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Opinion : Les Québécois et leur hydroélectricité

Ce texte d’opinion est signé par F. Pierre Gingras, retraité d’Hydro-Québec, ex chef Estimateur, Aménagements Hydroélectriques.

Les Québécois semblent tellement habitués aux multiples avantages de l’électricité qu’ils prennent comme allant de soi qu’ils ne semblent plus pouvoir les apprécier.

Lors de l’émission télédiffusé à Télé-Québec « Il y a du monde à messe » du vendredi 14 juillet 2017, il était pathétique de voir certains invités faire la leçon à Monsieur François Legault* sur le développement économique du Québec, du moins en ce qui concerne spécifiquement la filière hydroélectrique, filière que l’on devrait bannir, selon eux, au profit de la filière éolienne. Il semble qu’il s’agisse ici de la « pensée politiquement correct du moment ».

Pourtant, quelques aspects mériteraient d’être connus depuis longtemps; à savoir :

À grande échelle, l’éolien serait un désastre pour l’environnement

La population n’a jamais été dument informée de la performance comparative des filières au point qu’il faudrait, par exemple, ériger à Laval au-delà de 1 700 éoliennes de 450 pieds de hauteur pour remplacer MW par MW la centrale de Carillon ou encore en « planter » quelques 6 000 autres dans la partie sud de Montréal, pour remplacer la seule centrale de Beauharnois. Que trouvez de vert dans un tel désastre?

De plus, cette énergie éolienne, plus abondante en été qu’en hiver, ne serait même pas disponible au bon moment pour les besoins des Québécois. En fait, il faudrait encore plus d’éoliennes, peut-être le double, pour répondre aux besoins hivernaux et ce, à plusieurs fois le coût.

Note : une éolienne de 450 pieds de hauteur produit 1 MW pendant 20 à 25 % du temps environ. Il existe désormais des éoliennes plus puissantes encore … mais plus grosses.

Vouloir remplacer l’hydroélectricité par de l’énergie éolienne équivaut à vouloir atteler des souris à la place des chevaux. Heureusement, le Québec n’en n’est pas encore rendu là.

Si les citoyens avaient été informés proprement des enjeux de chacune des filières, le gouvernement n’aurait certainement pas osé engager Hydro-Québec dans une dépense annuelle de l’ordre d’un milliard de $ d’achat en énergie éolienne. Prétendre que ces achats d’énergie éolienne sont requis pour le développement régional c’est d’essayer de nous faire accroire que les leaders des régions auraient choisi les éoliennes plutôt que ce montant annuel d’un milliard! Peut-on en douter?

Les lobbyistes insistent pour poursuivre encore davantage cette façon actuellement « politiquement correcte » de mettre le Québec dans le trou!

En quoi l’hydroélectricité serait-elle plus verte ?

Combien de Québécois sont conscients que chaque nouveau MWh qu’Hydro-Québec met en service lors de la réalisation d’un projet évite à jamais la consommation annuelle de quelques 2 500 tonnes de carburant, soit de plus de 18 200 barils, et élimine également l’émission annuelle de quelques 10 000 tonnes de gaz à effets de serre dont 7 500 T de CO2, même quand cette énergie est exportée.

Ce fait se comprend aisément puisqu’un MW correspond sensiblement à la puissance d’une locomotive opérant à forte puissance. Il faut savoir, par exemple, que la seule centrale de La Grande-2, à plusieurs centaines de pieds sous terre, en silence et sans pollution aucune, génère autant d’énergie que tout le parc de plus de 4 300 locomotives qui sillonnent l’ensemble du Canada. Une telle réalité, enfin connue, devrait concilier assez bien l’hydroélectricité avec nos valeurs en environnement.

Mais pourquoi
Hydro-Québec ne nous informe-t-elle pas de ces aspects dans ses publicités?

Hydroélectricité : un jour bouée de sauvetage de l’économie du Québec ?

