Archives de catégorie : Technologie

La « mission diplomatique » du Québec en Israël que souhaitait David Levy se réalise

Le 3 août 2023, le gouvernement du Québec en a fait l’annonce.

DAVID LEVY SOUHAITE UNE MISSION DIPLOMATIQUE DU QUÉBEC EN ISRAËL…

était le titre de notre article d’origine du

À la fois consul général d’Israël en poste à Montréal et représentant permanent de son pays auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) – elle y a son siège social – le diplomate de carrière David Levy a accepté de nous partager le bilan d’un peu plus de trois années comme résident de la métropole du Québec, à titre de membre du corps consulaire et diplomatique, ayant auparavant occupé des postes en Lettonie, en Corée du Sud et au Cameroun. Commerce Monde l’a rencontré le 29 juin 2021, dans un restaurant portugais de Montréal, à quelques semaines d’être rappelé et de rentrer en Israël avec son épouse et ses quatre enfants. Le directeur des affaires culturelles, Jonathan Burnham, ainsi que le directeur des affaires politiques et publiques et aussi représentant suppléant de la Délégation d’Israël auprès de l’OACI, Gabriel Boulianne Gobeil, ont également participé à cette interview.

Trois questions à David Levy

Question 1 : Votre mandat de trois années et demi à Montréal (2018-2021) ne sera pas le dernier de votre carrière diplomatique et n’aura pas été le premier, alors que pensez-vous qu’il aura été, pour vous et votre pays, si vous répondez là, le 29 juin 2021, mais également avec en tête ce que vous serez en 2030?

« Après l’Afrique, l’Europe et l’Asie, il s’agissait de mon premier poste en Amérique du Nord et pour la première fois sur un territoire avec une très grande communauté juive et très active. Montréal aura aussi été mon premier poste à titre de chef de mission. Alors, j’ai pu découvrir ici les liens qui existent entre la diaspora juive et l’État d’Israël. Toutes les universités israéliennes ont des liens avec des familles juives montréalaises, vous savez! Si avec les Québécois et les autres Canadiens mon rôle était ici d’aller vers eux, pour les Juifs de Montréal, c’était le contraire, ce sont eux qui venaient à ma rencontre », témoigne-t-il comme résumé d’une expérience humaine très enrichissante pour lui.

Tout comme le fait d’avoir été impressionné de constater « la similitude entre l’île que constitue le Québec en Amérique du Nord et l’île que constitue Israël au Moyen-Orient », en nous expliquant, à ce propos, comment les deux États ont su notamment s’aider en matière d’apprentissage de la langue auprès des nouveaux arrivants.

(…) « Le Canada est un allié important d’Israël. Plus particulièrement, la collaboration entre le Québec et Israël représente un potentiel immense. Durant mon séjour au Canada, nous avons eu l’occasion d’élargir notre relation dans les domaines de la culture et des affaires, ainsi que dans le monde académique et médiatique.

Même si Israël demeure inconnue pour bien des Québécois et que peu d’Israéliens connaissent le Québec, les Montréalais et les Québécois sont maintenant plus au fait de ce qu’Israël a à offrir, que ce soit des partenariats d’affaires, des collaborations en recherche scientifique ou des échanges culturels.

L’implantation d’une mission diplomatique du Québec en Israël consoliderait notre relation étroite et offrirait une superbe occasion d’élargir nos échanges, notamment dans le commerce, le tourisme, les études académiques et bien plus encore », a proposé un consul général qui, bien que sur son départ, affiche sans nuance la main tendue de son pays envers le Canada, et le Québec en particulier.

Question 2 : Considérant l’extrême importance de la gestion de l’eau dans votre pays, que pensez-vous du projet de canal Aqabamer morte? Comment évaluez-vous les chances de sa réalisation?

À cette question d’une importance économique et géopolitique fondamentale pour son pays, le consul général Levy a répondu avec l’enthousiasme d’une personne qui ne doute pas un instant de sa prochaine réalisation : « C’est un projet actuellement actif, avec notamment une contribution japonaise », nous a-t-il expliqué d’emblée, précisant au passage qu’Israël n’utilisera plus le charbon comme source énergétique d’ici deux à trois ans, et que la désalinisation de l’eau de mer s’y fait actuellement à partir du gaz naturel, une ressource, d’ailleurs, devenue de plus en plus nationale, suite aux récentes importantes découvertes en gaz off shore au large des côtes israéliennes ces dernières années.

