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Quand la souveraineté se loue : fin de bail à Diego Garcia

Les cas plus connus furent évidemment Hong Kong et Macao. La Chine en a aujourd’hui récupéré la complète souveraineté, après les célèbres 99 ans d’attente dans le premier cas. Peu de gens maîtrisent l’histoire de l’île de Diego Garcia que le Royaume-Uni loua en 1966 aux États-Unis pour une période de cinquante ans… soit jusqu’en 2016. Nous y sommes!

C’est lors d’un accord secret Royaume-Uni / États-Unis, entre le premier ministre Harold Macmillan et le président John F. Kennedy, que Washington prenait l’engagement d’installer une base militaire dans cette région « afin de défendre les intérêts du monde occidental ». C’était au début des années 1960 et pour ce faire il fallait cependant que le territoire britannique désigné échappe au processus de décolonisation et que sa population en soit évacuée. À la suite de ces tractations politiques, le gouvernement britannique créa donc le BIOT (British Indian Ocean Territory) par un décret-loi (Order in Council) en date du 8 novembre 1965. Dès lors, l’ensemble d’îlots devenait officiellement un territoire britannique d’outre-mer séparé de Maurice, qui elle était en route vers son indépendance.

Plus précisément, Londres fit «accepter» la transaction aux Mauriciens, c’est-à-dire la perte de souveraineté sur Diego Garcia, en en faisant l’une des conditions imposées pour accéder à l’indépendance, qui surviendra en mars 1968. Par la suite, le gouvernement britannique offrit à l’île Maurice une compensation de quatre millions de livres comme «règlement complet et définitif». Puis officiellement en 1966 le Royaume-Uni loua l’île de Diego Garcia aux États-Unis pour une période de cinquante ans, renouvelable…

L’article 11 du traité précisait ce qui suit:

(Article 11) Le gouvernement des États-Unis et le gouvernement du Royaume-Uni prévoient que les îles resteront disponibles pendant un laps de temps indéterminé afin de répondre aux besoins éventuels des deux gouvernements en matière de défense. En conséquence, après une période initiale de 50 ans, le présent accord demeurera en vigueur pendant une période supplémentaire de 20 ans, à moins qu’un des deux gouvernements, deux ans au plus avant la fin de la période initiale, notifie à l’autre sa décision d’y mettre fin, auquel cas le présent accord expirera deux ans après la date de cette notification.

L’année 2016 devenait donc une date charnière, fin du bail de 50 ans, accordé par les Britanniques en 1966. Mais l’histoire n’avait pas prévu les années 2000…

En 2001, l’île de Diego Garcia comptait déjà quelque 1 500 militaires, plus 2 000 civils, dont un grand nombre de travailleurs agricoles. Presque toute la population étant non résidente. Le territoire restant administré par un commissaire qui réside à Londres et dépend du Foreign and Commonwealth Office. Ce dit commissaire est représenté à Diego Garcia par un officier de la Royal Navy.

Puis vint la crise terroriste, le 11 septembre, les bombardements en Afghanistan

Pour Washington, Diego Garcia compte dorénavant parmi les bases militaires les plus importantes au monde. S’y abritent une flotte de bombardiers (B-2 et F-111) et des sous-marins nucléaires; quelque 1 700 militaires et 1 500 civils d’origine américaine, mauricienne, sri lankaise et philippine y travaillent sous contrat.

Le journaliste britannique du Sunday Telegraph, Simon Winchester, a visité Diego Garcia en novembre 2001 et il en est arrivé à la conclusion qu’il s’agissait de la plus grosse base militaire américaine du monde.

L’année de bail 2016 changera-t-elle quelque chose?

Selon Wikipédia : Diego Garcia occupe une position stratégique dans le centre de l’océan Indien. L’atoll est situé à 2 000 kilomètres de l’Inde, à 3 500 kilomètres des côtes orientales de l’Afrique et de l’Indonésie, à 4 500 kilomètres du golfe Persique et à 5 000 kilomètres des côtes occidentales de l’Australie. Il est situé au croisement des routes maritimes reliant l’Extrême-Orient à l’Europe aussi bien via le canal de Suez que par le cap de Bonne-Espérance et les pétroliers sortant du golfe Persique croisent au large de Diego Garcia quelle que soit leur destination et notamment en direction de l’Asie. La construction de la base militaire débuta en 1971 et est dite opérationnelle depuis 1986.