Peu de Québécois réalisent que pour remplacer l’énergie de ses barrages par du pétrole, soit quelques 42 000 MW disponibles 60 % du temps, le Québec devrait importer quotidiennement quelques 1 250 000 à 1 300 000 barils de pétrole additionnels, soit cinq fois plus qu’actuellement et ce, pour simplement conserver son mode de vie actuel.

À un coût très instable mais qui a déjà même atteint jusqu’à 146 $US par baril sur le marché international, et en ajoutant tous les frais de transport, de raffinage et autres, cette situation aurait alors imposée une ponction quotidienne de quelques 180 à 200 millions $US sur l’économie du Québec. Cette situation aurait été impossible à supporter;  l’économie du Québec ne s’en serait jamais relevée. Même aujourd’hui, avec un prix de 50$ par baril, il nous faudrait renoncer notamment et en grande partie à notre système de santé sans ticket modérateur, à nos universités gratuites à 88% et à notre cinéma déficitaire à plus de 80%.

De plus, il faut savoir qu’avec l’ajout de la taxe carbone, dans moins de dix années, l’énergie propre du Québec pourrait bien avoir pratiquement doublé sa valeur sur le marché de l’exportation.

Hydroélectricité : bouée de sauvetage de l’environnement du Québec ?

À cette ponction financière, la consommation additionnelle quotidienne de 1,2 à 1,3 millions de barils de pétrole ajouterait l’émission annuelle d’environ 250 millions de tonnes de gaz à effets de serre, soit environ cinq fois les émissions actuelles du Québec, soit trois fois plus que les émissions l’industrie des sables bitumineux.

À Montréal, où on fait tout un plat avec les émissions de quelques milliers de poêles à bois, que penserait-on de la qualité de l’air advenant que l’on doive un jour retourner vers le chauffage au bois et/ou au mazout? En tenant compte des grands froids d’hiver, la pollution y serait comparable à celle des grands centres de la Chine.

L’Hydroélectricité modifie mais ne détruit nullement l’environnement

Les aménagements hydroélectriques deviennent souvent les sites de plein air les plus fréquentés. Citons l’exemple  des réservoirs  Gouin, Manicouagan, Baskatong, Taureau, Kipawa et Carillon. Carillon, situé aux portes mêmes de Montréal, est reconnu comme le meilleur site de pêche à la barbotte.

Même l’importante région touristiques des Laurentides s’est surtout développée autour des petits réservoirs aménagés au début du vingtième siècle dont le lac Masson (Esterel), le lac Théodore (St-Adolphe), le lac des Sables (Ste-Agathe), le lac Archambault (St-Donat), les lacs Manitou, Cornu, Brulé et combien d’autres.

Contrôle des effets des changements climatiques autres sautes d’humeur de Dame Nature

À Sarnia, un barrage de trois pieds de hauteur suffirait pour emmagasiner, sur les immenses lacs Michigan et Ontario, un volume d’eau des crues de quelques 180 kilomètres cubes, suffisant tant pour contrôler les crues que pour combler les périodes de basses eaux, tant pour garantir l’exploitation de la Voie maritime du St-Laurent que de sauvegarder plus de 18 000 kilomètres de rives et suffisant pour s’autofinancer en deux années avec l’augmentation de la production d’énergie des centrales de Niagara, de Cornwall et de Beauharnois.

Si les barrages requis à Sarnia et à l’entrée de la Rivière des Prairies (lire notre autre article), discutés depuis les années quarante, avaient été en place, les dommages engendrés par la crue centenaire de cette année auraient été peu importants. Ces dommages du seul printemps 2017 sont d’ailleurs d’un coût semblable à celui des deux barrages cités plus haut.

