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75 000 milliards $ pour les 17 objectifs de développement durable de l’ONU d’ici 15 ans

Les Objectifs de développement durable (ODD) remplacent désormais les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), que les nations du monde avaient adoptés pour souligner le tournant de l’an 2000 et les défis de l’avenir.

Pour le secrétaire général de l’ONU : « Le but est de finir le travail, mettre en place des institutions efficaces, créer des sociétés stables et réaliser cette vision d’une vie dans la dignité pour tous. »

Finir le travail, c’est par exemple améliorer de 70% la productivité de l’agriculture d’ici 2050 pour arriver à nourrir toute la planète, selon l’analyse de l’homme d’affaires de la ville de Québec Jocelyn Boudreau, fondateur de Hortau.

Les OMD n’ont pas été un échec. Si encore une personne sur neuf sur la planète ne mange pas à sa faim et peine à pouvoir se nourrir correctement, la situation est meilleure qu’avant l’an 2000. Mais même après 70 ans d’existence, l’ONU doit encore allonger une imposante liste de 17 grands objectifs pour mobiliser l’humanité vers un monde respectable. Ce qui image le présent article témoigne clairement de la tâche qu’il reste à accomplir ; et la facture, pas moins!

2015 marque aussi le
70e anniversaire
de l’ONU

 Les experts onusiens évaluent qu’il faudra mobiliser entre 3 500 et 5 000 milliards $US chaque année dans les 15 prochaines années pour espérer relever le défi des ODD. Quinze fois 5 G $US ça totalise 75 000 milliards en fin de course… Il n’y a que les budgets militaires des nations les plus riches de la Terre qui rivalisent actuellement avec de tels montants.

2015, l’année de l’action mondiale

L’année 2015 se veut donc celle de « l’action  mondiale » telle que l’a décrétée l’ONU. Se proposant d’être une occasion historique de réunir les pays et les peuples pour choisir et emprunter de nouvelles voies afin d’aller de l’avant et d’améliorer la vie des populations partout dans le monde. Ces choix déterminant la marche à suivre au niveau mondial pour mettre fin à la pauvreté, promouvoir la prospérité et le bien-être pour tous, protéger l’environnement et faire face au changement climatique.

À New-York en septembre 2015, les pays ont  donc adopté le nouveau programme de développement durable, articulé autour des 17 objectifs de développement durable. Cet accord était l’aboutissement d’un travail de concertation avec les gouvernements, la société civile et d’autres partenaires en vue de tirer parti de l’élan donné par les objectifs du Millénaire pour le développement pour définir un ambitieux programme de développement pour l’après-2015.

Et cet appel semble avoir été jusqu’ici entendu alors que des personnes issues de tous les pays ont répondu, non seulement en participant dans des actions locales de développement, mais aussi en partageant photos et vidéos sur les réseaux sociaux sous le hashtag #Action2015.

Depuis le site www.un.org/sustainabledevelopment/fr/ on peut également explorer les initiatives de l’ONU et de ses partenaires.

Rappelons que les 193 États membres de l’ONU auront également l’occasion de conclure un accord mondial sur le changement climatique en décembre 2015 à Paris.

Ce qui fait encore dire à Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, que nous sommes:

« La dernière génération qui puissent arrêter le changement climatique avant qu’il ne soit trop tard et la première avec une chance réelle de mettre fin à la pauvreté ».

 

Communiqué

Comment le prochain gouvernement canadien positionnera-t-il le Canada dans le monde?
(sondage envoyé à tous les partis)

 

Ottawa, 16 octobre 2015. Le Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI) publie aujourd’hui les résultats d’un sondage sur le rôle du Canada dans le monde, envoyé aux cinq principaux partis fédéraux. Le questionnaire a été envoyé aux leaders de parti le 18 septembre dernier; le CCCI a reçu des réponses de quatre d’entre eux, à l’exception du parti conservateur.

