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jour de la terre vs covid-19: bon jour pour relire le rapport meadows sur les limites de la croissance

En ce Jour de la Terre doublement historique parce qu’il se pointe en pleine pandémie d’un virus vraiment malcommode, mais également parce que l’édition 2020 est celle d’un chiffre rond pour cette manifestation annuelle qui aligne cette année une décennie supplémentaire, preuve au cube nous est donné de constater que la vie sur Terre – pour l’humanité entière – ne tourne pas du tout rondement. Avec des humains en pleine gestion de crise planétaire à une échelle rarement atteinte dans son histoire récente; probablement sans précédent. Parce qu’avec une pandémie de la COVID-19 qui s’ajoute – ou faudrait-il l’inclure ? – à celle du dérèglement du climat de la Terre, nous nous trouvons manifestement devant une affaire de choc civilisationnel. Oui, c’est toute la civilisation industrielle, née quelque part avec l’invention de la machine à vapeur, s’accélérant avec la découverte et massive utilisation du pétrole et des autres hydrocarbures sortables des entrailles de la Terre, mais aussi grâce à la mise au point de la méthode scientifique avec les progrès de la science occidentale, tout cela au fil des années 1800 et 1900, avec un aboutissement de prétention humaine sur sa maîtrise de la Terre avec de plus en plus d’arrogance, voire de suffisante et d’insouciance avec les années 2000, que est ici sous enquête. Après les bien faits du rythme finalement cyclique de ce que les historiens nomment la Révolution industrielle (1e, 2e, 3e… voire 4e Révolution, depuis la prise de conscience de l’impact de la robotique, de l’usage des métadonnées en informatique et du développement de l’intelligence artificielle), faudra-t-il accuser, dans le Procès de l’Histoire, oui accuser cette même Révolution industrielle? L’accuser de trop de maux, au final, une foi l’analyse coûts-bénéfices complètement terminée? Car elle n’avait pas dit son dernier mot la Nature… la Terre.

En ce Jour de la Terre 2020, le cyberjournal vous offre la traduction (merci et bravo à la qualité des outils de traduction de Google) d’un texte de Dennis Meadows, originellement publié par Chelsea Green, le 13 avril, 2020, mais qui est à mettre en lien directe avec l’historique Rapport Meadows publié une première fois en 1972 – avec une mise à jour quarante ans plus tard en 2002 – par une équipe de scientifiques de très haute crédibilité. On vous rappelle ici le fameux rapport sur Les limites à la Croissance.

Version anglaise originale: https://www.resilience.org/stories/2020-04-13/limits-to-growth-and-the-covid-19-epidemic/

Les limites de la Croissance et l’épidémie du COVID-19

Il y a quarante-huit ans, j’ai dirigé une étude de 18 mois au MIT sur les causes et les conséquences de la croissance de la population et de la production de matériaux sur la planète Terre jusqu’en 2100. «Si les tendances actuelles de croissance… restent inchangées», avons-nous conclu, « les limites de la croissance sur cette planète seront atteintes au cours des cent prochaines années. »Pour illustrer cette conclusion, nous avons publié un ensemble de 13 scénarios générés par World3, le modèle informatique construit par mon équipe. Dans ces scénarios, les principaux indices mondiaux, tels que la production industrielle par habitant, ont généralement cessé de croître et ont commencé à décliner entre 2015 et 2050.

L’épidémie actuelle ne prouve pas que nous avions raison. Lorsqu’on demande aux climatologues si une tempête particulière prouve leur théorie du changement climatique, ils soulignent qu’un modèle de changement continu à long terme ne peut pas prédire, ni être corroboré par un événement discret à court terme. Il y a toujours eu des tempêtes catastrophiques. Mais, soulignent les climatologues, des tempêtes de plus en plus fréquentes et violentes sont cohérentes avec la thèse du changement climatique.

World3 est un modèle d’interactions continues entre la population, les ressources et le capital à long terme. Dans un contexte de 200 ans, la pandémie de la COVID-19 est un événement discret à court terme. Il y a toujours eu des fléaux, mais des épidémies de plus en plus fréquentes et violentes sont conformes aux limites de la thèse de la croissance.Il existe deux principaux liens de causalité.