Avant de nous préciser ensuite :

« Israël et la Jordanie ont une relation amicale depuis déjà plus de 25 ans. La stabilité et la prospérité de la Jordanie représentent un intérêt stratégique pour Israël. Nous explorons donc plusieurs avenues pour promouvoir la coopération entre nos deux pays voisins, ainsi que dans la région. En ce qui concerne l’eau, les ministres des Affaires étrangères de nos deux pays, Yair Lapid (Israël) et Ayman Safadi (Jordanie) ont récemment eu une rencontre lors de laquelle ils ont conclu qu’Israël vendrait à la Jordanie 50 millions de mètres cubes d’eau potable cette année.

D’autres projets sont présentement en développement afin d’encourager la collaboration et la stabilité dans la région, ce qui inclut notamment le Canal de la mer Morte qui reliera la mer Morte à la mer Rouge, où se trouve la ville jordanienne d’Aqaba. »

Jeux Maccabiah

À deux jours de la cérémonie d’ouverture des JO de Tokyo 2020(2021) il est plus qu’à propos de rappeler le plaisir d’un David Levy de nous signifier que depuis presque un siècle – la première édition se déroula en 1932, alors que la dernière fut celle de 2017 – les Jeux Maccabiah constituent « le 3e plus grand évènement sportif au monde » (le seconde étant le Mundial de soccer); ces jeux impliquant quelque 10 000 participants.

Question 3 : Pourquoi le Gouvernement du Québec devrait-il continuer ou renouveler l’entente triennale de coopération scientifique qui avait été conclue par le premier ministre Philippe Couillard et sa ministre, Dominique Anglade, lors de leur visite officielle en Israël, et dont la troisième et dernière cohorte vient de prendre fin?

« Montréal et Israël sont tous deux considérés comme des pôles d’innovation de premier plan. Chacun possède d’excellentes universités et des communautés de recherche de renommées internationales. Il est donc naturel pour le gouvernement du Québec, notamment le ministère de l’Économie et de l’Innovation, et l’État d’Israël, notamment l’Autorité d’innovation d’Israël, de renouveler leur soutien aux entreprises en démarrage des deux pays souhaitant collaborer et développer ensemble de nouveaux produits et technologies novateurs et révolutionnaires.

Si nous avons appris quelque chose de la pandémie et de la menace que posent les changements climatiques, c’est que nous ne pouvons pas supposer que ce qui a fonctionné dans le passé fonctionnera dans le futur ou qu’il y aura un retour à la normale que nous connaissions avec la pandémie. La direction dans laquelle nous nous dirigeons tous dans l’ère post-COVID en est une qui sera caractérisée par encore plus d’interdépendance et de connectivité en ligne. Notre façon de consommer l’éducation, le divertissement, les services de santé et financiers change sous nos yeux.

Il s’agit donc d’un défi, mais également une occasion pour les esprits les plus brillants de créer des technologies disruptives. Malgré les risques inhérents à la R&D, les investissements publics dans l’innovation et la R&D sont le moyen le plus gratifiant à long terme de créer des emplois et de la richesse, de retenir notre talent et d’attirer des investissements directs étrangers. Le retour sur investissement dans la R&D conjointe est de loin supérieur à tout risque auquel nous pourrions faire face en cours de route.

Le renouvellement de l’entente triennale de coopération scientifique entre le Québec et l’Israël représenterait un tel incitatif.

Israël et le Québec ont déjà des accords universitaires et scientifiques et, en 2018, le Canada et Israël ont signé le nouvel Accord de libre-échange Canada-Israël (ALÉCI), qui offre une infrastructure juridique nous permettant de tirer profit de nos talents. Nous devons maintenant créer des incitatifs favorisant l’innovation ayant des applications commerciales. Le renouvellement de l’entente triennale de coopération scientifique entre le Québec et l’Israël représenterait un tel incitatif.

(Crédit photo: courtoisie du consulat général. VIGNETTE de cette photo:  C’est en avril 2018 que le consul général David Levy signa le Livre d’Or de la Ville de Montréal, trois mois après son arrivée et lors de sa première rencontre avec Valérie Plante, la mairesse de la métropole économique du Québec.)

