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Usine numérique : Banque Scotia innove à Toronto  

Unique en son genre, ce lieu emploiera quelque 350 spécialistes du numérique, de la conception, de l’ingénierie et de la méthode agile pour faire vivre des expériences encore meilleures aux clients de la Banque Scotia. Dorénavant officiellement ouverte, l’Usine numérique est destinée exclusivement à la production numérique, conçue pour favoriser la collaboration et la créativité dans le but de rehausser l’expérience client en opérations bancaires mobiles et numériques, ouverture de comptes, évaluation des prêts et demandes de prêts hypothécaires.

D’une superficie de 70 000 pieds carrés, cet établissement est situé à quelques pas du siège social de la Banque Scotia à Toronto. Des spécialistes du numérique, de la conception, de l’ingénierie et de la méthode agile y travailleront dans un environnement favorisant la collaboration, la créativité et la création de solutions novatrices grâce à l’apport en temps réel des clients.

La Banque Scotia ne s’arrête pas là. Elle a aussi créé un réseau d’Usines numériques et elle en aura une dans quatre pays de l’Alliance du Pacifique MexiquePérouChili et Colombie.

Ces Usines numériques serviront d’incubateurs pour les nouveaux produits, services et solutions offerts aux 23 millions de clients de la Banque Scotia dans le monde.

« Nos cinq Usines numériques et le travail qui y est effectué suscitent une grande fierté chez tous les BanquiersScotia (…) Ces usines numériques jouent aussi un rôle important en encourageant l’innovation des entreprises de technologie financière, ainsi qu’en stimulant la productivité et la création d’emploi dans leur marché local », explique Brian Porter, président et chef de la direction, Banque Scotia.

La Banque Scotia a fait appel à Interior Architects, qui a conçu les plans de l’Usine numérique de Toronto d’après les idées et les commentaires des BanquiersScotia et de manière à refléter la diversité des méthodes de travail ainsi que le besoin d’un environnement de travail créatif, agile et agréable.

Quelques faits sur l’Usine numérique de Toronto

  • Laboratoire d’utilisabilité : Une culture de conception par la méthode essai et erreur qui repose à chaque étape sur les commentaires des clients. Ce laboratoire, au sein de l’Usine numérique, est l’endroit où les équipes rencontrent les clients pour tester les solutions aux différentes étapes de leur conception.
  • Espaces de travail collaboratif : Qu’il s’agisse de grandes salles de caucus ou de petites cabines privées, la conception technologique d’avant-garde permet aux équipes de collaborer avec d’autres employés de la Banque où qu’ils soient dans le monde. Il en résulte une production technique efficace et de qualité, pour les employés et les équipes scrum qui utilisent la méthode agile. Le thème des quartiers et les salles de réunions portent les noms de personnes et de technologies qui ont changé les choses et transformé leur secteur d’activité.
  • Inspiration insufflée par les œuvres d’art : Partout, les œuvres d’art rappellent l’histoire de la Banque Scotia et sont une source d’inspiration pour l’avenir. Le logo de l’Usine numérique – un mélange d’engrenages traditionnels et pixélisés – illustre le passage de l’analogique au numérique et, plus globalement, la transformation numérique de l’ensemble de la Banque. Une version stylisée des armoiries de la Banque Scotia datant de 1921 est mise en valeur. Après avoir réalisé des entrevues auprès d’employés de l’Usine numérique, des artistes de Toronto ont créé une murale illustrant l’évolution du rôle de la Banque Scotia auprès de ses clients partout dans le monde, selon les valeurs de base de la Banque : respect, intégrité, passion et responsabilité.
  • Havre de sécurité : L’accès est assuré par un contrôle biométrique des empreintes digitales de quatre doigts, d’un simple mouvement de la main. Cette technologie sans contact permet aux employés de passer les points de contrôle sans s’arrêter.

L’Usine numérique agit comme plateforme de création et d’incubation pour les nouvelles idées et celles des partenaires afin d’offrir des solutions novatrices aux clients de la Banque Scotia. Il s’agit d’une des pierres angulaires de la transformation numérique de cette institution financière canadienne et son objectif est de réinventer la façon dont les services bancaires répondent aux besoins des clients en réinventant d’abord notre méthode de travail.

Pour en savoir plus, voir le site digitalfactory.scotiabank.com.

