Archives de catégorie : Économie

Un G7 plutôt moyen

C’est finalement le meilleur adjectif pour qualifier le bilan du G7 à présidence canadienne de 2018 : moyen-moyenne.

Moyenne, tout d’abord comme classe moyenne : parce qu’il faut retenir que c’est un des messages de base du premier ministre Justin Trudeau, président du G7 de 2018, soit celui de viser à rehausser la classe moyenne dans l’ensemble des pays du G7.

« (…) Nous devons veiller à ce que la croissance profite au plus grand nombre, de manière à ce que chacun puisse tirer profit du travail accomplit et bénéficier d’une meilleure qualité de vie. Au Canada, nous réalisons des progrès constants vers l’atteinte de cet objectif grâce à des mesures visant à renforcer et faire croître la classe moyenne, ainsi qu’à aider concrètement les gens qui travaillent fort pour en faire partie.
Dans le cadre de notre présidence du G7 en 2018, le Canada propose, au centre du programme de cette année, le défi de réaliser une croissance qui profite à tous », signait Justin Trudeau dans l’introduction d’un document de 23 pages titrant RÉALISER UNE CROISSANCE QUI PROFITE À TOUT LE MONDE.

Le Canada avait donc préparé ce rapport d’une vingtaine de pages, avec nombre de graphiques, pour mettre en évidence ce défi commun, avec des propositions de moyens pour collaborer et pour le relever. « La réussite des principales économies du monde au cours des cinquante dernières années est en grande partie attribuable aux efforts d’une classe moyenne vaste et en plein essor (…) », analyse ensuite le corps du document, qui vise le double défi de l’inégalité et de la croissance.

Or, le tableau des trois dernières décennies à cet égard est celui d’un décrochage, suivi d’un changement de donne… avec une véritable mise au plancher de la classe moyenne.

TABLEAU 1
Élargissement des écarts de revenu des ménages des pays du G7 globalement sur trois décennies (1985-2014)

Comme l’image bien le Tableau 1, si entre 1985 et 1990 l’élargissement des écarts de revenu est presque nul et sans signification, la tendance à l’élargissement devient évidente entre 1990 et 1995, pour passer pendant la décennie 1995-2005 en mode constant. En fait, il faudra la crise financière mondiale de 2007-08 pour stopper le processus de cet élargissement continuel des écarts de revenu au sein de l’ensemble des pays du G7.

La bonne nouvelle, c’est que depuis 2008, donc pour la période 2008-2014, la tendance des écarts entre les ménages à faible revenu, à revenu moyen et à revenu élevé est restée stable.

Au cours des 30 dernières années, il faut tout de même globalement retenir pour l’ensemble des pays du G7, qu’alors que les 10% des gens touchant les salaires les plus élevés ont vu leurs revenus augmenter de 40% en moyenne, les revenus des 40% des gens touchant les salaires les plus bas ont augmenté de moins de la moitié de ce taux : un retard, d’ailleurs, tout à fait dans la même tendance que pour l’ensemble de la classe moyenne, les 40 à 90% des gens touchant un revenu moyen.

Bref, sur 30 ans, les plus riches ont décroché seuls vers le haut, alors que la classe moyenne a eu, elle, tendance à toujours s’éloigner davantage du partage de cette création de richesse. Le G7 a donc vu sa classe moyenne se tasser vers l’appauvrissement relatif.

Mais le constat est aussi que les pays du G7 ne maîtrisent pas collectivement la solution à ce défi : lorsque l’on tient compte de paramètres autres que le revenu, les pays du G7 « peinent » carrément à faire en sorte que la prospérité soit largement partagée.

« Dans l’édition 2018 de l’indice du développement inclusif du Forum économique mondial, qui est une évaluation annuelle du rendement de 103 pays relativement à onze dimensions du progrès économique en plus du PIB, aucune économie du G7 ne figure dans les 10 premiers rangs, malgré notre relative vigueur économique », relève le rapport (p. 8).

Les pays du G7 ne sont donc pas les leaders qui montrent la meilleure direction.