Avec la tenue prochaine d’une élection fédérale et l’adoption récente à l’ONU d’un nouvel agenda de développement, le CCCI voulait savoir de la part des leaders comment ils s’y prendront pour combattre la pauvreté et les inégalités, au Canada et à l’étranger. Plus précisément, l’organisation voulait savoir comment ils mettront en œuvre les nouveaux objectifs de développement durable qui ont été adoptés aux Nations Unies le 25 septembre dernier par 160 gouvernements et chefs d’État.

Les résultats du sondage sont publiés la veille du 17 octobre, qui correspond à la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, afin que les Canadiens et Canadiennes soient mieux informés de la position des partis concernant la lutte contre la pauvreté et les inégalités, ici comme ailleurs. Les réponses détaillées au sondage de 10 questions sont disponibles sur le site du CCCI.

Le questionnaire s’inscrit plus largement dans le cadre de la campagne “On Peut Faire Mieux 2015”.

 

Entrepreneurship : Québec concrétise le concept des IME en Amérique

« Il manquait un chaînon dans l’offre d’accompagnement à Québec, soit le volet humain. La venue de l’IME comble cet aspect important de la réalité d’un entrepreneur (…) Personne ne peut mieux comprendre un entrepreneur qu’un autre entrepreneur », témoigne Alain Aubut, le pdg de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, fier de créer IME-Québec.

L’Institut du mentorat entrepreneurial (IME) se veut un réseau qui a mission de mettre en relation des entreprises en croissance avec des entrepreneurs ayant déjà connu la croissance. Ensemble, les gens d’affaires partagent leurs connaissances et s’entraident à surmonter les pièges associés à la croissance et éviter que les mesures prises aujourd’hui ne créent des problèmes supplémentaires à l’avenir.

IME-Québec offrira de plus des occasions de partages spécifiques à partir du mentorat inversé ou outre-Atlantique, en plus de l’accès à un réseau d’entrepreneurs européens.

« L’IME offre l’opportunité aux entrepreneurs sélectionnés de s’immerger dans un environnement 100% en croissance, avec d’autres entrepreneurs qui vivent ou ont déjà vécu les aléas reliés notamment aux processus d’innovation et d’internationalisation au sein de leur propre entreprise », explique encore M. Aubut.

Ces entrepreneurs auront aussi l’opportunité de participer au Rendez-vous entrepreneurial de l’Association française des Institut du mentorat entrepreneurial (AFIME), prévu à Paris, en novembre 2016. Une occasion d’échanger personnellement avec les plus grands entrepreneurs européens.

UNE PREMIÈRE COHORTE EN OCTOBRE

Les entrepreneurs sélectionnés pour la première cohorte de l’IME-Québec devront offrir un produit ou un service exportable et opérer une entreprise dont le siège social est situé dans les régions de la Capitale nationale du Québec ou de Chaudière-Appalaches. Une première cohorte qui sera d’ailleurs dévoilée, à Québec, dans les premiers jours d’octobre 2015 (Voir la liste des 8 noms).

C’est en partenariat avec IME France que la Chambre de commerce et d’industrie de Québec a créé le premier IME à l’extérieur de l’Europe. Dorénavant dépositaire québécois du programme et de la marque IME, c’est la CCIQ qui sera responsable de sa mise en place et de son déploiement général : sélection et animation des entrepreneurs et mentors, activités de réseautage au Québec et hors-Québec, mise en place des Clubs IME Québec, etc.

L’initiative se veut donc une première en Amérique du Nord.

Preuve de la force du concept, une dizaine d’acteurs économiques canadiens d’envergure se sont aussi joints comme partenaires de la CCIQ dans cette initiative : la Caisse de dépôt et placement du Québec – comme partenaire majeur – ainsi que l’École d’entrepreneurship de Beauce, Québec International, la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, la société d’avocats BCF, Desjardins Entreprises, BDO, Finalta, Investissement Québec, le Ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations du Québec et Développement économique Canada.

La CCIQ vient par ailleurs d’engager madame Andréanne Rochette à titre de chargée de projet en entrepreneuriat, avec mandat de gérer et développer IME-Québec.