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Une industrie potentielle de 14 milliards $ : les centres de données en gros migrent vers le Nord

Une récente analyse de l’industrie mondiale des centres de données véhicule de très gros chiffres. Elle pointe aussi l’intérêt pour le Canada: « un des marchés naturels les plus prometteurs au monde ».

« Aujourd’hui, l’industrie des centres de données mondiaux représente plus de 14 milliards $US, le Canada s’apprêtant à prendre plus de parts de marché, car il devient un incontournable pour les clients étrangers et nationaux, compte tenu des conditions propices offertes au pays. Le marché nord-américain représente près de la moitié du marché mondial, qui devrait augmenter à un TCAC de 12,1% d’ici 2018. Les exigences accrues pour l’infonuagique font que cette industrie doublera de taille au cours des 5 prochaines années », explique Roger Karam, le président de Northern Investment Partners.

C’est fort de cette analyse que Northern Investment Partners vient d’annoncer qu’elle avait établi un partenariat avec M Capital Group – MCG, une banque d’affaires ayant des bureaux à New York, Londres et Dubaï, pour investir jusqu’à 120 M $US en capitaux propres afin de poursuivre une stratégie de construction, d’exploitation et d’acquisition afin de tirer profit de l’une des opportunités de développement immobilier et technologique les plus dynamiques au monde, à savoir les centres de données. L’objectif est clairement « de fournir aux locataires AA et AAA la possibilité de loger leur infrastructure informatique avec une plateforme au Canada, un des marchés naturels les plus prometteurs au monde ».

Pourquoi spécifiquement au Canada ?

Au Canada en raison :

  • des coûts énergétiques très bas,
  • d’un climat froid,
  • en plus d’un environnement politique stable,
  • et de solides lois en matière de sécurité des données et de la vie privée.

Mais le Canada est aussi considéré comme l’un des marchés les plus concurrentiels pour héberger des centres de données à cause de l’avantage supplémentaire d’avoir une relation privilégiée avec le plus grand consommateur mondial de services de centres de données, les États-Unis.

« Sa proximité culturelle et son partenariat commercial en font une destination idéale pour les sociétés américaines », pense aussi Roger Karam.

« Northern poursuit une prometteuse stratégie de gestion de niche qui vise un taux de rendement interne (IRR) de 28%, avec des actifs immobiliers qui tireront parti d’une forte croissance dans le secteur de la technologie sans le risque associé. De plus ses contrats immobilisés stables offriront des flux de trésorerie avec des entreprises ‘blue chip’ à la fin de la construction avec recapitalisation possible après deux à trois ans (…)  

Il s’agit d’une stratégie bien structurée qui nous permet, à nous et à nos partenaires aux États-Unis, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie, d’offrir des capitaux attrayants à UHWI, aux institutions et au SWF. Nous sommes enthousiastes de ce partenariat à long terme avec Northern », précise par communiqué Christian Mouchbahani, qui est directeur associé chez M Capital Group.

Northern Investment Partners Inc. est une société de gestion de placements dont le siège social est situé à Montréal. Sa stratégie vise à concevoir, exploiter et gérer des centres de données de gros, en se concentrant à priori sur Montréal. De son côté, M Capital Group est une banque d’affaires internationale qui procure une expertise en matière de savoir-faire en  investissement, services bancaires, fusions et acquisitions, gestion d’actifs et de fonds, ainsi que des structures de financement alternatives.

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Manquerons-nous de sel un jour ?

Pétrole, cuivre, argent, or… bien des matières premières ou ressources naturelles sont dites non-renouvelables et, graduellement, doivent être gérées par l’humanité en conséquence de cette finitude. Qu’en est-il du sel ?

Oui, ce sel qui eut toujours une importance substantielle dans l’histoire. Ce sont des barres de sel qui transitaient par le Sahara avec les grandes caravanes de chameaux et alimentaient le commerce entre la Méditerranée et l’Afrique noire en y permettant la vie des siècles entiers. Et encore le sel qui permettait aux Européens de conserver plus longtemps leurs aliments et de résister aux famines.

La valeur du sel semble moindre en 2017, mais le sel est encore partout dans l’alimentation, dans l’industrie et dans le déglaçage des routes en hiver !

Alors comme pour le reste, manquerons-nous de sel un jour ?

Non. Pourquoi non ?

L’océan comporte, et ce de manière stable depuis 1 milliard et demi d’années, 48 millions de milliards de tonnes de sels. Et il existe aussi des mines de sel sur la terre ferme. L’eau des fleuves ayant ruisselé sur tous les continents en rapporte d’ailleurs continuellement ; de 3 à 4 milliards de tonnes de sels par an juste avec l’érosion des roches continentales. Ce qui reste très peu face à 48 millions de milliards de tonnes.