Lecture complémentaire suggérée:
Un réseau de fibres optiques pourrait relier Israël et l’Arabie Saoudite (siecledigital.fr)

http://embassies.gov.il/montreal

Déjà une vingtaine de contrats en retombée pour le 2e Sommet mondial «AgriTech Au Féminin»

Ce rendez-vous avait été donné dans la semaine suivant la clôture de l’historique COP 26 que l’ONU a tenue, en Écosse, sur les changements climatiques et la mise en application de l’Accord de Paris sur le climat. Bien des yeux de la planète y étaient tournés du 31 octobre jusque, finalement, au samedi 13 novembre. Sa thématique, elle aussi, était d’extrême importance : les 17 et 18, puis jusqu’au vendredi 19 novembre 2021 pour un gala d’excellence, il fallait s’être gardé de l’énergie pour visio-participer à des panels voués à accélérer le leadership des femmes dans l’agriculture. Femme et agriculture !

L’agriculture « (…) à l’ère de la quatrième révolution technologique! » insistera Sâadia Lakehal, déjà fière de nous annoncer « qu’une vingtaine de contrats en retombée » peuvent être mis au bénéfice de son second sommet mondial « AgriTech Au Féminin », ce après les deux précédents eux aussi bâtis sur l’enjeu et les potentiels de la révolution numérique, dites 4e Révolution industrielle.

C’est qu’elle en connaît quelque chose, dame Sâadia, entrepreneure continuellement au front depuis au moins une dizaine d’années animant, de Montréal, l’écosystème industrialisation-entrepreneuriat féminin-environnement/économie circulaire. Tantôt en dirigeant une association de parc industriel, tantôt en étant conférencière-experte dans des colloques internationaux.

Au surplus, particulièrement forte en réseautage international, ses invitées d’honneur, une dizaine, incluaient notamment: Josephine Joseph Lagu, ministre de l’Agriculture du Soudan du Sud; Josefa Leonel Correia Sacko, commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture de la Commission de l’Union africaine; Jeminah Njuki, directrice Afrique à l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI); l’ambassadeur Ertharin Cousin, fondateur de Systèmes alimentaires pour l’aveni; ainsi que Ndaya Beltchika, spécialiste technique principal – Genre et inclusion sociale au Fonds international de développement agricole (FIDA).

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET INCLUSION DES FEMMES

Organisé par Emperia Industries Connect, l’entreprise qu’elle a elle-même mise sur pied après une feuille de route déjà imposante, cette 2ème édition du Sommet Mondial Agritech au Féminin (GWIA21) avait pour thème : « Cultivons ensemble l’avenir ».

« Le sommet GWIA vise à dynamiser le leadership au féminin à l’ère de la quatrième révolution technologique et à donner la parole aux femmes qui ont un rôle à jouer pour le développement de l’agriculture 4.0 », explique Sâadia Lakehal.

Crises climatiques ou pas, l’enjeu de nourrir la planète est et reste un défi énorme. Si une conférencière est venue expliquer que l’humanité a présentement la capacité de nourrir jusqu’à 12 milliards d’humains, il s’agit d’une capacité, au-delà de la possibilité technique ou industrielle, qui devient théorique, lorsque confrontée aux réalités terrains tels que les taux de gaspillages alimentaires, les aléas de chaine d’approvisionnement ou de chaine de production, voire les impacts environnementaux ou variables climatiques.

Le système alimentaire mondial subit d’énormes transformations. Les objectifs d’une « production alimentaire responsable » ou d’une « sécurité alimentaire », ce encore plus à la suite de la pandémie en cours, figurent évidemment à l’ordre du jour d’un sommet privilégiant la place des femmes dans l’AgTech.

Tablant cette fois sur les liens de partenariat du Canada avec les Pays-Bas, avec des représentants de ces deux importants pays dans les domaines de l’agriculture mondialement, madame Lakehal a pu compter sur la participation de Marie-Claude Bibeau, la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada, pour une prise de parole officielle. Madame Meiny Prins y était l’invitée d’honneur pour les Pays-Bas.

Meiny Prins is CEO and co-owner of Priva. She was proclaimed Business Woman of the Year 2009 and received the first CleanTech Star of World Wildlife Fund for Priva, a high-tech company that develops hardware, software and services in the field of climate control, energy saving and optimal reuse of water.

