SOMMAIRE Réactions par Daniel Allard L'éditorial de COMMERCE MONDE du 15 mai 2003 avait visiblement fait mouche en proposant la création d'une « Chambre de commerce de la Francophonie des Amériques ». Cette idée s'inscrivait, entre autres, dans la prise en compte de la tenue à Québec du 3e Congrès mondial des chambres de commerce en septembre prochain. Dès le 16 mai, la Chambre de commerce régionale des entrepreneurs de Québec (CCREQ), qui organise justement le congrès en question, émettait un communiqué de presse annonçant sans attendre une retombée dudit congrès (4 mois à l'avance!): la création de l'Association internationale des chambres de commerce de la francophonie (voir encadré ci-bas). Par ailleurs, la tenue toujours en mai à Québec, dans les jours suivant, d'un autre événement international d'envergure, Futurallia, permettait de valider ce projet auprès d'un visiteur pertinent. « Je n'en ai pas entendu parler jusqu'ici. Je ne suis pas contre l'idée si on me démontre l'utilité pour améliorer les relations d'affaires entre entreprises, mais avant de créer une nouvelle structure... », a d'abord réagi Jean-François Bernardin, président de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie. Visiblement peu impressionné de constater que la CCREQ avait comme co-initiateur dans cette initiative la Chambre de développement de Monaco, il était tout autant déçu de voir le réseau des chambres françaises ignoré jusqu'ici. Et Jean-François Bernardin a immédiatement eu comme réflexe de rappeler l'existence de l'Union des chambres de commerce et d'industrie françaises à l'étranger (UCCIFE) comme organisme qui fait sensiblement la même chose. Fondée en 1907, l'UCCIFE regroupe et anime les quelque 80 chambres de commerce et d'industrie françaises à l'étranger (CCIFE) qui existent à travers le monde. Contacté à nouveau fin juin pour vérifier s'il en savait plus un mois plus tard, monsieur Bernardin a confirmé ne pas en avoir davantage entendu parler depuis son passage à Québec. Face à ce projet de création d'une « Association internationale des chambres de commerce de la Francophonie », il faudra d'abord que les congressistes procèdent formellement à sa naissance en septembre. Ensuite, il y aurait la bataille du siège du nouvel organisme, que l'on veut complémentaire des services offerts par l'Organisation internationale de la Francophonie, qui a son siège à Paris. LE FFA S'ALERTE De Montréal, on a aussi voulu réagir rapidement à l'éditorial du cyberjournal, histoire de bien montrer sa présence. Dans une lettre datée du 16 mai 2003 et adressée au signataire de l'éditorial, c'est cette fois la directrice des communications et du marketing du Comité national canadien du Forum francophone des affaires (FFA), Isabelle M'Bengue qui s'est vue « (...)alerté sur l'urgence de [nous] informer des origines et de la mission du FFA ». Elle tenait à souligner (mais nous le savions déjà) que depuis l'édition 1987 du Sommet de la Francophonie - tenu d'ailleurs à Québec - le Comité national pour lequel elle oeuvre « remplit son rôle d'animateur de la communauté d'affaires francophone à l'échelle du Québec, du Canada et du reste de l'Amérique ». Mais dans sa phrase suivante, elle justifiait elle-même la pertinence de notre éditorial: « Je reconnais toutefois que notre présence dans la région de Québec est actuellement trop timide. » La suite montrait même de possibles retombées positives: « C'est d'ailleurs pour remédier à cette situation qu'une conférence sur notre rôle et les services que nous pouvons procurer aux gens d'affaires de Québec est en train de s'organiser pour le vendredi 6 juin. La pertinence de mettre sur pied un chapitre régional ou du moins de convenir d'alliances avec des organismes du milieu sera notamment abordée par notre président-directeur général, M. Richard Darveau. » Soulignons que la lettre était en copie conforme au pdg, au v-p Amérique et au v-p Europe du FFA, ainsi qu'aux cabinets du Ministre du Développement économique et régional du Québec, de la Ministre responsable de la Francophonie et du Ministre responsable de la région de Québec. À notre connaissance, rien n'a pu se tenir le 6 juin dernier et nous sommes évidemment à l'affût de tous les développements. C'est donc à suivre! LE MINISTRE HAMAD SE LANCE Concernant d'ailleurs le ministre responsable de la capitale, Sam Hamad, qui durant la campagne électorale a dit plus d'une fois qu'il souhaitait voir la capitale « continuer à devenir une ville internationale », nous savons maintenant les détails de ses intentions. Le discours inaugural du premier ministre, en mai, confirmait le projet à Québec de « Centre pour la francophonie ». Quel genre de priorité sera associée à ce projet? Nous vous invitons à lire l'entrevue que le ministre Hamad a accordée à COMMERCE MONDE, le 14 juillet, pour les nouvelles exclusives toutes fraîches sur la question. UN LECTEUR RÉAGIT! Jamais deux sans trois! Un lecteur du cyberjournal a aussi réagi, avec la réflexion suivante, face à notre éditorial du 15 mai: « Au lieu d'une nouvelle Chambre de Commerce, pourquoi ne pas développer et animer un Centre de réseautage des Chambres de Commerce et d'Industrie francophones à l'échelle mondiale? L'idée est de nourrir une dynamique d'échanges entre des cyber-agents de commerce partageant une langue et une passion communes. Cette idée fait implicitement partie de celle lancée au colloque à l'Université Laval le 7 avril dernier d'un Centre d'innovation et d'intelligence francophone en approvisionnement et logistique électronique. Cependant, cela nécessitera une expertise en gestion des communications sur Internet pour repérer, qualifier et négocier les opportunités sans voir les interlocuteurs. Meilleures salutations. » Et c'est signé par Luc Gendron, président A.R.Y.A.N.E. inc., membre du comité des affaires industrielles et internationales, membre du comité régional des gestionnaires en approvisionnement, membre du comité régional des gestionnaires de T.I. de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Drummond, le 21 mai 2003.
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Commerce Monde #36 |