À quoi
peut bien correspondre 
cette
masse de milliards de tonnes 
de sel ?
Elle recouvrirait d’une couche haute de
140 mètres
l’ensemble des continents
émergés de la Terre.

Et il faut aussi avoir en tête que l’océan mondial (océans, mers, détroits…) est constitué de 1 370 millions de kilomètres cubes d’eau salée.

Chaque kg d’eau de mer comporte en fait 964,85 g d’eau pure (H2O), donc 96,5%; s’y trouvent aussi 10,77 g de sodium (Na) et 0,399 g de potassium (k), notamment (en plus de 19,354 g de chlore et moindrement du magnésium, calcium, strontium, bore, sulfate, des carbonates, du brome et un très petit brin de fluor).

Alors sel ou sels ?

Effectivement soyons précis, car si l’océan mondial contient bel et bien en moyenne 34,7 g de sels par kilogramme d’eau, ce tout de salinité se décompose en plusieurs constituants spécifiques :

  • très largement du chlorure de sodium (77,75%)
  • et pas mal de chlorure de magnésium (10,88%)
  • un peu de sulfate de magnésium (4,74%)
  • de sulfate de calcium (3,60%)
  • de sulfate de potassium (2,46%)
  • un brin de carbonate de calcium (0,35%)
  • et de bromure de magnésium (0,22%)
  • et même d’encore d’autres sels mais si peu… (pour moins de 0,01%)

(Source : d’après P. Tchernia, 1936)

Alors lorsque l’on parle du sel marin, on parle essentiellement du chlorure de sodium (NaCl) et du chlorure de magnésium (MgCl) qui représentent environ 90% des sels dissous de l’océan.

Mais que toute cette abondance ne vous fasse pas saler davantage votre assiette.

Moins de sel c’est généralement mieux pour la santé humaine !

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Source de la Une: sel-de-mer.com

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Matières premières : le signal ArcelorMittal est-il le bon ?

Au grand plaisir du Gouvernement du Québec et du bon développement de son fameux Plan Nord, la multinationale ArcelorMittal confirme qu’elle investira 500 millions $ à ses installation actuelle sur la Côte-Nord, au Québec. Sans créer de nouveaux emplois, l’opération visera à modifier ses installations en échange de rabais sur l’hydroélectricité. Faut-il y voir le signe que l’heure de la relance du marché des matières premières arrive ? Faut-il simplement y voir un bon coup d’une politique énergétique avantageuse pour les industriels de la part d’un gouvernement ?

Un mélange des deux interprétations fera certainement l’affaire de tous. Les prix des matières premières sont dans un cycle déprécié depuis déjà assez longtemps et tous les observateurs attendent un signal pour le rebond.

Le signal ArcelorMittal est-il le bon ?

VIVE DAVOS !

Annoncée en plein Forum économique mondial de Davos, en Suisse, cette bonne nouvelle s’aura probablement se propager efficacement. Cette décision d’ArcelorMittal lui permettra d’accroître la productivité des deux mines de minerai de fer à ciel ouvert exploitées à Fire Lake et à Mont-Wright.

En contrepartie, sur quatre ans, elle verra sa facture d’électricité diminuer de 60 millions $. Ceci en vertu du rabais octroyé par le Gouvernement du Québec, puisque la société est admissible au rabais du fameux « tarif L ». Un tarif spécial pour les grandes entreprises qui consomment beaucoup et qui fut annoncé dans le dernier budget québécois pour la réalisation de nouveaux projets.

La multinationale ArcelorMittal n’a donc pas mis longtemps pour en profiter. Et ce n’est que le début… L’entreprise pourrait ensuite recevoir un rabais pouvant atteindre un grand total de 120 millions $, sur quatre autres années, si elle réalise de nouveaux investissements.

Selon le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, qui était le porte-parole de la bonne nouvelle à Davos, le premier engagement de 500 M$ permettra « au minimum » de consolider les 4 000 emplois de l’entreprise sur le territoire québécois.

Signal de départ ou signal de patience ?