Au surplus, particulièrement forte en réseautage international, ses invités d’honneur, une dizaine, incluaient notamment: Josephine Joseph Lagu, ministre de l’Agriculture du Soudan du Sud; Josefa Leonel Correia Sacko, commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture de la Commission de l’Union africaine; Jeminah Njuki, directrice Afrique à l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI); l’ambassadeur Ertharin Cousin, fondateur de Systèmes alimentaires pour l’aveni; ainsi que Ndaya Beltchika, spécialiste technique principal – Genre et inclusion sociale au Fonds international de développement agricole (FIDA).

INNOVER, CONNECTER, MOBILISER

La mission de l’événement était notamment de faire découvrir les perturbations au sein de l’industrie, d’identifier les bons modèles commerciaux pour accélérer la commercialisation des technologies avancées agricoles, de générer des partenariats et des collaborations à l’échelle mondiale.

Un Salon Agtech virtuel avait aussi été aménagé pour mettre en valeur les entreprises de hautes technologies en agriculture qui participaient au sommet, offrant au surplus un outil de réseautage avec les experts du secteur. L’événement, qui reviendra l’an prochain était en partenariat avec près d’une quarantaine d’entreprises internationales, canadiennes et québécoises, dont Sollio Groupe Coopératif, Financement Agricole Canada, la Zone Agtech, WOMA Marketing, rainMKRS, Evol, Industries Harnois, Geenfield Global, Priva, IICA, Dutch GreenHouse Delta et GBA.

Après la France en 2020 et les Pays-Bas en 2021, Sâadia Lakehal ne nous confirmait pas encore le pays partenaire avec lequel elle compte tenir son édition 2022, mais la région du Moyen-Orient semblait dans sa mire.

DOSSIER SPÉCIAL À PARAÎTRE
Février 2022
En partenariat avec Emperia Industries Connect ,
CommerceMonde publiera une série d’articles en lien avec le
Sommet Mondial Agritech au Féminin (GWIA21) ainsi que sa prochaine édition de 2022.
Vous voulez vous y joindre? Contactez nous.
Annoncez ici – Cyberjournal Commerce Monde

Les vidéos de l’événement sont disponibles sur demande.

(CRÉDIT PHOTO: prise d’écran de l’animatrice Sâadia Lakehal, lors du Gala du 19 nov. 2021.)

StratégieS eN recherche et innovation : LES GENS D’AFFAIREs de montréal AVISENT LE GOUVERNEMENT DU QUÉBEC

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain a dévoilé le 15 juin 2021 son avis intitulé Recommandations de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain portant sur la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation (SQRI) 2022, déposé dans le cadre des consultations menées présentement par le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec.

« (…) Grâce au processus de consultation entourant le développement de la SQRI 2022, le moment est venu d’asseoir une réelle culture de l’innovation au Québec », a déclaré Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Soulignant notamment le « contexte de rareté de main-d’œuvre », il lance également que le projet gouvernemental « doit favoriser un cadre agile, propice à la formation et à l’attraction de talents ».

En soutenant que la SQRI 2022 doit soutenir et encourager la création d’une « signature Québec » permettant de consolider le positionnement de Montréal – et du Québec – comme pôle international de recherche, M. Leblanc n’est pas loin de ce que pronait la scientifique en chef du Canada, Mona Nemer, en compagnie de son homologue du Québec, Rémy Quirion, à la tribune du CORIM, le 28 février 2020 en matière de valorisation des forces québécoises et canadiennes en Recherche-Développement (RD). La stratégie d’un leadership national en « diplomatie scientifique » avait alors été franchement proposée, à l’image de l’inspiration des Casques bleus onusiens, eux inventés aussi par des Canadiens, dans des années de crise mondial.

« Je veux faire du Canada un partenaire scientifique de choix pour la recherche scientifique mondiale (…) être vu comme des leaders, de par notre diplomatie, comme ce fut la cas avec les Casques bleus (…) Parce que la science ouverte a le pouvoir de changer la vie à l’échelle locale, mais aussi mondiale », expliquait, le 28 février 2020, pleine d’enthousiasme, une Mona Nemer rayonnante dans son alma mater montréalais.