Hydroélectricité : une énergie durable et renouvelable

D’autre part, en fin 2011, il est déplorable qu’Hydro-Québec n’ait pas été assez perspicace pour souligner le centième anniversaire d’exploitation de l’importante centrale de Shawinigan-2, d’une puissance de 179 MW,  centrale d’ailleurs qui semble en condition d’opérer encore pour un autre siècle. C’était exemple par excellence à souligner d’une énergie durable et renouvelable! Par contre, la durée de vie utile d’une dispendieuse éolienne est d’environ deux décennies.

En conclusion

Ces informations, portées à la connaissance de la population, pourraient possiblement changer bien des perceptions. Avec tous les débats, livres blancs et autres politiques présentés au cours des dernières décennies, pourquoi ces faits sont-ils toujours gardés à l’arrière – plan?

Et dire que certains artistes et autres intellos de salon prétendent faire la leçon à Monsieur Legault qui aurait un penchant pour l’hydroélectricité. Avec une telle compétence, espérons qu’ils n’en viendront pas jusqu’à se présenter.

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*François Legault est député à l’Assemblée nationale du Québec et chef du 2e partie de l’Opposition officielle.

(Source de l’image: HydroQuebec.com.)

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L’AIESEC choisit Montréal pour établir son nouveau secrétariat international

L’annonce a été faite à l’occasion de son Congrès international, tenu à Carthagène, en Colombie. L’AIESEC, l’une des plus importantes associations au monde avec 50 000 membres étudiants et nouveaux diplômés, a expliqué « préférer Montréal aux autres métropoles finalistes » dans le cadre d’un processus d’appel d’offres qui avait été lancé en avril dernier, visant à choisir son nouveau siège social mondial.

« Montréal se démarque par son emplacement stratégique, sa stabilité économique, son coût de la vie compétitif et son environnement urbain sécuritaire. De plus, la communauté étudiante y est nombreuse et très active. Ses caractéristiques distinctives répondent parfaitement aux besoins de notre organisation et à notre mandat », a déclaré lors du congrès Niels Caszo, président de AIESEC International 2016-17.

MONTRÉAL INTERNATIONAL DÉCLASSE ROTTERDAM

Piloté par Montréal International, le projet de candidature de Montréal a été couronné de succès grâce à l’appui d’une trentaine de partenaires, ainsi qu’aux efforts concertés de Développement économique Canada pour les régions du Québec, du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec et de la Ville de Montréal.

« Nous sommes ravis que l’AIESEC ait porté son choix sur Montréal et nous remercions la trentaine d’organisations qui ont appuyé sa candidature, notamment les regroupements et les établissements d’enseignement, de même que les organisations jeunesse et les entreprises du secteur privé. Cette solidarité et cette mobilisation ont été des facteurs décisifs dans le choix de l’AIESEC, lui laissant entrevoir tout le potentiel d’affaires dont elle pourra tirer parti pour croître et renforcer son positionnement à travers le monde », a déclaré Hubert Bolduc, pdg de Montréal International.

Le statut de Montréal à titre de meilleure ville universitaire au monde, attribué par l’organisation QS, a également joué en faveur de la candidature de Montréal, l’AIESEC ayant pour mandat de développer le potentiel de leadership des jeunes grâce à des échanges internationaux afin qu’ils soient notamment en mesure de contribuer positivement à la société.

« L’AIESEC est une organisation dont l’influence s’étend à travers le monde et qui bénéficie d’un statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), du Département de l’information des Nations Unies (DPI) et du comité permanent de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) », a pour sa part fait remarquer le maire Denis Coderre, aussi président de la Communauté métropolitaine de Montréal.

L’AIESEC procèdera au déménagement de ses bureaux actuels, situés à Rotterdam, aux Pays-Bas, en septembre 2018. Elle viendra s’ajouter aux quelque 64 organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales déjà présentes à Montréal, la plus importante communauté d’organisations internationales en Amérique du Nord, après Washington et New York.

