Tous les articles par Daniel Allard

Depuis 1997, Daniel Allard a co-fondé et dirige le cyberjournal CommerceMonde.com. En 2013, il fit de même avec l'Association des sociétés québécoises cotées en Bourse, organisant notamment le Gala annuel des sociétés en Bourse (2008 à 2015). Le développement de l'équipe de LiNNOVarium.com est son actuelle priorité.

CO2 Solutions excelle au Energy & Environmental Research Center

Cette bonne nouvelle permet d’accélérer la recherche d’occasions commerciales en devançant et écourtant le projet de démonstration de capture du carbone de 10 tonnes.

Annoncé en avril 2015, les résultats découlant de son programme d’essais à l’Energy & Environmental Research Center (EERC) de l’Université du Dakota du Nord – qui est l’un des plus grands centres d’essais de capture du carbone – ont démontré de façon concluante que la technologie enzymatique brevetée de CO2 Solutions réduit les coûts associés à la capture du carbone à un niveau commercialement viable.

« Le marché a besoin d’un coût de capture autour de 50$ la tonne. Nous sommes déjà bien en dessous », nous expliquait Tom Skinner.

Les coûts d’exploitation se sont avérés nettement inférieurs à ceux associés aux technologies de référence courantes à base d’amines, et ce, 10 ans plus tôt que les objectifs établis par le Département de l’énergie des États-Unis.

Prochaine étape, le test du 10 tonnes/jour

Ces résultats exceptionnels des essais pilotes à 1 tonne par jour à l’EERC permettent donc la redéfinition de la prochaine étape: son projet de démonstration de 10 tonnes. La direction de l’entreprise, basée à Québec, a décidé de redéfinir le projet comme suit :

• L’exploitation initiale de l’unité de démonstration, comprenant la capture d’environ 10 tonnes par jour de CO2 pour au moins 1000 heures, se déroulera maintenant à Salaberry-de-Valleyfield, près de Montréal, où l’unité pilote a été construite (évitant un coûteux déménagement).

• Suivant cette étape de démarrage accéléré, l’unité pilote sera déplacée aux installations de Husky Energy en Saskatchewan, comme prévu initialement, où elle sera exploitée pour le reste de l’été.

• Les tests d’acceptation en usine ont été conclus avec succès en avril 2015, et l’exploitation commencera à Salaberry-de-Valleyfield vers le 11 mai 2015.

• L’exploitation de l’unité pilote permettra de capturer jusqu’à 90% du CO2 provenant des gaz de combustion d’un générateur de vapeur alimenté au gaz naturel. Les conditions techniques et les paramètres d’essais seront pratiquement identiques à ceux prévus pour l’exploitation initiale de l’unité en Saskatchewan.

• Les données provenant du projet de démonstration redéfini seront utilisées pour déterminer les paramètres de fonctionnement et les coûts pour des unités commerciales.

• Les données obtenues à partir du programme d’essais feront l’objet de validation par de tierces parties avant leur soumission aux divers collaborateurs du projet.

• Le changement a été effectué avec l’accord des collaborateurs du projet, Husky Energy et l’Initiative écoÉnergie sur l’Innovation du gouvernement du Canada.

Compte tenu du regain d’intérêt pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et particulièrement dans le contexte des attentes pour la prochaine Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, à Paris, fin 2015, il devient stratégique pour CO2 Solutions qu’elle puisse commercialiser cette technologie efficace et à faible coût aussitôt que possible.

« Le devancement de notre démonstration est un pas en avant en vue de faire face à l’urgence du défi posé par les changements climatiques au Canada et ailleurs », explique Evan Price, président et chef de la direction de CO2 Solutions.

Des photos de l’unité pilote à Salaberry-de-Valleyfield peuvent être visualisées au http://bit.ly/1cioOxS.

Stingray en Bourse : c’est pour le 3 juin

On parlait de fin mai… la date est maintenant tombée: le 3 juin 2015 on transigera les toutes fraîches actions en Bourse du fournisseur de services musicaux multiplateformes Groupe Stingray Digital. On parle ici d’un premier appel public à l’épargne (PAPE) qui devrait permettre de lever 140 millions $.

