Archives par mot-clé : Canada

La culture n’est pas une marque de casino, mais…

L’homme d’affaires québécois Alexandre Taillefer a été président de conseil d’administration de l’Opéra de Montréal et du Musée d’art contemporain de la même ville depuis les quatre dernières années. Dans un contexte de rationalisation des budgets de l’État, il a très bien pu constater que le développement de la clientèle – et incidemment des revenus autonomes – doit être une priorité pour l’industrie de la culture. Or, la culture est bien plus qu’une marque de yogourt ou un nouveau site de casino en ligne … Et à ce titre, il vaut probablement mieux s’inspirer davantage des USA que de la France.

Dans son texte d’opinion du numéro d’été 2016 du magazine québécois Voir, Alexandre Taillefer explique comment le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) a su augmenter ses revenus. Simple: il a augmenté son budget de marketing au moins dans les mêmes proportions! Le solde net permettant à l’institution d’engranger 1 million de beaux $.

C’est aussi ça la culture et le showbiz, savoir se vendre !

Pour lui, le Québec culturel est « très bon pour créer de l’offre. Il faudrait peut-être apprendre à créer de la demande », ajoute-t-il aussitôt.

« S’inspirer un peu plus des Américains et un peu moins des Français qui comptent entièrement sur l’État pour financer leur culture », lançait ensuite Alexandre Taillefer.

Son expérience au MAC fut donc très concluante: les revenus de billetterie ont été directement reliés aux budgets alloués à la commercialisation. Simplement parce que pour un consommateur la culture entre directement en concurrence avec tout le reste et qu’il faut le rejoindre sur cette base. Ou, comme Taillefer sait si bien le dire lui-même: « Parce que comme pour le yogourt dans un supermarché, le produit culturel bien en vue vendra beaucoup plus que celui qui est caché dans la section des produits spécialisés. »

Autre bel exemple de son message: il explique avoir constaté qu’il existe une corrélation directe entre les artistes et chansons qui sont répertoriés sur les pages d’accueil de sites comme iTunes et Spotify et les téléchargements individuels générés. Ici c’est la règle du 98/2; oui ici 2% des chansons génèrent 98% des revenus.

Survivre sans le showbiz, c’est savoir se vendre !

UN GUERRIER DES AFFAIRES

Alexandre Taillefer n’est pas un néophyte de la commercialisation. Actionnaire principal de Taxelco, il vient d’annoncer l’acquisition de Taxi Diamond par son entreprise, devenant donc propriétaire de la plus importante flotte de taxis de la ville de Montréal. Son initiale flotte de taxis hybrides et électriques prendra encore plus d’expansion dans la métropole du Québec. Car il a la culture du bizness et des affaires.

Sachons que Diamond s’ajoutait ainsi à Taxi Hochelaga, acquis l’an dernier par Taxelco, et à Téo Taxi, le service de taxis entièrement électriques qui fut lancé il y a quelques mois par l’entreprise. À cette fin, une douzaine de luxueuses voitures Tesla, d’origine californienne, ainsi que d’autres automobiles vertes de moindre gamme comme les Soul, du constructeur coréen Kia, et des Leaf, du japonais Nissan furent acquises.

Et la prochaine fois que vous choisirez une soirée culturelle au Casino de Montréal, vous saurez quel genre de taxi joindre!

Bonne soirée.

*****


Vous aimez cet article! 

Faites une DONATION à notre rédaction par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI!

 

TMX : Roundtable for solutions to Canada’s growth capital gap

TMX Group will funding an independent working group, the Advancing Innovation Roundtable, which will examine ways to increase access to growth capital for companies in Canada‘s innovation economy. The Roundtable will deliver a set of actionable recommendations in early 2017 on how to successfully scale globally competitive enterprises in a variety of sectors including technology, clean technology, life sciences and advanced manufacturing.

Launching in September 2016, the Roundtable will focus on the scalability issues of Canadian technology and innovation firms caused by insufficient growth funding beyond the initial seed and start-up stages.

Members will include senior leaders from the Canadian investment community, including pension plan groups, banks, endowments, venture capital firms and private equity funds.

This Roundtable will be chaired by Salil Munjal, General Partner at Yaletown Partners, a leading private investment firm focused on financing growth-stage technology companies. Earlier in his career, Mr. Munjal was President & COO of Leitch Technology Corporation, a TSX-listed company that he helped grow to over a thousand employees in six offices globally.