Premièrement, la croissance explosive de la population et de l’économie de l’humanité a mis à rude épreuve les écosystèmes naturels, diminuant leur capacité d’autorégulation et rendant plus probables les pannes telles que les épidémies. Dans un passé récent, la société mondiale a été confrontée au MERS, à l’Ebola, au Zika, au SRAS et au H1N1, ainsi qu’à d’importantes flambées de rougeole et de choléra. Et maintenant, nous avons COVID-19.

Deuxièmement, la croissance de la consommation nous a obligés à utiliser les ressources plus efficacement. L’efficacité est le rapport entre la sortie que nous voulons et les entrées nécessaires pour la produire. Les mesures d’efficacité courantes sont, par exemple, des miles par gallon, des années de durée de vie attendue par dollar de soins de santé, ou des boisseaux de blé par gallon d’eau. Augmenter l’efficacité d’un système permet d’utiliser moins d’entrées par unité de sortie. En soi, une efficacité plus élevée est généralement bonne. Cependant, l’augmentation de l’efficacité réduit inévitablement la résilience.

La résilience est la capacité de connaître une interruption de la fourniture d’un intrant requis sans subir une baisse grave et permanente de la production souhaitée.

L’humanité vit sur une planète finie qui a commencé avec une quantité fixe de chaque entrée de ressource. Pour soutenir la croissance démographique et économique, la consommation des ressources limitées de la planète a augmenté. En conséquence, les ressources ont été continuellement épuisées et détériorées.

La fertilité des terres agricoles, la concentration de minerais, la qualité des eaux de surface et les populations de poissons marins figurent parmi des milliers d’indicateurs qui montrent que la qualité moyenne à long terme des ressources est en baisse.

Produire une production de plus en plus grande à partir d’intrants en constante diminution a forcé la production à devenir de plus en plus efficace. Cependant, même d’énormes progrès technologiques n’ont pas modifié le fait que la consommation détériore les ressources. Il a simplement réduit le taux de détérioration en réduisant le taux auquel nous utilisons les ressources pour produire chaque unité de ce que nous voulons.

Le compromis entre efficacité et résilience est confronté à tous les secteurs de la société.

Les constructeurs automobiles sont passés à une fabrication juste à temps. Cela réduit le coût par voiture du maintien des stocks, mais force des usines de voitures entières à fermer lorsque l’usine unique et hautement efficace produisant une pièce dont ils ont continuellement besoin est interrompue. La production agricole s’est déplacée vers de grandes plantations mono-cultures pour l’alimentation, le bois et les fibres. Cela réduit le coût de la main-d’œuvre et du capital par tonne de production, mais augmente la sensibilité des cultures à un seul ravageur ou à une perturbation des conditions météorologiques normales.

L’incitation à accroître l’efficacité a été stimulée par le fait que ceux qui peuvent produire et vendre la même production avec moins d’intrants réalisent généralement de plus grands bénéfices. En conséquence, au cours du siècle dernier, il y a eu un abandon total des systèmes résilients au profit de systèmes efficaces – à plus grande échelle, moins de diversité, une redondance plus faible.

Le motif du profit a été une force majeure qui a façonné le système de santé américain. Des efforts inlassables ont été déployés pour réduire les effectifs, éliminer les stocks de fournitures «inutiles» et déplacer la production de médicaments à l’étranger – tout cela pour réduire les coûts, c’est-à-dire rendre le système plus efficace.

Beaucoup ont profité de l’optimisation du système de santé pour être extrêmement efficace dans son utilisation des intrants. Maintenant, nous payons tous les coûts de la perte de résilience qui en résulte.

COVID-19 a montré à quelle vitesse l’interruption de certains intrants, tels que les masques, peut entraîner une baisse drastique des extrants essentiels, tels que la qualité des soins de santé. Le ralentissement de la croissance démographique et de la consommation de matériaux et d’énergie n’éliminera pas le problème. Mais cela réduirait la pression pour augmenter l’efficacité et laisserait plus de possibilités d’augmenter la résilience.

