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De LA COP 26 à SOFIAC: le projet d’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE D’Aéroports de Montréal pave des pistes d’optimisme

Pierre Langlois avait sa place, parmi la délégation officielle du premier ministre du Québec à la COP 26, pour les quelques jours qu’y a consacrés François Legault directement sur le terrain à Glasgow et à Édimbourg, début novembre 2021. M. Langlois, ingénieur et président d’Econoler, n’est finalement pas allé à la COP 26.

« J’étais à Madrid en 2019, à Paris en 2015, en Pologne… » Bref, cet homme d’affaires de Québec, aguerri, ne les compte plus. Dans la longue visio-interview qu’il nous a accordé le 24 novembre, évaluant qu’il avait déjà 6-7 éditions de la conférence des parties de la Convention de l’ONU sur le climat (UNFCCC) à son actif, il n’a pas hésité à nous expliquer que pour la COP 26, il avait finalement décidé de passer son tour.

Et qu’en retient-il d’important, car il l’a tout de même suivie cette COP 26 ?

« Oui, il y a urgence climatique, mais il faut voir ça comme une course à obstacle, un pas à la fois. Glasgow, ce n’est pas un échec, mais pas un succès non plus : ça avance à petits pas », analyse-t-il. Pour lui, c’est « business as usual » et il image le processus des COP climatiques comme un « gros éléphant, qui avance lentement ».

Pierre Langlois avait surtout hâte de nous parler de la Société de financement et d’accompagnement en performance énergétique, la SOFIAC, lancée à l’automne de 2020. Notamment, que l’organisme vient de franchir une étape importante avec la nouvelle annoncée le 29 novembre 2021 impliquant son partenariat avec ADM Aéroports de Montréal dans le développement d’un projet d’envergure.

SOFIAC, Canada
« The Société de financement et d’accompagnement en performance énergétique (SOFIAC) was launched in the fall of 2020 as the first Super ESCO in Canada and likely one of the first in North America. »

« Dans ce domaine-là, on ne travaille pas beaucoup au Canada, mais plutôt dans des pays comme l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis avec lesquels, pour le secteur privé, c’est plus facile de monter et financer de tels projets et où les besoins en financements adaptés sont déjà avancés », explique un Pierre Langlois ayant quelque quatre décennies d’expérience. Il voit évidemment la nouvelle initiative au Québec d’un très bon oeil: « Avec la SOFIAC, on travaille directement en innovation financière, en éliminant les barrières à la mise en application de mesures en efficacité énergétique ».

C’est lors de la COP 25 à Madrid en 2019 que l’initiative de la SOFIAC fut publiquement annoncée pour la première fois. Pierre Langlois est le 5e à droite, en compagnie du ministre québécois responsable de l’environnement, Benoit Charette à droite, avec aussi Stéphane Morency et l’ancien pdg Léopold Beaulieu de Fondaction, et Johanne Gélinas de Transition Énergétique Québec (crédit photo: Econoler).

UNE PREMIÈRE « SUPER ESE » POUR LE CANADA

La SOFIAC avait d’ailleurs tout récemment annoncé par communiqué, le 11 novembre 2021, les détails du premier projet de son histoire, avec le Collège Jean de la Mennais. Un établissement d’enseignement situé à La Prairie, au Québec, avec lequel on vise la mise en chantier d’infrastructures écoénergétiques modernes au printemps 2022, ici sous la gouverne du partenaire et initiateur du projet, C-Nergie, une entreprise de Sainte-Julie.

Mais avec l’ensemble des infrastructures aéroportuaires des sites de YUL Aéroport international Montréal-Trudeau et de YMX Aérocité internationale de Mirabel, on passe à un tout autre niveau : « Bien que l’aérogare à YUL soit celle qui émet le moins de GES en comparaison avec celles des autres grands aéroports canadiens, nous croyons fermement que l’approche innovante de la SOFIAC nous permettra de réduire davantage ses émissions », indiquait par communiqué Philippe Rainville, qui est le pdg d’ADM Aéroports de Montréal.

La SOFIAC lance là « son premier projet d’envergure » avec la phase d’approvisionnement d’une initiative d’investissement « patiente et structurante ». L’idée forte étant, ici, que le projet sera exclusivement remboursé par une portion des économies d’énergie générées au cours des 15 prochaines années. Alors que la construction du projet s’étalera « sur environ 2 ans » en créant des retombées économiques locales de « quelques dizaines de millions de dollars ».

Efficacité énergétique, réduction des émissions de GES, décarbonation, implantation de solutions énergétiques innovantes, réduction importante de la consommation et des coûts d’énergie sont au cœur de ce projet. Pour lequel le mécanisme d’intermédiation de la SOFIAC élimine l’ensemble des barrières à la mise en œuvre des éléments en efficacité énergétique structurants. Réussissant ainsi à rallier les besoins du client aux forces vives du marché de l’efficacité énergétique : entrepreneurs, équipementiers et consultants. Rendant donc possible immédiatement, des actions qui n’étaient pas évidentes autrement.

« La SOFIAC, c’est une première Super-ESE pour le Canada », se réjouit Pierre Langlois. Mais si les acteurs québécois de cette initiative peuvent bomber le torse, ils ne viennent pas d’inventer le concept. Appuyés sur l’expertise et le savoir que développe Econoler depuis 40 ans, ils créent maintenant une nouvelle force d’action inédite en Amérique.

L’approche dite « innovante » de la SOFIAC en termes de financement et d’intermédiation dans le marché s’inspire du concept du contrat de performance (CPE) utilisé par les entreprises de services d’éco-énergie (ESE), en anglais dites Energy Service Compagny (ESCO), qu’Econoler affiche elle-même en guise d’étude de cas avec un client qu’elle accompagna, au début des années 2010, au Moyen-Orient (voir encadré).


Etihad ESCO Dubai, the United Arab Emirates Etihad ESCO2 is an official Super ESCO established in 2013 as an initiative by the Dubai Electricity and Water Authority (DEWA) under the leadership of the Dubai Supreme Council of Energy to help foster an EPC market in Dubai so that building owners can improve efficiency projects (EE) in their buildings.
https://etihadesco.ae/

Super ESCO concept was developed in the 1990s as a potential solution to address not only the limitations of the Energy Performance Contracting (EPC) scheme, but also the Energy Service Company (ESCO) sector’s lack of capacity, willingness, or interest to get involved in project financing.

Dans le cas des aéroports montréalais, ADM s’est engagée dans une démarche visant l’atteinte d’objectifs précis de durabilité, incluant notamment l’amélioration de l’efficacité énergétique, la réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, la réduction de la consommation en eau et l’atteinte de l’objectif ultime zéro déchet.

QUAND C’EST PLUS FACILE D’ACHETER… QUE D’ÉCONOMISER!

Tout ça émane donc du constat qu’il est souvent plus facile pour des entreprises d’acheter de l’énergie que d’en sauver… Au Québec, pour un chef d’entreprise : « Si mes besoins énergétiques augmentent, je passe un coup de fil à Hydro-Québec ou à Énergir, puis le tour est joué. Je n’ai qu’à payer pour ce que je consomme. En revanche, combler ces mêmes besoins en réduisant ma consommation énergétique est beaucoup plus complexe. Je dois financer des technologies, un savoir-faire ainsi qu’une capacité de gestion interne, ce qui ne génère pas souvent un rendement de l’investissement à court ou à moyen terme », explique encore Pierre Langlois. Le résultat étant une évidence : au Canada, et particulièrement au Québec qui demeure un royaume de l’hydro-électricité abordable, il n’y a pas assez d’entreprises qui empruntent cette voie, alors qu’elle demeure vitale au nécessaire processus de transition énergétique et de décarbonisation du fonctionnement de nos sociétés.

La SOFIAC a été officiellement lancée en janvier 2021 à l’initiative d’Econoler et de Fondaction, avec l’appui du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec (MERN) et mise sur pied par une filiale commune Écofonds, fruit de plus de deux années de codéveloppement.

Pour Pierre Langlois, c’est une solution complète pour économiser sans dépenser : « Partenaire de la mise en œuvre de la croissance verte des entreprises et la reprise de notre économie, la SOFIAC est un guichet unique qui propose une solution complète qui optimise la performance énergétique sans investissement de la part des bénéficiaires, et ce, pendant que l’entreprise utilise ses ressources techniques et financières pour développer son projet d’affaires. »

Parce que l’énergie la moins coûteuse, c’est celle qu’on ne consomme pas, les firmes expertes impliquées mettront en œuvre des plans de mesurage et vérification des économies (M&V) approuvés par l’ensemble des parties, en s’appuyant sur le Protocole International de Mesure et de Vérification de la Performance énergétique (IPMVP) de projets en efficacité énergétique, protocole le plus connu et utilisé au monde et développé par l’Efficiency Valuation Organisation (EVO).

200 MILLIONS DE $ SUR LA TABLE

À quelques jours de la COP 26 en Écosse, par communiqué de presse du 28 octobre 2021, la Société de financement et d’accompagnement en performance énergétique du Québec s.e.c. (SOFIAC) annonçait évidemment avec fierté avoir « clôturé son montage grâce à des investissements de la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) et de Fiera Dette Privée pouvant aller jusqu’à 200 millions de dollars ». Visant particulièrement la modernisation de bâtiments commerciaux, industriels et multi-résidentiels au Québec, en priorisant la diminution de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Ce montage financier prévoit que la BIC consent un prêt jusqu’à 100 M$ et Fiera Dette Privée, un prêt jusqu’à 60 M$. Fondaction investisant, pour sa part, jusqu’à 30 M$ en capital-actions. À cela doit être ajoutée une subvention initiale de 5,5 M$ de la part du MERN. Les propriétaires de bâtiments dont les dépenses énergétiques annuelles globales de leur portefeuille atteignent 1 M$ sont ciblés par cette initiative, et l’objectif de réduction des dépenses énergétiques est de 25% à 40% par projet, espérant générer des réductions d’émissions de GES de l’ordre de 30% à 50%, voire une décarbonisation complète des bâtiments.

Si les projets sont implantés d’ici 5 ans comme espéré, on anticipe une réduction annuelle estimée de l’ordre de 20 000 tonnes de GES. Le déploiement des projets de la SOFIAC s’inscrit donc dans l’atteinte des objectifs de la Politique énergétique 2030 du gouvernement du Québec visant à améliorer de 15% l’efficacité avec laquelle l’énergie est utilisée et à réduire de 40% la consommation de produits pétroliers.

Les économies ainsi générées sont partagées entre la SOFIAC et l’entreprise cliente, qui profite ainsi d’un rendement de l’investissement immédiat, et ce, sans avoir investi un seul sou de sa propre poche. 

« Nous serons le trait d’union entre ces capitaux disponibles et les forces du marché de l’efficacité énergétique. Notre mécanisme de mise en œuvre à coût nul dégagera des liquidités importantes pour nos clients, en plus de tirer avantage de généreux programmes de subventions disponibles. Par l’entremise de notre offre clé en main et de notre solide expertise en implantation de technologies propres, nous abolissons aujourd’hui les barrières et permettrons à nos clients d’acquérir des installations de pointes nécessaires à la décarbonation de notre économie », avait alors déclaré Michel Méthot, directeur général de la SOFIAC.

LE SECTEUR PRIVÉ AU COEUR DE L’ENJEU CLIMATIQUE

Pierre Langlois est-il optimiste face aux enjeux climatiques? « Nous sommes déjà dans la catastrophe. L’enjeu, c’est de mitiger les impacts. Et à mes yeux, oui il y a de l’espoir et c’est du côté du secteur privé qu’il faut le voir. C’est le secteur privé qui va nous sauver, pas les gouvernements! »

« C’est le secteur privé qui va nous sauver, pas les gouvernements! »

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Détails sur les réalisations et stratégies de développement durable d’ADMhttps://developpementdurable.admtl.com/.

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ÉDITORIAL (05): Un vote capital après 14 ans de règne à Québec; qui doit succéder au maire Régis Labeaume?

Alors que les deux premiers ministres du pays, Justin Trudeau à Ottawa et François Legault à Québec, ont beaucoup la tête à penser enjeux climatiques et de survie politique, préparant notamment tous les deux leur valise pour la COP26 de Glasgow en Écosse (31 oct.-12 nov.), dans le contexte des élections municipales qui appellent les électeurs à voter à la grandeur du Québec le dimanche 7 novembre, l’atmosphère est tout à fait particulière dans la capitale, Québec.

Là, c’est un moment de changement de garde. De ceux qui marquent les livres d’histoire. Après quatre élections gagnées au poste de maire, Régis Labeaume, ayant décidé de ne pas se représenter, a provoqué l’enjeu de sa succession : de l’après Régis ! Un remarquable mouvement de dynamisme démocratique en résulte. Cinq candidats – deux femmes et trois hommes – avec des équipes complètes de 21 candidats aux postes de conseillers sont en liste pour mériter la confiance du peuple. Le citadin-voteur de Québec verra même sur son bulletin de vote pour la mairie une offre totale de huit choix ! Il faut d’abord souligner ce signe de santé de la démocratie dans la capitale du Québec.

Québec, c’est la ville nous ayant vu naitre comme cyberjournal, il y a plus de 24 ans – en 1997 – et nous y avons toujours notre siège social. Alors, qui doit succéder au maire Régis Labeaume? Oui, il s’agira d’un vote capital après ces 14 ans de règne. Nous souhaitons, ici, nourrir ce débat critique.

SUCCÈS ET SUCCESSIONS

Convenons immédiatement que l’on ne remplace pas un Régis Labeaume. Comme si Québec en avait l’habitude d’ailleurs : Andrée P. Boucher, Jean-Paul L’Allier, Maurice Lamontagne… Les gens de Québec aiment, à la tête de leur ville, des personnalités fortes et inspirantes, voire singulières.

Il est vrai que la capitale, avec son gros demi million de citoyens, doit toujours savoir parler fort devant la pesante métropole, Montréal, et surtout tous le poids économique et démographique que représente la région métropolitaine montréalaise de quelque 4 millions de personnes. On dit parfois qu’il y a deux Québec : sa métropole et le reste ! Là-bas, le troisième des candidats véritablement dans la course (sur une dizaine) ne réclame-t-il pas un statut de cité-État « visionnaire », comme il le soutient, pour Montréal

VISION ET RAYONNEMENT

De la vision, il en faut aussi pour sa capitale. Le candidat Jean Rousseau n’a-t-il pas osé parler d’unir, sans délai, les sociétés de transport en commun des deux rives, Québec et Lévis, avec le souci clair et déclaré de commencer à préparer la constitution d’une seule grande ville encore plus unie par son fleuve, à moyen-long terme ?

Parler de nouvelles fusions de villes à Québec n’est certes pas une priorité en 2021, alors que celles du tournant de l’an 2000 sont encore en digestion. Mais le propos demeure définitivement visionnaire et pertinent. Nous aurions plutôt aimé voir ces cinq candidats parler davantage de jumelages de ville en matière d’intentions à l’international pour Québec, ainsi que de migrations internationales. La capitale du Québec est officiellement jumelée avec plusieurs autres villes dans le monde (dont la canadienne Calgary, Bordeaux en France, Namur en Belgique, etc. Et aussi Xi’an, en Chine.) La Chine ! Oui, la Ville de Québec a ses entrées très officielles en Chine. Celui qui irait en Chine, en février 2022, en visitant officiellement à la fois la ville hôtesse des JO d’hiver, Pékin, et surtout Xi’an, sa ville jumelle depuis 2001 (y souligner et faire le nécessaire bilan de 20 ans de liens), aurait notre vote. Car le minimum, envers le défi chinois, c’est de maintenir le dialogue. Ne pas couper nos liens. La Ville de Québec en a un privilégié, elle peut en faire une force pour le Québec, pour le Canada, pour la paix dans le monde. Vision !

Eh allez savoir... il y a peut-être des très intéressants tunneliers en Chine!

Ça, parce que nous croyons au rôle para-diplomatique que peut jouer une ville et tous ses élus. Particulièrement face aux enjeux environnementaux, si criants actuellement. Aucun élu municipal du Québec ne pourra aller faire son travail à Glasgow à cause des aléas du calendrier. Il faudra faire du rattrapage ensuite. Les Trudeau, Freeland, Guilbeault fédéraux, tout comme l’équipe Legault au gouvernement à Québec, seront loin d’êtres les seuls à devoir agir en politiciens responsables et éclairés pour répondes aux défis à venir.

PERTINENT ET COMPÉTENCE

À ce titre, soulignons sans conteste la naissance d’un parti « vert » Transition Québec, avec sa leader Jackie Smith, qui a significativement et avec compétence enrichi le débat de la campagne électorale. Si elle, et son parti, sont partis de très loin et que beaucoup doute de sa possibilité d’accéder à la mairie, à une semaine du vote personne ne doute dorénavant de sa valeur ajoutée et de la pertinence de sa présence au conseil. Si, pour la cheffe, les citoyens lui refusent la mairie (bien qu’il n’y aurait rien de gênant à l’y voir) le système des colistiers saura probablement – et justement – lui permettre de continuer son action en politique active à Québec.

La même chose pouvant être dite pour tous les autres candidats (Jean-François Gosselin, Jean Rousseau et Bruno Marchand). Sauf Marie-Josée Savard, qui elle a préféré jouer le tout ou rien. Elle veut la mairie, autrement elle retourne à ses affaires comme propriétaire restauratrice. Ne les voudrions-nous pas tous au Conseil de ville ? Alors merci au mécanisme du colistier. Saine innovation, au net profit de la santé de la démocratie. Mais un seul pourra être à la tête de la ville.

UN VOTE CAPITAL

Les évènements-débats suivant sont les principaux que nous avons pris en compte pour les départager et nous faire une idée, pour décider pour qui aller voter: en présentiel celui sur l’environnement au Musée de la civilisation du Québec ; celui organisé le lendemain pour les journalistes par la FPJQ à l’ÉNAP ; celui de la Société Radio-Canada au Palais Montcalm ; nous avons écouté en début de campagne celui télédiffusé de TVA et, en différé, celui du 13 octobre de la Corporation des parcs industriels du Québec, n’impliquant malheureusement que le trio Gosselin-Marchand-Savard : « les trois principaux candidats » selon l’opinion des organisateurs. À chaque fois, nous avons fait un effort de classement : gagnants-perdants (1-2-3-4-5).

Si un métro peut faire un maire, alors pourquoi pas! Québec a le droit de voir grand. Les Québécois ont le droit de vouloir se payer un métro dans leur capitale. Mais il ne faudrait pas que seulement ça fasse un maire. Heureusement, monsieur Gosselin, politicien expérimenté et sérieux, bien qu’il joue au maximum sa carte d’un vote de style référendaire sur l’enjeu métro-tramway, ne déshonorerait pas Québec. Il a ce qu’il faut pour faire le job, sans aucune crainte. Même chose pour Jean Rousseau. Même chose, avec ici la réserve du défi de nouveau venu qu’il était, pour Bruno Marchand qui partait avec un déficit de visibilité publique, mais qui offre une personnalité de plus en plus appréciée, attachante, voire gagnante. Chose assurée : chacun avec son style, aucun n’impose de trait déclassant. Québec saura très bien vivre les quatre prochaines années avec un ou l’autre de ces trois politiciens.

Le critère du changement doit s’imposer en grande priorité ; le principe de l’alternance, en démocratie, nous apparaissant fondamental.

Partie favorite avec d’initiaux sondages, puis très – trop ? – bien poussée par son maire-sortant tentant de se faire faiseur de « dauphine », après 14 ans d’administration de cette équipe, le critère du changement devait être imposé en grande priorité ; le principe de l’alternance, en démocratie, nous apparaissant fondamental. D’autant plus que la candidate soigneusement choisie par le maire sortant n’a au final pas démontré, au fil de la présente campagne et hors de tout doute, les qualités de leadership attendues. Puis, malheureusement pour elle, les alternatives sont toutes pertinentes. Il y a quatre autres choix valables disponibles. Si madame Savard se faufilait entre ses quatre principaux adversaires – tous dignes de prétendre au job à la mairie comme elle – Québec aura alors une gestionnaire tout à fait apte à continuer rond-rond aux affaires, qui était une bonne fidèle adjointe de son « Monsieur le Maire ». Mais les citoyens de Québec s’ennuieront probablement très vite, privés d’avoir à la tête de leur ville une personnalité forte, leader, inspirante et rayonnante, voire singulière. Politicienne fabriquée (c’est un recruteur qui alla la chercher d’abord derrière le comptoir de son café à Place-Québec pour l’élection de 2009 ; puis son mentor en personne la convaincra de revenir en politique pour celle de 2017, puis s’invita à l’été 2020 chez-elle pour en faire son actuelle « dauphine »), la principale intéressée, le jour de la grande annonce, révéla d’ailleurs très candidement son principal handicap : « Je n’aurais jamais pensé faire un mandat sans vous ».

Tout ceci étant dit : l’occupant du bureau de la mairie se doit-il d’être fonctionnel à converser en anglais ? C’est préférable, selon nous. Quatre des candidats n’ont clairement pas de souci à cet égard, une candidate oui. Nous croyons que cet aspect doit être su et considéré par les électeurs.

Qui gagnera la mairie de Montréal?

Nous avons couvert le débat Valérie Plante-Denis Coderre organisé par le CORIM sur la thématique des enjeux internationaux pour la métropole du Québec.
Lire:
COP26 : Legault ou Trudeau, qui représentera vraiment le Canada à Glasgow? – Cyberjournal Commerce Monde


Denis Coderre et Valérie Plante, candidats à la mairie de Montréal, questionnés par Brian Miles, le 29 septembre 2021, devant 250 personnes. (Crédit de la photo : Sylvie-Ann Paré, gracieuseté du CORIM).

N.B. : Sachez que de notre côté nous allons voter le 31 octobre, devant quitter le pays le 5 novembre pour aller couvrir sur place la seconde semaine et la clôture de la COP26.

Daniel Allard
Comité de l’éditorial du Cyberjournal CommerceMonde.com
Éditeur de LiNNOVarium.com

COP26 : Legault ou Trudeau, qui représentera vraiment le Canada à Glasgow?

À moins de quarante jours du fameux rendez-vous planétaire, le premier ministre du Québec, François Legault, a profité d’un de ses points de presse pandémiques à Québec pour annoncer qu’il ira à Glasgow, expliquant que le Québec « a beaucoup à montrer de ses expertises ».

À peine à quelques heures de ça – et lui dans la capitale du Canada – le tout récemment réélu (suite à l’élection du 20 septembre), mais de nouveau minoritaire, premier ministre Justin Trudeau venait de confirmer qu’il prendra un mois pour former son nouveau gouvernement. Assurant déjà que sa vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, y gardera ses fonctions. Et que, bien évidemment, son gouvernement ira à Glasgow. La question reste donc ouverte : qui sera le grand leader canadien à la Conférence des Nations unies sur le climat (COP26) de Glasgow? Alors que plusieurs spéculent pour ce réputé « le plus compétent » Steven Guilbeault, ancien militant écologiste devenu député et ministre du Patrimoine canadien sortant.

Le 29 septembre était, par ailleurs, le jour ayant permis au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) d’enfin réunir 250 personnes en présentiel, pour permettre un débat entre les deux principaux candidats à la mairie de Montréal : la mairesse sortante Valérie Plante et l’ex-maire Denis Coderre. Ici, pas question de dire qu’elle ou qu’il ira à Glasgow, parce que tous les QuébécoisMontréalais inclus – iront aux urnes le 7 novembre 2021 pour se choisir des édiles municipaux pour le prochain mandat de quatre ans qui débutera avec janvier 2022. Et même si l’actuelle mairesse de Montréal était à juste titre fière de souligner, pendant le débat, que c’est elle qui fut choisie pour aller représenter et parler au nom des membres du c40 à l’ONU à deux occasion depuis qu’elle est en poste, pas plus elle que son principal rival ne peuvent, pour cette fois, aspirer aller faire de la para-diplomatie terrain en terre écossaise. À Glasgow, les travaux de la conférence seront bien avancés (la cérémonie d’ouverture a d’ailleurs été devancée d’une journée, au dimanche 31 octobre, afin d’en faciliter le déroulement) alors que la date du 10 demeure comme étape qui ensuite permettra aux chefs des délégations de se réunir en sommet, les 11 et 12, pour finaliser une déclaration que toute l’humanité attend anxieusement.

« THINK GLOBALLY, ACT LOCALLY »

« Ce n’est pas qui tu es, mais qui tu connais », a soutenu Denis Coderre comme argument en réponse à la deuxième question posé par l’animateur du débat, le directeur du quotidien montréalais Le Devoir, Brian Miles, qui demandait comment faire pour améliorer l’attractivité d’une ville sans dédoubler les actions des gouvernements supérieurs. C’est ici aussi que le candidat Coderre a poussé ses idées de ramener un Bureau de l’enseignement supérieur, en saluant le recteur de l’Université de Montréal présent, tout comme le fait que « l’avenir c’est la cybersécurité ». Lui qui, alors maire de Montréal, se souvient d’avoir été bien actif avec la mairesse Hidalgo à Paris, en 2015, lors de l’historique COP21 tenue dans cette ville et qui accoucha si difficilement de l’Accord de Paris sur le climat.

Denis Coderre et Valérie Plante, candidats à la mairie de Montréal, questionnés par Brian Miles, le 29 septembre 2021, devant 250 personnes. (Crédit de la photo : Sylvie-Ann Paré, gracieuseté du CORIM).

De son côté, Valérie Plante a judicieusement souligné que, plus tôt en ce mois de septembre, elle avait fait un « pitch » auprès de l’International Financial Reporting Standards Foundation (IFRS) basée à Londres, pour vendre la candidature de Montréal qui tente d’accueillir le futur siège social de l’organisme international de réglementation en finance durable qui y est en gestation : l’International Sustainability Standards Board (ISSB). Mais Francfort et Toronto sont manifestement encore des concurrents pesants dans la même course! Comme pour la grande majorité des dix (10) questions que ce débat posait aux deux politiciens, c’est M. Coderre qui a marqué le point.

Mais la course à la mairie de la métropole québécoise a pris une tournure de course à trois, alors que deux des autres candidats ont annoncé une fusion de leur équipe au dernier jour des mises en candidature, le vendredi 1er octobre. Les Montréalais qui ne se reconnaissent pas des les deux candidats leaders se retrouvent soudainement avec une troisième option beaucoup plus crédible et qui pourrait surprendre, à cause de l’aspect polarisant et émotif du duel que constitue le match revanche Plante-Coderre.

« Le monde se définit de plus en plus en terme de villes… » Faisant référence au fait que la majorité de la population mondiale est maintenant urbaine, et que cette tendance statistique devrait perdurer et augmenter, à moins que la pandémie ne brouille les cartes des analystes – l’expérimenté politicien Denis Coderre sait tirer les flèches qui marquent : « Il faut protéger et défendre les organisations internationales déjà présentent à Montréal (OACI, IATA, Agence anti-dopage», que la Chine notamment, qu’il a tenue à nommer, courtise avec force.

Il a aussi souhaité plus de liaisons aériennes directes reliant Montréal avec les autres grandes villes du monde, avec plus d’étudiants étrangers dans les universités de la ville. Créer une véritable « cité universitaire ». Madame Plante veut plus d’espaces verts, plus de convivialité, plus d’actions inclusives.

Plus, plus, plus! Un avenir vers quoi, au final? Un véritable avenir vert?

UN JUSTE PRIX POUR L’ÉNERGIE QUI FAIT MAL

Nourrissant justement le débat mondial autour de l’enjeu climat, qui ira en crescendo jusqu’au grand RDV de Glasgow, le Fonds monétaire international (FMI) vient d’indiquer que les subventions directes et indirectes aux combustibles fossiles furent à hauteur de 5 900 milliards de $US en 2020 mondialement. Ce qui est presque 7% du PIB calculé mondialement, donc une donnée toute à fait significative. À ce problème s’ajoute la donne que, selon les projections faites aussi par le FMI, la somme de ces aides publiques accordées à l’industrie des énergies fossiles augmentera à 7,4 % du PIB mondial en 2025, donc à contre-courant de la nécessité de voir se réduire à moyen terme l’empreinte carbone de l’humanité.

Mais comment établir le « juste prix » pour des énergies fossiles dorénavant au banc des accusés, alors qu’ils sont encore à la base de la fonctionnalité de toutes les sociétés et économies de la planète?

Qui doit établir un prix équitable mondial pour l’effet carbone?

On le comprend aisément, villes, provinces, pays, tous les représentants politiques du monde auront tous besoin de se mettre au diapason. Et heureusement, la contribution des États fédérés, tels le Québec ou les neuf autres provinces du Canada, ou chacun des 50 États des États-Unis d’Amérique, tout comme par ailleurs l’Écosse (État hôte de la COP26), est formellement reconnue par l’ONU dans la lutte aux changements climatiques.

Qu’en fera le premier ministre François Legault?

Le premier ministre Justin Trudeau?

Nous irons leur poser la question… à Glasgow.

https://unfccc.int/

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