Archives par mot-clé : inde

NOTES d’un JOURNALISTE EN VACANCES EN INDE… RDV du 02-03-2020 (2 DE 4)

Voici l’article 2 de 4 de notre dossier spécial…

JOUR QUATRE (mais Jour 2 à destination) :

(02-03-2020, modifié le 5-7 mars) Parti du Québec un lundi en après-midi, avec comme premier long-courrier le vol LX-0087 Montréal-Zurich. Agréablement surpris de cette courte escale suisse-alémanique et ravi d’avoir pu admirer un bout des Alpes au soleil levant alors que le vol de la vénérable Lufthansa (LH-0758 Zurich-Francfort) levait lui aussi. Bousculé par le temps dans les dédales des nombreux terminaux et passages roulants de l’immense hub-aéroportuaire de la métropole allemande… Nous parvenions enfin à nous envoler vers l’Inde, ce sous-continent de l’Asie du Sud, vers 09h35 heure d’Europe occidentale.

Objectif: atteindre Chennai (Madras), qui par les airs, en partance de Francfort, est encore une aventure d’une dizaine d’heures en avion long-courrier; tout en se rappelant notre heure de départ du Québec, qui ajoutait un 10 h 30 de décalage horaire que nous devions ajouter à ce périple s’étirant, finalement, sur trois jours du calendrier…

Chennai : 01 h 30 donc la nuit, nuit de novembre, nuit d’un mercredi naissant, offrant un confortable plus de 20 degrés Celsius. Une température fort agréable pour deux Québécois plus que fatigués. Comme le fut la vue quasi silencieuse de pourtant tant d’Indiens nous faisant une sorte d’allée d’honneur à la sortie de l’aéroport.

Une sorte de douce frénésie nous emporte tous les deux… mais à mon silence, un écho s’inscrit dans ma mémoire, pour le reste de ma vie à peine nos deux pieds arpentant l’allée des taxis et autres tuk-tuk, mini-bus, autobus, voitures privés, UBER et consorts s’offrant à nous après des procédures douanières, somme toute, faciles, voire sans histoire :

« J’aime ce pays », s’exclama sans plus attendre
mon camarade de voyage.

Il est rendu passé 04 h 00 du matin lorsque la porte de notre chambre, réservée depuis longtemps du Canada avec AirB&B, nous offre enfin accès à quelques heures de sommeil, sur deux lits petits, mais bien au centre d’une pièce grande et largement fenestrée. D’un côté, elle nous permet de contempler le cloché de la basilique toute proche, et de l’autre, de voir, sentir, savourer le vent et l’air salins de la côte du Golfe du Bengale toute proche.

Vers 09 h 30, après le petit-déjeuner totalement et délicieusement indien de notre hôtesse Nalini (une trop grande assiette métallique que bien partiellement remplie et beaucoup plus du genre repas de midi que le café-croissant beurre et confiture que le visiteur de Paris ou Montréal pourrait espérer) nous chaussions nos sandales et partions enfin à la conquête de ChennaiMadras.

Mission: rendre indien le cellulaire No 1 apporté du Canada, et magasiner un cellulaire No 2 – qui sera incidemment indien – pour compléter les équipements de survie, de communications de base et d’urgence de notre duo de voyageurs, en Inde, pour la première fois de leur vie.

Mais pas avant de faire un arrêt, disons « incontournable », pour tout baptisé catholique en Amérique et/ou touriste en Inde, pour voir et/ou saluer la tombe du fameux saint St-Thomas – oui l’Apôtre parmi les douze dudit Jésus le juif né de Marie – à la SanThome Basilica (basilique St-Thomas l’Apôtre) qui s’offre sous nos yeux à moins d’un kilomètre de notre guest-house.