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Shelvin Longmire N’EST PLUS : « une grande perte pour l’Afrique »

« C’est avec une immense tristesse que nous annonçons le décès de Shelvin Longmire, notre plus ancien et fidèle collaborateur, survenu le 14 avril à Washington, à l’âge de 71 ans. Shelvin, comme on l’appelait tous familièrement, était plus qu’un collaborateur. Au fil des ans, il était devenu un grand ami et notre précieux allié aux États-Unis. »

Gerba Malam, PCA Groupe Afrique Expansion, Éditeur, Afrique Expansion Magazine.

Monsieur Longmire, qui agissait notamment à titre de directeur exécutif USA pour le Groupe Afrique Expansion depuis près de 20 ans, membre aussi du Conseil consultatif du Forum Afrique Expansion, a été de tous les combats pour appuyer, depuis au moins deux décennies, le milieu des affaires afro-québécois. Et particulièrement le réseau des gens d’affaires de Montréal, au Canada, actifs en Afrique. « À vrai dire, il était le cerveau et l’architecte de toutes nos activités et réalisations aux États-Unis. Avec sa connaissance incomparable des milieux politiques, diplomatiques et économiques américains, son impressionnant carnet d’adresses et son énorme réseau, il était capable d’ouvrir n’importe quelle porte. Il était « nos yeux et nos oreilles » dans ce pays. »

Promouvoir et défendre l’image de l’Afrique et montrer ce que ce continent peut apporter au reste du monde était sa vocation.

Afro-Américain, très sensible sur cette question, et estimant que ses racines (roots) se trouvaient en terre africaine, Shelvin D. Longmire n’hésitait pas à « monter au front pour pourfendre tous ceux qui dénigrent les pays africains« . Parce que tout ce qui était de nature à aider, à faire avancer la cause de ce continent, lui tenait à cœur. Sa disparition est donc aussi « une grande perte pour l’Afrique« , de conclure très attristé le Dr Gerba Malam.

Oui, qu’il repose en paix !

Source: https://www.forumae.com/fr/le-directeur-executif-usa-dafrique-expansion-shelvin-longmire-nest-plus/

Festival international de cinéma Vues d’Afrique 100% numérique en 2020

Si votre intérêt pour l’Afrique touche aussi l’aspect culturel, et particulièrement celui des arts de l’image et du cinéma, le Festival international de cinéma Vues d’Afrique a décidé d’offrir LA TOTALITÉ de sa programmation 2020 en ligne, et gratuitement, à travers le Canada. Pandémie oblige, les films seront donc plutôt présentés en ligne pour une période de 48 heures grâce à la plateforme www.tv5unis.ca. Le festival tient donc ainsi sa 36e édition dans un contexte d’exception, sous mode 100% numérique, avec des films qui seront tout de même diffusés en tout respect des dates planifiées avant la crise de la COVID-19: soit entre les 17 et 26 avril 2020, mais en suivant des blocs de 48 heures. Preuve que la culture peut continuer de vivre et de bien rayonner en contexte de pandémie.

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NOTES D’UN JOURNALISTE EN VACANCES EN INDE (3 de 4)… en choc COVID-19 / virus li wenliang

Voici l’article 3 de 4 de notre dossier spécial… en contexte devenu ultra spécial

COMMENT POUVOIR CONTINUER DE VOUS PARLER DE LA VIE D’UN TOURISTE EN VACANCES AU BOUT DU MONDE, DE SON MONDE, ALORS QUE LE MONDE EST À GENOU FACE À UNE PANDÉMIE?

En commémoration
à la mémoire du médecin lanceur d’alerte de Wuhan
mort au combat le 6 février 2020
nous appuyons l’idée de donner le nom de Li Wenliang
au virus qui provoque la COVID-19.

LE MONDE, L’HUMANITÉ ENTIÈRE, SE SOUVIENDRA POUR TOUJOURS DE LA PANDÉMIE COVID-19. LE FAMEUX CHIFFRE 19…

OUI… DE CETTE PORTION UTILE, POUR NOTRE GOUVERNE, DE L’AN 2019. COMME POUR NOS DATES IMPORTANTES DANS NOS VIES D’HUMAINS : Madame Y, née le 01-01-99; c’était dans les années 1900 pour elle / Monsieur X, mort le 31-12-01; c’était il y a 19 ans cette année, pour ce dernier, et dans nos années 2000, dans nos années de ce siècle-ci, de ce millénaire-ci.