C’est peut être pour cette raison que leur président pour 2018 a osé! Justin Trudeau n’a pas eu peur, dans ledit rapport, d’y inclure cette statistique « renversante » sur les inégalités dans l’ensemble du monde :

« En 2017, 42 personnes possédaient une richesse égale à celle des 3,7 milliards de personnes formant la moitié la plus pauvre de la population mondiale. » (p. 8)

Moyens que propose le rapport canadien :

  • Voir à aider les travailleurs à s’adapter au monde du travail.
  • Réaliser une croissance solide en investissant d’abord dans les gens.
  • Veiller à ce que chacun paie sa juste part en luttant contre les évitements et évasions fiscaux partout.
  • Mieux mesurer la croissance profitable pour tous.

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Moyen, ensuite, pour l’ampleur et le nombre des décisions prises à ce G7 de 2018.

Les journalistes avaient plutôt tendance à trouver le temps plus long que la moyenne au Centre des médias de ce G7, car les points de presse ne s’y bousculaient pas.

Un point de presse pour l’annonce de l’engagement – clairement ici sous le leadership actif de l’institution états-unienne en la matière – d’un groupe d’IFI à viser la constitution d’ici deux ans d’un fonds de 3 G$ dédié à l’entreprenariat féminin dans le monde.

Un point de presse pour l’annonce des 3,8 milliards $ qui seront consacrés à l’éducation des femmes et des jeunes filles dans les situations les plus pénibles à travers le monde.

Et ce n’est ensuite que la conférence de presse de clôture du premier ministre Trudeau qui a confirmé l’adoption d’une position sur les océans (Plan d’action de Charlevoix pour la santé des océans et des mers et des communautés côtières résilientes) avec notamment, en annexe, sa Charte sur les plastiques dans les océans, à portée finalement moyenne, car n’engageant que les dirigeantes et dirigeants du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Royaume-Uni et de l’Union européenne… Les États-Unis et le Japon se sont ici abstenus. M. Trudeau confirmant alors « fièrement » une « Déclaration commune du G7 » alors « avec l’assentiment de tous ».

Mais on sait maintenant que la moyenne au bâton en cette matière fut ensuite « twitement » recalée par le reniement de signature du président Trump, se détachant de ladite « Déclaration commune du G7 de 2018 », dans un fracassant Tweet surprise, envoyé de son avion en plein vol vers Singapour, juste après avoir quitté Charlevoix.

Donald Trump n’a pas aimé la moyenne des mots de Justin Trudeau à son égard pendant la conférence de presse de clôture de ce Sommet du G7. Il en a donc reviré son chapeau de bord.

Bien drôle de moyen, qui n’est certes pas dans la moyenne des G7 en matière de collaboration et de diplomatie entre pays alliés.

Mais l’affaire n’a pas encore fait perdre ses moyens à son hôte et Justin Trudeau a gardé depuis son calme. Il reste satisfait de son sommet. Déjà assuré d’avoir clairement bien défendu et espérant encore pouvoir « (…) renforcer la classe moyenne et favoriser une croissance généralisée (…) », comme il insistait encore dans la conclusion de son document de travail, déjà cité ci-haut !

Au final, un G7 moins que moyen ? Plus que moyen ? Jouons pour plutôt moyen. Ce que le temps, voire l’histoire, confirmera, ou pas !

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Véhicules électriques : Hydro-Québec passe le contrôle de TM4 à Dana Incorporated pour 165 M$

À deux jours de la Fête nationale des Québécois, la société d’État Hydro-Québec annonce, ce 22 juin de 2018, la conclusion d’un partenariat de coentreprise avec la société cotée à la Bourse de New York Dana Incorporated (NYSE: DAN) qui fera de TM4 le fournisseur de Dana pour les moteurs électriques et les onduleurs et systèmes de commande associés. Selon l’entente, Dana deviendra l’actionnaire majoritaire de TM4 en échange de 165 millions $CA, alors que Hydro-Québec conservera 45% du capital.

Ainsi, l’expertise de TM4 en matière de moteurs électriques et d’onduleurs vient compléter les activités de Dana en conception, en ingénierie et en fabrication de systèmes de propulsion électriques. Et Dana devient le seul fournisseur complet (transmissions, moteurs, onduleurs et régulation thermique) de solutions intégrées de motorisation pour les véhicules électriques (conception, ingénierie et production de systèmes de propulsion), ce qui lui permettra d’offrir des solutions de propulsion électromécanique à chacun de ses marchés finaux.