La basilique Saint-Thomas est une église sise en bord de mer (…) dans le quartier de Mylapore à Chennai. Dans une crypte sous l’autel principal se trouve le tombeau présumé de l’apôtre saint Thomas. Un premier édifice portugais construit au XVIe siècle a été remplacé par une église néo-gothique construite en 1893. Elle est depuis 1952 la cathédrale de l’archidiocèse de Madras-Mylapore.

SOURCE: https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Thomas_de_Chennai

De l’eau bénite à l’eau salée de l’Océan

À deux-trois cents mètres plus à l’ouest, c’est l’imposante plage de sables blonds – s’allongeant sur environ six kilomètres – qui nous est accessible. C’est là que se découvre, notamment, l’atmosphère et des vestiges physiques symboliques, et aussi de conscience, de l’historique vague déferlante meurtrière du tsunami du début du millénaire. La mémoire de quelque 200 victimes décédés ce jour-là, selon ce que l’on apprend sur place, pèse bizarrement, tout en contraste avec la quiétude et le calme du moment. Le soleil et le vent sont si agréables. Des chiens – apparemment tous apparentés car toujours de même grosseur et allure – dorment ça et là, peinards, sous les ombres de petits monticules de plage sablonneuse bien d’à don, voire de « niches » improvisées auto-fabriquées par l’instinct, voire l’intelligence, des premiers intéressés. À cette heure déjà chaude de l’avant-midi, bien peu d’humains se baladent ou reposent sur cette immense plage. Ce qui amplifie momentanément l’apparence de calme, de sécurité et de quiétude du lieu.

Mais dès l’atteinte de l’artère de front de mer – un véritable boulevard urbain – c’est la ville, et la vraie mégalopole, qui est là. Chennai, métropole de toute l’Inde du Sud moderne; Chennai/Madras, ex-capitale et siège de l’un des quatre gouverneurs anglais de l’époque des Indes sous l’Empire britannique des XIXe et XXe siècles d’avant l’indépendance de 1947.

Et notre première vache. Oui, les fameuses vaches qui sont sacrées et donc intouchables en Inde. Celle-là fut blonde, plus que calme car bien couchée à pourtant moins de trois mètres de la bordure de rue. Elle regardait, nous regardait à peine… la regarder! Elle fut à peine distraite par le saut de pelures de fruits/légumes qu’un Indien lui verse, tout proche d’elle, naturellement. Elle n’en fera même pas de cas, tout le temps que nous pourrons l’observer… Les vaches de l’Inde… Ce n’est qu’un début! Celle-là était blonde, et couchée, sur le sable au bord d’un boulevard. Il y en aura bien d’autres.

On se couchera tôt ce mercredi-là, notre première journée en Inde!

Ledit Jour 2, c’était donc le jeudi matin heure locale et notre JOUR QUATRE depuis notre grand départ du lundi. Le cellulaire No 1 a trouvé sa carte SIM. Il est « indiennisé », chez AIRTEL, avec un plaisant et for peu coûteux forfait – pour des canadiens – ; un forfait de 28 jours en téléphonie et messagerie texte illimitées, pour le territoire de l’Inde en entier, à seulement 249 ruppies, oui SEULEMENT 5$.

La recherche du cellulaire No 2 sera presque une quête: neuf, usagé, en petit magasin, en grande surface, en boutique de rue… C’est finalement la rue qui l’emportera. Pour quelques dizaines de dollars, et une bonne heure de magasinage à en choisir un, sous le soleil en pleine rue, car elles sont là les boutiques de rues, le jeune très, trop… occupé vendeur nous vendra enfin l’outil souhaité.

ENFIN! Oui enfin, car il aura fallu attendre, et l’attendre, et attendre encore presque toute une heure. Car nous dûmes revenir sur nos pas. Retrouver ladite petite boutique… dans la bonne rue… Après avoir changé d’idée et avoir à retourner sur place pour malheureusement nous frapper le nez sur une boutique fermée pour la pause de midi. Une attente qui rapidement n’en fut plus une. Devint une aventure… Celle des voyageurs curieux et assoiffés des nouveautés d’un pays tout à découvrir. Une petite heure en fausse patience (il faisait tout de même autour de 30 degrés Celsius sous ce soleil du midi) qui, oui, se transforma progressivement en découvertes, en plaisirs, en reconnaissance et gratitude, et en surprise, voire stupeur et incrédulité, puis en apprentissages de l’observation et satisfaction de la compréhension sans besoin du jugement.