SIÈCLE, MILLÉNAIRE… TEMPS D’UNE VIE… QUELQUES DÉCENNIES… TEMPS DE PANDÉMIE… FAIRE L’HISTOIRE DANS LE TEMPS; FAIT D’HISTOIRE – HISTORIQUE – AVEC LE GRAND « H ». QUE LES HISTORIENS ET AUTRES AUTEURS OU ÉCRIVAINS HÉSITENT TOUJOURS À UTILISER.

19… 2019… COVID-19… : POUR LA MALADIE QUI NOUS EST ARRIVÉE CETTE ANNÉE-LÀ!

Mais il faudra en revenir, en ressortir, resurgir… pour continuer, poursuivre la vie, notre présence humaine sur Terre. Car resteront les survivants. Et c’est ici que la pertinence de continuer de vous raconter, de vous rapporter, ces « Notes d’un journaliste en vacances en Inde », que le hasard de la vie a justement placées à l’agenda du temps des humains à la fin de 2019 (rappelons que nous voyageâmes du 19 novembre au 29 décembre 2019 à travers les cinq États les plus au sud de l’Inde) apparaît clairement, voire s’impose.

Oui continuons… Alors poursuivons! Et restez avec nous: il y aura encore notre RDV du 1er mai, pour clore le dossier complet 4 de 4.


Photos: Mon tuktuk en plein trafic à Bangalore, Inde (21-12-2019).

(03-04-2020 : date initialement prévue; 16-04-2020 : date réelle de publication.) Je me souviendrai pour toujours de mon vendredi 3 avril 2020, à Québec, ma ville d’origine, ma ville de naissance. Ville dans laquelle je réside depuis toujours outre nombre de bouts d’années, dans plusieurs ailleurs, des quatre coins de la Terre.

Vendredi, un « dernier jour » de ma petite semaine de travail (car je fais du temps partiel en « service essentiel » dans un commerce de détail de proximité, à moins de cinq minutes en vélo de mon lieu de résidence, histoire de gagner parallèlement de l’argent à côté de ma passion du journalisme). Je dû d’abord quitter « la job » vers 9 h 30 pour tenter en urgence de sauver une dent… Passons vite, mais tout de même merci à la jeune dentiste Gauthier, bien qu’elle du l’arracher. Merci de même à mon employeur, qui m’accordera un jour-maladie payé. Mais ça continuera : il faudra encore dire merci aux employés d’Hydro-Québec, comme à ceux de la Ville de Québec, qui durent bosser toute la nuit venant pour nous ramener l’électricité. À tout mon quartier…

Vendredi, toujours 03-04-2020, vers les 16 h 00, arrivant endeuillé d’une dent à la maison, bien certain d’avoir encore un bon huit (8) heures devant moi pour livrer ponctuellement ce 3e de 4, de ma série d’articles sur mon périple en Inde, c’était cette fois mon monde énergétique – et toute la capacité à livrer le résultat de mon travail avec – qui s’effondra, alors juste que je reprenais mon souffle…

Wow…  
Ah qu’il est dur
mon monde de 2020!

Mince de mince! Y aurait-il quelque chose, des malins quelque part, ne voulant pas que je respecte mes échéances, mon agenda, mon usage du temps?

Oui, quelque 51 000 foyers, ce fameux vendredi-là, et jusque tard dans la nuit d’ailleurs, durent le passer, ce à partir de 17 h 00, sans courant: une inondation, qui causa ensuite une méga panne d’électricité. Plus de 50 000 foyers… La plupart au courant de rien, coupés du monde, d’un monde, de leurs mondes, recroquevillés sur leur petit monde à eux, à eux seul comme plusieurs… comme trop de monde en Occident. Et encore plus en période de pandémie, avec son confinement.

En Occident… Solitude du confinement… en Occident. Dans ces pays dits « riches »… Mais tellement pas en Inde.


Photo: Gare Vasco da Gama, Goa, Inde, 17 h 55 (25 déc. 2019).

PHOTO: Gare Vasco da Gama, Goa (17 h 50 le 25 déc. 2019)… Mon « comité d’accueil » en plein jour de Noël : malheur/pauvreté/maladie/misère en pleine face, mais peut-être aussi solidarité/débrouillardise…Encore cette « Incredible India ».