« Where Canada lags behind our global peers is in the development of market-leading technology companies with significant scale. The Roundtable will explore new strategies to increase the supply of growth capital to develop large, next generation companies in Canada. TMX plays a vital role in Canadian capital formation and has a demonstrated history of leadership in driving change, such as the Mining Standards Task Force that gave rise to National Instrument 43-101 and mandated majority voting to help improve corporate governance standards in Canada. I look forward to collaborating with TMX and leading experts in the Canadian investment community to realize the full potential of Canada’s innovation economy companies, » said Mr. Munjal.

« TMX is focused on powering the development of an innovation economy in Canada. Canadian capital markets are vital to helping entrepreneurs through the crucial start-up phase, but also later in the financing chain as their companies scale up to become market leaders. The Roundtable recommendations will help accelerate the growth of Canadian businesses and better position Canada’s economy for high-quality economic development and job creation. Salil’s experience in both the private and public markets as a leading investor and successful business leader positions him well to help guide the Roundtable, » said Lou Eccleston, Chief Executive Officer, TMX Group.

Before delivering its recommendations, the Advancing Innovation Roundtable will consult with industry stakeholders, investors and financial leaders who are key partners in building Canada into a competitive innovation country.

 

Le Groupe TMX financera un nouveau groupe de travail indépendant, la Table ronde pour propulser l’innovation, qui examinera des avenues pour améliorer l’accès au capital de croissance pour les sociétés de l’économie de l’innovation du Canada. Cette table ronde, qui sera lancée en septembre 2016, concentrera ses efforts sur les problèmes d’évolution que connaissent les entreprises canadiennes des secteurs de la technologie et de l’innovation en raison de l’insuffisance du financement de croissance au-delà des stades de la création et du démarrage. Au début de 2017, elle formulera un ensemble de recommandations pratiques sur la façon de faire évoluer les entreprises qui seront concurrentielles sur la scène internationale dans différents secteurs, dont ceux des technologies, des technologies propres, des sciences de la vie et de la fabrication de pointe.

Les membres de la table ronde comprendront des chefs de file des milieux de l’investissement canadiens issus notamment de caisses de retraite, de banques, de fondations, de sociétés de capital de risque et de fonds de capital-investissement. La table ronde sera présidée par Salil Munjal, associé commandité de Yaletown Partners, une importante société de placement privé qui se concentre sur le financement des entreprises technologiques au stade de croissance. Plus tôt dans sa carrière, M. Munjal a été président et chef de l’exploitation de Leitch Technology Corporation, une société inscrite à la TSX qu’il a aidée à faire croître au-delà du seuil de mille employés dans six bureaux partout dans le monde.

Avant d’annoncer ses recommandations, la Table ronde pour propulser l’innovation mènera des consultations auprès des intervenants du secteur, des investisseurs et des chefs de file financiers qui sont des partenaires clés pour faire du Canada un pays concurrentiel sur le plan de l’innovation.

tmx.com

*****


Vous aimez cet article! 

Faites une DONATION à notre rédaction par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI!

 

 

United Nations target : HOW MUCH FOREIGN AID ?

We offer you Opinion Paper
about evolution of the foreign aid concept in the World since United Nations spending target of 0.7% of gross national income for rich countries.
McLeod Group Blog by Ian Smillie (July 22, 2016)

Buried deep in the government’s discussion paper on its foreign aid review is a tiny comment about aid volumes. It is a warning that whatever you might want to tell the government about aid, don’t bother talking about numbers. The UN spending target of 0.7% of gross national income for rich countries is called ‘unrealistic… in the current fiscal context.’

This is almost verbatim what every Canadian government has said about the target since it was established in 1969. Worse, there is no sense at all of what might actually be realistic in the current fiscal context, or any other—there are no numbers and no spending plan to go along with all of the neat ideas about health, clean economic growth, children, women, inclusive and accountable governance, human rights and humanitarian emergencies.

It is worth considering, given the inability of any Canadian government to come even close to 0.7%, where this ‘unrealistic’ target came from in the first place, and whether it actually makes any sense.

Economist Barbara Ward may have been the first to propose a target of this sort. Hers was one percent of the national income of rich countries. In her 1962 book The Rich Nations and the Poor Nations, she said that ‘the scale of aid must be adequate. Patchy development, a little here, a little there, does not lead to sustained growth.’

In his ground-breaking 1969 study for the World BankPartners in Development, Lester Pearson devised the 0.7% target, saying that each aid-giving country should reach the target ‘by 1975 or shortly thereafter, but in no case later than 1980.’ A few donor countries have met and exceeded the target: the Nordics, Netherlands, Luxembourg, and Britain. The rest have not. Canada has never come close and currently we stand at about 40% of the target; a failing grade in most schools.