L’ESPOIR DE LA CONVENTION DES DROITS DE LA MER

Autant le gouvernement de Maurice que les Chagossiens expulsés des lieux contestent le statut imposé.

Dans une lettre datée du 1er juillet 1992 adressée aux autorités mauriciennes, le gouvernement britannique a soutenu que la souveraineté sur l’archipel serait rendue à Maurice lorsque la base militaire de Diego Garcia « ne serait plus nécessaire à la défense de l’Occident ». Une position qui laisse place à bien des interprétations.

Les États-Unis ont fait savoir qu’ils s’opposeraient catégoriquement au retour des Chagossiens à Diego Garcia, et ce, aussi longtemps que ce territoire insulaire serait « utile aux intérêts des puissances occidentales ».

Et le 22 octobre 2008, les cinq arbitres de la Chambre des lords (les Law Lords) ont rendu un jugement en faveur du gouvernement britannique, estimant que la Grande-Bretagne avait vidé l’archipel des Chagos pour des raisons politiques et qu’ils n’avaient pas à évaluer le bien-fondé de sa démarche.

Des études britanniques ont aussi révélé qu’en raison du réchauffement climatique la montée de l’océan entraînerait à moyen terme la quasi-disparition de Diego Garcia…

Mais ça bouge aussi selon justement le droit de la mer : 50 ans après « l’excision unilatérale et arbitraire » de l’archipel des Chagos du territoire mauricien par les colons anglais, le Ruling de la Permanent Court of Arbitration sous la Convention des Droits de la Mer, qui a siégé en mai 2014 à Istanbul, est venu donner raison à Maurice dans ses droits.

  • La création de la Marine Protected Area (MPA) aux Chagos par Londres sans le consentement de Maurice et unilatéralement n’est pas légale.
  • Les droits de Maurice sur les eaux territoriales, les droits de pêche et d’exploitation des fonds marins des Chagos sont validés par le jugement d’Istanbul.

Le jugement de 227 pages sur le Marine Protected Area aux Chagos, excluant la base américaine de Diego Garcia, constitue donc une avancée historique pour Maurice dans sa revendication pour son intégrité territoriale. Même si la majorité des cinq juges siégeant ne se retrouvent pas sur la même longueur d’ondes concernant la question de la souveraineté de Maurice sur les Chagos, le jugement du 18 mars dénonce l’illégalité de la Grande-Bretagne dans la création de la Marine Protected Area aux Chagos, vu que les droits et intérêts souverains de Maurice ont été bafoués et violés. Toutefois, les critiques les plus acerbes contre la Grande-Bretagne ont été formulées dans un Dissenting Judgment minoritaire signé des juges James Kateka et Rüdiger Wolfrum, qui dressent un parallèle entre l’excision des Chagos du territoire mauricien, en 1965, et le projet unilatéral de Londres avec le MPA, visant à priver Maurice de ses droits sur les eaux territoriales aux Chagos, ainsi que de ses droits de pêche et d’exploitation du fond marin de l’archipel.

Diego Garcia, l’île principale de l’archipel des Chagos, fera-t-elle l’objet un jour d’un accord tripartite entre Maurice, le Royaume-Uni et les États-Unis?

La loi des eaux et du climat réglera probablement une large partie de l’affaire avant le Droit de la mer. Le point culminant de l’archipel des Chagos se trouve sur Diego Garcia avec une altitude de 15 mètres, un relief qui tranche avec la majorité de l’île et le reste de l’archipel dont l’élévation ne dépasse généralement pas 2 mètres au-dessus du niveau de la mer. Et Diego Garcia reste un atoll en fer à cheval formé d’une île principale et de trois petits îlot comptant que 28 km2 de superficie (44 kmde superficie totale lagon inclus).

Et le renouvellement du bail court maintenant jusqu’en 2036.

 

TSX-V cherche des solutions : une TSX-V US est envisagée

Bien des gens souhaitent que le monde de la Bourse aille mieux au Canada. Et les gestionnaires de la Bourse de croissance TSX sont certes en tête de liste. Améliorer la liquidité des titres, augmenter le nombre des inscrits, la visibilité des sociétés, la réputation de ce mode de financement.

LA BOURSE N’EST PAS UN JEU!

En tournée canadienne depuis la publication d’un récent Livre blanc (White Paper), qui amène plusieurs pistes d’améliorations du modus operandi des sociétés en Bourse au Canada, quatre représentants du TSX-V étaient de passage à Québec le 28 janvier 2016. Outre de présenter le nouveau directeur régional pour tout l’Est du Canada, Tim Babcock, qui prend la relève de Louis Doyle suite à la disparition des postes de directeurs à Montréal (et aussi à Calgary), les gens du TSX-V souhaitaient écouter leurs clients.

Le premier problème soulevé concernait la faible liquidité des titres de la Bourse de croissance, et un corollaire très agaçant : le fait de voir un petit trader acheter (anonymous) un tout petit lot, à 15h58 ou 15h59 en toute fin de séance, faisant descendre le titre, voire qui trop souvent fait annuler tout le gain de la journée. Ce jeu de spéculation sur les titres irrite au plus haut point tous les dirigeants de société publique. Surtout qu’ils sont complètement démunis devant ces « anonymous », impossible à retracer.

« À nous, on nous demande la plus grande transparence pour être à la Bourse, et tout, alors que des investisseurs peuvent encore se cacher sous cette catégorie d’anonyme; c’est contradictoire », témoignent en cœur tous les dirigeants rencontrés.

Ils demandent donc de voir disparaître cette forme d’identification de transaction. Une requête qui ne devrait pas représenter une grande révolution, car nous avons appris que le Canada est dans l’exception en la matière, alors que les autres pays généralement ne permettent plus l’identification « anonymous ».

« Nous sommes peut-êtes dus pour une bonne compagne d’information du public afin de passer le message que la Bourse ce n’est pas un jeu, une affaire de spéculation… », a aussi demandé un des participants.

Certes de savoir pour 100% des transactions qui a donné l’ordre ne réglera pas tout, mais il a été suggéré, également, d’imposer un minimum à la valeur de la transaction pour les fins de séance, par exemple la dernière demi-heure.

TSX-V US?

Outre ces irritants, le principal défi demeure tout de même d’attirer davantage d’investisseurs et de liquidité. Attirer le capital de notre voisin du sud est évidemment une piste de solution alléchante. Les dirigeants du TSX-V ont donc agréablement surpris leurs invités en partageant qu’ils réfléchissaient à la possibilité de créer une TSX-V « US », donc destinée aux sociétés des États-Unis.

Cette initiative viendrait gonfler, du coup, l’intérêt du capital US pour les titres au Canada avec les effets d’augmentations de l’offre et de la demande.

À suivre évidemment!

Revitaliser la Bourse de croissance TSX : le marché de capital de risque public canadien

http://www.tsx.com/revitalizing-tsxv?lang=fr

 

 

 

Partenariat Trans-Pacifique: texte rendu public

Il n’aura pas fallu trop de temps! Le texte de l’important projet commercial Partenariat Trans-Pacifique négocié par une douzaine de pays récemment – dont la Canada, les États-Unis, le Mexique, le Pérou, le Chili, le Japon et l’Australie – est maintenant disponible en anglais grâce au ministère néo-zélandais des Affaires étrangères et du Commerce qui l’a rendu public. Lien sur le site néo-zélandais

Le texte sera traduit en français et en espagnol en vue de sa signature!

Pour en savoir plus sur le PTP nous vous invitons à visiter ce site: Centre d’études pluridisciplinaires en commerce et investissement internationaux (CEPCI)

Mondialisation : de l’État islamique (EI)… à Yellowstone?

Un autre Sommet du G7 débute au château d’Elmau, en Allemagne, les 7 et 8 juin de cette année 2015. Son agenda prévu tiendra-t-il la route?

L’anecdote date, mais elle s’applique encore largement à la gouvernance mondiale de notre temps : À notre question «Combien faut-il de pays souverains dans le monde pour obtenir une gouvernance mondiale efficace (…) ?» Boutros Boutros-Ghali, qui était alors secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, et de passage dans la ville de Québec, avait répondu avec toute la profondeur de son expérience de diplomate aguerri.