Oui, c’est tellement facile encore de s’en souvenir. En Inde il y avait du monde partout, toujours, et jamais en silence. Car l’Inde est un monde de bruit, de son, de musique, de mot – de bien des maux aussi, malheureusement. Le bruit semble faire partie de tout, voire du temps. Pourtant le rapport au temps nous y est totalement différent, à nous d’Occident. Il faut donc, au surplus, sans cesse s’y adapter.

S’adapter à du bruit différent, à du temps différent, à des langues qui changent chaque fois que vous bougez un peu (l’Inde est une fédération qui compte 29 États, avec chacun sa/ses langue(s) officielle(s), plus tellement d’autres à statut divers; en fait, dans l’ensemble l’Inde compte des centaines de langues en usage). Encore s’adapter à des nourritures aussi diverses que multiples. À tant de religions avec leurs temples: du petit monument particulier voisinant une maison jusqu’à ces villes-temples dédiées à Krishna-ShivaVishnu, etc., sans oublier mosquées, églises (orthodoxes, protestantes, catholiques, etc.) ou synagogue, etc.

S’adapter à de nouvelles musiques, du cinéma indien en salles doublement sous-titré, et de la vidéo, toujours aussi indienne durant les longues heures passées dans les autobus, lors des déplacements inter-cités. À des journaux écrits avec des alphabets aussi indéchiffrables que changeants, selon le coin de pays qui vous accueille.

L’accueil… Mais quel accueil, justement. Ils sont si accueillants et gentils les Indiens. C’est un pays de rêve pour un Blanc d’Amérique. Courtoisie, sourire, politesse, souci d’aider, voire de protéger et défendre. Une règle quasi sans exception (pour notre part à nous).

Il y en aura eu de mauvaises expériences en six semaines de voyages. À force de côtoyer les Indiens, il faudra bien en découvrir des moins gentils que d’autres, comme partout dans le monde. Reste que mes « Notes d’un journaliste en vacances en Inde » de 2019 garderont à jamais une image générale très très positive des gens de l’Inde, du Sud de l’Inde jusqu’à Mumbai (Bombay).

Nous en reparlerons, au final, de Mumbai, dans notre RDV # 4 de mai…

Avec les 1er et 2e articles de notre DOSSIER de 4, nous nous étions laissés, globalement, toujours assez proche de notre point d’entrée en Inde : Chennai (Madras), et les environs… les temples à MamallapuramPondichéry… et, évidemment, Auroville – notre ville mondiale expérimentale objet principal du voyage – qui, elle, n’est encore qu’à 2-3 heures en taxi ou en bus de la métropole du Tamil Nadu (c’est-à-dire presque rien lorsqu’on envisage des déplacements en Inde).

Alors que reste-t-il de ça, d’encore valable, alors que moins de trois mois plus tard je lis dans la presse écrite, au Québec, les tristes histoires d’Occidentaux empêtrés en contexte de pandémie de la COVID-19, souffrant « leurs difficultés, amplifiées par l’hostilité d’une partie de la population locale » ?

Il reste justement la suite de la même phrase, de la même histoire racontée dans la presse : « (…) ont convaincu Shubham Dharmsktu de passer à l’action ».

Oui, un Indien est venu à leur secours. Comme cela m’est arrivé tellement souvent, assez souvent, en six semaines, pour que j’en garde personnellement la conviction d’un trait fort de cette population.

Ce n’est tellement pas une surprise de lire cela pour moi!

Effectivement, momentanément, la tâche d’aider l’étranger en Inde devient exceptionnellement « compliquée » par le fait que les étrangers, et plus particulièrement les Occidentaux, y sont perçus comme la source de la pandémie, voire comme des porteurs actifs du coronavirus, ce par de nombreuses personnes en Inde car ledit virus est lui-même venu de l’étranger. Et l’Inde reste un territoire surpeuplé de gens largement peu instruits, souvent très pauvres et démunis. Malheureusement trop facilement victimes de préjugés, ouverts à la rumeur, propices à la peur intrinsèque du démuni.

« Les Indiens sont habituellement très accueillants, mais la pandémie ‘fait peur’ et plusieurs d’entre eux sont mal informés, ce qui favorise la discrimination », dit bien M. Dharmsktu, dans l’article du journaliste Marc Thibodeau.