Addis Ababa ministerial meeting

When aid ministers and their officials gathered in Addis Ababa in July 2015 to discuss how the three trillion dollar sustainable development targets were going to be financed, most—including the Canadian team—talked about remittances, foreign direct investment, ‘blended financing’ ‘innovation,’ ‘doing more with less’ and just about everything but their own role and responsibilities in funding the development that they so earnestly endorse.

Barbara Ward might have been speaking to them when she wrote, ‘If we continue with what is surely our greatest Western temptation, and think… that we can, by pursuing our own parochial self-interest, achieve in some miraculous way a consummation of world order, then we are heading not simply towards great disappointments, but towards disaster and tragedy as well.

The disaster and tragedy that she predicted have played out time and again across poor countries and among poor people of not-so-poor countries. They can be seen today in broken nations like South Sudan and Somalia, in the refugee camps of Kenya, Tanzania and throughout the Middle East, in the mass migration across the Aegean and the Mediterranean, in the chaos perpetrated by al-Shabaab, Boko Haram, Al-Qaeda in the Islamic Maghreb and dozens of other festering cancers.

Properly conceived and delivered, foreign aid is not charity; it is not a slush fund for commercial and political interests. If they want to avoid even greater disaster and tragedy, Western countries have to become much more serious about making aid work as a tool for ending poverty. And Canada cannot say, decade after decade, that spending targets met by our friends and allies are for us, ‘unrealistic… in the current fiscal context.’ The Trudeau government and Canada can surely do a lot better than this.

———————

McLeod Group Blog

Related Posts

MANAGING CANADIAN AID: THE CASE FOR DECENTRALIZATION

HUMANITARIAN DILEMMAS

OPAQUE TRANSPARENCY IN CANADA’S FOREIGN AID

Policy Coherence for Development: Putting it into Practice

*****


Vous aimez cet article! 

Faites une DONATION à notre rédaction par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI!

E-commerce transfrontalier : mauvaise note pour les politiques commerciales du Canada

« Le commerce en ligne (e-commerce) amoindrit l’obstacle de la distance en matière d’échanges commerciaux, et le Canada doit redoubler d’effort pour tirer parti des avantages économiques, politiques et sociaux du commerce fondé sur les nouvelles technologies », soutiennent Usman Ahmed et Hanne Melin, d’eBay.

À l’examen d’expériences menées par des entreprises canadiennes et de nouvelles données d’eBay pour 2008 à 2013 en matière de commerce électronique, les auteurs d’une nouvelle étude de l’Institut de recherche en politiques publiques montrent d’abord, sans grande surprise, que les entreprises en ligne affichent un taux d’exportation beaucoup plus élevé, qu’elles rejoignent un plus grand nombre de pays et aussi se développent plus rapidement que les entreprises hors ligne.

C’est le contraire qui aurait été une surprise!

On y détaille également que presque toutes les entreprises qui totalisent sur eBay des ventes annuelles de plus de 10 000 $ sont exportatrices, contre seulement 10 % des petites entreprises traditionnelles. Même dans les rares cas où celles-ci font affaires au-delà du marché américain, elles ne touchent qu’un ou deux autres pays, alors que les entreprises exportatrices en rejoignent 19 en moyenne.

COMMENT FAVORISER LE COMMERCE ÉLECTRONIQUE?

En misant sur ces nouvelles structures d’échange, le Canada favoriserait le renforcement de ses petites entreprises et leur inclusion au commerce international tout en réduisant la domination des très grandes sociétés. Le commerce en ligne attire en effet un plus grand nombre de nouveaux joueurs qui accaparent de larges parts du marché et en atténuent du même coup la concentration.

Le plus grand intérêt de l’étude est qu’elle identifie une faiblesse des politiques commerciales canadiennes à l’heure des TIC et du e-commerce :

« Les règles commerciales actuelles créent des obstacles à ces échanges transfrontaliers », y déplorent aussi les auteurs.

S’appuyant sur des propositions récentes préconisant que le Canada relève le seuil des importations en franchise de droits, ils formulent les recommandations suivantes à l’intention du gouvernement :

  • Renforcer le partenariat entre agences douanières et entreprises en vue de mettre à jour les évaluations des risques et d’accélérer le traitement des biens à la frontière.
  • Intégrer les petites entreprises aux programmes fédéraux de négociants dignes de confiance.
  • Intégrer aux discussions sur les politiques commerciales la question des systèmes postaux, de plus en plus utilisés dans les échanges internationaux, dont la simplification et l’harmonisation entre pays sont désormais indispensables.
  • Élaborer une politique de services financiers technologiquement neutres pour soutenir l’essor des systèmes de paiement numériques.

