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Partenariat Trans-Pacifique: texte rendu public

Il n’aura pas fallu trop de temps! Le texte de l’important projet commercial Partenariat Trans-Pacifique négocié par une douzaine de pays récemment – dont la Canada, les États-Unis, le Mexique, le Pérou, le Chili, le Japon et l’Australie – est maintenant disponible en anglais grâce au ministère néo-zélandais des Affaires étrangères et du Commerce qui l’a rendu public. Lien sur le site néo-zélandais

Le texte sera traduit en français et en espagnol en vue de sa signature!

Pour en savoir plus sur le PTP nous vous invitons à visiter ce site: Centre d’études pluridisciplinaires en commerce et investissement internationaux (CEPCI)

Délégué Lépine: «La peur est contagieuse, le courage l’est encore plus!»

« La peur est contagieuse, le courage l’est encore plus! » Nelson Mendela

(Québec 19 août 2016) C’est avec cette déclaration forte de Nelson Mendela que Jean-François Lépine, qui à partir du 1er novembre 2015 occupera officiellement la fonction de délégué du Québec à Shanghai pour les trois prochaines années, que l’ex-journaliste de 42 ans de carrière – dont 3 ans en Chine dans les années 1980 – a débuté sa conférence devant le Club économique de Québec, le 16 octobre, afin de rabrouer les pessimistes.

Se présentant lui-même ouvertement comme un optimiste face à l’avenir mondial, il n’était par ailleurs pas surpris que son auditoire l’était moins que lui. Il a d’ailleurs décrit un monde en changement qui change plus vite que jamais.

Il y a 20 ans, la « planète consommation » équivalait à 3 fois les États-Unis : il y avait les États-Unis, l’Europe et le Japon.

D’ici 10 ans : nous en serons à 9 fois :

  • États-Unis, Europe, Europe de l’Est-Russie
  • Japon, Chine 1 et Chine 2
  • Amérique Latine, Inde 1 et Inde 2

Déjà la Chine est fière d’avoir sorti 300 millions de Chinois de la pauvreté. En 2020, 50% des Chinois gagneront entre $15 000 et $30 000 par an. Le pays sera largement le plus grand marché de la planète.

Dans ce monde tout proche, parmi les 500 plus grosses entreprises de taille globale, 230 proviendront des pays émergents en 2025 (46%), contre seulement 27 en l’an 2000 (5%).

Mais les économies parviendront-elles à suffire à la demande mondiale?

Jean-François Lépine a repris l’image du syndrome du chocolat pour montrer à son auditoire l’ampleur du défi: l’actuelle production mondiale de chocolat est de 4 millions t./an, avec une consommation en Chine de 100g/h, au Brésil de 2 kg/h et en Suisse de 11 kg/h. Si les Chinois consommaient seulement comme les Brésiliens, ils avaleraient à eux seul 3,6 millions t./an, soit 90% de l’actuelle production mondiale!

Autre souci beaucoup plus préoccupant : la demande en eau dans le monde sera prochainement 40% supérieure à l’offre.

UN MONDE DE VILLES

M. Lépine a ensuite fait une lecture toute urbaine du défi mondial. Et avec justesse, car si déjà la moitié de l’humanité habite des villes, en 2025 les plus grosses auront la taille de bien des pays d’aujourd’hui: Tokyo 36 millions; Jakarta 32 millions; Manille 30 millions; Bombay 28 millions; Shanghai 23 millions.

La justesse du regard tourné sur la réalité des villes s’exprime encore mieux en analysant le poids économique des plus grandes. Déjà en 2012, le produit intérieur brute (PIB) des grandes agglomérations urbaines comme Shanghai (527 milliards), Pékin/Tianjin (475) et Canton (357) rivalisent avec celui de nations entières : la Suisse (685), la Belgique (525), l’Autriche (436) et le Québec (363).

Il voit donc la ville-région comme une solution d’avenir. Parce que la ville-région attire! Elle attire les investissements étrangers, les gens compétents, les opportunités.