Outre leur impact économique annuel de près de 300 M$, les organisations internationales bonifient le rayonnement international de la métropole, facilitent l’établissement de liens entre les entreprises d’ici et les réseaux internationaux et enrichissent le Québec d’une expertise unique. Depuis 1996, Montréal International – la seule agence de développement économique au monde ayant un programme dédié à l’attraction, à l’accueil et à l’expansion des organisations internationales – a attiré à Montréal environ la moitié des organisations internationales établies dans le monde.

Source de l’image: http://uclu.org/clubs-societies/aiesec-society

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L’innovation, élément clé du lien Québec-Bavière… de l’aéronautique à l’industrie 4.0 (5e de 5)

La recherche en Bavière c’est :

  • 9 universités d’État, l’Université fédérale des Forces armées, et l’Université catholique d’Eichstätt-Ingolstadt;
  • 17 écoles de formation supérieure d’État (HAW);
  • 12 instituts Max Planck;
  • 9 instituts Fraunhofer;
  • 8 autres institutions de recherche (centre Helmholtz, DLR, etc.);
  • Jusqu’à 9,5 % du budget (en 2009) affecté aux écoles de formation supérieure;
  • plus de 3 300 professeurs d’université (cliniques incluses), dont plus de 1 600 titulaires de chaires d’enseignement;
  • plus de 2 000 professeurs dans les écoles de formation supérieure (HAW).

Cette impressionnante force bavaroise en recherche scientifique et industrielle représente une opportunité d’innovation extraordinaire et il ne faut pas se surprendre qu’elle soit au coeur du lien de coopération de la Bavière avec le Québec. Et effectivement, inscrite dans le partenariat institutionnel entre la Bavière et le Québec, la coopération scientifique en est un volet important depuis 2003.

« En moyenne, annuellement, une vingtaine de projets de recherche conduits en coopération entre des équipes bavaroises et des équipes québécoises constituent le cœur des activités que nous déployons dans ce volet du partenariat », nous explique dans un excellent français la Dr. Florence Gauzy Krieger, coordonnatrice en chef de WKS Bayern-Québec/Alberta/International.

Ces projets bilatéraux ont pour objet des questionnements qui concernent des domaines scientifiques variés, des neurosciences du vieillissement aux changements climatiques en passant par les nouveaux matériaux, la nanotechnologie et le génie biomécanique. D’ampleur et de nature différente, les projets du Programme de coopération scientifique Bavière-Québec ont par ailleurs en commun de reposer sur un partage de savoirs, d’expertises et de méthodes.

À titre d’exemple, un projet « Bavière-Québec » en cours sur le climat et les extrêmes hydrologiques (ClimEx) s’appuie sur la puissance de calcul de l’un des ordinateurs les plus rapides du monde, le Super MUC, présent à l’Université technique de Munich (TUM, lrz), pour rendre encore plus performants les modèles climatiques et hydrologiques de prévision, de gestion et d’adaptation qui existent au Québec, ceci afin de disposer de données spécifiques pour l’évaluation du risque de crues. Sont associés aux travaux du lrz des équipes du consortium OURANOS, du Centre d’expertise hydrique du Québec, de l’École de technologie supérieure (ETS) ainsi que de l’Université Ludwig-Maximilian de Munich (LMU, coordinateur), en partenariat avec l’Agence bavaroise de l’environnement. Il faut noter que cette coopération unique est le fruit d’un partenariat ancien entre la LMU et OURANOS, partenariat qui a vu le jour dès 2006 et a conduit, au fil des ans, à plusieurs réalisations conjointes marquantes dans l’analyse et la modélisation des changements climatiques telles que l’étude Q-BIC³ – Adapting Regional Watershed Management to Climate Change (01.06.2009 – 31.12.2011).

Un maillage réussi entre équipes de recherche de part et d’autre de l’Atlantique est très souvent la clé du succès d’un projet de coopération. Et au niveau gouvernemental, la Bavière et le Québec soutiennent par différents moyens institutionnels cet échange. Le soutien financier apporté par le biais d’aides à la mobilité des chercheurs et jeunes chercheurs en est un aspect, mais pas le seul : des missions de maillage et des aides au montage de projets, comme à la recherche de fonds, complètent le dispositif.