De l’attente à la surprise, voire la stupeur

Qu’il peut effectivement s’en passer des choses rien qu’à rester faire les pieds de grue devant une minuscule boutique de rue qui est fermée pour la pause-midi; dans une rue d’un quartier commercial de Chennai, sous un soleil tapant de ciel bleu de novembre.

Juste en tournant la tête et traversant la rue, un sympathique vieil homme vous brasse un chaï bien chaud et épicé, à boire sur place à l’une des trois petites tablées de son établissement. Ouf, avec le ventilateur fourni en plus : merci / nandri ! Et j’en veux un deuxième SVP. Nandri!

Mais que vois-je qui se présente en mini-troupeau? Juste là, devant mes yeux, sans que j’aille à me lever de ma chaise ni à quitter l’aire de mon salvateur ventilateur : ce sont bien 3-4 vaux qui s’arrachent les détritus de notre bout de rue, notamment cette bête – probablement plus intello que les autres… – qui s’ingurgite le papier journal d’une édition entière de la presse du jour, dit journal pourtant bien suspendu au présentoir sur-élevé de bois de l’étale du marchant voisin de mon vendeur de cellulaire (lui toujours aux volets fermés)! Wow, quel spectacle, en pleine ville de six millions d’habitants. Oui, oh que oui, les vaches – matures/en voie de vêler/avec vaux/vieilles finies, en voix ou silencieuses, dormantes ou déambulant, observantes ou bêtement stationnaires, etc.); ces vaches je vous le dis, elle sont toutes sacrées en Inde. Laissez-moi vous en passer un papier!

Le petit troupeau passe… continuant son chemin; et nous, nous continuons notre attente. Au son de la rue, aux moult sons et milles couleurs et actions de cette artère de petits commerces, avec sa vie urbaine trépidante. Des sons, des images, une chaleur qui finissent presque par nous hypnotiser, nous mener vers Morphée. Le collègue en grille une juste devant moi; je me lève enfin pour le rejoindre. Et soudain ÇA SURGIT! Ceci… Allez… Cliquez ici-bas:

https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3Dx6lULt8LDJ8%26feature%3Dshare%26fbclid%3DIwAR1PxN1O4XOo-xccjFrObvBYym3KhCZvI3zNwhlp3VrKEQqmqI2jiBoOHDY&h=AT3sxqw_wjESjoM0jt66HBs-Du2-07VgJmvWkO0-_A_HgmEukC1iVfy_uxuKX4DIIMVFt3xORHkU4JjEHxSGME7R1HQwyfWkMizZnsHMsp1xxE5N2842SXoh2A8Ehw

Comme une surprise, sortie de nul part, le son d’abord puis notre vision de la chose qui s’ajoute aux sens captivés. Ils roulent, se roulent, se déroulent en passant devant nous… Devant NOUS ? NOUS-deux ? Pour nous ? Juste pour nous ? Entre-autres à cause de nous-deux, Blancs d’Occident bien évidents? Ou sans rien à voir avec nous, qui ne serions que des chanceux, ou victimes, du hasard laissés au même hasard du risque de l’incrédulité ? Mais qu’est-ce qui vient de se passer-là juste sous nos yeux ?

Et mon alerte camarade – WOW Merci/Nandri Dick! – qui n’en manquera pas une séquence, à partir du premier coup-d’oeil qu’il a su si rapidement saisir, sentir… pour réagir. Avec son cellulaire à lui, le No 1, il filma, enregistra, sachant parfaitement capter toute l’affaire, pour merci l’immortaliser, pour nous permettre ensuite de la partager.