La filiale d’Hydro-Québec était déjà bien connue en conception et fabrication de moteurs électriques innovants. Fondée en 1998 par Hydro-Québec, TM4 inc. exploite des installations de développement technologique et de fabrication de pointe à Boucherville, au Québec. Conformément au modèle qui a fait ses preuves, selon lequel Dana maintient des centres techniques répartis dans le monde entier, les installations de Boucherville continueront d’être un centre d’excellence, avec l’équipe de direction actuelle de TM4 et ses 130 employés demeurant en place.

« C’est avec enthousiasme que nous accueillons TM4 dans la grande famille Dana à la faveur de ce partenariat avec Hydro-Québec, un leader de la production d’énergie qui comprend parfaitement les grandes tendances en matière d’efficacité énergétique et les exigences relatives aux infrastructures d’électrification à l’échelle mondiale », a affirmé Jim Kamsickas, président et chef de la direction de Dana dans le communiqué.

« L’électrification des transports est à un point tournant. Dans ce contexte, Hydro-Québec a entrepris une analyse rigoureuse visant à déterminer les conditions gagnantes qui permettront à TM4 de réaliser son plein potentiel. L’annonce d’aujourd’hui renforce la position de l’entreprise de Boucherville comme centre d’excellence de calibre international et confirme notre expertise dans le secteur. Nous avons voulu faire équipe avec un partenaire industriel afin d’accélérer l’accès au marché de TM4 et d’en faire ainsi un leader mondial, pour le plus grand bénéfice de tous les Québécois », d’expliquer pour sa part Éric Martel, le pdg d’Hydro-Québec.

La Financière Banque Nationale inc. a conseillé Hydro-Québec sur les questions financières et Norton Rose Fullbright LLP, sur les questions juridiques de cette transaction.

LA CARTE CHINOISE

Cette transaction vient, par ailleurs, améliorer la position de Dana en Chine, marché qui connaît une croissance inégalée dans le monde pour les véhicules électriques : TM4 et Prestolite Electric Beijing Limited exploitent en Chine une coentreprise à parts égales, Prestolite E Propulsion Systems Limited, qui offre des solutions de transport propre et de mobilité électrique dans toute la Chine et en Asie du Sud-Est.

Dana est déjà un leader mondial des solutions de haute technologie visant à améliorer l’efficience, les performances et l’écoviabilité des véhicules et de la machinerie électriques. Fondée en 1904, Dana compte environ 30 000 employés dans 33 pays sur six continents, dont la mission est la satisfaction à long terme des clients. En 2017, ses ventes se chiffraient à plus de 7,2 G$US. Dana, dont le siège social est établi à Maumee, en Ohio, figure au palmarès du Drucker Institute des 250 entreprises les mieux gérées. Dana dessert les marchés des véhicules de promenade, des camions commerciaux et des véhicules hors route, ainsi que celui des équipements industriels et fixes.

www.dana.com

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SiliCycle : agrandissement de 15 M$ pour s’imposer dans le «Top 5» mondial

Après plusieurs années de belle croissance, avec une moyenne d’environ 15% d’augmentation de son chiffre d’affaires, et de conséquents rendements de rentabilités, la haute direction de SiliCycle avoue qu’elle travaillait depuis quatre ans sur ses stratégies de croissance et de création de valeur. Elle a réalisé, sans surprise, le 12 juin 2018, à son siège social et usine du Parc technologique du Québec métropolitain, au Canada, l’officielle première pelletée de terre du chantier d’agrandissement qui y est amorcé depuis environ deux semaines : un investissement de 15 millions $. Un agrandissement de 21 000 pieds carrés à l’espace existant, que l’entreprise spécialisée dans l’extraction et la purification réalise majoritairement avec ses fonds propres, mais aussi grâce à ses partenaires tels que la Ville de Québec, la Banque de développement du Canada et la Banque Nationale.

« Quand on a construit la phase 1 de l’usine, celle que vous voyez et qui est réalité et qui livre 40 colis à travers le monde à chaque jour, eh bien on ne pensait pas que la phase 2 arriverait aussi vite. On est bien fier, c’est signe de croissance, signe qu’on livre la marchandise, des produits de top qualité à chaque jour à nos 1 500 clients dans 85 pays à travers le monde », affirmait tout sourire Hugo St-Laurent, le pdg de SiliCycle, devant les invités de sa conférence de presse.

Une fierté, certes, puisque cet agrandissement fera de l’usine de Québec « la plus grande usine en Extraction Purification au Canada » et surtout qu’en termes de capacité d’équipements et d’expertise « SiliCycle deviendra assurément dans le top 5 mondial en purification », d’assurer aussi son pdg co-fondateur, fort de maintenant 23 ans d’expérience derrière lui.

« Depuis 23 ans qu’on dessert l’industrie pharmaceutique mondiale avec nos produits SiliCycle de chromatographie et d’extraction purification. Il y a des médicaments qui ont été découverts grâce à nos produits. Il y a chaque jour des médicaments – pour le cancer du sein, pour le cancer de la prostate, pour d’autres maladies – qui sont manufacturés grâce à nos produits. Là, on va leur proposer à ces clients du pharma, nos extraits et molécules purifiés de qualité imbattable. On augmente nos capacités de production de nos produits vedettes et on se dote aussi d’une usine à la fine pointe de la technologie pour faire de l’extraction purification de biomasse forestière, végétale et marine. On aura ici même à Québec des trains de réacteurs de 10 000 litres, une unité industriel de distillation de solvants, un énorme spray-dryer, des équipements de chromatographie de grande échelle, des équipements de conditionnement, avec toutes les accréditations pour desservir le pharmaceutique, le nutraceutique, l’alimentaire et le cosmétique, avec des capacités de réacteurs 22 fois plus grandes ! »

Ainsi, des ingrédients tels que les molécules CBD/THC, les polyphénols, oméga-3 et toute une ligne d’extrait-ingrédients purifiés s’adressant à nouveau à la clientèle pharmaceutique, sa clientèle principale actuelle, mais aussi aux industries alimentaires, du nutraceutique, en produits de santé naturels, de nutrition animale et du cosmétique y seront également mis en marché prochainement.

Incidemment, SiliCycle prévoit doubler son chiffre d’affaire en 2020, donc à l’occasion de ses 25 ans.

« Imaginez, SiliCycle avait déjà une belle usine de calibre mondial. Cette usine-là – et ces gens qui y travaillent – n’a jamais échoué un audit (…) Avoir une usine d’Extraction Purification est la juste continuité de cette belle aventure SiliCycle ! », de conclure Hugo St-Laurent, qui prévoit engager une cinquantaine de nouveaux employés d’ici 2-3 ans et ainsi porter son équipe à quelque 125 personnes, pour continuer d’aider les compagnies pharmaceutiques à travers le monde à découvrir et produire des médicaments, mais très bientôt leur livrer aussi des ingrédients actifs issus de la biomasse québécoise.

Bientôt, car confié aux entreprises Ronam, Onica et SNC-Lavalin, le chantier sera rapidement exécuté avec une livraison du bâtiment prévue dès décembre 2018. La mise en fonction de la nouvelle usine SiliCycle Extraction Purification sera, elle, effectuée à partir du printemps 2019.

QUE FAIT SILICYCLE ?

  • Extraction aqueuse ou organique de diverses molécules à partir de biomasses variées ;
  • Purification sur mesure (échelle de laboratoire jusqu’à industrielle) ;
  • Développement de méthodes analytiques pour atteindre les niveaux de pureté désirée ;
  • Synthèse de molécules d’intérêt ;
  • Production d’ingrédients actifs (omega-3, polyphénols et molécules CBD/THC).

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Bienvenue au « G8 » de 2020

Rien n’est anodin dans un ballet diplomatique de haut niveau tel qu’un Sommet du G7. Ainsi, la déclaration du président Donald Trump à l’égard de l’absence de la Russie à la table des participants de 2018 avec son souhait de revoir ce pays au sein du Groupe est importante. Dans le contexte actuel, c’est possiblement la manière Trump de faire savoir à ses collègues ce qu’il entend faire pour 2020. Alors bienvenue au « G8 » de 2020, quelque part aux USA.

TRUMP POURRA LE FAIRE

Le contexte, c’est que si pour 2019 c’est la France qui prend les rennes de la présidence du Groupe et qui organisera le prochain Sommet du G7, selon la routine de travaille des membres, viendra ensuite le tour des États-Unis. Et donc en 2020, alors qu’il sera à la dernière année de son actuel mandat présidentiel de quatre ans, Donald Trump pourra très bien prendre l’initiative d’accueillir à titre d’invité le président russe Vladimir Poutine.

« Oui, la marge de manœuvre du président qui organise un Sommet le permettrait », nous a confirmé le professeur John J. Kirton, directeur et fondateur du G7 Research Group de l’Université de Toronto, rencontré au Centre des médias le 8 juin, le jour même de la déclaration surprise du président Trump.

Si le consensus des 7 serait requis pour revoir participer la Russie comme membre du Groupe, et donc revenir du G7 à un G8, l’hôte Trump pourra, seul et devant lui-même, faire de la Russie SON invité et l’imposer à l’entourage des six autres participants. Un peu comme Justin Trudeau a fait à sa manière, en invitant 12 pays pour un sujet unique bien ciblé (la lutte aux déchets plastiques dans les océans), le président Trump aura aussi une marge d’initiative pour donner SA touche à son sommet, en 2020.

Le président Poutine ne pourrait ainsi probablement pas participer à toutes les séances de travail du G7 de 2020, mais il y pèserait certainement de sa seule présence et du fait de l’importance des discussions informelles en marge de la procédure et du déroulement de la réunion. On pourrait donc parler d’un « G8 » entre guillemet! Et reste aussi à voir que seront les thèmes et priorités que le président Trump, président hôte, voudra donner au Sommet de 2020. Ce qui pourrait encore jouer sur la pertinence et les possibilités de faire asseoir plus d’une fois Vladimir Poutine autour de la table.

BIENVENUE À BIARRITZ EN 2019

Quant à 2019, lors de sa conférence de presse, tenue à La Malbaie au sortir du G7 de 2018, le 9 juin, le président Macron de France a été clair sur cette question : « La Russie a été exclue par consensus du Groupe. Il y a eu les Accords de Minsk, suite à l’occupation russe de la Crimée, en Ukraine. Si la Russie respecte les Accords de Minsk, il me fera plaisir de l’accueillir en 2019 ».

En 2019, le Sommet se tiendra à Biarritz, « à la fin de l’été à une date encore à déterminer », a aussi annoncé le président Macron. Et il reste peu probable de voir Vladimir Poutine s’y pointer, pour réintégrer le Groupe des grandes puissances.

Mais pour 2020, les chances sont maintenant très grandes. Soulignons notamment que l’italien Conte avait affirmé, lui aussi sur Twitter, « être favorable » au retour de la Russie dans le groupe.

« Ils ont expulsé la Russie, ils devraient réintégrer la Russie. Parce que nous devrions avoir la Russie à la table de négociations », avait pour sa part dit le président Trump avant de quitter Washington le 8 juin au matin.

La pertinence d’avoir la Russie à cette table de négociations ne peut pas être niée fondamentalement par les autres membres du G7. Et la mise en punition de la Russie ne peut pas être éternelle. Washington et Rome semblent prêts à négocier.

La Russie, expulsée des Sommets en 2014 après avoir annexé la Crimée et avoir vu depuis les leaders du G7 lui imposer des sanctions à ce propos et rappelé, par ailleurs, à l’ordre Vladimir Poutine pour son soutien au régime de Bachar Al-Assad en Syrie, en a cependant beaucoup encore à se faire pardonner.

Très officiellement, les quatre pays européens présents au G7 de Charlevoix de 2018, soit la France, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume Uni, sont tombés d’accord à la clôture du vendredi 9 juin pour « refuser » le retour dans le cénacle de la Russie. Emmanuel Macron, Giuseppe ConteAngela Merkel et Theresa May ont convenu que « (…) la position européenne n’est pas un retour de la Russie » tout en rappelant la « vigilance du G7 » face à Moscou et en évoquant « la possibilité d’établir un dialogue »… ce qui semble clairement une concession faite à Rome.

Et un début d’ouverture vers la vision de Donald Trump !

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G « green » 7 : 100 000 arbres plus tard !

Ce n’est certes pas la première des nouvelles qui est a ressortir du dernier Sommet du G7, tenu dans la région canadienne de Charlevoix, au Québec, les 8 et 9 juin 2018, mais le fait d’avoir voulu en faire un événement le plus carbo-neutre possible reste un legs qui mérite mention. Notamment dans la manière !

Déjà, le principal lieu utilisé dans la ville de Québec, le Centre des congrès, à titre de centre des médias, qui attendait les quelque 1 400 journalistes accrédités, est une organisation ayant les plus hauts standards internationaux en environnement. Mais le Canada voulait plus. Bien plus ! Déjà, à son arrivée, au Centre, le journaliste recevait un sac de presse fabriqué avec le recyclage du tissus des oriflammes ayant servi pendant l’année des manifestations du 150e anniversaire de la fondation du Canada, l’an dernier. Il y avait même un beau choix de couleurs ! Mais aucun papier imprimé à l’intérieur : tout le matériel des communiqués de presse et autres documentations de travail a été partagé uniquement sur Internet grâce à un site dédié APP avec mot de passe accordé au journaliste.

Il en fallait évidemment davantage pour organiser un tel méga événement afin de le conclure par un bilan carbo-neutre. Un mécanisme de compensation de l’empreinte environnemental devait être utilisé. Il n’est ici pas original en soi: on décida de planter des arbres. Mais c’est la manière et le volume qui sont intéressants. D’abord, il fallu évaluer la quantité à compenser. Et ce fut fait en amont. De sorte qu’il est déjà possible de confirmer que 100 000 arbres – oui 100 000 ! – auront été plantés pour compenser l’impact environnemental du Sommet du G7 de 2018. Ce, dans les 17 réserves de la biosphère qui existent déjà à travers le territoire du Canada. 100 000 arbres de plus, qui y pousseront pendant des années, des décennies.

En détail, un partenariat entre le Gouvernement du Canada et la Corporation de la Réserve de la biosphère de Charlevoix a été fondé avec un investissement de 325 000 $. L’objectif de planter 100 000 arbres afin de compenser les effets négatifs qu’aura sur l’environnement, principalement en raison des nombreux transports, le Sommet sera donc réalisé par étapes. La première vague de plantation a eu lieu au mois de mai 2018. Tout ce travail est dirigé par la biosphère de Charlevoix et la Réserve faunique de Charlevoix.

Le 22 avril 2015, l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Québec et le Jour de la Terre Québec avaient fait équipe pour planter 100 000 arbres à temps pour les célébrations du 375e anniversaire de Montréal, en 2017, donc se donnant 2 ans pour concrétiser l’initiative.

Le G7 de 2018 aura-t-il été finalement carbo-neutre ? « En moyenne, 98 arbres captent et entreposent 1 tonne de gaz carbonique qui se trouve dans l’air chaque année », explique l’organisme Arbres en ligne.

Pendant une période de 80 ans, l’arbre canadien moyen absorbe 200 kg de gaz carbonique – plus de l’ozone, de l’oxyde nitreux, des particules et du dioxyde de souffre.

Chaque jour, un gros arbre fournit assez d’oxygène pour quatre personnes.

On nous a aussi dit que toutes les matières déposées dans les contenants de tri au Centre des congrès allaient ensuite être manuellement triées de nouveau, par des personnes attitrées, afin de maximiser l’opération… parce que « trop de gens se trompent de bac », malgré leur bonne volonté de trier à la source.

La présence en nombre de journalistes semble aussi avoir été inférieure aux prévisions des organisateurs, donc ici c’est un gain vers l’atteinte de la cible d’un sommet carbo-neutre.

Une vérification in situ au Centre des médias cherchait, par ailleurs, à sonder le comportement des acteurs du Sommet pendant son déroulement. Des préposés questionnaient les journalistes sur leur origine-destination et leur mode de transport. Ayant subi leur questionnaire, votre tout dévoué a reçu le maximum au pointage, ayant utilisé son vélo pour se rendre au Centre des médias le jeudi et le vendredi, et la marche le samedi.

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Source de l’image: arboplus.ca/fr/arbre-laval-plantation-arbre-laval-planter-un-arbre.html

Lire aussi :

usbeketrica.com/article/planter-100-000-arbres-en-un-jour-pour-reboiser-les-mangroves
www.arbresenligne.com/information/gaz-a-effet-de-serres

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