« Première remarque: ce qui est important, c’est d’abord qu’il y ait une volonté politique des États. Et la volonté politique des États n’est pas toujours au rendez-vous face aux questions internationales… Il n’y a pas encore d’approche globale. Lorsque, par exemple, un problème d’ordre mondial survient, je dirais qu’il n’y a qu’une vingtaine d’États qui s’intéressent aux questions internationales. Et ce ne sont pas toujours les mêmes, d’ailleurs (…) »

Boutros Boutros-Ghali, Québec, 10 juillet 2001
Source: commercemonde.com/024/rubriques/r2.html

Une vingtaine d’États… changeants ! Rappelons tout de suite qu’il y en a actuellement 193 en règles avec l’ONU. La vigie de la bonne gouvernance de la planète Terre tient donc à bien peu de préparation et de forces actives en alerte.

Les grands décideurs du G7 (qui punissent encore la Russie à cause de la crise en Ukraine) parleront certes … de la Russie ! Et aussi de l’État islamique : ce véritable « diable » que bien peu d’analystes avaient vu venir sur la scène mondiale. Mais le propre de la scène mondiale est d’être complexe aux extrêmes et excessivement imprévisible. Combien de fois avons-nous vu nos grands leaders se retrouver pour une gestion de crise, plutôt que pour travailler sur leur agenda pourtant si longuement préparé ? Des efforts de coordination et de diplomatie colossaux, très souvent pour rien. L’actualité, la crise, l’urgence du moment, l’emportent tout simplement. C’est la vie !

GOUVERNER, C’EST PRÉVOIR !

Dans l’état du monde en 2015 qu’ils tenteront d’analyser, personne ne viendra leur rappeler que Yellowstone a connu le 30 mars 2014 un séisme de magnitude 4,7 et qu’il s’agissait du plus puissant du genre depuis 30 ans dans le parc. Précisant que depuis, une étude publiée en avril 2015 par des chercheurs de l’Université de l’Utah révèle au monde la présence d’un autre réservoir colossal sous la première chambre du super-volcan, en faisant dorénavant le plus grand réservoir au monde de magma.

ATTENTION : Cette nouvelle représentation du système volcanique de Yellowstone n’augmente pas le risque proche d’une éruption, mais améliore sensiblement notre compréhension du risque.

On sait déjà, par exemple, que 10 à 30% du magma présent sous Yellowstone est à l’état liquide et que c’est donc encore insuffisant pour déclencher une éruption majeure, parce qu’aux yeux des chercheurs, il en faudrait au moins 50%. Mais des poches de magma en fusion pourraient, quand même, causer des éruptions… plusieurs fois plus fortes que celle de 1980 au Mont St-Helens.

Par ailleurs, les enregistrements en continu de l’activité séismique à Yellowstone ne sont disponibles que depuis les années 1970! Une insignifiance à l’échelle géologique qui ne permet pas de tirer de conclusions sur les observations effectuées.

Et nous savons tous qu’une éruption d’importance à Yellowstone serait une catastrophe majeure, inconnue de la civilisation moderne, parce que le monstre qui dort est connu et qu’il a déjà parlé à trois reprises dans l’histoire géologique de la planète.

« Les États-Unis et le Canada seraient recouverts de plusieurs centimètres de cendres qui détruiraient toute végétation jusqu’à 1 600 km du cratère. Deux tiers des États-Unis et un tiers du Canada deviendraient inhabitables. Les émanations toxiques du volcan rendraient l’air irrespirable… Un tel événement causerait des dégâts gigantesques, équivalant à environ 1 000 fois celle du mont St-Helens (WashingtonUSA) en 1980, qui avait engendré l’émission d’un kilomètre cube de matière dans l’air (…) la dernière éruption de Yellowstone il y a 640 000 ans, a rejeté 1 000 kilomètres cubes de matériaux », selon Ilya Bindeman, professeur en sciences géologiques à l’Université de l’Oregon.

Mais pourquoi parler de Yellowstone au fait?

Parce que le super-volcan sera possiblement la vedette de 2015 ou 2016 ou 2026… et que nos leaders au G7 oublieront qu’en 2010 le ciel de l’Europe avait été fermé plusieurs jours, justement pour cause de volcan au travail, sur une portion de la petite et insulaire Islande.

Ils oublieront les leçons de l’expérience et éviteront de prévoir ce qui guette peut-être l’humanité d’un cataclysme majeur actuellement sous surveillance, mais évidemment en dessous des radars de l’actualité. Car rien d’urgent ne semble s’y passer PRÉSENTEMENT.

Bon sommet tout de même !

Attention : révolution robots en vue!