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Source de la Une:

www.transformerlavenir.com/sites-miniers-mont-wright-fire-lake

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Entomophagie : le défi de nourrir la planète passera par la consommation d’insectes

Entomophagie : mot savant qui signifie l’acte de manger des insectes. Pourquoi parler de ça ? Pas question ici des « friandises naturelles » offertes parfois pour vous lancer un défi de bravoure, voire de sensibilisation ! Carrément parce qu’il est communément admis que le monde, qui hébergera 9 milliards d’humains d’ici 2050, commandera que la production alimentaire actuelle soit pratiquement multipliée par deux. Les terres – surtout arables – deviennent rares. Accroître les surfaces dédiées à l’agriculture n’est pas une option durable. Les mers et nos océans sont déjà en surpêche. Le changement climatique… Les pénuries d’eau potable… Bref, le potentiel que les insectes représentent pour l’alimentation humaine – et animale – ne peut pas être ignoré.

Heureusement, la réflexion et les recherches sont beaucoup plus avancées que ce qu’en laisse penser l’état de l’opinion publique à cet égard, du moins en Occident. Déjà en 2013, la FAO a publié un important rapport de centaines de pages sur l’entomophagie, en qualifiant cette approche de solution « innovante » pour nourrir la planète. Mais la FAO, c’est la grande famille des Nations Unies, de l’ONU, et on est toujours loin de l’application dans les États membres. L’ouvrage évalue tout de même le potentiel que les insectes représentent pour l’alimentation humaine et animale et recense l’information existante et les travaux de recherche sur les insectes.

ENTOMOPHAGIE : CONTEXTE ÉCONOMIQUE

Pourquoi parler d’insecte maintenant ? En ce début de XXIe siècle, les insectes apparaissent comme une ressource particulièrement appropriée pour l’alimentation humaine, et aussi animale, pour de multiples raisons : d’abord les prix croissants des protéines animales.

Mais aussi l’insécurité alimentaire et les pressions accrues sur l’environnement, auxquelles s’ajoutent la croissance démographique et le phénomène spécifique de la demande croissante en protéines par les classes moyennes.

Résultat : déjà, en 2017, il devient urgent de trouver des alternatives à l’élevage du bétail conventionnel.

QUEL RÔLE POUR LES INSECTES ?

Concomitamment, on peut déjà considérer que la consommation d’insectes, elle, contribue positivement à la protection de l’environnement, tout comme à la santé et aux moyens de subsistance des populations locales. Mais doit-on y voir un rôle majeur dans une stratégie pour nourrir la planète ?

  • Vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’il y a 14 mammifères domestiqués dans le monde, chacun pesant au moins 45 kg ; l’Eurasie se targuant de 13 de ces animaux, alors que seul le lama provient des Amériques.
  • Vous serez peut-être encore plus surpris d’apprendre qu’il y plus de 1 900 espèces d’insectes qui sont mentionnées comme aliments humains.

D’ailleurs, on estime que les insectes font déjà partie des repas traditionnels d’au moins 2 milliards d’humains. À contrario, nos 14 mammifères ne produisant pas seulement de grandes quantités de viande – en faisant les principaux fournisseurs d’aliments d’origine animale -, mais aussi d’excellents producteurs de chaleur animale, de produits laitiers, de cuir, de laine, de force de travail autant pour le labour que le transport, il n’est pas difficile de penser que c’est en raison de l’utilité de ces mammifères que les insectes, à l’exception des abeilles et des vers à soie, n’ont jamais eu de succès en Occident.

Pourtant, l’insecte fournit de nombreux services fondamentaux pour la survie de l’humanité, jouant un rôle important dans la reproduction végétale par la pollinisation, améliorant la fertilité des sols par bioconversion des déchets, contrôlant les nuisibles grâce à la lutte biologique naturelle et fournissant une grande variété de produits de valeur (miel, soie) et médicinaux, comme l’asticothérapie. Leur utilité ne fait donc aucun doute. Mais voilà qu’il faudra accepter de les savoir, voire de les voir dans sa propre assiette.

Insectes actuellement les plus consommés (au niveau mondial) :

  • les scarabées (coléoptères) pour 31 % ;
  • les chenilles (lépidoptères) pour 18 % ;
  • les abeilles, guêpes et fourmis (hyménoptères) pour 14 % ;
  • les sauterelles, criquets et grillons (orthoptères) pour 13 % ;
  • les cigales, cicadelles, cochenilles et punaises (hémiptères) pour 10 % ;
  • les termites (isoptères) pour 3 % ;
  • les libellules (odonates) pour 3 % ;
  • les mouches (diptères) pour 2 % ;
  • et enfin des insectes appartenant à d’autres ordres pour un total de 5 %.