De VOUS la partager!
Alors qu’était-ce?
Répondez-nous. On lance le débat.

Donnez-nous votre interprétation de cette tranche de vie en Inde. Scène plutôt stupéfiante pour deux frais arrivants du Québec, à leur premier périple en Inde – aux Indes! – et seulement qu’à leur deuxième jour sur place.

Bienvenue en Inde! Incredible India! Incroyable Inde! Aime l’Inde et l’Inde t’aimera. Alors c’était le clou de notre journée. JOUR QUATRE! Coup de misère humaine… Coup de charité extrême… Coup double, peut-être, au final!

——————————–

Vous aimez cet article! Faites une DONATION à la rédaction du cyberjournal par un clic au bas de la colonne de droite de cette page… MERCI.

DOSSIER SPÉCIAL: Notes d’un journaliste en vacances en Inde fin 2019 – 4 RDV du 01-02 au 01-05-2020

– RDV du 1er février 2020 (voir le lancement du DOSSIER sur le lien Facebook du cyberjournal)
– RDV du 2 mars 2020
– RDV du 3 avril 2020
– RDV du 1er mai 2020

C’est parti! Reparti… pas pour un nouveau voyage en Inde, mais pour en faire un partage, un geste d’amour envers les précieux lecteurs du Cyberjournal depuis 1997. Merci à vous, plusieurs qui sont des amis proches et fidèles, plusieurs aussi des amis aidants et collaborateurs, plusieurs d’agréables connaissances, trop des inconnus encore. Merci d’avance à ceux qui nous découvrirons grâce à ce DOSSIER SPÉCIAL. Que cette initiative rédactionnelle sans précédent pour le Cyberjournal CommerceMonde.com nous mène tous plus haut dans notre conscience du monde. Il en a bien besoin.

INTRODUCTION
Partir en Inde pour un humain né en Occident comporte une forte dose de la notion « VOYAGE ULTIME »… En tous les cas, c’est la certitude que nous avons à notre retour. Nous, oui, car je ne suis pas parti là en solitaire. Il n’en était pas question. La chance fut d’ailleurs déjà là… c’était quelque part en juin 2019. Il me fut relativement facile de me trouver un brave et fidèle compagnon de voyage pour ce voyage à Auroville, en fait. Car c’est pour découvrir par moi même – voir, sentir, toucher, goûter, regarder, écouter, parler et discuter in situ, comprendre… -; ce, avec l’aide et la complicité de mon compatriote, lui-aussi Québécois, véritablement découvrir donc l’expérience aurovilienne, que nous sommes partis, par un long vol Montréal-Chennai (via l’Europe), pour cette « ville mondiale ».

Alors bienvenue dans ces « Notes d’un journaliste en vacances… » oui en Inde, mais pour raisons très circonstancielles, parce que c’est l’Inde qui a accueilli les Auroviliens, à partir officiellement du 28 février 1968. Date symbolique et importante, même dans l’histoire de l’humanité entière, alors que les représentants de 126 pays étaient formellement unis et réunis sur place, à 8 kilomètres au nord de Pondy, dans l’état du Tamil Nadu, pour une cérémonie de création dudit lieu. Ce, sous l’égide même de l’UNESCO notamment. Ce, pour débuter une expérience sans précédent et encore unique sur notre Terre. Notre petite planète… pour une très complexe humanité.

À suivre… (dès le 2 mars 2020 avec l’article 2 de 4 du dossier spécial) 

Auroville, Tamil Nadu, Inde
Arrivée à Solitude Farm 25-11-2019 Auroville Inde
Crédit photo: CommerceMonde.com

Commerce mondial : l’OMC ajuste nettement à la hausse ses prévisions pour 2017

Les économistes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) viennent de revoir nettement à la hausse leur prévision de croissance du commerce pour 2017, suite à l’accélération marquée de la croissance du commerce mondial au premier semestre de l’année. L’estimation de la croissance du volume du commerce mondial des marchandises en 2017 passe donc à 3,6% alors que la précédente estimation était de 2,4%. Mais toujours avec une fourchette de 1,8% à 3,6%, reflétant le haut niveau d’incertitude sur l’économie et les politiques.

La nouvelle estimation se situe donc dans la partie haute de la fourchette d’incertitude. Cependant une croissance avérée de 3,6% représenterait une nette amélioration par rapport à la faible augmentation de 1,3% enregistrée en 2016. En fait depuis deux ans les principaux pays du monde sont dans le rouge en matière de taux des exportations et des importations. USA, UE, Japon, Corée du Sud, Brésil, Chine, Inde, Russie… affichaient tous depuis janvier 2015 des statistiques trimestrielles négatives de croissance en import/export. Or, depuis janvier 2017, ils sont tous revenus dans le vert ! Avec des pointes de 25%, voire 50% pour certains. La croissance des importations en Inde a été entre 40 et 50% deux mois consécutifs ce printemps.

Compte tenu du risque de prévision persistant dû à la grande incertitude quant à l’évolution à court terme de l’économie et des politiques, la fourchette des estimations de croissance du commerce mondial a été ajustée à 3,2%-3,9%.

La croissance plus forte en 2017 est attribuée à la reprise des flux commerciaux en Asie du fait de l’augmentation des expéditions intra-régionales et de la reprise de la demande d’importations en Amérique du Nord, qui avait marqué le pas en 2016.

« L’amélioration des perspectives du commerce est une bonne nouvelle, mais il subsiste des risques importants qui menacent l’économie mondiale et qui pourraient bien nuire à la reprise du commerce », a indiqué le directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo.

Parmi ces risques figurent la possibilité « (…) que la rhétorique protectionniste donne lieu à des actions restrictives pour le commerce, la montée inquiétante des tensions géopolitiques mondiales et le coût économique croissant des catastrophes naturelles », poursuit-il.

Le redressement partiel des prix du pétrole en 2017 semble notamment avoir apporté un soutien à l’investissement aux États-Unis, dont la croissance avait ralenti brusquement en 2016. La teneur en importations des investissements étant généralement plus importante que celle des autres composantes du PIB, la reprise des dépenses dans ce secteur devrait avoir une incidence considérable sur la demande d’importations.

Mondialement, toujours selon l’OMC, le rythme soutenu de la croissance du commerce en 2017 ne se maintiendra probablement pas l’année prochaine, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la croissance du commerce en 2018 ne sera pas mesurée par rapport à une année de référence faible, comme c’est le cas cette année. Deuxièmement, la politique monétaire devrait se durcir dans les pays développés du fait que la Réserve fédérale augmente progressivement les taux d’intérêt aux États-Unis et que la Banque centrale européenne envisage de mettre fin à l’assouplissement quantitatif dans la zone euro. Troisièmement, la Chine va probablement mettre un frein à la politique budgétaire expansionniste et à la détente du crédit afin d’éviter la surchauffe de l’économie. Tous ces facteurs devraient contribuer à une modération de la croissance du commerce en 2018, à environ 3,2% (la fourchette de l’estimation allant de 1,4% à 4,4%).

***

Vous aimez cet article! Faites une DONATION à la rédaction du cyberjournal par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI

 

Lettre à 2017 ; l’année de l’ONU ?

Commençons par le meilleur. C’est sans doute en se mettant dans la peau d’un montréalais qu’il est le plus facile d’écrire une lettre optimiste à la nouvelle année qui commence. Oui, parmi les dorénavant plus de 7,4 milliards d’humains de la planète, pas trop de chance de se tromper qu’un résident du Canada vivant dans la ville de Montréal, au Québec, en Amérique du Nord, sera du groupe des privilégiés de 2017.

Dans un esprit institutionnellement festif, on le baignera d’événements commémoratifs, de divertissements et de plaisir. Parce que c’est la fête en ville : 1642-2017, donc 375 années d’existence.