« L’Accord Canada-Union européenne, ce n’est pas réglé », soutient Jean Charest

Il faut encore s’attendre à des surprises en rapport avec le processus de ratification de l’entente commerciale globale que le Canada a signé récemment avec l’Union européenne, selon l’analyse qu’en fait Jean Charest. L’ancien premier ministre du Québec présentait une conférence le 10 septembre, à Québec, devant plus de 200 gens d’affaires, pour souligner le lancement du Club économique de Québec.

 « L’Accord Canada-Union européenne, ce n’est pas réglé ! Il y a des gens qui s’opposent à la ratification en Europe. Notamment Marianne Le Pen et l’extrême droite en France. Là-bas, les gens qui ne veulent pas d’une négociation USA-UE ont compris que la meilleure manière de s’y opposer, c’est de faire en sorte que l’entente Canada-UE ne se finalise pas. »

« Ici, au Canada, la ratification ne posera pas de difficulté, sauf pour Terre-Neuve concernant le poisson, mais c’est surtout en Europe que ce n’est pas réglé », a précisé à Commerce Monde M. Charest juste à la suite de sa conférence.

Les gens d’affaires du Québec auraient donc tord de prendre pour acquis que l’Accord globale sur le commerce et les services entre le Canada et l’UE est dans la poche !

AVOIR UN ŒIL SUR LE PACIFIQUE AUSSI

Toujours sur le sujet des négociations commerciales internationales, M. Charest a aussi prévenu que le Canada doit continuer de faire sa place au sein du TPP : « On a plus à perdre de ne pas y être qu’à y gagner à en faire partie, mais le Canada doit absolument demeurer dans le processus du TransPacific Partnership, surtout avec la position prise par le président Obama dernièrement. »

« La gestion de l’offre est sur la table dans cette négociation. Je ne pense pas qu’Ottawa va céder, mais il va encore devoir faire d’autres concessions. »

Après avoir présenté une suite de tendances mondiales, telles la rapidité des changements technologiques, les économies émergentes, la démographie africaine, l’augmentation – qu’il n’aime pas! – de la militarisation et des nationalismes, il a imagé ainsi l’arrivée d’une nouvelle économie :

« Uber n’a pas de voiture, Facebook n’a pas de contenu, Airb&b n’a pas de logement et Alibaba n’a pas d’inventaire… »

Il a aussi cité en exemple une banque du Québec qui a déjà compris que le marché de l’Afrique sera un marché important de demain : « Notre Banque Nationale du Canada vient d’acheter de l’équité dans une banque en Afrique, c’est un signe à retenir pour l’avenir ça ! »

Dans ce monde en changement rapide, que doit-on faire selon Jean Charest, au Québec et au Canada ?

Pour lui, l’avantage du Québec réside surtout dans ses forces en R&D. On doit aussi continuer à y développer la mobilité de la main-d’œuvre. Rappelant à ce titre l’importance d’une statistique de 2013 qui explique qu’environ 230 millions de personnes sont des travailleurs à l’étranger à travers le monde, soit davantage que toute la population du 4e pays le plus populeux du monde.

Il a terminé avec un regard sévère envers le Canada :

« Je trouve que le Canada manque d’ambition ! On devrait en faire bien plus pour la mobilité de la main-d’œuvre. Et encourager nos travailleurs les plus âgés à demeurer actif en emploi. On devrait augmenter aussi nos investissements en R&D, surtout en TIC… »

Manifestement en grande forme et se disant très heureux de revenir à Québec, dans cette ville qu’il connaissait finalement peu et qu’il a appris à aimer, surtout en 2008 : « Une des plus belles années de ma vie », a-t-il avoué, Jean Charest pense globalement que nous devons demeurer, le Québec comme le Canada, « des passerelles pour les marchés ».

Le Canada en récession d’oiseaux?

Bien plus que porter malaise au premier ministre Harper en pleine campagne électorale à travers le Canada jusqu’en octobre 2015, c’est Alfred Hitchcock qui va s’en retourner dans sa tombe! On mesurera bientôt la croissance aussi grâce… à l’abondance des oiseaux sur un territoire. Du moins en France dès l’an prochain.

Proposition de 10 indicateurs complémentaires au PIB

Plus tôt cette année, le Conseil économique social et environnemental (CESE) et France Stratégie se sont associés pour élaborer une proposition d’indicateurs à titre complémentaire au fameux produit intérieur brut (PIB) que de plus en plus de gens critiquent comme outil de mesure fiable d’une économie.

Pas simple de prendre la relève du vieux PIB! Pertinent pour mesurer la richesse d’un pays, il n’est pas exempt de faiblesses et des compléments sont espérés et souhaitables face à notre monde complexe. Mais tout nouvel indicateur de croissance doit prendre en compte l’ensemble des dimensions du développement, tant économiques, sociales qu’environnementales.

Conscients que pour s’imposer dans le débat public et influer sur les politiques publiques, les indicateurs doivent être partagés par le plus grand nombre, les instigateurs français ont lancé une phase de consultation auprès des citoyens sur la base de leur première sélection de 10 indicateurs complémentaires. Questionnaire en ligne, enquête auprès d’un panel représentatif de la population française, ateliers avec des panels citoyens… ce n’est donc qu’en juin que la phase de consultation a permis d’associer étroitement les citoyens au choix des indicateurs et de leur garantir une meilleure appropriation.

Écart de revenu entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres, taux d’emploi de la population active, taux de diplômés de l’enseignement supérieur ou espérance de vie en bonne santé à la naissance… Il n’y a là aucune surprise à lire la liste des 10 propositions. Hormis pour la biodiversité!

DES OISEAUX POUR LA BIODIVERSITÉ!

Deuxième indicateur environnemental sur trois, les débats ont eu lieu ici entre deux propositions concurrentes et il a fallu choisir entre un indicateur d’artificialisation des sols, qui mesure la diminution des habitats naturels, et un indicateur du nombre de spécimens d’espèces vivantes sensibles à l’évolution de l’habitat naturel. Ce sont les membres du CESE qui auront finalement fait privilégier l’indice d’abondance des oiseaux communs, parce que jugé pertinent du fait que les oiseaux sont en fin de chaîne alimentaire et reconnu par Eurostat.

L’Assemblée plénière du Conseil économique, social et environnemental a donc validé le 24 juin 2015 les 10 indicateurs phares complémentaires au PIB (voir le Tableau) pour les annexer à la prochaine loi de finances, afin dorénavant de mieux mesurer la soutenabilité du progrès annuel : 

TABLEAU: 10 indicateurs complémentaires au PIB

THÈMES INDICATEURS PHARES DÉFINITION
Travail Taux d’emploi Taux d’emploi de la population active
Investissement Patrimoine productif Actifs produits physiques et incorporels en % du Produit intérieur Net
Stabilité financière Dette Dette des agents économiques non financiers (adm. publiques, entreprises, ménages) rapportée au PIB
Santé Espérance de vie en bonne santé Espérance de vie en bonne santé à la naissance
Qualité de vie Satisfaction à l’égard de la vie Indice subjectif de satisfaction de la vie
Inégalités Écarts de revenus Rapport de la masse des revenus détenue par les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres
Éducation Part des diplômés Taux de diplômés de l’enseignement supérieur parmi les 25-34 ans
Climat Consommation carbone Empreinte carbone
Biodiversité Abondance des oiseaux Indice d’abondance des oiseaux
Ressources naturelles Recyclage des déchets Taux de recyclage des déchets

 (Légende des thèmes: ÉconomiqueSocialEnvironnement)

Que le gouvernement français donne rapidement ou non son aval à la suite des choses, les économistes et autres observateurs de la chose humaine du monde entier attendent volontiers d’améliorer significativement le débat public et la qualité de la mesure du PIB.

Bien des médias du Canada s’alertent, ces jours-ci, parce que si le mois de juin vient de contredire la baisse des 5 mois précédents de mesure dudit PIB, son score positif n’aura pas permis de faire inscrire une baisse pour le total des deux derniers trimestres, donc des six mois entier. On clame ainsi officiellement la récession technique, même si les statistiques du mois de juin viennent bien de confirmer une reprise de la croissance.

Stephen Harper se fera probablement conseiller de regarder différemment les oiseaux qui passent dans le ciel électoral canadien des prochaines semaines, mais c’est assurément la bonne mémoire de feu le célèbre cinéaste Alfred Hitchcock qui gagne la palme des gens surpris avec le bon rôle que l’avenir réserve à l’abondance des oiseaux dans le ciel.

 

(Source de l’image: oiseau.info)

La Californie criera bientôt « J’ai soif »

Après 36 mois au sec, on passe déjà aux grands moyens ; frappée par la pire sécheresse en 120 ans, la Californie doit rationner l’eau, une première… et ce sera bien pire s’il ne pleut pas davantage dans la prochaine année.

L’actuelle sécheresse, la plus grave depuis 1895, sévit sur 80 % du territoire californien depuis 2012. Comme elle n’en finit pas, l’état d’urgence déjà déclaré par le gouverneur Jerry Brown n’a pas suffi à calmer cette crise de l’eau qui risque de plus en plus de devenir critique : un satellite de la NASA vient de révéler qu’il ne resterait plus qu’un an de réserves en eau pour la Californie entière.

Dans un premier temps, avec les mesures du gouverneur, les autorités de l’État entendaient réduire de 20 % la consommation d’eau potable des quelque 40 millions de résidents de l’État le plus peuplé des États-Unis. Mais l’objectif n’a pas été atteint. Ce, alors que la dernière saison des pluies, en janvier, n’a pas tenu ses promesses. Une image comme une autre : le département des ressources en eau de l’État a déclaré en avril qu’il n’avait pas trouvé de neige au 1er  avril 2015 à 2 000 mètres dans les montagnes de la Sierra Nevada, une première en 75 ans ! Avec comme résultat évident que le niveau des réservoirs, lacs et réserves de neige qui alimentent les cours d’eau californiens se situent bien en bas de la moyenne.

La mise en place des mesures volontaires ne suffit donc pas (interdiction du lavage de voitures et d’arrosage des jardins, remplacement du gazon par des plantes adaptées et moins gourmandes en eau). Los Angeles et San Diego financent des programmes pour inciter les gens à s’équiper de barils de récupération d’eau de pluie. Mais il faudra bien plus encore !

Les solutions? Un pipeline? Dessaler l’eau du Pacifique?

Recycler l’eau d’égout? Oui, à Orange County, au sud de Los Angeles, une centrale de traitement de l’eau unique au monde purifie des millions de litres d’eau d’égout chaque jour.

Plus connues, ce sont les projets d’usines de dessalement d’eau de mer qui se multiplient, alors que plus d’une quinzaine sont actuellement en progression de réalisation à travers la Californie.

San Diego va dessaler le Pacifique à grande échelle

San Diego importe 80 % de son eau de zones situées à l’extérieur du comté. Située tout au sud de la Californie, la ville est en bout de ligne du pipeline. Le comté a donc imaginé une autre méthode : relier San Diego à la côte Pacifique par 16 kilomètres de tuyaux, avec 17 000 membranes qui transformeront 200 millions de litres d’eau salée par jour.

TOUT LES YEUX SUR CARLSBAD

C’est donc à Carlsbad, la 81e plus grande ville de Californie par sa population, à une cinquantaine de kilomètres au nord de San Diego, que la plus importante usine de désalinisation de l’hémisphère nord entrera en fonction en 2016. Visant alimenter en eau potable 300 000 personnes – ou 112 000 foyers – de la région de San Diego, soit 7 % des besoins en eau du comté, en produisant quotidiennement quelque 204 412 m3 d’eau potable.

Les travaux ont été confiés à Poseidon Water, entreprise située à Boston, spécialiste du dessalement de l’eau, avec l’expertise de IDE Technologies, une société israélienne pionnière et leader mondial dans le secteur des technologies de l’eau. Construite pour la coentreprise de dessalement Kiewit Shea, la longue canalisation forte en plus d’un diamètre de 54 po (137 cm) en acier soudé a été conçue pour acheminer 54 millions de gallons d’eau de mer dessalée par jour. Tetra Tech a relevé le défi d’achever le premier module de conception et d’avoir obtenu les permis et les approbations de construction trois mois après avoir reçu l’ordre de commencement des travaux. La canalisation passera par Carlsbad, Vista et San Marcos pour relier l’installation de dessalement d’eau de mer à la canalisation régionale d’alimentation en eau desservant le comté. C’est la construction de la première section de la canalisation à San Marcos qui se raccordera à l’installation de dessalement à Karlovy Vary. L’usine devrait produire de 48 à 54 millions de gallons d’eau potable par jour depuis l’océan Pacifique, selon les dires de Tetra Tech.

Le dessalement de l’eau (également appelé dessalage ou désalinisation) est un processus qui permet d’obtenir de l’eau douce (potable ou, plus rarement en raison du coût, utilisable pour l’irrigation) à partir d’une eau saumâtre ou salée (eau de mer notamment). En dépit du nom, il s’agit rarement de retirer les sels de l’eau, mais plutôt, à l’inverse, d’extraire de l’eau douce! Car généralement il est plus simple et économique de rechercher des sources d’eau douce à traiter (eaux de surface, telles lac et rivière, ou souterraines), que de dessaler l’eau de mer. Il est souvent rentable aussi de combiner la production d’eau douce avec une autre activité (production d’énergie : la vapeur disponible à la sortie des turbines est réutilisable dans une station de dessalement dite thermique ou fonctionnant sur le principe de l’évaporation).

L’eau de mer est salée à peu près à 35 g.l-1 en général. Dans des régions comme le Golfe Persique, la salinité atteint 42 g.l-1. Pour séparer le sel, il faut, d’un point de vue purement théorique et sans perte d’énergie (dessalement isentropique), environ 563 Wh.m-31.

La ville de Cambria, de son côté, a mis en service une usine de dessalement plus modeste, en utilisant les eaux saumâtres, moins chargées en sel que l’eau de mer et plus simples à traiter. Une alternative que regardent nombre d’autres municipalités de l’État éloignées de la côte, car elle ne nécessite pas d’eau de mer et revient moins cher à exploiter.

LA QUÉBÉCOISE H2O INNOVATION EST AUSSI À CARLSBAD

Une entreprise basée à Québec participe d’ailleurs depuis des années à la lutte contre la pénurie d’eau en Californie, et précisément à Carlsbad.

« Situé près de notre usine de Vista, en plein cœur d’une région durement touchée par une sécheresse historique, l’obtention de ce contrat (…) démontre, encore une fois, nos connaissances et notre capacité à apporter une valeur ajoutée essentielle à une équipe de type « design-build » auprès de la ville de Carlsbad », mentionnait par communiqué du 31 août 2015 le pdg d’H2O InnovationFrédéric Dugré, fier de son rôle pour la conception, la fabrication, la livraison et la mise en service d’un système de recyclage d’eau.

Ce nouveau système d’ultrafiltration (UF) d’une capacité de 11 356 m3/j (3 MGD) traitera les effluents du système de traitement d’eaux usées de l’usine Encina Water Pollution Control Facility. L’eau produite sera ensuite utilisée pour des applications où de l’eau non-potable est utilisée, telles que l’irrigation et certaines applications industrielles. Ce projet de type « design-build » sera la troisième expansion du système de traitement d’eau de la Carlsbad Water Recycling Facility et bénéficie d’une aide financière de l’État de la Californie.

Pour la conception, la fabrication, la livraison et la mise en service de systèmes de traitement d’eau potable, The Sweetwater Authority située également dans le sud de la Californie, près de San Diego, a aussi choisi H2O Innovation pour l’expansion de son usine de dessalement qui avait d’ailleurs été conçue par la H2O en 2000. Le système en place produit actuellement 15 141m3/j (4 MGD) d’eau potable et son débit de production sera augmenté à 18 927 m3/j (5 MGD) par l’ajout de trois trains d’osmose inverse (RO) qui traiteront de l’eau saumâtre. Cette expansion du système bénéficiera aux villes de Bonita, Chula Vista et National City.

Encore des pas dans la bonne direction. Mais si rien de change significativement, tous les experts le craignent avec angoisse, d’ici un an, le plus peuplé des États des États-Unis criera : « J’ai soif ! »
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