Un bon Samaritain au secours des touristes en Inde … www.lapresse.ca

***

Dimanche de Pâques (12-04-2020) j’ai téléphoné à une Québécoise que j’ai connue à Auroville, en décembre 2019, et qui y est toujours. À sa connaissance, il n’y avait pas de cas de la COVID-19 confirmé à Auroville. Et il n’y avait plus trace de mes amis volontaires – comme nous – à Solitude Farm. Notamment le jeune, géant, calme et attachant Victor, né en Belgique, arrivé à la ferme presque en même temps que nous, et qui, lui, y était pour neuf mois ferme (histoire de bien vivre Auroville dans sa quête d’un avenir bien à lui pour ensuite) : « Il ne reste que Krishna qui garde la ferme… » (avec sa famille – son épouse Tamil et leur deux jeunes enfants encore écoliers – et sa petite équipe d’engagés indiens… c’est-à-dire son adjointe, puis sa responsable de la gestion de la cuisine-resto et des volontaires résidents, puis probablement des bénévoles locaux aidants). Mais plus d’aide et de coopération internationale.

La bonne nouvelle étant qu’ils arrivent tout de même, à Solitude Farm, à produire « 49 paniers de produits frais », me dira-t-elle aussi, à travers la conversation. De mémoire, nous en avions 7 ou 9 à livrer les jours que nous étions là (pour le lundi, le mercredi et le vendredi d’une semaine).

La bonne nouvelle c’était aussi que la vie semblait calme et toujours paisible à Auroville. Et encore plus sans touriste : « Les gens ne sortent presque pas… Un vélo ici et là… Moi je sors pour prendre un repas par jour, c’est le confinement, ici aussi (…) ». Mais l’inconnu, l’incertitude, est bien là aussi, pour l’après… Je le sens bien…

J’apprendrai ensuite qu’un cas de la COVID-19 fut observé dans un quartier à la limite sud-est du territoire d’Auroville – donc entre Auroville et Pondichery – et que la police y bloqua momentanément la seule route d’accès, à chaque bout, voulant stopper l’affaire, mais que la route fut ensuite ré-ouverte.

Heureusement, il ne s’agissait pas d’un étranger ou d’un foreigners. Ce qui rassure évidemment, pour le moment, les Auroviliens qui sont, eux-mêmes, d’origines étrangères pour environ la moitié. Non, il s’agirait d’un cas – et souhaitons-le encore unique – concernant un Indien qui aurait voyagé plus au nord récemment et participé à un grand rassemblement pour une fête musulmane.

J’en restai pantois, au bout du fil… Encore la ferveur religieuse qui s’en mêle, s’emmêle… Un musulman, dans ce cas-ci, proche d’Auroville; des chrétiens en Corée du Sud; des protestants alsaciens autour de la ville de Mulhouse, en France; des juifs québécois dans une communauté auto-isolée au nord de Montréal, au Canada; un mariage hassidique en plein cœur de la métropole du Québec; des funérailles dans la région de New-York, aux USA… 

Coréens, Français, Canadiens, mais aussi Chinois de Wuhan (maintenant officiellement en processus de dé-confinement) ou Sénégalais de Dakar (eux encore en amorce de course aux efforts de prévention) ou Brésiliens (en pleine crise d’explosion des victimes), avec une réelle foi religieuse, ou une foi en leur gouvernement et gouvernant, voire qu’avec une foi de charbonnier… je nous souhaite, nous l’Humanité, qu’une chose: l’espérance en un demain amélioré, l’espérance de nous prendre en main, tous ensemble et par la main.

Puis j’aime enfin me souvenir de cette boutade du brave Indien Shubham Dharmsktu cité plus haut :

« La solidarité se répand « comme un virus », souligne en blaguant M. Dharmsktu, qui entend continuer à soutenir les touristes dans le besoin « jusqu’à ce que la dernière personne prise dans le pays ait pu rentrer ».

NOTE: Au début de la pandémie il y avait quelque 22 000 ressortissants d'inscrits sur la liste des Canadiens en Inde, auprès du ministère d'Affaires mondiales Canada. Quelques semaines plus tard, quatre avions partirent de Delhi et deux autres de Mumbai, entre le 4 et le 7 avril.
  S'ajoutèrent un 7e avion, et un 8e. NOUVELLE DE DERNIÈRE HEURE: nous apprenons que le Canada a pu ajouter un vol de plus, le 9e, dans ce qui constitue LA PREMIÈRE PHASE des retours (en utilisant l'ancien modèle de réservation par le biais de fournisseurs de services). Ce vol partant d'Amritsar tard dans la nuit du dimanche 19 avril 2020 et effectuant les liaisons Amritsar-Delhi-Londres-Canada.
  (Le coût de ce 9e vol est le même que pour les 8 vols précédents : environ 2 900 $, selon la destination au Canada.
  On apprenait du même coup que ce 9e vol sera le dernier du genre, mais qu'il sera suivi d'une DEUXIÈME PHASE.
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Faut-il accuser l’OMS pour la pandémie covid-19 de 2020? SVP Relisez AVANT ce qu’AVAIT DIT boutros-GHALI

Boutros Boutros-Ghali est mort au Caire le 16 février 2016 dans la ville de sa naissance avec 93 années de vie intense à son actif. Élevé dans une famille de la haute-bourgeoisie copte et petit-fils de Boutros Ghali Pacha (1846-1910), premier ministre égyptien assassiné en 1910, il sera lui notamment Secrétaire général des Nations unies, cette ONU qui a dans sa famille l’Organisation mondiale de la santé, l’OMS que plusieurs analystes de la scène internationale, et aussi mondiale, s’empressent dorénavant d’accuser. Comme Donald Trump aussi.

S’il semble de plus en plus plausible que l’actuel directeur de l’OMS devra se confesser de complaisance à l’égard de la Chine (l’État du silence, le système politique de la non-transparence, qui règne à Pékin), il faudra aussi lui donner l’excuse de celui qui ne doit pas mordre trop vite la main de celui qui lui donne vie. Car la Chine est effectivement devenue non seulement un grand contributeur financier de l’OMS, mais elle a surtout pesé de tout son poids dans l’élection dudit directeur, lorsqu’il fallu en choisir un.

Mais avant d’accuser l’OMS, et indirectement le système onusien entier, toute la grande famille de l’ONU, il faudrait relire …

« (…) vous n’avez pas avantage à augmenter le nombre des États souverains. Mais ce n’est pas un problème; ou disons plutôt que c’est un problème qui n’est pas important. »
Boutros Boutros-Ghali

Que d’abord le nombre reste certes un « problème » mais « un problème qui n’est pas important » impose la suite de son message, qui devient en 2020 plus qu’important, voire une urgence, eut égard à son regard sur cette question éternelle et hautement pertinente de la gouvernance mondial.

ce qui est important, c’est d’abord qu’il y ait une volonté politique des États. Et la volonté politique des États n’est pas toujours au rendez-vous face aux questions internationales… Il n’y a pas encore d’approche globale. Lorsque, par exemple, un problème d’ordre mondial survient, je dirais qu’il n’y a qu’une vingtaine d’États qui s’intéressent aux questions internationales. Et ce ne sont pas toujours les mêmes, d’ailleurs. Il faut bien comprendre qu’encore aujourd’hui, face aux questions internationales, il y a des réponses sous-régionales, locales, mais presque jamais globale. L’absence d’approche globale fait ici problème… Ce qu’il faut, c’est encourager les États à s’intéresser aux questions internationales!

« Ce qu’il faut,
c’est encourager les États
à s’intéresser aux questions internationales! (…) Ce qui est important, c’est d’abord qu’il y ait une volonté politique (…) Il n’y a pas encore d’approche globale. Lorsque, par exemple, un problème d’ordre mondial survient, je dirais qu’il n’y a qu’une vingtaine d’États qui s’intéressent aux questions internationales. » Boutros Boutros-Ghali (interview exclusive été 2000)

Redécouvrez donc tout le contexte de ce savoir d’un grand sage de l’humanité: www.commercemonde.com/024/rubriques/r2.html

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Vivre avec covid-19: des géographes de l’université Laval offrent une carte interactive aux québécois

Alors que la planète entière tente de s’adapter à la vie en pandémie, des géographes d’une université canadienne ont récemment mis en ligne, à grande échelle, un outil interactif permettant de suivre l’évolution de la COVID-19 avec une appropriation populaire qui s’approche, bon an mal an, du succès de foule.