Après la révolution du web – et d’une certaine manière dans le même sillage – l’humanité doit maintenant prévoir la révolution des robots!

L’analyste géopolitique Pierre Fournier et son collègue Angelo Katsoras, de la Banque nationale, disaient déjà il y a presque deux ans: «  La révolution robotique, qui n’a fait que commencer, va redessiner le paysage géopolitique et économique mondial ».

La baisse rapide de leurs coûts d’acquisition va permettre aux robots d’effectuer un nombre beaucoup plus grand de tâches, ce très efficacement. Donc bouleversements considérables à prévoir, notamment la réduction de l’avantage concurrentiel que beaucoup de pays émergents tirent actuellement de leur main-d’oeuvre bon marché. Dans le rayon des bonnes nouvelles, les robots aideront aussi les sociétés vieillissantes à mieux contrôler les coûts de leur système de santé.

« L’ère de la robotique créera certes de nouvelles professions, mais elles ne seront pas suffisantes pour remplacer tous les emplois perdus », préviennent aussi les deux analystes.

Autant de transformations et de changements fondamentaux qui obligeront les pays à débattre de la question de savoir comment la richesse et le travail doivent être redistribués dans la société. Gros débats en perspective!

Combien de robots vous dites?

Il y avait dans le monde 1,15 million de robots industriels en 2011 et ce nombre devrait encore augmenter de 30 % pour 2015. Selon la Fédération internationale de robotique (IFR), il s’est vendu plus de 160 000 robots industriels dans le monde en 2012. À cette époque, la moyenne de robots industriels pour 10 000 ouvriers tournait autour de 55 au niveau mondial, soit environ la situation des pays tels que le Royaume-Uni, l’Australie ou la Suisse; les leaders en la matière étant la Corée du Sud (350), le Japon (339) et l’Allemagne (251). Les pays tels que l’Italie, la Suède, le Danemark, les États-Unis, l’Espagne, la Finlande, Taiwan, la France, la Belgique, l’Autriche, le Canada et les Pays-Bas se situant, eux, autour de 150 à 100 robots pour 10 000 ouvriers.

Tous secteurs confondus, c’est au Japon qu’il y a le plus de robots industriels en opération, devant les États-Unis, second à ce titre. Mais pour combien de temps?

La Chine a considérablement accru ses achats au cours des dernières années en achetant 22 577 juste pour 2011 (une hausse de 51 % par rapport à l’année précédente), l’année qui en fit le troisième acheteur de robots dans le monde. L’IFR avait prévu que la Chine sera dès 2014 le premier acheteur de robots dans le monde.

Pourquoi cette croissance?

Fabriquer des biens en Chine coûtait 18 % moins cher qu’aux États-Unis en 2003. L’écart n’était plus que de 7 % une décennie plus tard. La hausse des coûts salariaux en Chine combinée à une énergie meilleure marché et à l’automatisation croissante des usines du pays de l’oncle Sam expliquent largement le phénomène.

Sur les quelque 200 000 robots multi-rôles qui seront livrés en 2015, 35 000 prendront la route de la Chine, soit autant que pour le Japon, devançant ainsi tous les autres pays du monde.

Et pour quoi faire?

Alors que le secteur industriel utilisait le plus de robots, la demande mondiale d’installation automatisée croit fortement dans des secteurs comme la défense, la santé et l’agriculture. La demande de robots capables d’effectuer des tâches domestiques, tels que passer l’aspirateur ou tondre une pelouse, est aussi en forte expansion.

Si le robot industriel était surtout employé pour souder, peindre, visser ou transporter des composantes, la nouvelle génération de robots dotés de capteurs d’images et de son est capable d’analyser l’entourage et de distinguer différentes composantes et même de s’insérer dans la chaîne de production en se mélangeant à des ouvriers en chair et en os.

On n’arrête pas le progrès, direz-vous ? Mais il y a une grande différence entre la révolution robotique actuelle et les révolutions industrielles antérieures. Il fallait encore beaucoup de monde pour concevoir, fabriquer et faire fonctionner les nouvelles machines. Les robots, de plus en plus, fonctionnent seul et pourront peut-être même un jour se fabriquer eux-mêmes. L’automatisation poussée ramènera aussi au premier plan la question de la redistribution de la richesse et du travail.

Voir autre article, pour des exemples en entreprise: « Révolution robots »: vous voulez-des exemples?