ENTREVUE Entrevue avec Sam Hamad, ministre responsable de la région de la capitale du Québec
Le ministre
Entrevue réalisée par Daniel Allard Suite aux substantielles réactions à l'éditorial de COMMERCE MONDE du 15 mai 2003 (voir notre autre article sur le sujet), nous voulions savoir ce que pensait de tout ça le nouveau ministre responsable de la région de la capitale. Sam Hamad nous a accordé une entrevue, à son bureau de comté de Louis-Hébert, le 14 juillet 2003.
Pendant la campagne électorale, Sam Hamad a, entre autres, porté le dossier du rayonnement international de la région. Dans le discours inaugural, le premier ministre Jean Charest a, par ailleurs, repris cette idée de " Centre de la Francophonie dans les Amériques ". Et il y a aussi les réactions à notre éditorial de mai. Invité à préciser ce qu'il compte faire en la matière dans les quatre ans du mandat d'élu qu'il commence, le ministre s'est lancé dans une réponse fleuve: " Je voudrais d'abord définir ce que j'entend par international; ce qu'il importe de développer dans la région pour appuyer son développement à l'international. Le premier élément des forces c'est le tourisme. Le deuxième, c'est le développement de nos entreprises (l'exportation). Le troisième: la culture. Le quatrième: notre force dans la science et la technologie. Et le cinquième élément concerne la démographie (l'immigration). C'est tout ça qu'il faut considérer lorsqu'on parle de développer l'international à Québec. Et c'est tout ça que je veux considérer pour faire de Québec une ville encore plus ouverte et internationale(...) Pour ça, il faut d'abord travailler avec les acquis, le Commissariat aux relations internationales de la Ville de Québec. Le maire L'Allier maîtrise très bien les dossiers à l'international pour la région(...) Concernant le " Centre de la Francophonie ", notre première priorité c'était d'abord le Conseil de la fédération. Maintenant, nous l'avons! Ce qu'on veut faire pour la Francophonie: Québec, c'est le berceau francophone en Amérique. On veut développer ce centre pour promouvoir la Francophonie à partir d'ici! Ça faisait partie de notre campagne régionale. J'aime mieux ne pas trop parler sur ce sujet-là, parce que c'est une idée qu'on a mise sur la table, mais il n'y avait pas une définition claire où on s'en va avec ça. On voulait juste dire: Québec, c'est la capitale et elle doit avoir un centre de la Francophonie. C'est pas un projet très détaillé. Il faut aussi voir ça dans le contexte du Sommet de la Francophonie de 2008, que nous espérons avoir à Québec. (...)C'est pas encore tout attaché. On va travailler aussi avec les autres ministères - Relations internationales, Culture - et c'est pas moi qui va le financer. Ça va être financé par les autres ministères. Nous sommes à l'étape avant-avant projet! Il n'y a pas de détail encore. " Est-ce que l'idée venait de lui? Non. Le ministre ne peut d'ailleurs pas donné plus de détails sur ce projet de Centre de la Francophonie, parce que c'est un concept que le Parti Libéral a lancé, mais qui reste à bien définir. L'attaché politique du ministre nous a d'ailleurs ensuite confirmé que cette idée de " Centre de la Francophonie dans les Amériques " découle du Rapport Pelletier. " Ça faisait partie de notre plate-forme électorale au niveau régional ", confirme Sam Hamad. Depuis, le projet est toujours dans l'air. Mais il n'a clairement pas encore un haut niveau de priorité. Un contexte que la Chambre de commerce régionale des entrepreneurs de Québec et le Forum francophone des affaires - Comité national canadien verront probablement d'un bon oeil, en tentant d'apporter leurs éléments de contenu à ce qui n'est manifestement, à ce jour, qu'une volonté politique d'agir de la part du ministre. Mais la volonté politique, en politique, ce n'est pas rien. C'est même le plus important! Bref, un " Centre de la Francophonie dans les
Amériques " à Québec prochainement? La volonté est-là, mais tout reste à
faire. *****
" C'est une de mes motivations. Entre autres, parce que c'est bénéfique pour la région... Oui, c'est un dossier que je veux regarder. Je n'ai pas encore eu le temps de m'en occuper, ça fait seulement deux mois que je suis là, mais je veux, par exemple, regarder le programme proactif que la Chambre de commerce de Québec a mis sur pied et qui fonctionne encore concernant l'immigration. Je veux aussi regarder ce que fait la ville... On ne peut pas accepter le statut quo. Le statu quo est mauvais pour l'avenir économique de la région... " Et le ministre a conclu en suggérant de travailler surtout sur l'accueil des jeunes familles: " C'est l'idéal, pour réussir l'intégration. "
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Commerce Monde #36 |