UNE « SIGNATURE QUÉBEC » INSPIRÉE DE BRUXELLES

La CCMM priorise premièrement de « Renforcer le dialogue entre le milieu de l’enseignement et celui du travail » invoquant que la rareté de main-d’œuvre qualifiée « est la principale raison soulevée par les entreprises pour expliquer leur difficulté à innover », selon un sondage réalisé auprès de ses membres. Une question qui demeure toutefois complexe, alors qu’encore beaucoup de détenteurs de Ph D ont de la difficulté à se trouver des emplois stables en entreprise, particulièrement au Québec, et qu’une initiative comme la création du site www.papaphd.org doit bien signifier un malaise dans l’écosystème.

Proposant une « signature Québec » afin de se démarquer, la Chambre ne cache pas s’inspirer de la stratégie mondiale qui fut élaborée en Europe et repose sur un grand partage de connaissances et de réciprocité entre partenaires internationaux. Sa source étant une étude de l’Union européenne, Europe’s global approach to cooperation in research and innovation: strategic, open, and reciprocal, de mai 2021.

« Le Québec compte déjà sur un écosystème complet de soutien à la recherche et à l’innovation, qui mériterait cependant d’être renforcé (…) Cette nouvelle édition de la SQRI doit être l’occasion de consolider et de renforcer les programmes qui ont fait leurs preuves, comme le programme Productivité Innovation d’Investissement Québec », analyse aussi Michel Leblanc.

La commercialisation de la recherche et de l’innovation comme «enjeu majeur», l’adoption de critères d’innovation dans les marchés publics, s’appuyer sur l’expertise des incubateurs et des accélérateurs – acteurs clés de la valorisation – et la création de nouvelle «zones d’innovation» sont autant d’idés émises pour être ici «la clé de voûte d’une stratégie».

On peut consulter l’avis complet de la CCMM sur le site Web de la Chambre.

6-7 APRIL 2021: GO FOR THE « MADE IN JAPAN » VIRTUAL Global Technology Governance Summit

Sorry, it will be an other virtual meeting, but COVID-19 still alive… so! Go and lets go with the World Economic Forum initiative to organize the first Global Technology Governance Summit on 6-7 April 2021, as a virtual meeting, hosted by Japan. Organized in close collaboration with the Centre for the Fourth Industrial Revolution (C4IR) Network. The inaugural gathering of the GTGS, with more than 40 governments and international organizations as well as 150 companies, will cover many key topic areas in detail.

Industry Transformation
No industry has been untouched by the global response to COVID-19. The world can no longer operate as it has, and as such markets will have to respond to its new and evolving needs. To survive, every business in the world will have to become a technology company.

Government Transformation
The transformation of government will be front-and-center in the area of digital infrastructure as technology services become an essential public utility comparable to electricity, water, or roadways.

Global Technology Governance
The extent to which the benefits of technology are maximized, and the risks mitigated depends on the quality of governance protocols – policies, norms, standards, and incentives that shape the development and deployment of technologies.

Frontier Technologies
Embracing frontier technologies will be essential across all sectors. Technologies such as 3D printing can revolutionize supply chains, enabling mass customization and offering new pathways to increase the circularity of products. or halt environmental damage caused by climate change.

Ethical artificial intelligence, blockchain
data privacy…

this Summit, builds on the work of the Centre for the Fourth Industrial Revolution Japan and the Forum’s global Network of centres in 13 countries shape the Fourth Industrial Revolution.

The World Economic Forum Centre for the Fourth Industrial Revolution Japan was established in July 2018 as the first global centre in the Network outside San Francisco. Its goal is to contribute to the global development of technology governance. 

“The COVID-19 pandemic has exposed the vulnerabilities of modern society. I believe that the solution to overcome these vulnerabilities are Fourth Industrial Revolution technologies,” said Akira Amari, Chairman of Parliamentary Association for the World Economic Forum, Member of the House of Representatives. “A new framework of technology governance based on the shared values of human rights and the rules of law is pressing issue for our society.”

All sessions are livestreamed on the Forum’s website.

www.weforum.org

For more information about the projects, explore the Centre’s portfolio of work.

Agenda (also in French | Spanish | Mandarin | Japanese).