Bonne fête Montréal !

Le pays en entier y ajoutera même sa dose de bonheur d’État : 1867-2017, donc 150 ans pour le Canada moderne, fondé alors par quatre provinces et une constitution laissée à Londres. Oui, c’est également la fête au pays. Et le Québec est aussi très officiellement dans le coup, avec un chapitre de l’histoire juste pour sa propre capitale qui fut hôtesse d’une des conférences de travail des pères fondateurs du pacte confédératif de 1867.

Bonne fête Canada !

Tout ça est légitime. Bien de belles victoires furent le fruit du labeur de ces pionniers. 2017 servira ici à le souligner. Pour notamment inspirer.

Bref, un Canadien ne verra pas la planète avec le même feeling que les autres humains en 2017. Des filtres apaisants lui embelliront l’existence.

***

Poursuivons donc ici, particulièrement à son attention, avec ce que 2017 pourrait aussi signifier en s’imposant un regard plus global. Car pas de fête ici ! Bien du nouveau cependant.

À Washington, un homme sous très haute surveillance tentera – à partir du 20 janvier, pour un mandat de 4 ans – de bouleverser la manière d’administrer la première puissance de la planète.

Pendant ce temps, à Paris comme à Berlin, l’année servira beaucoup à choisir le prochain président-chancelier.

À Londres, la redéfinition de la place de l’Europe dans l’avenir du royaume monopolisera bien des énergies.

Pendant qu’à Pékin on poursuivra les efforts pour sortir le dernier tiers de la population de la pauvreté. Le miracle économique des trois dernières décennies doit encore être partagé. Il ne s’est pas concrétisé pour encore 300 à 400 millions de personnes. C’est beaucoup de personnes…

Et à New York, du haut du siège de l’ONU, quelle sorte d’agenda pour 2017 devra préparer le nouveau grand patron de l’organisation ? Pas de fête ici non plus. Mais bien des jeux de pouvoir. Beaucoup aux travers des manœuvres de Moscou, par crise interposée en Syrie, en Irak, voire au Congo également.

Au Conseil de sécurité, le défi des réfugiés continuera de l’emporter contextuellement à cause de ce haut Moyen-Orient en ébullition, de Bagdad à Damas d’abord, et entre Jérusalem, Tel-Aviv et Gaza aussi. À l’emporter, disons-nous, sur celui des migrations internationales et de la plus juste répartition de la richesse dans le monde. Car c’est de cela qu’il s’agit. Si les gens vont jusqu’à fuir un pays, soit la décision de migration d’un travailleur – actif ou potentiel – la plus complexe et compliquée, c’est que tout un système faillit à répondre aux besoins de base d’une population.

Le système mondial entier doit encore trouver la recette de la dignité pour tous.

Entre Washington, Pékin, Londres, Paris, Moscou… 2017 verra apparaître moult nouveaux leaders politiques. Souhaitons y voir en même temps s’établir un réel leadership mondial convergent. Unanime au moins sur des essentiels comme le recul des victimes de conflits armés, l’eau douce pour tous ou le droit à la justice; moins d’armes dans le monde et plus de ressources pour les plus pauvres.

Que 2017 porte chance pour tous!

L’année de l’ONU ?

2017 donne à l’ONU, pour la première fois de son histoire, un ancien chef d’État d’un pays (le Portugal) pour prendre sa tête pendant au moins cinq ans. Saura-t-il se faire plus influent et efficace devant ses pairs ? Serait-ce le début d’une véritable et nécessaire réforme de l’illustre institution ?

Avec un homme qui veut en changer gros à la Maison-Blanche, des roulements de leaders dans plusieurs autres capitales stratégiques de la planète, 2017 pourrait-t-elle se transformer en année de l’ONU ?

D’abord, la femme gouverneure que M. Trump a nommée comme ambassadrice des États-Unis d’Amérique, à New York, a été généralement applaudie. De deux, si le nouveau secrétaire général des Nations Unies veut donner un grand coup, c’est dès 2017 qu’il le fera savoir. Il ne peut que proposer, et doit donner tout le temps possible à ses pays-patrons de décider de changer le système.

L’ONU reste une association d’États pleinement souverains. Rien ne passe par ailleurs.

L’Inde, le Japon, l’Allemagne, le Brésil, l’Afrique du Sud sont les grands demandeurs de réforme. Mais changer la donne de la gouvernance mondiale en nouvel amalgame de Conseil de sécurité, G7G8, G20… voire de Grands messes, comme Davos et le Forum social mondial (FSM) – pour les plus idéalistes! – n’est pas une mince affaire.

Demandons-le!

Exigeons-le!

Ce ne sont pas les États souverains qui en ont besoin, c’est l’humanité.

Que l’ONU se réforme, notamment dans l’innovation, et qu’elle prenne 2017 pour préparer un geste de leadership du genre: déclarer une « Décennie mondiale de l’économie circulaire » (2020-2030) avec mission de délinéariser nos économies, trop gaspilleuses et productrices de trop de déchets.

Vite des économies « Zéro déchet ».

L’utopie de l’économie circulaire est sans doute la plus concrète stratégie à souhaiter à toute humanité en 2017. L’enjeu du climat autant que la création de meilleures richesses y trouveront réponse. Sortir le plus possible de l’économie linéaire sera encore plus important que de s’éloigner de l’économie du carbone et surtout du pétrole. Ce ne sera pas la pénurie d’énergie qui sera le point de bascule. Un geste politique s’impose ici.

L’enjeu du climat planétaire, de l’environnement en général, saurait-il pousser à l’action (car l’Accord de Paris sur les changements climatiques imposera une suite) ? Ou celui de la sécurité mondiale et du terrorisme, lui-aussi, enjeu systémique ?

L’ONUisme aura désenchanté à peu près tout le monde. Après sept décennies d’existence, plusieurs victoires certes, mais trop de déceptions: « Hello Jerusalem, we have a problem… »

La Palestine, oui, la plus illustre des déceptions onusiennes probablement.

Son système la mine. L’idéal de l’ONU ne doit plus rester otage des États.

***

Et heureusement, demain sera aussi un Univers Internet.

Pour l’anecdote, la révolution numérique a vu 2016 faire naître une offre de « pays » originale. Quelque chose comme 500 000 Terriens avaient déjà dit oui à Asgardia dans les 48 heures de son lancement.

Cyber-citoyens du monde, exprimez-vous! Cyber-innovez.

Faites que 2017 nous bâtisse un monde meilleur, et ce pour tous.

————————————–

(Crédit de la photo: Valentin Valkov)

 

*****

Vous aimez cet article! Faites une DONATION à la rédaction du cyberjournal par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI !

Un prof de McGill University parmi les fondateurs d’Asgardia

Qu’espère la New Development Bank: Clinton ou Trump ?

Le banquier indien K.V. Kamath qui préside la « nouvelle banque de développement », la New Development Bank (NDB) selon son sigle anglais, ne répondrait pas à la question de savoir si les fondateurs de ce nouveau bailleur de fonds multilatéral des pays du BRICS souhaitent plus l’élection de l’un ou l’autre des candidats Clinton et Trump pour le vote présidentiel de novembre 2016 aux États-Unis. Mais on peut tout de même poser la question !