Si le défi de nourrir la planète doit passer par la consommation d’insectes, en Occident comme ailleurs, et que la réputation de la chose reste au seuil du zéro pour la grande majorité des gens qui ne le font pas déjà, alors que faut-il faire ?

L’ouvrage de la FAO nous donne une marche à suivre.

MARCHE À SUIVRE…

« Toutes les actions visant à libérer l’énorme potentiel des insectes pour accroître la sécurité alimentaire nécessitent que les quatre principaux goulots d’étranglement et défis suivants soient résolus simultanément », résument les experts de la FAO.

Premièrement, il faut plus d’information sur la valeur nutritionnelle des insectes, afin de les promouvoir plus efficacement comme nourriture saine.

Deuxièmement, les impacts environnementaux de la récolte et de l’élevage des insectes doivent être évalués pour permettre de les comparer à ceux provoqués par les pratiques agricoles traditionnelles et l’élevage du bétail, qui peuvent être plus dommageables pour l’environnement.

Troisièmement, les bénéfices socio-économiques que la récolte et l’élevage des insectes peuvent offrir et leur augmentation doivent être évalués, en particulier pour améliorer la sécurité alimentaire des plus pauvres.

Quatrièmement, des cadres législatifs clairs et exhaustifs au niveau national et au niveau international sont nécessaires au plein développement – de l’échelle domestique à l’échelle industrielle – de la production et du commerce international des produits issus des insectes utilisés dans l’alimentation humaine et animale.

D’ailleurs, la FAO entretient depuis 2010 un portail Web sur les insectes comestibles, qui fournit des informations de base sur l’utilisation et le potentiel des insectes comestibles ainsi que sur les liens Web pertinents. Il fournit aussi d’autres informations techniques pertinentes, des vidéos et autres couvertures médiatiques.

Adresse du portail: www.fao.org/forestry/edibleinsects.

La FAO précise en outre les obstacles à la création de nouveaux marchés à l’exemple de l’Union européenne. On sait donc que les obstacles majeurs à l’élevage des insectes dans l’UE sont:

  • des règlements sanitaires stricts pour créer des établissements d’élevage;
  • un manque de directives sur l’élevage de masse des insectes;
  • un manque de clarté sur l’autorisation ou non des insectes sur le marché par le règlement des nouveaux aliments;
  • une information limitée sur les espèces consommées avant le 15 mai 1997, ce qui est nécessaire pour qu’un aliment soit qualifié de «nouvel aliment»;
  • les restrictions récentes dans l’Union européenne concernant l’alimentation de la volaille, des porcs et des poissons de pisciculture avec des protéines animales transformées, sans qu’aucune référence aux insectes ne soit faite. (Source: L. Giroud, communication personnelle, 2012)

Et en Amérique ? Si vous voulez savoir combien y a-t-il de fermes d’insectes au Canada, sachez aussi qu’Agriculture Canada n’exige pas de permis pour la production d’insectes de consommation et donc ne compile pas encore les données de ce secteur économique bien sommaire.

Une industrie pourtant pas inexistante, car Entomo Farms, qui opère depuis déjà deux ans à Norwood, en Ontario, serait le plus important producteur du pays (essentiellement des grillons, destinés d’ailleurs au marché américain). Il faut 6 semaines pour amener un grillon à maturité commerciale ! Efficace donc.

On y fait notamment du grillon entier aromatisé : BBQ, épicés ou miel et moutarde. Mium ! Mium ! Mais l’intérêt commercial est sans doute plus évident du côté de la version poudre du produit. Car cette « farine » remplace avantageusement à peu près tous les aliments qui en nécessitent ! Il faut en effet seulement 20-30% de poudre de grillons pour faire l’équivalent en farine.

Un article récent du quotidien montréalais La Presse mentionne aussi une ferme en Nouvelle-Écosse, et une autre en Colombie-Britannique, qui feraient dans le grillon canadien commercial, mais aucune n’aurait été identifiée encore au Québec. La production artisanale de l’entreprise Vire-Bebittes, dans les Cantons-de-l’Est, serait cependant à quelques mois de passer au stade commercial.

Le grillon possède le double de protéine que le bœuf pour la même quantité de poids et il est riche en vitamines, fibres et minéraux.

  • Le grillon demande 2 livres de nourritures pour une livre de viande produite.
  • Le bœuf demande 10 livres de nourritures pour une livre de viande produite.
  • Le porc demande 5 livres de nourritures pour une livre de viande produite.

Pratiquement 80% de l’ensemble de l’insecte est comestible, 55% pour le poulet et seulement 40% pour le bœuf.

LE JAPON, LE MEXIQUE… ET LES AUTRES

Il est généralement admis que la pratique de manger de l’insecte a lieu exclusivement dans les pays tropicaux, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Car les insectes sont aussi consommés dans des pays en zones tempérées, tels que la Chine (Feng et Chen, 2003), le Japon (Mitsuhashi, 2005) et le Mexique (Ramos Elorduy, 1997), selon les trouvailles de la FAO.

L’eau est un facteur clef de la productivité des terres et un nombre croissant d’indices suggère que le manque d’eau limite déjà la production agricole dans de nombreuses régions à travers la planète entière. Et n’estime-t-on pas déjà qu’en 2025, quelque 1,8 milliard d’humains vivront dans des pays ou des régions avec une pénurie absolue d’eau, et deux tiers de la population mondiale feront face à des difficultés d’approvisionnement (FAO, 2012b). Il ne faut jamais oublier, par ailleurs, que l’agriculture consomme environ 70 % de l’eau douce mondiale (Pimentel et al., 2004).

LA CLÉ DE L’EAU

Répétons-le : d’ici 2025 donc moins de dix ans, quelque 1,8 milliard d’humains vivront avec une pénurie absolue d’eau ; et l’agriculture ne cesse pas de consommer environ 70 % de l’eau douce mondiale.

Or le Québec est un champion en matière de réserve mondiale d’eau douce. Il en est doté sur l’ensemble de son territoire dans des proportions de quantité par habitant presque gênantes pour tous le reste de l’humanité. Ce qui ne signifie pas que l’écosystème y supporterait pour autant une large exportation brute de la ressource. Le gouvernement s’apprête d’ailleurs à augmenter de manière substantielle la redevance demandée en matière de captation des eaux au Québec.

À tout bien considérer, la production de protéines d’insectes y serait certainement une manière innovante et hautement efficace d’exporter virtuellement cette eau si précieuse pour tous. Et ceci tout au bénéfice d’une réponse positive au défi de nourrir la planète.

Au-delà de la « friandises traditionnelles » !

L’édition de 1992 du Malawi Cookbook présente moult recettes sous le titre «friandises traditionnelles».

Et que dire du Buqadilla Buqadilla : une collation innovante, en cours de mise au point pour le marché hollandais. C’est un produit alimentaire de type mexicain épicé à base de pois chiche et de 40 % de petits vers de farine. Dans plusieurs restaurants et cantines où le produit a été testé, il a été bien accueilli pour son goût et sa texture moelleuse. Cette collation durable, saine et exotique, est un bel exemple de façon culturellement acceptable par les consommateurs occidentaux de tester et d’apprécier les insectes comestibles comme aliments

Et du Crikizz Crikizz : autre exemple de produit européen à base d’insecte, développé par Ynsect et des étudiants français. Amuse-gueule épicé, soufflé, à base de vers de farine et de manioc, sa teneur en vers de farine varie de 10 à 20 % selon la gamme de produits «classique» ou «extrême».

Ou encore du SOR-Mite (bouillie de sorgho enrichie en protéines) : la compétition « Développer des solutions pour les pays en développement », organisée par l’Institut des techniciens de l’alimentation, promeut l’application des sciences et des techniques de l’alimentation et le développement de nouveaux produits et procédés dans le but d’améliorer la qualité de vie des populations des pays en développement. Le 1er prix de cette compétition a été remis, lors de l’Exposition alimentaire annuelle d’Anaheim aux États-Unis en juin 2009, au projet SOR-Mite, un mélange à base de sorgho enrichi avec des termites. Les céréales faiblement nutritives habituellement consommées dans de nombreux pays africains, sont pauvres en protéines et en matières grasses et manquent de plusieurs acides aminés essentiels, tels que la lysine. Enrichir ces céréales avec des termites ailés hautement nutritifs, facilement récoltés en début de saison des pluies, paraît très pertinent.

Source de la Une: rcinet.ca/fr/2013/09/25/lentomophagie-pronee-par-des-etudiants-montrealais/

Source de l’image en texte: viesaineetzen.com/content/l%E2%80%99entomophagie-des-insectes-dans-nos-assiettes

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