L’ÉDUCATION SERA LA CLÉ

La surprise de sa conférence est venue lorsqu’il a longuement analysé l’importance de l’éducation et le rôle que le Québec peut jouer dans cette équation.

« L’éducation sera la clé », conclu-t-il, face à ce monde en changement. Il a souligné que le Québec doit voir ici des « opportunités immenses » alors que « 5,5 millions d’étudiants dans le monde cherchent des places dans nos universités ».

L’éducation sera la clé parce que si actuellement les USA comptent 1,3 million de nouveaux étudiants gradués universitaires, chaque année, l’Inde en forme 3,1 millions et la Chine 3,3 millions. En 2015, la Chine va dépenser 50% de plus qu’aux USA en éducation. Et pendant ce temps, au Canada et aux USA, les fonds diminuent.

Il est donc facile de déjà prédire, qu’à moyen terme, la majorité des scientifiques dans le monde proviendra des pays émergents.

La Corée du Sud, la Finlande et le Canada sont encore au sommet, mais les Chinois dominent de plus en plus. Déjà selon le classement PISA : L’élève de quinze ans le plus performant vient de Shanghai!

« Aujourd’hui, on forme des jeunes qui utiliseront des technologies qu’on ne connaît pas pour résoudre des problèmes qu’on ne connaît pas. » Jean-François Lépine

Jean-François Lépine est manifestement prêt pour son prochain défi. Il a rappelé l’existence des jumelages de Montréal avec Shanghai et de Québec avec Xi-an, ainsi que les ententes économiques du Gouvernement du Québec avec la ville de Shanghai et la Province du Shandon.

Il travaillera de Shanghai pour trois ans à la tête d’une équipe de 18 personnes. À vous d’en profiter!

Avant COP21–Paris inspirez-vous de Global Conference-Domaine de Chantilly

Jusqu’au pape François qui vient d’y mettre son mot. Une encyclique sur l’environnement. Ce n’est pas rien ! Le rendez-vous de Paris* de décembre 2015 sera probablement le plus important de l’histoire de la planète depuis le Sommet de la Terre, à Rio, en 1992. À l’époque, le développement durable avait la cote. Les changements climatiques et le réchauffement de la Terre sont l’urgence du moment. Mais c’est le même sujet : le respect de la Terre; notre environnement de vie, notre « maison commune ».

Si les solutions étaient simples, il y a longtemps que les consensus seraient à l’étape de la réalisation. Mais l’humanité cherche encore les bonnes recettes. C’est dans ce contexte qu’une petite poigné de Québécois prendra la route de la France, début juillet, pour participer à un événement méconnu… qui vise haut.

La Global Conference (Domaine Chantilly, 6-7-8 juillet)

Fondée sur un dialogue permanent entre acteurs d’horizons divers, sur le partage de bonnes pratiques et la valorisation de solutions concrètes et innovantes, la Global Conference est un lieu d’échanges, de savoirs et de rencontres, où les acteurs et décideurs se retrouvent dans une atmosphère conviviale pour trouver ensemble des réponses aux grands enjeux de notre temps.

La Global Conference est un laboratoire consacré à l’élaboration d’un nouveau projet de société.

Sa Xème édition, en juillet 2015, ne cache pas les ambitions des organisateurs :

Les Ateliers de la Terre souhaite être une force de proposition pour les négociations de décembre 2015 (…) s’insérant dans la dynamique de la COP21 qui représente une étape clé pour les acteurs luttant contre le changement climatique.

L’événement se tient d’ailleurs sous le haut patronage du président de la République française.

Large place pour l’économie circulaire

Il faudra juger l’arbre à ses fruits, mais déjà il faut remarquer que le programme de trois jours fait une large place au concept de l’économie circulaire. Et que l’un des deux ateliers portant directement sur le sujet compte un homme de Québec parmi les quatre intervenants invités à y présenter une conférence: Pierre RACICOT, président et fondateur de l’organisme Villes et régions Innovantes – VRIc.

Il débattra des freins à une plus large implantation de l’économie circulaire avec Jean-Louis CHAUSSADE, directeur général, SUEZ environnement (France), Xaver EDELMANN, président-fondateur, World Resources Forum (Suisse) et Thomas STERR, directeur, Institute for Eco-Industrial Analyses, Heidelberg (Allemagne).

Quelques pays d’Europe ont déjà prouvé qu’il est possible d’afficher une courbe du PIB en croissance tout en voyant celle des gaz à effet de serre diminuer. Ils sont les leaders de l’économie circulaire sur ce continent. C’est cependant la Chine qui s’est mise en tête de peloton mondialement, ces dernières années. Au moins une centaine de villes chinoises y concrétise un projet-pilote de conversion vers l’économie circulaire. Le pays a lui-même voté sa Loi sur l’économie circulaire en décembre 2008. (La France vise 2017 pour voter la sienne !)

Pascal HUDON, président de la Fédération de la relève agricole du Québec, le chef héréditaire algonquin Dominique (T8aminik ) Rankin, ainsi que Marie-Josée TARDIF
vice-présidente de Kinawat partent aussi du Québec pour ce rendez-vous à retenir, en Picardie française.

Rien de nouveau sous le ciel de Toronto

Presqu’au même moment, la ville reine du Canada, Toronto, reçoit la 9e édition du International Economic Forum of the Americas / 2015 Toronto Global Forum: Pan American Edition, les 8-9 et 10 juillet. Là aussi, trois journées de conférences et de réflexion. À parcourir la programmation, on croirait pourtant que tout roule comme à l’habitude dans nos économies développés. Après les soubresauts d’une crise, on souffle la relance. Un cycle après l’autre. Rien d’autre à signaler.

Nous tenions à vous le faire remarquer, comme si le Nouveau Monde n’avait pas autant envie de se mettre à l’agenda des changements fondamentaux que la situation mondiale commande: migrants internationaux, épuisement des ressources naturelles, climat, gouvernance mondiale, création et partage de la richesse…)

 

* COP21 : Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, à Paris, du 30 novembre au 11 décembre 2015.

 

http://www.globalconference2015.org/fr

http://regionsetvillesinnovantes.com/?topic=freins-a-limplantation-de-leconomie-circulaire

http://forum-americas.org/toronto

 

En direct avec Pierre Racicot (bilan Jour 1):
1- le nouveau président du Bénin a démontré que son pays ne pouvait plus attendre l’action de la communauté internationale pour régler les problèmes causés par le changement climatique. L’urgence climatique, c’est maintenant : inondation des terres au bord de la mer et désertification galopante dans le nord du pays. Il compte sur Bill Gates et sa fondation pour réaliser des projets urgents ;
 
2- l’Afrique, parce qu’elle n’a presque rien, est bien placée pour appliquer un nouveau modèle d’industrialisation et d’urbanisation propre en empruntant des technologies et des procédés les plus avancés au plan de la protection de l’environnement ;
 
3- l’innovation du digital permettra de compenser l’absence d’infrastructure et permettra de mobiliser les collectivités pour rendre propres les villes et les campagnes ;
 
4- le numérique permet de démocratiser l’information, sachant que le consommateur peut choisir, il devient un acteur ;
 
5- 25 compagnies de parfum ont décidé d’assurer un développement durable à leur filière à partir des petits producteurs de racines de plante en favorisant la formation de coopérative, une formation pour protéger l’écosystème et s’accommoder d’une augmentation de presque 100 % des prix payés aux paysans ;
 
6- présentement, nous avons des réserves de semences permettant de nourrir 9 milliards de personnes ;
 
7- le monde possède toutes les technologies pour cesser de consommer du pétrole et du gaz de schiste ;
 
8- l’agriculture biologique est vue comme une solution par tous mais on attend le signal des gouvernements.
 
En somme, la porte est ouverte pour démontrer que le liant entre « les ruptures », c’est l’économie circulaire comme étant la seule option crédible et faisable pour se sortir de l’économie linéaire que nous connaissons.
Bilan Jour 2
Le thème de l’atelier du matin est : Soutenabilité : les solutions restent à inventer pour les acteurs financiers.

1- Il existe deux conceptions du financement des services publics selon l’angle Américain et Européen.
En Europe, les services publics comme la santé, l’éducation et l’aide aux pays dans le besoin doivent être financés par les pouvoirs publics. Mais les ressources ne sont plus suffisantes.
En conséquence, il faut trouver dans le système financier des revenus pour que les États appauvris puissent offrir des services à la population.
Aux États-Unis les services publics sont moins valorisés. La philanthropie des entreprises privées finance les projets pour les exclus de la société. En matière internationale, des Fondations privées comme celle de Bill Gates financent des projets pour lutter contre le sida et l’éducation des jeunes dans les pays parmi les plus pauvres de la planète.
Cette culture de la philanthropie des entreprises américaines pose parfois des problèmes puisque les projets financés peuvent servir à l’image de marque de l’entreprise d’abord.
La philanthropie finance des projets sectoriels alors que les pouvoirs publics financent des projets horizontaux comme dans le domaine de la santé. Mais il est nécessaire que l’Europe améliore la participation des acteurs financiers privés dans le développement durable.
2- Les acteurs financiers doivent s’adapter aux exigences de la nouvelle génération qui accordent de l’importance aux finalités des modèles financiers.
Alors que les taux d’intérêt sont bas, et que l’on fait pas d’argent avec l’épargne, on se dit dans ce cas aussi bien que l’argent soit investi dans des causes utiles.
Les entreprises naviguent dans un environnement fragile. Si elles veulent survivre, elles doivent démontrer leur pertinence environnementale et sociale.
3- Les acteurs financiers ne sont pas là pour financer l’aide au développement des collectivités, mais elles ont des outils pour favoriser le développement durable, par exemple les obligations vertes, la publication des performances de développement durable et de ses indicateurs de DD.
Les courtiers devraient être transparents.
4- Pour obtenir des revenus, deux options sont examinées : un prélèvement sur les transactions boursières ou un prélèvement sur les échanges de devises. Il existe un certain consensus en faveur d’une taxe sur les échanges de devises.
Bilan Jour 3

J’ai retenu du dernier jour de la conférence les éléments suivants.

Les conférenciers ont démontré les liens entre le changement climatique, l’agriculture et la santé des humains.

Agriculture biologique
1- L’industrie agroalimentaire que nous connaissons génère le gaspillage, la dégradation des sols, le gaspillage de nourriture puisque globalement nous jetons la moitié de ce que nous achetons. Par ailleurs, il est très difficile de trouver des appuis politiques et financiers pour soutenir l’agriculture qui régénère la terre, élimine les pesticides et les engrais chimiques, c’est-à-dire l’agriculture biologique.
Les agriculteurs biologiques sont soumis à des règles très strictes pour utiliser l’étiquette aliment bio.
Solutions 
a- que les aliments non bio portent l’étiquette aliment produit à l’aide de pesticides et d’engrais chimiques afin d’informer les consommateurs que les aliments ne sont pas sains pour la santé.
b- internaliser dans le prix des aliments les coûts de santé et de détérioration des sols et les émissions carbones.
Connaissance scientifique des flux de transport
2- L’établissement d’une bonne connaissance des flux de transport en temps réel va aider à organiser les transports d’une manière plus efficace et efficiente.
L’outil que les pays ont entre les mains, c’est l’Agence spatiale européenne qui a dans l’espace une vingtaine de satellites capables de suivre les bateaux, les avions, les camions et les automobiles. Ils suivent aussi l’évolution des glaces dans l’Article. Les données recueillies pourraient aider les automobilistes qui cherchent un stationnement à Paris. De fait, 30 % des déplacements automobiles à Paris sont causés par des automobilistes qui cherchent un stationnement. Les données pourraient identifier les bateaux qui jettent des déchets en mer.
Solutions :
a- éviter les déplacements par les achats en ligne, les vidéos-conférences, la signature de contrat en ligne, l’accès en ligne aux services publics;
b- favoriser la mobilité collective, la voiture partagée, le vélo et la marche.
Afrique : « très jeune » continent en émergence
3- L’Afrique n’a pas de politique économique. La conséquence est qu’elle ne profite pas d’abord de son marché et de valoriser ses ressources. L’Afrique, continent d’avenir, est écartelée. Cependant, elle a un potentiel humain et entrepreneurial extraordinaire.
Solution : Les Ateliers de la Terre va organiser durant COP 21, Le Lab qui va mettre en valeur tout le potentiel de l’Afrique afin qu’elle participe elle aussi à la transition énergétique.
Civilisation écologique en construction
4- Le président d’ENGIE, ancien groupe Suez, a montré comment SUEZ a transformé la production de ses services afin d’accélérer la transition énergétique.
L’univers de l’énergie est en rupture. On est en train de passer de l’ancien monde au nouveau monde.
D’une organisation adaptée à de grands projets, pyramidale, centralisée, basée sur l’exploitation des énergies fossiles, elle est devenue une organisation décentralisée, centrée sur les besoins énergétiques des collectivités locales, de services-conseil et d’accompagnement et investissant dans le photovoltaïque permettant la production décentralisée de l’énergie.
Les grandes entreprises européennes attendent de COP 21 des engagements clairs en faveur d’une diminution des GES soit de 40 % d’ici 2030.
Raison : les catastrophes climatiques se transformeront en catastrophes économiques. Elles préfèrent un virage énergétique ordonné sous contrôle et prévisible plutôt que les virages subis et chaotiques et anarchiques.

La reprise modeste se poursuivra en 2015 et 2016

Les économistes de l’OMC avaient des nouvelles tièdes à partager lors de l’annonce de leurs perspectives du commerce, le 14 avril 2015: reprise modeste, faible croissance, une Chine qui s’essouffle…

En bref:

  • Le commerce mondial des marchandises devrait augmenter de 3,3% en 2015 en volume (parce que la production se redresse légèrement dans les pays développés et aussi dans les pays en développement).
  • La croissance du commerce devrait s’accélérer en 2016 pour atteindre 4% (ce qui reste inférieur à la moyenne de 5,1% depuis 1990, et bien inférieur au 6% d’avant la crise).
  • L’économie mondiale supporte encore un contexte de croissance du commerce en volume très lent au cours des dernières années: 2,8% en 2014 et 2,4% en moyenne pour les trois dernières années.
  • Les perspectives d’activité de la plus grande économie du monde (mesurée en parité du pouvoir d’achat), la Chine, sont moins certaines qu’avant. La hausse de 7,4% du PIB chinois en 2014 a été la plus faible depuis 24 ans, et les responsables chinois ont revu à la baisse leurs objectifs de production pour l’avenir. La demande d’importations en Chine devrait donc se stabiliser, et non s’accélérer.

Selon ce rapport: « Le risque le plus évident est la divergence des politiques monétaires aux États-Unis et dans la zone euro, du fait que la Réserve fédérale envisage de relever les taux d’intérêt plus tard dans l’année, alors que la Banque centrale européenne vient juste de lancer son programme d’assouplissement quantitatif ».

Pour sa part, le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Roberto Azevêdo, appelle sans surprise à supprimer les mesures protectionnistes, à continuer d’améliorer l’accès aux marchés et à éviter les politiques qui faussent la concurrence, demandant aussi aux pays membres de l’OMC de réformer les règles commerciales mondiales pour créer des opportunités et de la richesse.

Attention : révolution robots en vue!

Après la révolution du web – et d’une certaine manière dans le même sillage – l’humanité doit maintenant prévoir la révolution des robots!

L’analyste géopolitique Pierre Fournier et son collègue Angelo Katsoras, de la Banque nationale, disaient déjà il y a presque deux ans: «  La révolution robotique, qui n’a fait que commencer, va redessiner le paysage géopolitique et économique mondial ».