« Nous privilégions à cet effet des partenariats ciblés entre organismes subventionnaires, agences de soutien à la recherche ou regroupements de recherche. Les Fonds de recherche du Québec – les Fonds Santé et Nature et technologies – ont ainsi signé en 2014 une entente avec le Ministère bavarois de la Recherche qui définit des secteurs de financement prioritaires conjoints. Une entente sectorielle en neurosciences signée par les chefs de gouvernement en 2008 a favorisé quant à elle la réalisation de deux écoles d’été pour jeunes chercheurs en vieillissement ainsi que la participation de chercheurs du Québec à deux projets européens d’envergure portant sur des maladies neurologiques rares, TIRCON (2011-2015) et RHAPSODY (2013-2017) », poursuit Florence Gauzy.

DU BILATÉRAL À L’INTERNATIONAL

De plus en plus souvent, des projets qui ont vu le jour au sein de la coopération Bavière-Québec dépassent aussi le cadre bilatéral et deviennent des initiatives de recherche internationales. Le programme cadre de recherche européen, Horizon 2020, est ainsi un objectif de choix pour des équipes fortes. Un partenariat avec la Bavière, partenaire européen, permet aux équipes québécoises de s’arrimer à des projets européens.

Si les sciences naturelles et le génie font l’objet d’une attention toute particulière, au sein du partenariat Bavière-Québec, la coopération scientifique est également ouverte à des projets qui s’inscrivent dans les sciences humaines et sociales. Depuis plusieurs années, un projet en linguistique appliquée sur l’écriture journalistique en langue romane au Québec est ainsi soutenu. Ce projet entre Wim Remysen, professeur à l’Université de Sherbrooke, et Sabine Schwarze, professeur à l’Université d’Augsbourg, analyse la notion d’idéologies linguistiques et a déjà vu la réalisation de nombreux travaux d’étudiants, dont une thèse de doctorat en cogestion, de colloques internationaux, ainsi que de publications conjointes qui ont fait date dans la communauté des linguistiques de langue romane. S’en est ensuite suivie la constitution du réseau international de chercheurs CIRCULA, réseau dédié à l’étude de la conscience linguistique dans les communautés de langue romane. Depuis, ce réseau travaille à l’élaboration d’un corpus textuel dédié qui sera mis en ligne pour en permettra l’accès à des chercheurs de partout dans le monde. Il édite déjà une revue scientifique électronique qui valorise et diffuse la recherche dans ce domaine de la science.

« Cette ouverture aux sciences humaines et sociales correspond à une tendance de fond dans les programmes internationaux de soutien à la recherche et à l’innovation qui requièrent de plus en plus souvent la participation de chercheurs et d’experts de ces disciplines-clé pour la compréhension des enjeux de société et en particulier ceux liés à la transition énergétique ou à la révolution numérique », expose encore Florence Gauzy.

Mais le potentiel d’ouverture et de collaborations multilatérales des acquis Bavière-Québec va beaucoup plus loin. Tout récemment, en 2016, la coopération scientifique Bavière-Québec s’est lancé ce nouveau défi : travailler ensemble, en multilatéral, avec cinq autres régions partenaires dans le monde sur des thématiques d’avenir. Et lesdites régions sont déjà clairement identifiées. Ces cinq autres régions sont São Paulo (au Brésil), le Cap Occidental (en Afrique du Sud), le Shandong (en Chine), la Haute-Autriche et enfin l’État de Géorgie (aux USA). Au sein d’un réseau baptisé « RLS-Sciences » – RLS pour Regional Leaders Summit – des représentants du monde scientifique, du secteur public et du privé mutualisent ressources et savoirs sur le modèle du partenariat Bavière-Québec. Une coopération privilégiée et des projets concrets se sont développés autour des énergies renouvelables, du numérique, de l’aéronautique et des mini-satellites d’observation terrestre.

DES NOMS QUI FONT LA DIFFÉRENCE

De tels succès s’expliquent en partie par la stabilité et la compétence des personnes qui quotidiennement administrent ces partenariats étatiques. Avec 2017, on arrive à la dizième année de l’implication de Florence Gauzy. Une femme au rôle stratégique dans la coopération Bavière-Québec. Un rôle qui s’articule en deux volets principaux : d’abord répondre aux demandes de chercheurs déjà engagés, aussi initier des projets de recherche d’envergure selon les intérêts ou projets de recherche communs entre les deux régions.

« Il s’agit alors d’émettre des idées, de faire des liens entre des personnes ou des institutions qui ne se connaissent pas mais travaillent sur des sujets proches, de leur permettre de se rencontrer et de leur suggérer un projet particulier dans le cadre d’un appel à projets dont j’ai connaissance (…). Récemment, nous avons par exemple mis sur pied une initiative conjointe avec nos partenaires québécois dans le domaine des neurosciences du vieillissement, destinée à améliorer la connaissance et la prise en charge des formes précoces de démence » raconte une Florence Gauzy en poste depuis 2007.

Comment cette coopération scientifique Bavière-Québec a-t-elle changé au fil des années ? « Lorsque je suis arrivée en 2007, nous faisions surtout du cas-par-cas, en répondant aux demandes que nous adressaient des équipes de chercheurs déjà constituées. Le volet « initiation de projets communs » n’est apparu qu’après quelque temps, parce qu’il y avait, aussi bien du côté bavarois que du côté québécois, des interlocuteurs dans les ministères qui s’entendaient remarquablement bien et voulaient faire avancer le partenariat ensemble. Avec l’échange et le dialogue constant qui caractérisent notre coopération, il y a eu une sorte d’émulation positive qui a mené à des mises en contact transatlantiques très fructueuses.

L’excellente collaboration avec le consortium OURANOS, situé à Montréal, est un exemple réussi d’ échange intensif au cours des années qui a préparé la voie à plusieurs projets de recherche sur l’incidence et la modélisation des changements climatiques sur les écosystèmes et le système hydrographique. »

Alors qu’innovation et environnement ont aujourd’hui un lien quasi organique, il est aussi rassurant de constater que la Bavière est un État précurseur dans les domaines de la protection de l’environnement et du climat, ayant été le premier Land d’Allemagne à se doter d’un ministère de l’Environnement.

Pour l’heure, « le cœur de la coopération scientifique Bavière-Québec, ce sont les secteurs des technologies de pointe au service de l’aéronautique et aérospatiale, la médecine – principalement la neurologie – et les technologies médicales, les nouveaux matériaux, et l’environnement et l’efficacité énergétique. Pour ces projets, nous mettons à disposition des fonds internes de mobilité des chercheurs et allons également chercher des fonds auprès d’autres agences gouvernementales », explique-t-elle aussi.

Ce lien institutionnel réussi entre les gouvernements du Québec et de la Bavière n’explique pas tout, mais il est bien connu que lorsque le politique va bien, l’économie s’en porte que mieux encore. Quelque 100 sociétés allemandes, parmi lesquelles les bavaroises Siemens, Hexal, Rehau, Adidas, Liebherr Aerospace, Giesecke & Devrient Systems et Linde se sont implantées dans les régions du Québec au fil des dernières années. Elles génèrent environ 8 500 emplois.

 

Trouver un partenaire en Bavière

La société publique Bayern International, dépendante du ministère de l’Économie bavarois, a développé une base de données pan-bavaroise et pan-sectorielle, Key Technologies in Bavaria. Cette base de données fournit de l’information détaillée sur environ 20 000 entreprises, instituts de recherche, de transfert technologique et de gestion de réseaux, autorités techniques et autres associations professionnelles.

Aussi s’agit-il d’un solide point de départ pour une recherche de partenaires dans le secteur et la spécialité souhaités (NB : langues de recherche : allemand et anglais).

Accédez à la base de données Key Technologies in Bavaria

www.bayern-international.de/en/

 

 

Consultez les autres articles 4 de 5 du Dossier spécial.

 

 

Exportations d’électricité : un niveau record pour le Canada l’an dernier

Les volumes d’exportations d’électricité du Canada ont augmenté de 7%, atteignant un record de 73 terawatt-heures (TWh) pour l’année 2016. Et c’est le Québec qui demeure le plus gros exportateur d’électricité au Canada, suivi de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et du Manitoba. Pour 2016, ce quatuor de provinces représente d’ailleurs 95% des exportations canadiennes totales, sans surprise toutes à destination des États-Unis.

Les principaux marchés pour les exportations canadiennes restent les mêmes que les années précédentes, c’est-à-dire les États de New York, de la Californie, du Vermont, du Minnesota, ainsi que le Dakota du Nord, le Michigan et le Maine.

Devant la concurrence des autres sources d’énergie, les revenus tirés des exportations d’électricité ont cependant baissé de 6% en 2016, après avoir atteint un sommet de sept ans en 2015. Un résultat principalement attribuable aux prix de gros dans les marchés de destination qui sont plus bas aux États-Unis. En 2016, le Canada aura obtenu environ 40 $ par mégawattheure (MWh) pour ses exportations, comparativement à 46 $/MWh en 2015.

À l’exception de 2014, les volumes d’exportations d’électricité du Canada augmentent de façon constante depuis 2010. De 2006 à 2016, les volumes d’exportations du Québec sont passés de 12 TWh à 26 TWh. Les exportations de l’Ontario sont passées de 10 TWh en 2006 à 19 TWh en 2008; elles ont diminué à 11 TWh en 2010 et 2011, puis elles sont remontées à 20 TWh en 2016. En Colombie-Britannique, les volumes d’exportations sont passés de 5 TWh en 2006 à 10 TWh en 2007. Ils ont ensuite diminué à 5 TWh en 2010 et sont remontés à 11 TWh en 2012 avant de redescendre à 7 TWh en 2013 et 2014, puis de rebondir à 14 TWh en 2016. Au Manitoba, les volumes d’exportations ont oscillé entre 8 et 10 TWh de 2006 à 2016. Les volumes d’exportations de toutes les autres provinces étaient de 3 TWh en 2006, sont descendus à 1 TWh de 2010 à 2012 et sont remontés à 4 TWh en 2016.

Les revenus bruts des exportations canadiennes ont totalisé 2,3 milliards $ en 2006, puis ils ont augmenté à 3,6 G$ en 2008, avant de redescendre à 1,8 G$ en 2012. Après être montés à 3,0 G$ en 2015, ils ont chuté de 6%, à 2,8 milliards $ en 2016.

EXCELLENTE ANNÉE POUR LE QUÉBEC ET LA COLOMBIE-BRITANNIQUE

En 2016, les volumes d’exportations du Québec se sont donc élevés à environ 26 TWh, soit 8,5% de plus que l’année précédente. L’État de New York a représenté presque 11 TWh (42%) de ces exportations québécoises. Les exportations de l’Ontario ont, elles, totalisé à peu près 20 TWh. La majorité ayant été acheminée vers les États du Michigan et de New York. En 2016, le Manitoba a exporté environ 10 TWh vers le Minnesota et le Dakota du Nord.

La Colombie-Britannique a pour sa part établi un nouveau record de presque 14 TWh pour les volumes d’exportations de 2016. Les exportations vers la Californie ont augmenté de 45% par rapport à l’année précédente, atteignant près de 11 TWh. La Colombie-Britannique a aussi représenté 89% des importations d’électricité du Canada en 2016, en grande partie en raison de sa stratégie consistant à importer de l’électricité quand les prix sont bas et à exporter lorsque les prix sont élevés. La Colombie-Britannique a donc pu importer l’électricité au prix moyen de 25 $/MWh en 2016, et la vendre à 37 $/MWh en moyenne.

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Image: Principales interconnexions entre le réseau électrique du Canada et les réseaux du Nord des États-Unis (les pointillés représentent les lignes de transport qui devaient être construites au cours des années 2011-2017). Source: ici.radio-canada.ca/nouvelle/508844/commerce-international-electricite

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Fil RSS – Information sur l’énergie

Vos commentaires, questions ou suggestions portant sur les aperçus du marché peuvent être envoyés à l’adresse apercus@neb-one.gc.ca.

Source : Statistiques de l’Office sur les produits de base

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DÉBIT SANS PRÉCÉDENT DU LAC ONTARIO

Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent a décidé de poursuivre les efforts visant à réduire davantage le niveau élevé du lac Ontario. Son débit a été augmenté, passant de 10 200 m3/s à 10 400 m3/s le 14 juin. Ceci donne lieu au débit d’eau le plus élevé ne s’étant jamais écoulé continuellement du lac Ontario sur une période prolongée.

L’Administration de la voie maritime du Saint-Laurent a conséquemment imposé des restrictions importantes liées à la navigation et pris des mesures de sécurité additionnelles pendant la période de débit élevé. Les plaisanciers sur le fleuve Saint-Laurent ont été informés du débit d’eau élevé et des forts courants.

Cependant, le niveau de l’eau du cours inférieur du fleuve Saint-Laurent à proximité de Montréal a continué de diminuer, malgré le débit accru loin en amont. Selon les observations actuelles, les répercussions additionnelles du débit élevé sont donc minimales. Le Conseil a ainsi décidé de continuer de maintenir un débit de 10 400 m3/s pour venir en aide à toutes les personnes touchées par ce haut niveau d’eau record du lac Ontario, sans toutefois aggraver les répercussions sur les autres intervenants de l’ensemble du réseau.

Le Conseil, la Voie maritime du Saint-Laurent, les responsables du barrage Moses-Saunders et les agences maritimes continueront de surveiller de près la situation et d’évaluer le niveau d’eau, les apports en eau et le débit durant cette période de conditions extrêmes.

DES NIVEAUX RECORDS

Le niveau du lac Ontario a diminué de 11 cm par rapport au sommet de 75,88 m enregistré le 29 mai. En aval, le niveau d’eau du fleuve Saint-Laurent à la hauteur du lac Saint-Louis, non loin de Montréal, a diminué de 15 cm depuis le 12 juin. Le 19 juin 2017, le niveau d’eau du lac Ontario était de 75,77 m, soit 72 cm au-dessus de son niveau moyen à long terme pour cette période de l’année.

Le niveau du lac St. Lawrence se situait dans sa moyenne, alors que celui du lac Saint-Louis était de 22,12 m, soit 78 cm au-dessus de sa moyenne. Au port de Montréal, le niveau d’eau était de 83 cm au-dessus de sa moyenne.

Le Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent précise le débit du lac Ontario en conformité avec le Plan 2014, comme il est prescrit dans l’ordonnance supplémentaire de 2016 de la Commission mixte internationale.

Les États-Unis et le Canada ont convenu du Plan en décembre 2016 pour tenter d’améliorer la performance environnementale tout en conservant la plupart des avantages qu’apportait aux autres parties prenantes le Plan 1958-D, en vigueur précédemment depuis 1963. Afin de déterminer le débit, le Conseil et son personnel suivent de près le niveau d’eau du réseau hydrographique du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent ainsi que des Grands Lacs d’amont, de même que les effets qu’a ce niveau sur les intervenants de tout le bassin.

Des renseignements plus détaillés se trouvent sur le site Web du Conseil, à l’adresse suivante : http://ijc.org/fr_/islrbc.

 

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