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Analyse : Ô Canada… Chine mon amour !

Le discours du budget du 19 avril 2021, premier présenté par une personne titulaire du ministère des Finances du Canada née – et encore – femme marquera certes l’histoire; aussi pour avoir été espacé de quelque 500 jours, nous étions donc en 2019, du précédent. Saine démocratie et pandémie rimant ainsi avec des conséquences contradictoires…

Le discours-dialogue du 13 avril 2021, deuxième passage de l’ambassadeur S.E. Peiwu Cong comme représentant officiel de la République populaire de Chine au Canada à la prestigieuse tribune du Conseil des relations internationales de Montréal, alors que le précédent, organisé à la suite de sa prise de fonction à Ottawa en 2019, avait été uniquement un discours de 40 minutes devant les membres du CORIM, marquera lui aussi l’histoire. Ici, celle laborieuse de l’histoire des relations officielles Canada-Chine depuis l’amorce de l’affaire de la demande d’extradition aux USA de Madame Meng Wanzhou, dirigeante de l’entreprise Huawei. Élevée au niveau de crise politique, car rapidement téléscopée par l’affaire dites des « deux Michael », Michael Kovrig et Michael Spavor, ceux-ci, en cellule de prison en Chine et tout récemment en processus de jugement, également.

La ministre Chrystia Freeland discourait sachant assurément que son pays vient de se mériter la place d’honneur, le tout premier rang, du 6e classement annuel des « meilleurs pays »* du US News & World Report de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie. Ce, en y détrônant pour 2021 la Suisse, parmi 78 pays étudiés (nombre considérable, mais moins tout de même que la moitié des 193 pays membres reconnus aux Nations Unies). Un honneur, ici, qui ravivera certainement de bons souvenirs à Jean Chrétien et ravira bien d’autres canadiens, mais aucunement les vis-à-vis à l’autre bout du monde, à la barre du gouvernement à Beijing particulièrement. Car on n’y a pas là une commune vision de ce que sont les « meilleurs pays ».

L‘ambassadeur Cong n’avait probablement pas en main, ni en tête, les résultats dudit vaste sondage* aux résultats publiés le 13 avril 2021, soit le jour même de son « dialogue » organisé avec le CORIM**. Et avec une petite semaine de recul, notre compréhension de ce qui fut finalement un duel Cong-Johnson reste la même, c’est-à-dire le constat d’un triste dialogue de sourd, le souvenir d’un mélange de facile langue de bois et de difficile choc de culture.

C’était pourtant après avoir bien souligné que ce fut à la demande de l’Ambassade de Chine que le CORIM décida de donner à nouveau sa tribune à l’ambassadeur Cong, non sans bien faire comprendre que cette fois il ne s’agirait pas d’un simple discours unidirectionnel, mais bel et bien aussi d’un dialogue, encore en minutes bien comptées, mais déclinées en cinq pour le discours d’ouverture avec ensuite, pour l’essentiel, un questions-réponses, que Pierre Marc Johnson, actuellement président en exercice du conseil du CORIM agissant comme animateur de l’événement, croyait bien pouvoir mener plus à sa guise ce midi-visioconférence sur la thématique « Relations Chine-Canada : quelle voie suivre ? ».

CHOC DE CULTURE, CHOC DE SYSTÈME

Idéalisant peut-être au début la grande interview – les deux premières questions sur le thème de l’économie auguraient bien – il aura dû, au final, se résigner à un inconfortable dialogue de sourd; « exchange of views » ont été les mots de l’hôte pour officiellement remercier son invité à 12h52.

Avec le regard d’Occident – et j’en suis de naissance, sans devoir m’en excuser, pas plus que M. Johnson aussi – oui, qu’il était pénible de voir un homme d’expérience comme lui, ex-premier ministre du Québec et avocat brillant négociateur, se faire rouler dans la farine et se buter à des répliques savamment prêtes, pour chaque question soumise à S.E. Peiwu Cong, lui un parfait homme du régime à Beijing. Un ambassadeur qui en est à sa première assignation en titre par son gouvernement, bien que l’on doit lui reconnaître une expérience avérée pour son territoire d’assignation, puisqu’il a déjà été en poste à Ottawa préalablement et fut directeur de la direction Amérique du Nord et Océanie de son ministère à Beijing.

Monsieur Johnson faisait face à un diplomate parfaitement rompu à sa tâche et digne de la commande de son gouvernement.

Il fallait entendre l’ambassadeur habilement remplir un bon huit minutes en mot d’ouverture, rappelant un Parti communiste chinois fier de fêter, en 2021, son centenaire et qui n’est pas arrivé dans l’histoire de cette Chine millénaire pour rien. Les mots de Peiwu Cong tenant à rappeler des temps difficiles : les guerres de l’opium, les occupations imposées européennes du XIXe siècle, la longue guerre contre le Japon des années 1930 jusqu’à la fin de la seconde Grande Guerre mondiale en 1945 puis la prise du pouvoir par le PCC, en 1949, avec le Grand timonier Mao à sa tête.

Le PCC, fêtant son centenaire 1921-2021 cette année, n’a-t-il pas « réussi les deux miracles de la stabilité politique et de la croissance économique »? Le mot « miracle » prononcé par un ambassadeur de la République populaire de Chine en 2021 n’a évidemment pas le même sens, ni la même profondeur, que ce que les oreilles d’une Canadienne ou d’un Canadien, d’un océan à l’autre… à l’autre, a en tête.

S’il reste un fait incontestable que la stabilité et la croissance qualifient de toute évidence la gouvernance de la Chine ces trois dernières décennies, la vraie réponse que toute l’humanité veut avoir c’est à quels coûts? Même si tout risque de « misconception » et « misjudgment » doit rester à l’esprit.

Chine-Canada, pays continental l’un comme l’autre, tout en étant aussi géopolitiquement lié à l’Océan mondial. L’ambassadeur Peiwu Cong a, ici aussi, tenu un langage imagé fort, soulignant que : « Vivant tous à l’ère de la globalisation, on ne peut pas retourner l’eau de l’Océan dans un lac isolé. »

Et c’est alors qu’il était lancé sur la partie économique du questions-réponses qu’il aura eu cette bonne nouvelle, exposant que son pays offre de plus en plus d’opportunités: « Not only Starbucks, but they also can take Tim Hortons… It’s a good news ».

DEUX FACES D’UNE MÊME MÉDAILLE?

Quand il y a quelque 1,4 milliard de bouches à nourrir, rien n’est simple. Mais la main tendue pour dialoguer du CORIM, en trois questions successives sur les affaires de règle de droit et d’interprétation en ces complexes matières (droit à un avocat pour les deux Michael, droits des hongkongais, droits et libertés des Ouïghours) montra les limites de l’exercice.

Quand tu invites plusieurs de tes amis du coin à venir te dire bonjour (ici des collègues ambassadeurs d’Arménie, d’Indonésie, de la Malaisie et d’Azerbaïdjan, ayant été invités à visiter le Xinjiang il y a une dizaine de jours à peine, a-t-il expliqué, sont ceux que l’ambassadeur a choisi spécifiquement de nommer dans sa réponse, en plus d’inviter tous les touristes du monde à venir visiter cette région autonome du nord-ouest de la Chine), il ne faut habituellement pas s’attendre à ce qu’ils crachent dans la soupe.

Non, la zoom-diplomatie ne livre pas la marchandise. Elle semble, à l’expérience, même pire que celle du dialogue téléphonique, côté rendement. Le « dialogue » tenté par le CORIM le 13 avril 2021 fut malheureusement un moyen de dialogue totalement froid, distant, presque irréel et irritant. Bref, inadéquat, trop potentiellement contre-productif, voire dangereux. Zoom-diplomatie, politique de la main tendue et gestuelle de la franche poignée de main ne riment pas du tout.

Si, depuis que la Chine est membre de l’Organisation mondiale du commerce (elle y a adhéré en 2001), l’Occident espère qu’elle s’ajustera et jouera selon toutes les règles du jeu, reste que nous sommes devant deux conceptions du monde, deux civilisations de culture devant continuer à apprendre le « vivre ensemble ».

Prochain des plus grands rendez-vous pour la Chine et le Canada, tout comme pour les USA et toute l’humanité et les gouvernements du monde: Glasgow, importante ville portuaire d’Écosse, qui sera l’hôtesse, du 1er au 12 novembre 2021, de la COP-26 ayant défi de faire appliquer l’Accord de Paris sur le climat, voire mieux si possible.

Et ici, n’oubliez pas d’écouter sur BBC-Sounds (autour des 18-20e minutes) le bout de reportage du collègue journaliste Alok Jha sur l’enjeu mondial de l’eau qui prend soin de rappeler ce que la Chine planifie avec les grands fleuves coulant sur son territoire pour sauver son monde. Qui a dit qu’il était facile de nourrir 1,4 milliard d’humains ?

Pour le sondage US News & World Report, sachez enfin que 68% des répondants y affirmèrent qu’un pays dirigé par une femme tend à être mieux géré. (De la très belle musique aux oreilles de la ministre canadienne Freeland!) Mais, qu’ils furent aussi 39% à croire que les gouvernements ont créé la pandémie actuelle de la COVID-19 « dans le but de contrôler leurs citoyens ». Preuve, s’il en faut encore, qu’il n’est pas aisé de gouverner le monde en cette décennie des années 2020.

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* Vaste sondage aux résultats publiés le 13 avril 2021 ayant impliqué 17 000 répondants recrutés parmi les dirigeants d’entreprises, les personnes de classe moyenne à élevée ayant un diplôme postsecondaire et des citoyens dits représentatifs de leur pays, ayant dû accorder une notre globale envers la qualité de vie et l’atteinte des buts à caractère social.

** Hydro Québec, SNC-Lavalin, Bombardier, Power Corporation du Canada, Canadien National et Mansfield étaient les partenaires de cette activité du CORIM.

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EXCLUSIF Chine-Canada : dernières nouvelles du dialogue Québec – Xi’an

Lorsque S.E. Peiwu Cong, l’ambassadeur de la République populaire de Chine au Canada, s’entretiendra avec Pierre-Marc Jonhson, président du conseil du Conseil des relations internationales de Montréal, mardi le 13 avril à midi en visioconférence, sur la thématique « Relations Chine-Canada : quelle voie suivre ? », il ne mentionnera peut-être pas l’existence du lien d’amitié et de coopération que permet le jumelage, depuis 2001, de l’actuelle ville capitale du Québec et ancienne capitale du Bas-Canada, la Ville de Québec, avec l’ancienne – elle première – ville capitale de la Chine millénaire, la Cité de Xi’an. Un jumelage qui a donc maintenant 20 ans, en cette année 2021.

Pourtant, le monde de la diplomatie, c’est aussi celui de la para-diplomatie. Ancien premier ministre du Québec, aujourd’hui avocat-conseil au cabinet Lavery, Pierre-Marc Jonhson peut personnellement très bien en témoigner. Il a été de ceux, élus, représentants d’états-provinces-régions dits territoires infranationaux et/ou parti membre d’une fédération, tous aussi des acteurs participants des relations entre les États souverains ; comme le sont de plus en plus devenus aussi les élus de villes et de municipalités locales ou rurales, au cours de la fin du XXe siècle. Une réalité qui ne se poursuit pas moins d’ailleurs dans les années 2000. Maintenant influent avocat-conseil de Montréal, P-M Jonhson peut justement compter sur le lien d’amitié de cette ville avec Shanghai – merci ici à l’ex-maire Bourque – pour poursuivre tant faire se peut le développement de l’amitié et les affaires bonnes entre le Canada et la Chine.

À Québec, c’est à l’ex-maire Jean-Paul L’Allier qu’il faut dire merci pour le jumelage Québec – Xi’an, bien qu’il est reconnu que l’initiative était d’abord venue des officiels chinois, notamment suite à l’intervention de l’Association du peuple chinois pour l’amitié avec l’étranger pour faire une exception à une règle des 15 jumelages d’alors, ce qui donne une idée de l’importance accordée en 2000-2001 par la Chine à ce jumelage de ville QuébecXi’an! Le maire L’Allier avait positivement répondu à cette main tendue.

« Tel que discuté, voici donc notre réponse concernant le jumelage Xi’an – Québec : L’acte de jumelage entre la Ville de Québec et Xi’an, en Chine, a été signé en 2001. Québec et Xi’an ont mené des missions officielles de part et d’autre à la fin des années 90 et au début des années 2000, notamment grâce au soutien financier de la Fédération canadienne des municipalités (FCM). La dernière visite officielle de la Ville de Québec à Xi’an remonte à 2005 en marge du World Mega Cities Forum. En 2007, le vice-maire de Xi’an était de passage à Québec à l’occasion d’une tournée nord-américaine (dernière visite officielle). Outre cela, au fil des années, Xi’an et Québec ont maintenu leur collaboration en participant à divers forums économiques et grands événements qui se tenaient dans les deux villes. Plus récemment, en mars 2019, une visite prévue du maire de Québec à Xi’an a été reportée en raison du contexte socio-politique. Pour le moment, en tenant compte de la situation pandémique, aucune activité n’est prévue cette année pour souligner le 20e anniversaire du jumelage entre les deux villes », nous a répondu, par courriel du 9 avril 2021, David O’Brien, le porte-parole et chef d’équipe aux communications du Service des communications de la Ville de Québec, à qui nous avions demandé un état de situation des relations officielles récentes entre les deux villes jumelées.

Régis Labeaume, maire de la Ville de Québec et homme politique expérimenté, élu – puis réélue trois fois – depuis 2007, est un acteur potentiellement significatif dans un contexte crispé comme celui que vivent les plus hautes autorités politiques et diplomatiques à Ottawa et à Pékin présentement, et même à Washington et Moscou, voire à Téhéran et Vienne ces jours-ci.

En fonction depuis février 2020, l’attaché de presse au cabinet du maire, François Moisan, nous a de son côté répondu que depuis sa prise de fonction, il n’a souvenir d’aucune démarche en matière de relations internationales, totalement absorbé par les questions sanitaires et pandémiques avec la COVID-19. Et on le comprend aisément.

Sociologue de formation, ex-homme d’affaires influent devenu politicien aguerri, Régis Labeaume réfléchit actuellement face à la poursuite ou non de sa carrière politique, alors qu’il fait face à une échéance électorale incontournable. Son mandat à la mairie se terminant avec l’année 2021.

DIALOGUE AVEC LA CHINE: C’EST L’OCCIDENT EN ENTIER QUI SE QUESTIONNE

Au Québec, comme en France ou ailleurs, les politiciens de tous les niveaux se questionnent beaucoup, voire fondamentalement, face à la Chine. En silence, ou de vive voix.

Par exemple, celui qui se présente à nouveau, comme en 2017, mais cette fois « essentiellement pour ne pas revoir le duel Le Pen-Macron au second tour » de l’élection présidentielle prévue en 2022 en France, n’a certes pas eu peur de partager sa pensée, alors invité du Défi de la vérité, sur France Soir, le 9 avril 2021. Nicolas Dupont-Aignan, maire de Yerres et député français à l’Assemblée nationale depuis plus de vingt ans, qui a annoncé très tôt, en septembre 2020, sa candidature à l’élection présidentielle de 2022, très critique envers Emmanuel Macron, tout comme face au danger d’un basculement dans un régime plus autoritaire, a exprimé ceci :

« Je me demande parfois si nous ne sommes pas à la fin d’un cycle démocratique… Parce que leur rêve, c’est la Chine! C’est-à-dire un système hyper-capitaliste et un système de contrôle social total avec un parti unique ! Ils adorent ce système ! Et ils voudraient nous l’imposer. » Voir la source vidéo vers 3 min 15 : Nicolas Dupont-Aignan au Défi de la vérité : « leur rêve, c’est la Chine » (francesoir.fr)

QUE PEUT FAIRE LE MAIRE DE QUÉBEC?

Avril 2021, le maire Régis Labeaume mesure en politicien d’expérience l’horizon des prochains mois. Le mois de novembre 2021 verra peut-être ce maire se faire réélire avec maintenant en main une confirmation finale d’un projet de tramway qu’il défend depuis plusieurs années, pour soutenir son souhait de transformer fondamentalement l’avenir de sa ville.

Oserait-il plus d’audace politique? Que pensait-il aller partager avec son homologue en 2019, avant de devoir annuler son voyage?

Personne ne lui reprocherait de se faire hôte initiateur d’un sommet bilatéral de dialogue Joe BidenXi Jinping, à Québec, par exemple début 2022, juste avant le Nouvel an chinois, juste après le Nouvel an chrétien, le jour même du 5e anniversaire de commémoration de l’attentat de la Mosquée de Québec.

Volonté politique, longueur des mandats en démocratie, démocratie chinoise, démocraties occidentales, efficacité, stabilité politique, survie en temps de pandémie et autres COVID-19 de ce monde, droit de l’Homme, disons de la personne, ou de l’humanité, lutte efficace au dérèglement du climat, dialogue…

Vive les jumelages de villes significatives du monde.

(Crédit photo Daniel Allard: Cérémonie de signature officielle de l’Accord de jumelage entre les villes de Québec et de Xi’an, à l’hôtel de ville de la municipalité de Xi’an, le vendredi 11 mai 2001.)

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6-7 APRIL 2021: GO FOR THE « MADE IN JAPAN » VIRTUAL Global Technology Governance Summit

Sorry, it will be an other virtual meeting, but COVID-19 still alive… so! Go and lets go with the World Economic Forum initiative to organize the first Global Technology Governance Summit on 6-7 April 2021, as a virtual meeting, hosted by Japan. Organized in close collaboration with the Centre for the Fourth Industrial Revolution (C4IR) Network. The inaugural gathering of the GTGS, with more than 40 governments and international organizations as well as 150 companies, will cover many key topic areas in detail.

Industry Transformation
No industry has been untouched by the global response to COVID-19. The world can no longer operate as it has, and as such markets will have to respond to its new and evolving needs. To survive, every business in the world will have to become a technology company.

Government Transformation
The transformation of government will be front-and-center in the area of digital infrastructure as technology services become an essential public utility comparable to electricity, water, or roadways.

Global Technology Governance
The extent to which the benefits of technology are maximized, and the risks mitigated depends on the quality of governance protocols – policies, norms, standards, and incentives that shape the development and deployment of technologies.

Frontier Technologies
Embracing frontier technologies will be essential across all sectors. Technologies such as 3D printing can revolutionize supply chains, enabling mass customization and offering new pathways to increase the circularity of products. or halt environmental damage caused by climate change.

Ethical artificial intelligence, blockchain
data privacy…

this Summit, builds on the work of the Centre for the Fourth Industrial Revolution Japan and the Forum’s global Network of centres in 13 countries shape the Fourth Industrial Revolution.

The World Economic Forum Centre for the Fourth Industrial Revolution Japan was established in July 2018 as the first global centre in the Network outside San Francisco. Its goal is to contribute to the global development of technology governance. 

“The COVID-19 pandemic has exposed the vulnerabilities of modern society. I believe that the solution to overcome these vulnerabilities are Fourth Industrial Revolution technologies,” said Akira Amari, Chairman of Parliamentary Association for the World Economic Forum, Member of the House of Representatives. “A new framework of technology governance based on the shared values of human rights and the rules of law is pressing issue for our society.”

All sessions are livestreamed on the Forum’s website.

www.weforum.org

For more information about the projects, explore the Centre’s portfolio of work.

Agenda (also in French | Spanish | Mandarin | Japanese).

Preuve par trois envers un Québec PLUS vert : SiliCycle, Inovia, Fondaction

(Publié d’abord le 18 mars 2021) Eau, air, sol, climat : si des gens gardent des doutes sur l’évidence que le Québec s’active bien pour devenir une société plus verte et en harmonie avec ses écosystèmes, voici la preuve par trois que « si une hirondelle ne fait pas le printemps », le mois de mars 2021 voit s’additionner des avancées significatives en matière d’innovation et de l’éconmie verte sur cette terre d’Amérique. Cela, sans compter que le Gouvernement du Québec s’apprête à bouger significativement sur le grand enjeu de la facilitation du passage de l’économie linéaire, vers l’économie circulaire.

SiliCycle reçoit 242 000 $ de Recyc-Québec pour sa filiale RV2 Technologies de recyclage du verre

« L’aide financière de Recyc-Québec arrive à une période charnière de notre croissance. Nous sommes convaincus que notre projet va contribuer à changer le visage du recyclage au Québec », de déclarer Claude Pouliot, le d.g. de RV2 Technologies en charge de mettre de l’avant un nouveau procédé de récupération pour le verre.

Composé à 75 % de silice, le verre recyclé au Québec manque de débouchés et la solution technologique proposée par RV2 est une approche novatrice qui a le potentiel de combler cette lacune.

« Nous sommes en mesure d’aller chercher 99,6 % de la silice contenue dans le verre et de la transformer en silice précipitée. Cette dernière est recherchée sur les marchés internationaux, alors qu’elle se retrouve dans la composition des pneus, de la peinture et de divers revêtements (…) Notre procédé a donc le potentiel d’ouvrir une nouvelle ère en matière de récupération du verre au Québec », se réjouissait aussi via un communiqué daté du 16 mars le président de RV2 Technologies, également cofondateur et actuel grand patron du Groupe SiliCycle, Hugo St-Laurent.

En 2019, une entente sur 20 ans estimée à 100 millions $ a été conclue par RV2 avec Tricentris pour s’approvisionner en verre. Récupérant 35 % des matières recyclables au Québec à son usine de Lachute, Tricentris fournira 30 000 tonnes de poudre de verre annuellement à RV2. Un partenariat par lequel plus de 25 % de tout le verre issu de la collecte sélective au Québec vise à être recyclé. Notamment en voulant assurer une masse critique de matière première pour produire à grande échelle de la silice précipitée et offrir un débouché économique pour la récupération du verre dans un futur rapproché.

Rappelons que le Groupe SiliCycle a été initialement fondé à Québec en 1995 et qu’il est devenu un leader mondial dans le développement, la fabrication et la commercialisation de produits spécialisés destinés à l’industrie pharmaceutique grâce à son expertise technique en chimie. Fier de ses 25 ans d’opération fêté l’an dernier, SiliCycle arrive dorénavant à vendre dans plus de 100 pays ses solutions en extraction et purification de molécules d’intérêt et en chimie de la silice. Mais il faut aussi surveiller positivement les compagnies membres de la famille Groupe SiliCycle, une dizaine, et notamment PurCann Pharma (voir encadré) toutes des organisations hautement  technologiques réalisant de la R&D, de la fabrication et des services visant la santé, le bien-être et la sauvegarde de l’environnement.

PurCann Pharma a obtenu la licence qui permettra la vente au détail au Québec et au Canada d’extraits de #cannabis et de #CBD hautement purifiés. Ces produits seront disponibles à la Société québécoise du cannabis (SQDC) dès l’été 2021.

« Nous avions entrepris, il y a quelques années, d’amener l’expertise en chimie fine et en extraction et purification d’ingrédients issus de différentes biomasses de SiliCycle vers d’autres secteurs prometteurs, toujours dans le domaine de la santé et du bien-être. C’est ainsi que la production de CBD hautement purifié et d’autres extraits de cannabis a été intégrée à la vision stratégique de notre compagnie », a expliqué le président co-fondateur Hugo St-Laurent, dans un message à son réseau le 15 juillet 2021.
 
Prévoyant du coup que « ce n’est qu’un début pour les avancées dans ce domaine«  D’autres applications innovantes au bénéfice de la santé et du bien-être des consommateurs suivront !

À l’autre bout de la 20, l’autoroute reliant la capitale, Québec, à sa métropole économique, Montréal, ce sont deux acteurs macroéconomiques du milieu financier qui lèvent aussi la main vers le marché des innovations et de l’économie verte.

Inovia rajoute 450 M$ US pour « profiter du momentum »

Chris Arsenault, le porte-parole d’Inovia, était fière d’annoncer le lancement de son deuxième fonds de croissance, avec des engagements en capitaux de 450 M$ US, poursuivant la mission d’offrir à des entreprises technologiques basées au Canada, aux États-Unis et en Europe le capital, mais aussi les ressources et l’accompagnement dont elles ont besoin, pour accélérer leur croissance.

Ce nouveau fonds portera incidemment à plus de 1,5 G$ US les argents étant sous gestion par cette organisation montréalaise. Son dirigeant qualifiant son actuel contexte de « momentum » à maintenir :

« Au début de 2019, nous avons lancé un premier fonds de croissance de 400 M$ US. Ce fonds s’appuyait sur le fait que les écosystèmes technologiques canadiens et européens avaient atteint une certaine maturité et que plusieurs entrepreneurs — notamment ceux dans lesquels nos fonds de démarrage avaient investi — étaient maintenant prêts à jouer sur l’échiquier mondial. Jusqu’à tout récemment, il était difficile pour les entreprises canadiennes d’attirer les talents et les capitaux nécessaires à leur croissance, plusieurs entrepreneurs ont donc choisi de vendre tôt, généralement à des sociétés américaines.»

« Grâce à notre premier fonds de croissance, nous avons non seulement pu offrir aux entrepreneurs les capitaux, le mentorat et l’accès aux talents pour générer une croissance à l’échelle planétaire, mais aussi pour qu’ils en gardent le contrôle et la direction. Grâce à notre support, l’introduction en bourse devenait plus atteignable qu’une vente rapide. C’est ainsi que nous avons lancé notre deuxième fonds de croissance en nous appuyant sur les résultats du premier ».

« Nous sommes fiers de cette réalisation, car elle confirme notre vision de départ et nous permet de mentorer d’autres entrepreneurs qui souhaitent devenir des leaders dans leurs domaines. »

Pour Inovia, « le talent est le nerf de la guerre ». C’est pourquoi Chris Arsenault et son équipe cherchent continuellement deux grandes qualités chez les entrepreneurs envers qui Inovia s’engage : une volonté commune quant au type d’entreprise à bâtir ensemble; un engagement profond à l’égard de la diversité et de l’inclusion. De plus, Inovia veut investir dans des entreprises technologiques qui ont des ambitions internationales.

Mais cette « volonté de croissance » doit aller bien au-delà des évaluations et des valeurs de sortie : « Lorsque nous soutenons une entreprise, nous visons le long terme : nos capitaux, nos connaissances, nos compétences et notre expertise en gestion forment un environnement dans lequel les fondateurs d’entreprises en démarrage et en croissance ont l’ambition, non pas de voir leur entreprise être acquise rapidement, mais de devenir eux-mêmes des acquéreurs et des géants de leur industrie« , écrit-il aussi.

Le Fonds de Croissance iNovia II lui permettra donc de poursuivre le « momentum de son écosystème » et de faire progresser son modèle consistant notamment à attirer les meilleurs talents, afin de bien les guider.

Fondaction, avec RECYC-QUÉBEC et la Ville de Montréal, lancent – en 1ère canadienne – un fonds d’investissement en économie circulaire

C’est mardi le 23 mars, en début de matinée, qu’à Montréal on annoncera les détails d’une « première canadienne » : le Fonds d’investissement en économie circulaire de Fondaction.

Le dévoilement officiel se fera en la présence de Geneviève Morin, qui vient tout récemment de prendre la haute direction de Fondaction, et qui sera accompagnée de Sonia Gagné, p.-d. g. de RECYC-QUÉBEC, ainsi que de Luc Rabouin, responsable du développement économique et commercial et du design au comité exécutif à la Ville de Montréal.

L’économie circulaire au Québec : « Quelles options pour la stratégie gouvernementale en développement durable 2022-2027 ? »

Le 17 mars, Johanne Whitmore (chercheure principale à la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal) et Bernard Korai (professeur à Université Laval) animaient un webinaire d’une heure dévoilant les pistes d’action issues d’un atelier organisé les 4, 5 et 6 août 2020 par une équipe pluridisciplinaire du CIRANO, dans le cadre d’une démarche consultative menée par le Bureau de coordination du développement durable (BCDD) du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) du Québec, en collaboration avec RECYC-QUÉBEC.

Quelque 90 initiatives en cours à travers l’administration publique du Québec ont pu être inventoriées par le MELCCQ. Une encourageante constatation démontrant ici que l’économie circulaire, sans être encore une part significative de l’économie et du PIB d’un territoire comme celui du Québec, y est déjà plus qu’un concept abstrait universitaire.

« À l’échelle internationale, plusieurs pays industrialisés (ex., Chine, Japon, Pays-Bas, France, Allemagne) ont entrepris de faire du modèle circulaire la pierre d’assise du virage vers une économie verte. Ces divers contextes font que le concept connaît, à l’heure actuelle, une appropriation à géométrie variable. Contrairement à certains pays précurseurs, le déploiement de stratégies circulaires demeure encore à l’étape embryonnaire au Québec — bien que la province se démarque comme un leader par ses recherches, réseaux et initiatives, à l’échelle nord-américaine. Conscientes des opportunités qu’offre cette approche pour réconcilier les priorités environnementales et socioéconomiques, certaines instances gouvernementales montrent une réelle volonté de faire du Québec l’un des chefs de file mondiaux en matière d’économie circulaire. » (Page 11 du rapport du CIRANO.)

Une 2e édition des Assises québécoises en économie circulaire est d’ailleurs prévue, à une date à confirmer, mais au printemps de 2021. Plus de 400 personnes avaient participé à la première édition en 2020.

Dans son résumé, madame Whitmore prenait les Pays-Bas comme exemple, expliquant que ce pays vise que 50% de son économie soit circulaire d’ici 2030. Il serait déjà rendu à 24,5%.

Ayant adopté sa politique d’économie circulaire en 2016 et une cible d’atteindre 100 % de circularité dans son économie à l’horizon 2050, l’expérience du
gouvernement néerlandais
permet de tirer de précieuses leçons.

En échanges de suivi, la chercheuse à HEC Montréal a, par ailleurs, tenu à nous faire remarquer que le Québec aura bientôt une raison de plus d’afficher un brin de fierté alors qu’il sera cité (à la suite de la Norvège, des Pays-Bas et de l’Autralie) comme 4e étude de cas : Circularity Gap Report de l’organisation Circle Economy.

https://cirano.qc.ca/files/uploads/files/2021RP-03.pdf

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(Crédit de la photo: gracieuseté de SiliCycle)

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L’AFRIQUE EST-ELLE À L’HEURE DES CHOIX ET Que pensent les Africains de la Chine ?

(Note de la rédaction: nous reproduisons ici intégralement un texte signé par Folashade Soule, University of Oxford et Edem E. Selormey, Centre for Democratic Development Ghana. Le titre et le paragraphe d’introduction seulement sont modifiés.)

Une femme africaine qui va prendre la direction de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) tôt en 2021. Alors même qu’au 1er janvier 2021 est entrée en vigueur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). L’année COVID-19 – qui se prolonge… – avec ses enjeux tels le programme COVAX et la place prise en Afrique par le vaccin chinois n’aura pas été sans requestionner la rapport particulier des populations et des gouvernements de toute l’Afrique face à une Chine de plus en plue « conquérante ». Et là, c’est un président Biden démocrate qui change la donne, vue de Washington. Les résultats d’une vaste enquête d’opinion qu’analyse le texte qui suit sont essentiels à qui veut savoir et comprendre. Surtout que RDV a été donné par Pékin pour faire bilan de la coopération Chine-Afrique en septembre 2021, soit vingt ans après leur sommet initial de 2000.

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QUE PENSENT LES AFRICAINS DE LA CHINE ?

L’année 2020 marque le vingtième anniversaire du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC), dont le premier sommet a été organisé à Pékin en 2000. Alors que le prochain sommet, prévu en septembre 2021 à Dakar, est en préparation, les responsables chinois et africains se penchent sur le bilan de ces deux décennies de coopération et sur ses prochaines orientations.

L’engagement croissant et multi-dimensionnel de la Chine avec l’Afrique a eu des effets importants, bien qu’inégaux, sur la croissance économique, la diversification économique, la création d’emplois et la connectivité en Afrique.

Mais, dans le même temps, il apparaît que les relations sino-africaines sont principalement organisées par le biais des gouvernements chinois et africains, et ne tiennent pas suffisamment compte des opinions et du bien-être des populations africaines.

En 2016, l’institut de recherche panafricain Afrobaromètre (Afrobarometer) a publié sa première étude d’opinion sur ce que les Africains pensent de l’engagement de leurs gouvernements avec la Chine.

L’étude a révélé que 63 % des citoyens interrogés dans 36 pays avaient une image largement positive de la Chine. Cette popularité s’explique avant tout par les projets d’infrastructure, de développement et d’investissement mis en œuvre par la Chine en Afrique. Cependant, les perceptions d’une qualité discutable des produits chinois et de la faiblesse du nombre d’emplois créés dans ce cadre en Afrique pour les Africains avaient contribué à atténuer cette perception.

En 2019/2020, Afrobaromètre a mené une autre série d’enquêtes d’opinion africaine. Les données de 18 pays ont été recueillies directement sur le terrain à partir d’un échantillon de personnes sélectionnées au hasard dans la langue choisie par le répondant avant la pandémie de la Covid-19. Les questions de l’enquête portaient, entre autres, sur la manière dont les Africains perçoivent les prêts chinois, les remboursements de la dette et la dépendance de l’Afrique vis-à-vis de la Chine pour son développement.

Les résultats préliminaires de cette enquête révèlent que (1) la majorité des Africains préfèrent toujours davantage le modèle de développement américain (États-Unis) au modèle chinois et que (2) l’influence de la Chine est encore largement considérée comme positive pour l’Afrique même si (3) les Africains, au courant des prêts chinois, estiment que leurs gouvernements empruntent trop.

Dans un contexte où les dirigeants africains et chinois réfléchissent aux modalités de leur coopération, ces résultats sont importants et devraient leur permettre de construire une relation tournée vers l’avenir qui reflèterait mieux les opinions et les besoins des citoyens africains.

États-Unis vs Chine

Les enquêtes ont montré que les Africains préfèrent toujours le modèle de développement américain au modèle chinois. Le modèle de développement chinois repose sur une planification politique et un capitalisme de marché dirigé par l’État tandis que le modèle américain met davantage l’accent sur l’importance du marché libre.

Tableau 1 : La Chine comme meilleur modèle de développement | 16 pays | 2014-2020.

Sur les 18 pays, 32 % des enquêtés préféraient le modèle de développement américain, tandis que 23 % préféraient le modèle chinois. Dans l’ensemble, il y a peu de changements depuis 2014/2015, mais quelques revirements s’opèrent au niveau de certains pays.

Au Lesotho et en Namibie, les États-Unis ont dépassé la Chine en tant que modèle de développement privilégié. Au Burkina Faso et au Botswana, la Chine est désormais préférée aux États-Unis. Les Angolais et les Éthiopiens, qui n’avaient pas été inclus dans l’enquête de 2014/2015 (publiée en 2016), sont majoritairement partisans du modèle américain. Cependant, 57 % des Éthiopiens et 43 % des Angolais estiment que l’influence de la Chine a un impact positif sur leur pays.

Le modèle de développement chinois, dynamique et multiforme, est souvent plébiscité par les gouvernants africains. Ce modèle a cependant évolué en fonction du contexte et de la période. Les gouvernements africains doivent décider quels aspects du modèle chinois sont les plus adaptés pour leur pays, et tenir compte des limites de ce modèle.

Un examen plus approfondi des réponses des enquêtes 2014/2015 et 2019/2020 montre que dans les pays où la Chine construit des infrastructures, les perceptions sont restées stables ou sont devenues plus positives. C’est notamment le cas au Ghana, au Nigéria, en Ouganda, en Guinée et en Côte d’Ivoire.

La popularité de la Chine augmente au Sahel

Les perceptions de la Chine ont changé en mieux dans certains pays de la région du Sahel, en proie à de multiples défis politiques, sociaux et sécuritaires. Sur le plan stratégique, la Chine s’est beaucoup impliquée dans les activités de sécurité et de développement, les projets d’infrastructure liés aux Nouvelles routes de la soie, et les opérations de maintien de la paix et de sécurité, notamment sous l’égide des Nations unies dans la région.

Au Burkina Faso, la popularité du modèle de développement chinois a presque doublé, passant de 20 % à 39 % au cours des cinq années écoulées depuis l’enquête précédente.

En Guinée, où les entreprises chinoises sont principalement impliquées dans des projets miniers, 80 % des citoyens perçoivent l’influence économique et politique de la Chine comme positive – quatre points de pourcentage de plus qu’il y a cinq ans. Dans l’ensemble, l’implication croissante de la Chine dans la région du Sahel semble avoir eu un fort impact sur les opinions des citoyens.

Impact économique et remboursement de la dette

Une majorité de citoyens africains considèrent que les activités économiques de la Chine ont « assez » ou « beaucoup » d’influence sur les économies de leur pays. Mais cette proportion est passée de 71 % en 2014/2015 à 56 % en 2019/2020 dans les 16 pays étudiés. Alors que six Africains sur dix considèrent l’influence de la Chine sur leur pays comme positive, cette perception est passée de 65 % à 60 % dans 16 pays.

Figure 1 : Perception de l’influence positive de la Chine | 18 pays | 2014-2020

Afrobaromètre

Par ailleurs, les puissances régionales africaines, les organisations régionales et des Nations unies, ainsi que la Russie, sont également perçues comme des entités ayant une influence positive. L’influence de la Russie est perçue comme étant positive par 38 %. Cela pourrait être le reflet de l’engagement politique, économique et sécuritaire croissant de la Russie avec l’Afrique, ainsi que le rôle des médias russes tels que Russia Today et Spoutnik. Une étude récente sur le contenu des médias numériques en Afrique de l’Ouest francophone a montré comment le contenu numérique produit par les médias russes s’infiltre plus rapidement dans les espaces médiatiques africains que les contenus chinois.

L’enquête Afrobaromètre révèle également que moins de la moitié (48 %) des citoyens africains sont au courant des prêts chinois ou de l’aide financière octroyée par la Chine à leur pays. Parmi ceux qui ont déclaré être au courant de l’aide chinoise, plus de 77 % étaient préoccupés par le remboursement des prêts. Une majorité (58 %) estime que leurs gouvernements ont emprunté trop d’argent à la Chine.

Figure 2 : Opinions sur les prêts/aide au développement de la Chine | 18 pays | 2019/2020.

Afrobaromètre

Dans les pays qui ont reçu le plus de prêts chinois, les citoyens se sont dits préoccupés par l’endettement. Ce constat se retrouve notamment au Kenya, en Angola et en Éthiopie. Dans ces pays, respectivement 87 %, 75 % et 60 % des citoyens sont préoccupés par le fardeau de la dette.

Les enseignements à tirer

Les dernières données d’Afrobaromètre fournissent des enseignements à la fois aux analystes des relations sino-africaines et aux dirigeants africains.

Premièrement, il n’y a pas de monopole ou de duopole d’influence en Afrique. Au-delà des États-Unis et de la Chine, il existe une mosaïque d’acteurs, africains et non africains, que les citoyens considèrent comme ayant une influence politique et économique sur leur pays et son avenir. Ces acteurs comprennent les Nations unies, les puissances régionales africaines et la Russie.

Deuxièmement, les résultats de l’enquête montrent que si l’influence chinoise reste forte et positive aux yeux des citoyens africains, elle l’est dans une moindre mesure qu’il y a cinq ans. Cette baisse de popularité pourrait également être liée à la perception autour des prêts et de l’aide financière, au manque de transparence, aux discours autour du « piège de la dette » et aux allégations de mainmise sur les ressources africaines par la Chine.

Une fois que le travail de terrain aura repris, les futures enquêtes d’Afrobaromètre dans d’autres pays pourraient mettre en lumière la manière dont la pandémie et la « diplomatie du masque » de la Chine, ainsi que les reportages des médias sur les mauvais traitements infligés aux citoyens africains à Guangzhou, auront affecté les opinions publiques africaines.

Folashade Soule, Senior Research Associate, University of Oxford et Edem E. Selormey, Director of Research, Centre for Democratic Development Ghana

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.