Pfizer, Moderna, Medicago; Chine, Israël, Canada en passant par le Japon… les routes de la diplomatie vaccinale

Bientôt officiellement un an de vie pandémique sur la Terre entière – rien encore n’a été trouvé du type COVID-19 sur Mars ! – et toute l’humanité survie dorénavant, à vitesse très variable, en mode d’ajustement structurelle vaccinal. À voir aller l’industrie mondiale du vaccin depuis décembre 2020, et les aléas de la distribution et des engagements contractuels, il faudra bientôt sérieusement parler, et sans détour, des dessous d’une malveillante souveraineté vaccinale.

Commençons par le commencement : la Chine! Cette Chine, lieu avéré de départ de l’épidémie trop vite transformée en pandémie. Ensuite, lieu de départ de la recette gagnante pour la conception des vaccins par le partage – merci aux chercheurs! – du séquençage et du code génomique du SARS-Covid2. Un mélange de solidarité mondiale entre les capacités en recherche, de farouche compétitivité entre sociétés multinationales privées ou entreprises de recherche biopharmaceutique et/ou militaire d’État, et aussi d’obligations de résultats devant un état de crise sanitaire planétaire avec des opinions publiques à cran, tout ça aura amené au marché (aux marchés?) une douzaine, voire deux, de vaccins recevant confiance. Sésames d’espérances qui sont actuellement distribués, de manières suffisamment fiables bien que très variables, aux quatre coins du monde. Avec cette même Chine dans le peloton de tête des pays exportateurs de vaccins. Comme la Russie, comme l’Inde, comme doublement les États-Unis d’Amérique eux avec deux vaccins leaders : le Pfizer et le Moderna, comme le Royaume-Uni; mais pas encore le Canada, ou le Japon, ou l’Europe continental et nous y reviendrons… Mais redisons-le, avec la Chine dans le peloton de tête. Une Chine gagnante, bref. Comment s’en surprendre!

On vous résume ici le commentaire :

« Depuis au moins les trois dernières années, j’ai remarqué que la Chine n’a plus rien à envier en matière de biotechnologie… Elle a la propriété intellectuelle… En conséquence, elle demande l’accès aux marchés. Elle est prête. »

Celui qui s’exprimait ainsi c’est Stefan Oschmann, un incontournable de l’industrie pharmaceutique qui depuis 2016 est le grand patron de Merck. Et cette opinion du dirigeant de tête de cette multinationale d’origine européenne, alors partagée mondialement, parce qu’en mode visioconférence dans le contexte de l’un des panels organisés durant l’Agenda de Davos (1), ne pouvait pas ne pas attirer l’attention dès lors que l’humanité entière est toujours au cœur du combat de la pandémie de la COVID-19.

Stefan Oschmann
Former Vice-Chairman and Deputy Chief Executive
Officer and since May 2016, Chairman of the Executive Board and Chief Executive Officer, Merck KGaA


– 1977-82, studied veterinary medicine and 1985, PhD, Ludwig-Maximilians-Universität, Munich.
– 1985, started career at the International Atomic Energy Agency.
– 1987, moved to the German Animal Health Federation, a member association of the German Chemical Industry Association. Worked for the US pharma company MSD, serving as President, Emerging Markets.
– Other positions included member of senior management and corporate officer with responsibility for the business in Europe, the Middle East, Africa and Canada;
– Senior Vice-President in charge of Worldwide Human Health Marketing as well as Vice-President of Europe and the German business.
– 2011, joined Merck as Chief Executive Officer, Biopharma division and Member of the Executive Board. Led the transformation of Biopharma.
– 2013-14, was responsible for the Healthcare business sector of Merck. Oversaw the Biopharma, Consumer Health, Allergopharma, and Biosimilars businesses.

Dire que la Chine est prête! C’est d’ailleurs au dirigeant en chef de la République populaire de Chine, le président Xi Jinping, que fut donné l’honneur d’être le premier chef d’État à prendre la parole, en discours d’ouverture, devant l’auditoire de l’Agenda de Davos le lundi 25 janvier et en discussion avec l’hôte organisateur, Klaus Schwab (Chairman of the Board of Trustees, World Economic Forum). Les Macron, Merkel, Poutine, Netanyahu, roi de Jordanie et quelques autres (mais personne de la Maison-Blanche, ni de la résidence du premier ministre à Ottawa) s’y exprimeront après lui. Le Forum de Davos (WEF) en 2021 recevait la Chine en grand!