Ce travail a été publié sous la direction de Stephen Tapp, Ari Van Assche et Robert WolfeRedesigning Canadian Trade Policies for New Global Realities. Il sera le sixième ouvrage de la collection L’art de l’État de l’IRPP. Trente experts universitaires, chercheurs du gouvernement et autres spécialistes y analysent l’incidence de l’évolution des échanges commerciaux, des technologies, et du pouvoir économique et géopolitique sur les politiques canadiennes.

On peut télécharger cette étude qui figurera dans un prochain ouvrage collectif de l’IRPP sur le site de l’Institut (irpp.org/fr).

 

*****


Vous aimez cet article! 

Faites une DONATION à notre rédaction par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI!

Forum de Québec : Comment la Chine prépare sa revanche

« La Chine fait ce que l’on ne fait pas ici (…) Au Canada, nous sommes en sursis. Le nuage n’est pas passé. La Chine travaille à une 2e vague où ils vont être plus productifs (…) D’ici 3 à 5 ans maximum », a prévenu Louis Duhamel, conseiller stratégique chez Deloitte.

C’est déclaration fut la première surprise de la conférence d’ouverture du Forum international de Québec sur la croissance des entreprises, tenu les 6 et 7 juillet 2016 dans le nouvel agrandissement du Centre des congrès de Québec.

Ce n’est pas un mystère de comprendre qu’en Chine, ces dernières années, comme les coûts de production augmentent à cause de la pression à la hausse des salaires, ils doivent acheter encore plus de robots pour compenser et aussi faire de meilleurs produits. Mais c’est la bonne compréhension du contexte qui permet la bonne mesure du phénomène : « La deuxième génération des entrepreneurs chinois qui arrivent ont découvert le monde entier et étudié le management et la productivité dans les meilleures universités d’Occident », nous explique en interview Louis Duhamel.

Lire aussi: www.commercemonde.com/2015/05

Ces jeunes managers prennent maintenant les commandes avec la ferme intention de pousser la robotisation de l’économie chinoise vers le rêve de produire de la haute valeur ajoutée. C’est une vague de fond qui s’annonce, plus qu’un simple jeu du marché.

Et la vague est juste là, à l’horizon, 3 ans… voire 5, a-t-il ensuite ajouté pour se permettre une certaine marge.

« La deuxième vague de l’industrialisation en Chine s’en vient : celle des entrepreneurs ayant compris l’automatisation. » Louis Duhamel

ROBOTS ET ENVIRONNEMENT

Toute cette néo-industrialisation de la Chine est d’ailleurs en parfaire cohérence avec la volonté politique du régime d’amorcer un changement de modèle de consommation vers la réduction des émissions de carbone. Un passage obligé notamment depuis décembre 2015 et la Conférence de Paris sur le climat, et aussi à cause des pressions populaires en Chine même.

Et c’est encore avec les robots que Louis Duhamel a surpris son auditoire avec une deuxième information surprenante pour plusieurs :

« Grace à un formidable rattrapage en huit ans, les USA sont actuellement 1er au monde – en chiffres absolus – pour le nombre de robot industriel. »

« La National Robotic Initiative aura probablement été la plus belle réalisation des années Obama. Plus que le MediCare », pense ainsi Louis Duhamel.

En 2012, la moyenne de robots industriels pour 10 000 ouvriers tournait autour de 55 au niveau mondial; les leaders en la matière était la Corée du Sud (350), le Japon (339) et l’Allemagne (251). Tous secteurs confondus, c’était alors au Japon qu’il y avait le plus de robots industriels en opération, devant les États-Unis.

Un Corée du Sud que nous avons croisé sur le planché du forum s’émerveillait de constater le côté relax des gens dans les rues de Québec. Coincée entre la Chine et le Japon, la Corée du Sud est historiquement obligée de surperformer. Bref ils travaillent, ils courent sans arrêt, nous faisait-il comprendre, en donnant l’exemple que dormir plus que six heures par nuit est exceptionnel pour les coréens et que pour plusieurs c’est encore moins.

Certes moins, mais tout de même coincé entre les USA au sud et la Chine à l’ouest, le Canada devrait-il davantage automatiser son économie ? Voilà certainement une question pertinente.

*****


Vous aimez cet article! 

Faites une DONATION à notre rédaction par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI!