016 à l’Assemblée nationale du Québec, a permis une mise à jour similaire du Polimètre Couillard. Après deux ans au pouvoir, le gouvernement libéral de Philippe Couillard a rempli entièrement ou partiellement 87 de ses 158 promesses, soit 55 %.

Le Polimètre Couillard est accessible à www.poltext.org/fr/polimetre-couillard/.

Les Polimètres Harper et Marois archivés peuvent également être consultés sur le site du projet poltext à www.poltext.org/fr/volet-3-les-polimetres/polimetres-archives.

« Nous croyons que les journalistes et les chercheurs seront intéressés de connaître l’évolution des promesses électorales de Justin Trudeau et de Philippe Couillard d’un point de vue objectif. Nous formons également le souhait que les résultats de nos recherches documentées permettent aux citoyens de faire des choix électoraux basés sur des faits », observe le professeur François Pétry.

Lisa Birch, directrice générale du CAPP, Dominic Duval, doctorant en science politique, Evelyne Brie et Julie Martel, étudiantes à la maîtrise, Camille Girard-Robitaille, étudiante au premier cycle en science politique et le chercheur François Pétry constituent le comité de suivi du Polimètre. Ce dernier est financé par une subvention du Fonds de recherche du Québec sur la société et la culture (FRQSC).

Stratégie maritime du Québec: 9 milliards $… «trop peu pour l’environnement»

En lançant officiellement le 29 juin à Montréal sa Stratégie maritime pour le Québec, le premier ministre Philippe Couillard a notamment expliqué qu’il fait le pari de convaincre l’entreprise privée d’investir 4 des 9 milliards $ dont il est ici question. Dans des domaines aussi variés que le tourisme, la pêche, l’aquaculture, le transport de marchandises et la création de deux pôles logistiques à Contrecoeur ainsi qu’à Vaudreuil-Soulanges dans la région métropolitaine de Montréal. Il est prévu que 30 000 emplois soient créés d’ici 2030.

Plusieurs des mesures contenues dans cette stratégie maritime ont déjà été annoncées, notamment l’expansion du port de Montréal. D’autres, en matière de formation de la main-d’oeuvre pour les métiers reliés à l’industrie maritime, prendront bientôt forme.

Réactions

Du côté des municipalités et des entreprises, on s’est réjoui de ce signal de ralliement qui a été lancé par le gouvernement du Québec. La présidente de l’Union des municipalités du Québec, Suzanne Roy, a dit croire que les régions du Québec pourront profiter de la manne, notamment dans le domaine touristique et des transports.

Martine Hébert, de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, a aussi applaudi à ce message positif qui est adressé selon elle aux petites et moyennes entreprises qu’elle représente.

La Fondation David Suzuki a pour sa part réservé un accueil mitigé à la stratégie maritime. Bien qu’elle appuie le recours accru au cabotage et au transport maritime comme alternative au transport routier, elle déplore la timidité de la stratégie en matière de protection du fleuve Saint-Laurent et de ses écosystèmes et s’inquiète des impacts potentiels d’un transport accru d’hydrocarbures et de trafic à fort tonnage sur le fleuve.

« Le fleuve Saint-Laurent est un joyau environnemental qui coule dans nos veines : il est la source d’eau potable de 43 % des Québécois et abrite 27 000 espèces, soit une biodiversité plus grande que celle de la mer de Caraïbe. Il est déplorable que malgré des investissements prévus de 9 milliards $, rien de concret ne soit prévu pour améliorer la qualité de l’eau du fleuve ou protéger ses écosystèmes », explique Karel Mayrand, directeur général de la Fondation pour le Québec.

On n’aime pas, par ailleurs, que la stratégie maritime reporte à 2020 l’objectif de porter à 10 % la superficie d’aires marines protégées dans le Saint-Laurent sans proposer de calendrier ou d’investissements précis à cet égard.

« La cible de 10 % est connue depuis des années et rien n’a encore été fait. Des projets d’aires marines protégées comme le banc des Américains sont prêts à être créés. Qu’attend-on encore? », analyse encore M. Mayrand.

La Fondation rappelle que le fiasco du projet de port pétrolier à Cacouna aurait été évité si une aire marine protégée avait été créée pour protéger la pouponnière des bélugas. Rappelons qu’en partenariat avec WWF-Canada et la SNAP-Québec, la Fondation a publié une cartographie de ce risque en février 2015 qui conclut que le développement du transport pétrolier dans le bassin du Saint-Laurent ajoute des pressions cumulatives incompatibles avec le maintien de l’intégrité de ses écosystèmes. À cet égard, on fait remarquer que l’annonce de la création d’un centre d’expertise sur les déversements de matières dangereuses aux îles de La Madeleine ne réduira en rien les risques pour les Québécois ou les écosystèmes.

La Fondation est également préoccupée par le développement du pôle logistique Vaudreuil-Soulanges qui empiètera sur le territoire de la Ceinture verte du Grand Montréal et sur les meilleures terres agricoles du Québec.

Pour une analyse juridique:

nortonrosefulbright.com/ca/fr/centre-du-savoir/publications/130388/lancement-de-la-strategie-maritime-du-quebec