Pfizer et la route d’Israël

Si l’Agenda de Davos recevait la Chine en grand, son organisateur en chef n’était certes pas moins fier de discuter plus de quarante minutes avec son autre invité de marque en la personne du premier ministre d’Israël à qui il n’a pas manqué de faire expliquer le comment et le pourquoi de cette « efficacité vaccinale » faisant déjà la renommé internationale de ce pays à petite population.

Oui, Israël n’a pas lésiné sur le prix, et si ce n’est pas sur cet aspect qu’il aura joué au jeu de la négociation, il l’aura fait avec autant plus de force qu’il savait qu’il pouvait offrir de l’or (en métadonnés) pour Pfizer avec son excellente maitrise du data informatique sur l’état de santé de sa population. Netanyahu a bien joué ses cartes – il faut dire qu’il a aussi la pression d’une population qui ira aux urnes électorales en mars 2021 – et son pays est dorénavant reconnu comme LE laboratoire mondial par excellence en matière de compréhension de l’efficacité d’un vaccin COVID-19 et de stratégies d’immunité collective.

La valeur maîtrisée du data en 2021. Un ministre très influent de l’actuel gouvernement du Québec l’avait compris, lui aussi. Malheureusement il ne su pas, le moment venu, l’expliquer et l’utiliser au bénéfice de ses commettants. Mais c’est une autre histoire, qui nous éloigne trop des routes de la diplomatie, sujet principal qui nous intéresse ici…

Medicago et la route du Canada… en passant par le Japon

Mais étrangement, il faut rester au Québec pour ne pas s’éloigner d’une autre des routes pas très connues de la diplomatie à propos du sujet principal qui nous intéresse ici.

Autour de 200 millions de $ d’aide du gouvernement du Canada furent débloqués pendant l’été 2020 pour appuyer, et surtout accélérer, le développement d’un vaccin COVID par la société Medicago installée à Québec, la ville capitale du Québec.

Du maire de la Ville de Québec, au ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec, jusqu’au député fédéral du comté de Québec et aussi ministre influent à Ottawa, la fierté était évidente. Une biotech de Québec, dans ce cas spécialiste des plantes, se démarquait au même titre que les leaders finalement peu nombreux dans la quête aux bons vaccins.

Mais si l’importante aide financière venue du gouvernement du Canada est ici certainement bienvenue, justifiée et à propos, le sourire est aussi de mise au Japon, véritable lieu de contrôle de Medicago. Car, s’il reste exact, en 2021, de dire que Medicago est une société de R&D réputée créée et née dans la ville de Québec en 1999, il faut aussi se souvenir que pour assurer sa survie, son développement et sa croissance, ses dirigeants durent, après l’avoir fait croitre, pendant plusieurs années, comme société inscrite à la Bourse TSX, la privatiser, en la vendant par étapes, à des intérêts aux USA (avec une usine à Durham, en Caroline du Nord), ainsi que du Japon.

Medicago n’est plus à proprement parlé une société de propriété canadienne. C’est ailleurs dans le monde que les grandes décisions de son administration sont prises. La cote de Medicago est d’ailleurs disparue de l’Indice boursier régional de ce territoire (IBR-QCA) le 19 sept 2013, suite au rachat de 60% des actions par son partenaire du Japon, 40% restant au partenaire nord-américain déjà dans l’aventure. Et la société alors ainsi créée à cet effet devenait à capital fermé. Le 4 décembre 2020, la société biopharmaceutique de Québec annonça d’ailleurs la nomination de Takashi Nagao au poste de président et chef de la direction, rappelant qu’au cours des quatre dernières années, il a été président du conseil d’administration de Medicago et a conseillé ses dirigeants pour amener l’entreprise là où elle est aujourd’hui.

Non, les routes de la diplomacie vaccinale en contexte de pandémie de la COVID-19 ne sont pas simples!

(1) L’Agenda de Davos a été la version 2021 de ce qui est habituellement le traditionnel Forum économique mondial de Davos, tenu finalement qu’en mode virtuel, du 25 au 29 janvier, pour une 51e année qui passera là aussi à l’histoire, pour cette organisation. Son prochain rendez-vous réel est planifié pour se tenir à Singapour, en août 2021.

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