Au prix de 6,25 $ – le prix plus élevé de la fourchette – le marché offrira donc 22,4 millions d’actions à droit de vote subalterne et à droit de vote subalterne variable disponibles. Au terme du PAPE, la valeur boursière avant dilution de Stingray approchera les 300 millions $.

Option pour les preneurs fermes

Les preneurs fermes du placement pourront aussi se prévaloir d’une option de surallocation pour acquérir 3,3 millions d’actions de plus pour un produit brut de 21 millions $. Ce qui ferait passer la valeur du PAPE à 161 millions $.

La somme amassée servira principalement à assurer la croissance de l’entreprise.

« Des offres d’investissement totalisant jusqu’à 1,2 milliard $ auraient été présentées« , selon Les Affaires.

Stingray a vu le jour en 2007 et emploie plus de 225 personnes à travers le monde. L’entreprise exploite des chaînes de télévision musicales et offre un service radiophonique en ligne sans publicité. Elle dit compter 110 millions d’abonnés payants, et que près de 180 millions de personnes ont accès à ses services à travers le monde.

Le Fonds d’investissement Novacap (40 %), Telesystem (30 %), l’actuel pdg de Stingray Éric Boyko (25 %) et les employés (5 %) sont les actuels actionnaires.

stingray.com

 

« Révolution robots » : vous voulez des exemples ?

L’infatigable Baxter de Rethink Robotics équivalait déjà à un salaire de 4 $/h en 2013 pour un seul quart de huit heures pendant trois ans. Et jamais de pose-santé ou de retard à cause du mauvais temps dehors!

La compagnie Boeing utilise un robot pour peindre les ailes de ses 777, celui-ci applique une couche de peinture en vingt-quatre minutes, alors que le même travail demande quatre heures à une équipe de peintres.

La FDA a approuvé l’utilisation du robot RP-VITA construit par iRobot sur roulettes qui permettent à des médecins de communiquer avec des patients dans n’importe quel point du monde. Il peut aussi consulter le dossier des patients et effectuer toutes sortes de tests effectués directement sur celui-ci.

Aussi en agriculture…

Les robots transforment aussi le secteur agricole : Astronaut A4  de la compagnie Lely réduit les besoins de main-d’oeuvre. Dès que votre vache entre dans le box de traite, un bras robotisé passe sous l’animales, fixe les gobelets-trayeurs sur les trayons et commence à traire en quelques secondes. Une seule machine peut effectuer quelque 180 traites par jour!

On n’arrête pas le progrès, direz-vous ? Mais il y a une grande différence entre la révolution robotique actuelle et les révolutions industrielles antérieures. Il fallait encore beaucoup de monde pour concevoir, fabriquer et faire fonctionner les nouvelles machines. Les robots, de plus en plus, fonctionnent seul et pourront peut-être même un jour se fabriquer eux-mêmes. L’automatisation poussée ramènera aussi au premier plan la question de la redistribution de la richesse et du travail.

Et qui les produit ces fameuses créatures?

L’Allemande KUKA et ABB de Suisse, Fanuc et Yaskawa du Japon et Rockwell Automation (USA) sont des grands de la fabrication de robots industriels; alors que Intuitive Surgical et Hensen Medical (USA) font des robots chirurgicaux et Adept (USA) est spécialisée dans l’emballage des aliments. Amazon a déjà acheté le fabriquant des robots, qui prennent des colis pour les porter à leurs points de livraison, Kiva Systems.

La plus connue est probablement iRobot avec ses robots qui nettoient les piscines, passent l’aspirateur, lavent des planches et construit aussi des robots pour la défense aux USA.

À remarquer, cette courte liste compte uniquement des sociétés cotées en Bourse!

Lire aussi nos autres articles sur le même sujet :
– www.commercemonde.com/2015/05/attention-revolution-robots-en-vue/
– www.commercemonde.com/2016/01/4e-revolution-industrielle-5-millions-demplois
– www.commercemonde.com/2016/02/la-singularite-technologique-cest-pour-demain/

Attention : révolution robots en vue!

Après la révolution du web – et d’une certaine manière dans le même sillage – l’humanité doit maintenant prévoir la révolution des robots!

L’analyste géopolitique Pierre Fournier et son collègue Angelo Katsoras, de la Banque nationale, disaient déjà il y a presque deux ans: «  La révolution robotique, qui n’a fait que commencer, va redessiner le paysage géopolitique et économique mondial ».

La baisse rapide de leurs coûts d’acquisition va permettre aux robots d’effectuer un nombre beaucoup plus grand de tâches, ce très efficacement. Donc bouleversements considérables à prévoir, notamment la réduction de l’avantage concurrentiel que beaucoup de pays émergents tirent actuellement de leur main-d’oeuvre bon marché. Dans le rayon des bonnes nouvelles, les robots aideront aussi les sociétés vieillissantes à mieux contrôler les coûts de leur système de santé.

« L’ère de la robotique créera certes de nouvelles professions, mais elles ne seront pas suffisantes pour remplacer tous les emplois perdus », préviennent aussi les deux analystes.

Autant de transformations et de changements fondamentaux qui obligeront les pays à débattre de la question de savoir comment la richesse et le travail doivent être redistribués dans la société. Gros débats en perspective!

Combien de robots vous dites?

Il y avait dans le monde 1,15 million de robots industriels en 2011 et ce nombre devrait encore augmenter de 30 % pour 2015. Selon la Fédération internationale de robotique (IFR), il s’est vendu plus de 160 000 robots industriels dans le monde en 2012. À cette époque, la moyenne de robots industriels pour 10 000 ouvriers tournait autour de 55 au niveau mondial, soit environ la situation des pays tels que le Royaume-Uni, l’Australie ou la Suisse; les leaders en la matière étant la Corée du Sud (350), le Japon (339) et l’Allemagne (251). Les pays tels que l’Italie, la Suède, le Danemark, les États-Unis, l’Espagne, la Finlande, Taiwan, la France, la Belgique, l’Autriche, le Canada et les Pays-Bas se situant, eux, autour de 150 à 100 robots pour 10 000 ouvriers.

Tous secteurs confondus, c’est au Japon qu’il y a le plus de robots industriels en opération, devant les États-Unis, second à ce titre. Mais pour combien de temps?

La Chine a considérablement accru ses achats au cours des dernières années en achetant 22 577 juste pour 2011 (une hausse de 51 % par rapport à l’année précédente), l’année qui en fit le troisième acheteur de robots dans le monde. L’IFR avait prévu que la Chine sera dès 2014 le premier acheteur de robots dans le monde.

Pourquoi cette croissance?

Fabriquer des biens en Chine coûtait 18 % moins cher qu’aux États-Unis en 2003. L’écart n’était plus que de 7 % une décennie plus tard. La hausse des coûts salariaux en Chine combinée à une énergie meilleure marché et à l’automatisation croissante des usines du pays de l’oncle Sam expliquent largement le phénomène.

Sur les quelque 200 000 robots multi-rôles qui seront livrés en 2015, 35 000 prendront la route de la Chine, soit autant que pour le Japon, devançant ainsi tous les autres pays du monde.

Et pour quoi faire?

Alors que le secteur industriel utilisait le plus de robots, la demande mondiale d’installation automatisée croit fortement dans des secteurs comme la défense, la santé et l’agriculture. La demande de robots capables d’effectuer des tâches domestiques, tels que passer l’aspirateur ou tondre une pelouse, est aussi en forte expansion.

Si le robot industriel était surtout employé pour souder, peindre, visser ou transporter des composantes, la nouvelle génération de robots dotés de capteurs d’images et de son est capable d’analyser l’entourage et de distinguer différentes composantes et même de s’insérer dans la chaîne de production en se mélangeant à des ouvriers en chair et en os.

On n’arrête pas le progrès, direz-vous ? Mais il y a une grande différence entre la révolution robotique actuelle et les révolutions industrielles antérieures. Il fallait encore beaucoup de monde pour concevoir, fabriquer et faire fonctionner les nouvelles machines. Les robots, de plus en plus, fonctionnent seul et pourront peut-être même un jour se fabriquer eux-mêmes. L’automatisation poussée ramènera aussi au premier plan la question de la redistribution de la richesse et du travail.

Voir autre article, pour des exemples en entreprise: « Révolution robots »: vous voulez-des exemples?

 

There is no alternative : La Chine deviendra verte

Mort à la pollution, ou c’est la Chine qui mourra! Dans l’intervalle, des dizaines de milliers de Chinois meurent prématurément chaque année de la véritable crise environnementale qui menace toute la Chine, jusqu’à nouvel ordre. Vite à l’économie circulaire; l’économie linéaire a assez duré!

Une solution circulaire

Il ne faut donc pas se surprendre de voir à quelle vitesse l’élève chinois a vite dépassé ses maîtres (l’Allemagne, le Japon, le Danemark) pour devenir l’actuel leader mondial en économie circulaire. Le pays est même l’un des rares à avoir une Loi en la matière: depuis 2009 (la France se donne 2017 comme objectif). Et pas moins de 100 villes de Chine progressent maintenant à titre de projet-pilote.

Le gouvernement centrale, qui n’a pas de difficulté à mixer les systèmes, réfléchit à voix haute en parlant d’une « Civilisation écologique » à établir!

Il existe plusieurs définitions théoriques de l’économie circulaire.

Au verso du livre de Jean-Claude Lévy et de Vincent Aurez[1] on trouve une définition très abstraite et complète :

« L’économie circulaire est un dispositif d’organisation scientifique, technologique, économique et social, visant à rendre à la nature les flux de matière solide, liquide et gazeuse qui lui sont empruntés aujourd’hui trop dangereusement. Elle doit être insérée dans les planifications urbaines selon un principe de gouvernance territoriale et de “gouvernance des flux” ».

Rémy Le Moigne[2] élabore pour sa part une définition plus descriptive, inspirée du courant «Berceau à Berceau»:

« L’économie circulaire peut être définie comme un système de production et d’échanges prenant en compte, dès leur conception, la durabilité et le recyclage des produits ou de leurs composants de sorte qu’ils puissent redevenir soit des objets réutilisables soit des matières premières nouvelles, dans un objectif d’améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources. »

L’économie circulaire est la seule activité concrète et théorique qui synthétise l’ensemble des théories et des applications du développement durable, tel que défini par l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Et vous devez porter votre regard vers la Chine, afin de découvrir les véritables enjeux en cause: innovation, investissement en R&D, briser tout verrou technologique, mobiliser les populations, établir une gouvernance politique appropriée, etc.

Et au Québec…

ATTENTION! Économie circulaire n’égale pas écologie industrielle. Plusieurs sont ceux qui ne font pas encore la distinction au Québec. Le concept de l’économie circulaire y fait à peine son entrée. Par contre, fondé en 1999, le CTTÉI de Sorel-Tracy a été reconnu Technopole en écologie industrielle en mai 2012.

Depuis à peine deux ans, Ville et Régions innovantes (VRIc) priorise cette stratégie trop méconnue. L’organisme veut aussi prendre en compte les multiples réalités de l’économie circulaire et l’opérationnalisation de la recherche, afin de lui construire un véritable cadre théorique. Sa définition est donc très englobante :

« L’économie circulaire est une notion qui minimise en continu les déchets et les gaz à effet de serre (GES) en levant les barrières technologiques grâce à la recherche et le développement (R&D). L’économie circulaire s’inscrit dans un projet de société, impliquant la mobilisation et l’information des collectivités, dont la stratégie économique tend à remettre dans le “système économique” et dans les circuits les plus courts possible les déchets et les émissions polluantes à chacune des étapes de développement d’un produit soit de l’extraction à la consommation pendant les phases de production, de transformation, de distribution et de transport. Elle implique tous les secteurs d’activités : manufacturier, agroalimentaire, industriel, informatique, forestier, transport terrestre, maritime et aérien des personnes et des marchandises, assurance, aménagement des villes et des régions, finance, éducation, R&D, océanographie, transfert technologique, minier, pêcheries et les services, dont les services juridiques. »

VRIc synthétise cette définition par la formule suivante : « 6RV+0GES » (Récupérer, Réduire, Réutiliser, Recycler, Régénérer, Remplacer, Valoriser + 0 Gaz à Effet de Serre). Ce n’est qu’en 2014 que l’Université de Montréal a intégré économie circulaire dans un nouvel institut de recherche sur l’environnement. Un Québec définitivement en retard.

www.vric.ca

www.eddec.org

www.institut-economie-circulaire.fr