La baisse rapide de leurs coûts d’acquisition va permettre aux robots d’effectuer un nombre beaucoup plus grand de tâches, ce très efficacement. Donc bouleversements considérables à prévoir, notamment la réduction de l’avantage concurrentiel que beaucoup de pays émergents tirent actuellement de leur main-d’oeuvre bon marché. Dans le rayon des bonnes nouvelles, les robots aideront aussi les sociétés vieillissantes à mieux contrôler les coûts de leur système de santé.

« L’ère de la robotique créera certes de nouvelles professions, mais elles ne seront pas suffisantes pour remplacer tous les emplois perdus », préviennent aussi les deux analystes.

Autant de transformations et de changements fondamentaux qui obligeront les pays à débattre de la question de savoir comment la richesse et le travail doivent être redistribués dans la société. Gros débats en perspective!

Combien de robots vous dites?

Il y avait dans le monde 1,15 million de robots industriels en 2011 et ce nombre devrait encore augmenter de 30 % pour 2015. Selon la Fédération internationale de robotique (IFR), il s’est vendu plus de 160 000 robots industriels dans le monde en 2012. À cette époque, la moyenne de robots industriels pour 10 000 ouvriers tournait autour de 55 au niveau mondial, soit environ la situation des pays tels que le Royaume-Uni, l’Australie ou la Suisse; les leaders en la matière étant la Corée du Sud (350), le Japon (339) et l’Allemagne (251). Les pays tels que l’Italie, la Suède, le Danemark, les États-Unis, l’Espagne, la Finlande, Taiwan, la France, la Belgique, l’Autriche, le Canada et les Pays-Bas se situant, eux, autour de 150 à 100 robots pour 10 000 ouvriers.

Tous secteurs confondus, c’est au Japon qu’il y a le plus de robots industriels en opération, devant les États-Unis, second à ce titre. Mais pour combien de temps?

La Chine a considérablement accru ses achats au cours des dernières années en achetant 22 577 juste pour 2011 (une hausse de 51 % par rapport à l’année précédente), l’année qui en fit le troisième acheteur de robots dans le monde. L’IFR avait prévu que la Chine sera dès 2014 le premier acheteur de robots dans le monde.

Pourquoi cette croissance?

Fabriquer des biens en Chine coûtait 18 % moins cher qu’aux États-Unis en 2003. L’écart n’était plus que de 7 % une décennie plus tard. La hausse des coûts salariaux en Chine combinée à une énergie meilleure marché et à l’automatisation croissante des usines du pays de l’oncle Sam expliquent largement le phénomène.

Sur les quelque 200 000 robots multi-rôles qui seront livrés en 2015, 35 000 prendront la route de la Chine, soit autant que pour le Japon, devançant ainsi tous les autres pays du monde.

Et pour quoi faire?

Alors que le secteur industriel utilisait le plus de robots, la demande mondiale d’installation automatisée croit fortement dans des secteurs comme la défense, la santé et l’agriculture. La demande de robots capables d’effectuer des tâches domestiques, tels que passer l’aspirateur ou tondre une pelouse, est aussi en forte expansion.

Si le robot industriel était surtout employé pour souder, peindre, visser ou transporter des composantes, la nouvelle génération de robots dotés de capteurs d’images et de son est capable d’analyser l’entourage et de distinguer différentes composantes et même de s’insérer dans la chaîne de production en se mélangeant à des ouvriers en chair et en os.

On n’arrête pas le progrès, direz-vous ? Mais il y a une grande différence entre la révolution robotique actuelle et les révolutions industrielles antérieures. Il fallait encore beaucoup de monde pour concevoir, fabriquer et faire fonctionner les nouvelles machines. Les robots, de plus en plus, fonctionnent seul et pourront peut-être même un jour se fabriquer eux-mêmes. L’automatisation poussée ramènera aussi au premier plan la question de la redistribution de la richesse et du travail.

Voir autre article, pour des exemples en entreprise: « Révolution robots »: vous voulez-des exemples?