Il y a deux semaines, Stéfano Biondo, cartothécaire au Centre GéoStat de la Bibliothèque de l’Université Laval, et Benoît Lalonde, géographe de la santé et responsable de travaux pratiques et de recherche au Département de géographie de la même université, chacun d’eux ayant eu l’idée de rassembler les tonnes de données déferlantes à propos de la COVID-19 de les présenter sous forme de cartes interactives pour que les citoyens puissent visualiser, en un coup d’œil, l’état de la situation, eux-mêmes géographiquement rapprochés, et constatant d’autant plus facilement cette dualité, purent rapidement conjuguer lesdites initiatives et en produire une version unifiée: le tableau de bord sur la distribution géographique et temporelle de la COVID-19 au Québec, qui fait maintenant oeuvre virale sur la toile du web.

« Depuis sa mise en ligne le 22 mars, il y a eu 114 000 visites sur le site. Depuis quelques jours, nous recevons quotidiennement 20 000 visites, avec une pointe entre 13h et 14h, au moment où les dernières statistiques sont annoncées en point de presse par le gouvernement », de signaler Stéfano Biondo en interview avec le journaliste scientifique Jean Hamann, faisant également remarquer que l’animation qui présente l’évolution temporelle du nombre de cas dans toutes les régions du Québec est particulièrement prisée, alors qu’elle a déjà été consultée plus de 70 000 fois.

Comment expliquer un tel succès?

Bien qu’il existe d’autres cartes de la COVID-19 au Québec, elles sont plus statiques, alors que l’outil du duo BiondoLalonde est actuellement le seul réunissant autant d’information en un lieu unique, offrant autant de fonctions interactives.

QUAND LA PUISSANCE D’UNE CARTE PARLE

La recette de cette initiative passe évidemment par le bon usage de certains outils des TIC et dans ce cas-ci les deux géographes ont utilisé le logiciel ArcGIS.

À Montréal, les données des cas de COVID-19 sont maintenant accessibles par arrondissement, ce qui permet une représentation géographique beaucoup plus détaillée de l'évolution de la maladie.
À Montréal, les données des cas de COVID-19 sont maintenant accessibles par arrondissement, ce qui permet une représentation géographique beaucoup plus détaillée de l’évolution de la maladie.

En croisant les données sur la COVID-19 avec des données géographiques et démographiques du domaine public, le tableau de bord qu’ils ont créé ensemble (la version 2.0) permet dorénavant aux usagers de sélectionner les cartes remarquables qu’ils souhaitent consulter.

Et il y en aura plus… La possibilité de choisir l’échelle de représentation des informations deviendra encore plus importante à mesure que les données à l’échelle des Municipalités régionales de comté (MRC), des arrondissements et des quartiers deviendront accessibles. Parce que les deux universitaires ont déjà intégré ces données locales pour la métropole québécoise, Montréal, et le feront pour la région de sa capitale, Québec, dès que les données seront disponibles.

Selon Benoît Lalonde, la popularité de l’outil interactif s’explique par le fait que les gens aiment surtout être en mesure de comprendre, d’interpréter et de communiquer ce que les cartes représentent. Évidemment, il faut ajouter à ça la nature singulière de la maladie qui sévit, devenue pandémie, une singulière et historique crise de santé publique mondiale.

Pour son collègue Stéfano Biondo, l’affluence de visiteurs résultant d’un tel contexte est une évidente source de pression, mais aussi de motivation: «Dans un contexte de confinement, la réalisation de cet outil nous donne une raison d’être sur le plan professionnel, en plus de nous donner l’impression de faire notre part pour la société.»

Pour utiliser la carte interactive:  https://ulaval.maps.arcgis.com/apps/opsdashboard/index.html#/775aaa4e3a124d6499aeb63bfe8e4ffb

Lire aussi:

https://nouvelles.ulaval.ca/recherche/visualiser-geographiquement-la-covid-19-au-quebec-187ce4e98f3880bd7961e296d39d0bcb?sourceOrganizationKey=ulaval

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