Car l’existence de ce nouveau joueur dans l’économie mondiale est une première dans un tel contexte. Les cinq pays membres des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui représentent environ 40 % de la population mondiale, avaient décidé en 2013 de la fondation de cette nouvelle institution financière, en dotant l’instrument  d’un capital de 100 milliards $US. Inaugurée officiellement le 15 juillet 2014 à l’occasion du sommet des BRICS tenu à Fortaleza au Brésil, son démarrage n’est intervenu qu’en juillet 2015, soit deux semaines après le sommet des BRICS organisé en Russie, à Oufa, sous l’égide du président Vladimir Poutine. Installé à Shanghai depuis février, c’est en avril de cette même année 2016 que furent enfin annoncés les premiers prêts du nouveau bailleur de fonds multilatéral : 811 M $US pour quatre projets d’énergie renouvelable, au Brésil, en Inde, en Chine et en Afrique du Sud.

bricsgenesishead

Fondée en tant qu’alternative à la Banque mondiale (BM) et au Fonds monétaire international (FMI), la NDB souhaite investir 10 milliards $US dans les cinq prochaines années, selon les dires récents de son président indien. Une somme tout de même appréciable.

Et ce n’est pas sans critiquer ouvertement le milieu de la grande finance mondiale que la New Development Bank arrive sur le terrain. Son site internet ne se gêne pas pour analyser le contexte et déclarer:

Current financing and investment patterns are inadequate in meeting investment needs. Private international capital flows are not only volatile they are also insufficient in volume and maturity to fund sustainable development, which typically requires long-term investment.” New Development Bank

Évidemment, à elle seule, la Russie, durement affectée par les sanctions liées à la crise en Ukraine et la chute du rouble, voit dans la NDB et ses réserves de devises un recours contre les institutions financières mondiales comme le FMI et la BM, sous très forte influence étasunienne.

Et comme la politique n’est jamais bien loin des grands enjeux économiques, on a pu lire via l’agence Tasnim en 2015 que « l’Iran envisageait d’adhérer à la banque des BRICS », se référant à l’adjoint du ministre iranien de l’Economie Mohammad Khazaei, lors d’une rencontre avec le ministre brésilien de l’Industrie Armando Monteiro, ce dernier ajoutant: « Nous espérons l’adhésion de l’Iran le plus vite possible, et souhaitons qu’elle obtienne le statut de membre de la banque« .

Clinton ou Trump ?

L’arrivée de l’un ou de l’autre des candidats Hillary Clinton ou Donald Trump à la tête du gouvernement de la première puissance mondiale, en janvier 2017, ne sera pas sans conséquence sur le climat et le contexte du financement des grands projets dans le monde. Sur le climat de l’économie mondiale dans son ensemble, en toute réalité!

À lui seul, Donald Trump est déjà une puissance financière active dans l’économie mondiale. Il a ses réseaux. Une publication spécialisée comme Silver Doctors analysait même, récemment, en quoi un président Trump ferait le bonheur des économies du BRICS: “With those three core concepts in mind, we can explore a bit of the “why a Trump presidency might be the greatest thing gold and silver investors could ever hope for in terms of the oval office.”

The BRICS Candidate: Why A Trump Presidency Might Be the Greatest Thing EVER For Gold”, Posted on September 8, 2016, SilverDoctors.com

Donald Trump est-il autant ami que le couple Clinton avec les familles Agnelli et Rothschild, qui depuis l’an dernier sont les actionnaires majoritaires de l’influent The Economist Group ? Ce n’est pas une sous-question anodine. Agnelli, c’est aussi le contrôle de FIAT – Chrysler.

Et pendant ce temps à Pékin !

Et l’écosystème financier international est encore plus en ébullition que ça ! Outre cette New Development Bank du BRICS, précisons également que la Chine a en plus présidé récemment au lancement d’une autre institution financière multilatérale : la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII), dont le siège social est directement à Pékin. Dotée comme l’autre d’un capital initial de 100 milliards $US, elle a été officiellement établie fin juin 2015 avec cinquante États fondateurs, dont une vingtaine de pays occidentaux tels que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Qui qu’il soit, le prochain président des États-Unis d’Amérique dirigera un monde différent. Les pays en émergence émergent vraiment. Notre monde se complexifie.

—————————-

www.ndbbrics.org

www.ndb.int

*****


Vous aimez cet article! 

Faites une DONATION à notre rédaction par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI!