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Depuis 1997, Daniel Allard a co-fondé et dirige le cyberjournal CommerceMonde.com. En 2013, il fit de même avec l'Association des sociétés québécoises cotées en Bourse, organisant notamment le Gala annuel des sociétés en Bourse (2008 à 2015). Le développement de l'équipe de LiNNOVarium.com est son actuelle priorité.

De LA COP 26 à SOFIAC: le projet d’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE D’Aéroports de Montréal pave des pistes d’optimisme

Pierre Langlois avait sa place, parmi la délégation officielle du premier ministre du Québec à la COP 26, pour les quelques jours qu’y a consacrés François Legault directement sur le terrain à Glasgow et à Édimbourg, début novembre 2021. M. Langlois, ingénieur et président d’Econoler, n’est finalement pas allé à la COP 26.

« J’étais à Madrid en 2019, à Paris en 2015, en Pologne… » Bref, cet homme d’affaires de Québec, aguerri, ne les compte plus. Dans la longue visio-interview qu’il nous a accordé le 24 novembre, évaluant qu’il avait déjà 6-7 éditions de la conférence des parties de la Convention de l’ONU sur le climat (UNFCCC) à son actif, il n’a pas hésité à nous expliquer que pour la COP 26, il avait finalement décidé de passer son tour.

Et qu’en retient-il d’important, car il l’a tout de même suivie cette COP 26 ?

« Oui, il y a urgence climatique, mais il faut voir ça comme une course à obstacle, un pas à la fois. Glasgow, ce n’est pas un échec, mais pas un succès non plus : ça avance à petits pas », analyse-t-il. Pour lui, c’est « business as usual » et il image le processus des COP climatiques comme un « gros éléphant, qui avance lentement ».

Pierre Langlois avait surtout hâte de nous parler de la Société de financement et d’accompagnement en performance énergétique, la SOFIAC, lancée à l’automne de 2020. Notamment, que l’organisme vient de franchir une étape importante avec la nouvelle annoncée le 29 novembre 2021 impliquant son partenariat avec ADM Aéroports de Montréal dans le développement d’un projet d’envergure.

SOFIAC, Canada
« The Société de financement et d’accompagnement en performance énergétique (SOFIAC) was launched in the fall of 2020 as the first Super ESCO in Canada and likely one of the first in North America. »

« Dans ce domaine-là, on ne travaille pas beaucoup au Canada, mais plutôt dans des pays comme l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis avec lesquels, pour le secteur privé, c’est plus facile de monter et financer de tels projets et où les besoins en financements adaptés sont déjà avancés », explique un Pierre Langlois ayant quelque quatre décennies d’expérience. Il voit évidemment la nouvelle initiative au Québec d’un très bon oeil: « Avec la SOFIAC, on travaille directement en innovation financière, en éliminant les barrières à la mise en application de mesures en efficacité énergétique ».

C’est lors de la COP 25 à Madrid en 2019 que l’initiative de la SOFIAC fut publiquement annoncée pour la première fois. Pierre Langlois est le 5e à droite, en compagnie du ministre québécois responsable de l’environnement, Benoit Charette à droite, avec aussi Stéphane Morency et l’ancien pdg Léopold Beaulieu de Fondaction, et Johanne Gélinas de Transition Énergétique Québec (crédit photo: Econoler).

UNE PREMIÈRE « SUPER ESE » POUR LE CANADA

La SOFIAC avait d’ailleurs tout récemment annoncé par communiqué, le 11 novembre 2021, les détails du premier projet de son histoire, avec le Collège Jean de la Mennais. Un établissement d’enseignement situé à La Prairie, au Québec, avec lequel on vise la mise en chantier d’infrastructures écoénergétiques modernes au printemps 2022, ici sous la gouverne du partenaire et initiateur du projet, C-Nergie, une entreprise de Sainte-Julie.

Mais avec l’ensemble des infrastructures aéroportuaires des sites de YUL Aéroport international Montréal-Trudeau et de YMX Aérocité internationale de Mirabel, on passe à un tout autre niveau : « Bien que l’aérogare à YUL soit celle qui émet le moins de GES en comparaison avec celles des autres grands aéroports canadiens, nous croyons fermement que l’approche innovante de la SOFIAC nous permettra de réduire davantage ses émissions », indiquait par communiqué Philippe Rainville, qui est le pdg d’ADM Aéroports de Montréal.

La SOFIAC lance là « son premier projet d’envergure » avec la phase d’approvisionnement d’une initiative d’investissement « patiente et structurante ». L’idée forte étant, ici, que le projet sera exclusivement remboursé par une portion des économies d’énergie générées au cours des 15 prochaines années. Alors que la construction du projet s’étalera « sur environ 2 ans » en créant des retombées économiques locales de « quelques dizaines de millions de dollars ».

Efficacité énergétique, réduction des émissions de GES, décarbonation, implantation de solutions énergétiques innovantes, réduction importante de la consommation et des coûts d’énergie sont au cœur de ce projet. Pour lequel le mécanisme d’intermédiation de la SOFIAC élimine l’ensemble des barrières à la mise en œuvre des éléments en efficacité énergétique structurants. Réussissant ainsi à rallier les besoins du client aux forces vives du marché de l’efficacité énergétique : entrepreneurs, équipementiers et consultants. Rendant donc possible immédiatement, des actions qui n’étaient pas évidentes autrement.

« La SOFIAC, c’est une première Super-ESE pour le Canada », se réjouit Pierre Langlois. Mais si les acteurs québécois de cette initiative peuvent bomber le torse, ils ne viennent pas d’inventer le concept. Appuyés sur l’expertise et le savoir que développe Econoler depuis 40 ans, ils créent maintenant une nouvelle force d’action inédite en Amérique.

L’approche dite « innovante » de la SOFIAC en termes de financement et d’intermédiation dans le marché s’inspire du concept du contrat de performance (CPE) utilisé par les entreprises de services d’éco-énergie (ESE), en anglais dites Energy Service Compagny (ESCO), qu’Econoler affiche elle-même en guise d’étude de cas avec un client qu’elle accompagna, au début des années 2010, au Moyen-Orient (voir encadré).


Etihad ESCO Dubai, the United Arab Emirates Etihad ESCO2 is an official Super ESCO established in 2013 as an initiative by the Dubai Electricity and Water Authority (DEWA) under the leadership of the Dubai Supreme Council of Energy to help foster an EPC market in Dubai so that building owners can improve efficiency projects (EE) in their buildings.
https://etihadesco.ae/

Super ESCO concept was developed in the 1990s as a potential solution to address not only the limitations of the Energy Performance Contracting (EPC) scheme, but also the Energy Service Company (ESCO) sector’s lack of capacity, willingness, or interest to get involved in project financing.

Dans le cas des aéroports montréalais, ADM s’est engagée dans une démarche visant l’atteinte d’objectifs précis de durabilité, incluant notamment l’amélioration de l’efficacité énergétique, la réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, la réduction de la consommation en eau et l’atteinte de l’objectif ultime zéro déchet.

QUAND C’EST PLUS FACILE D’ACHETER… QUE D’ÉCONOMISER!

Tout ça émane donc du constat qu’il est souvent plus facile pour des entreprises d’acheter de l’énergie que d’en sauver… Au Québec, pour un chef d’entreprise : « Si mes besoins énergétiques augmentent, je passe un coup de fil à Hydro-Québec ou à Énergir, puis le tour est joué. Je n’ai qu’à payer pour ce que je consomme. En revanche, combler ces mêmes besoins en réduisant ma consommation énergétique est beaucoup plus complexe. Je dois financer des technologies, un savoir-faire ainsi qu’une capacité de gestion interne, ce qui ne génère pas souvent un rendement de l’investissement à court ou à moyen terme », explique encore Pierre Langlois. Le résultat étant une évidence : au Canada, et particulièrement au Québec qui demeure un royaume de l’hydro-électricité abordable, il n’y a pas assez d’entreprises qui empruntent cette voie, alors qu’elle demeure vitale au nécessaire processus de transition énergétique et de décarbonisation du fonctionnement de nos sociétés.

La SOFIAC a été officiellement lancée en janvier 2021 à l’initiative d’Econoler et de Fondaction, avec l’appui du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec (MERN) et mise sur pied par une filiale commune Écofonds, fruit de plus de deux années de codéveloppement.

Pour Pierre Langlois, c’est une solution complète pour économiser sans dépenser : « Partenaire de la mise en œuvre de la croissance verte des entreprises et la reprise de notre économie, la SOFIAC est un guichet unique qui propose une solution complète qui optimise la performance énergétique sans investissement de la part des bénéficiaires, et ce, pendant que l’entreprise utilise ses ressources techniques et financières pour développer son projet d’affaires. »

Parce que l’énergie la moins coûteuse, c’est celle qu’on ne consomme pas, les firmes expertes impliquées mettront en œuvre des plans de mesurage et vérification des économies (M&V) approuvés par l’ensemble des parties, en s’appuyant sur le Protocole International de Mesure et de Vérification de la Performance énergétique (IPMVP) de projets en efficacité énergétique, protocole le plus connu et utilisé au monde et développé par l’Efficiency Valuation Organisation (EVO).

200 MILLIONS DE $ SUR LA TABLE

À quelques jours de la COP 26 en Écosse, par communiqué de presse du 28 octobre 2021, la Société de financement et d’accompagnement en performance énergétique du Québec s.e.c. (SOFIAC) annonçait évidemment avec fierté avoir « clôturé son montage grâce à des investissements de la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) et de Fiera Dette Privée pouvant aller jusqu’à 200 millions de dollars ». Visant particulièrement la modernisation de bâtiments commerciaux, industriels et multi-résidentiels au Québec, en priorisant la diminution de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Ce montage financier prévoit que la BIC consent un prêt jusqu’à 100 M$ et Fiera Dette Privée, un prêt jusqu’à 60 M$. Fondaction investisant, pour sa part, jusqu’à 30 M$ en capital-actions. À cela doit être ajoutée une subvention initiale de 5,5 M$ de la part du MERN. Les propriétaires de bâtiments dont les dépenses énergétiques annuelles globales de leur portefeuille atteignent 1 M$ sont ciblés par cette initiative, et l’objectif de réduction des dépenses énergétiques est de 25% à 40% par projet, espérant générer des réductions d’émissions de GES de l’ordre de 30% à 50%, voire une décarbonisation complète des bâtiments.

Si les projets sont implantés d’ici 5 ans comme espéré, on anticipe une réduction annuelle estimée de l’ordre de 20 000 tonnes de GES. Le déploiement des projets de la SOFIAC s’inscrit donc dans l’atteinte des objectifs de la Politique énergétique 2030 du gouvernement du Québec visant à améliorer de 15% l’efficacité avec laquelle l’énergie est utilisée et à réduire de 40% la consommation de produits pétroliers.

Les économies ainsi générées sont partagées entre la SOFIAC et l’entreprise cliente, qui profite ainsi d’un rendement de l’investissement immédiat, et ce, sans avoir investi un seul sou de sa propre poche. 

« Nous serons le trait d’union entre ces capitaux disponibles et les forces du marché de l’efficacité énergétique. Notre mécanisme de mise en œuvre à coût nul dégagera des liquidités importantes pour nos clients, en plus de tirer avantage de généreux programmes de subventions disponibles. Par l’entremise de notre offre clé en main et de notre solide expertise en implantation de technologies propres, nous abolissons aujourd’hui les barrières et permettrons à nos clients d’acquérir des installations de pointes nécessaires à la décarbonation de notre économie », avait alors déclaré Michel Méthot, directeur général de la SOFIAC.

LE SECTEUR PRIVÉ AU COEUR DE L’ENJEU CLIMATIQUE

Pierre Langlois est-il optimiste face aux enjeux climatiques? « Nous sommes déjà dans la catastrophe. L’enjeu, c’est de mitiger les impacts. Et à mes yeux, oui il y a de l’espoir et c’est du côté du secteur privé qu’il faut le voir. C’est le secteur privé qui va nous sauver, pas les gouvernements! »

« C’est le secteur privé qui va nous sauver, pas les gouvernements! »

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Détails sur les réalisations et stratégies de développement durable d’ADMhttps://developpementdurable.admtl.com/.

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COP26 (2,5 DE 3): « Leaders have to lead » ; ET QUE BORIS SE LÈVE!

(Partie 1 de 3 – Glasgow le 9-11-2021) La COP26 approche de son dénouement… Les 11 et 12 novembre 2021 pourraient passer à l’histoire pour des jours sombres ou ensoleillés. Selon ce qu’en feront sortir NOS leaders et négociateurs, alors qu’ils ont ces deux jours pour produire une « Déclaration finale » plus qu’attendue.

Beaucoup de paroles, de discussions et d’échanges d’opinions depuis le début de cette déjà historique conférence des Nations unies sur le climat, ouverte le 31 octobre 2021.

« LEADERS HAVE TO LEAD », Lee Waters.

Lors d’un atelier concernant le rôle des villes organisé par l’ICLEI (International Council For Local Environmental Initiative) le 9 novembre, un homme de terrain, Lee Waters, Deputy Minister for Climate Change at Llywodraeth Cymru / Welsh Government, après avoir dit que les leaders du monde doivent en quelque sorte faire honneur à leur fonction – « Leaders have to lead! » – a aussi voulu passer cet autre message de son expérience comme élu : « It’s about culture, not about structure« !

La structure… (à suivre)

(Partie 2 de 3 – Glasgow le 11-11-2021)

LA STRUCTURE…

Jane Goodall, la célèbre et très respectée éthologue et anthropologue britannique, née le 3 avril 1934, qui a pris la parole devant une majorité de jeunes ce même 9 novembre, alors qu’elle participait à une remise de prix en leur honneur, n’a eu aucun mot pour les structures et autres systèmes de gouvernance ou d’organisation.

Elle a tout misé sur l’espoir. Sur le fait qu’ils sont l’avenir! Que l’avenir sera ce qu’il en feront. Mais en auront-ils le temps?

John Kerry, l’ambassadeur spécial pour le climat des États-Unis, est passé à tous les grands bulletins-nouvelles du monde du 10 novembre 2021 pour avoir sorti la carte surprise d’une avancée entre son pays et la Chine. Mais là, en ce 11-11-2021, des diplomates que nous avons croisés lors des conférences qui animent le site des pavillons de la COP26 nous partagent que les rédacteurs hésitent à s’entendre sur comment parler de l’eau… sans écrire véritablement le mot EAU-WATER dans le texte.

Peut-on donner espoir à la jeunesse du monde, alors qu’il est pénible de parler franchement de ce qui donne la vie à tout le vivant de la Terre? Alors qu’il aura fallu attendre 26 COP avant qu’un Pavillon de l’eau y tienne place? (Oui, c’est la toute première fois qu’un pavillon dédié directement à la thématique de l’eau existe à une COP du climat!)

S.O.S. CRYOSPHÈRE!

Un pavillon qui était d’ailleurs voisin de celui sur l’enjeu de la cryosphère, jeune pavillon lui aussi, car il est né de l’initiative de scientifiques lors de la COP25 de Madrid. Et ne parler pas trop de la fonte des glaciers et des menaces climatiques envers le pergélisol à travers le monde, si vous souhaitez maintenir de l’espoir dans les yeux de la jeunesse d’aujourd’hui. La professeur Julie Brigham-Grette, de l’University of Massachusetts-Amherst qui animait la dernière présentation du jour a bien dit que l’avenir optimiste était encore possible, car le facteur humain reste encore celui qui influence le plus les changements climatiques. Et donc que l’avenir est entre NOS mains. Mais pas demain, immédiatement! Car, en 2030, il sera vraiment trop tard. Son organisation fera d’ailleurs rapport annuellement, d’ici 2030, de l’état de l’avancement de leurs connaissances sur la santé de la cryosphère de la planète (www.iccinet.org/stratecryo2021).

Mais si la jeunesse d’aujourd’hui a un avenir, c’est parce que les leaders d’aujourd’hui prendront bien acte et AGIRONS sans délai.

À suivre…

La déclaration finale de la COP26 est attendue pour vendredi 12 novembre 2021. Demain! Nous vous en parlerons.

(Partie 2,5 de 3 – Glasgow le 12/11/2021 vers 20:30)

ADAPTER, PEUT-ÊTRE DÉFAIRE LA STRUCTURE…

Ce matin, le DRAFT TEXT on 1/CMA.3 – Version 12/11/2021 07:13 contenait 94 articles sur la table de la négociation. Un document de travail proposé par le Président de la UNFCCC… Le tout en plus belle continuité possible avec l’Accord de Paris convenu entre les parties de décembre 2015.

Longue journée pour les négociateurs… Il y a tellement d’eau dans le gaz que le premier ministre Boris Johnson est formellement invité à re-venir se présenter sur place, afin de donner une « crédibilité » politique, rehaussée par sa présence, alors que beaucoup de gens sont très déçus de ce à quoi risque de ressembler le texte final (s’il y en a un aujourd’hui). Mais à ce propos, le ministre canadien de l’Environnement, Steven Guilbeault, en conférence de presse (à 16h00 ce jour) se disait « confiant ».

Eau dans le gaz… Gaz comme énergies fossiles, qui hantent la COP26 comme jamais une autre COP du climat auparavant; fossiles aussi comme les eaux de la Terre qui dorment en ses entrailles. L’eau, le sujet toujours tabou (TABOU!) ici! Pourtant, l’eau c’est la vie, non?

Nous avons tout de même entrevu de l’espoir dans trois projets d’articles du document de ce matin:

  1. Acknowledges the importance of coherent action to respond to the scale of needs caused by the adverse impacts of climate change;
  1. Notes the urgent need to close the gaps in implementation towards the goals of the Paris Agreement and invites the Secretary General of the United Nations to convene world leaders in 2023 to consider ambition to 2030;
  2. Recognizes the importance of international collaboration on innovative climate action, including technological advancement, across all actors of society, sectors and regions, in contributing to progress towards the goals of the Paris Agreement;

À suivre. La nuit pourrait être longue à Glasgow!

(Crédit des photos: D Allard.)

ÉDITORIAL (05): Un vote capital après 14 ans de règne à Québec; qui doit succéder au maire Régis Labeaume?

Alors que les deux premiers ministres du pays, Justin Trudeau à Ottawa et François Legault à Québec, ont beaucoup la tête à penser enjeux climatiques et de survie politique, préparant notamment tous les deux leur valise pour la COP26 de Glasgow en Écosse (31 oct.-12 nov.), dans le contexte des élections municipales qui appellent les électeurs à voter à la grandeur du Québec le dimanche 7 novembre, l’atmosphère est tout à fait particulière dans la capitale, Québec.

Là, c’est un moment de changement de garde. De ceux qui marquent les livres d’histoire. Après quatre élections gagnées au poste de maire, Régis Labeaume, ayant décidé de ne pas se représenter, a provoqué l’enjeu de sa succession : de l’après Régis ! Un remarquable mouvement de dynamisme démocratique en résulte. Cinq candidats – deux femmes et trois hommes – avec des équipes complètes de 21 candidats aux postes de conseillers sont en liste pour mériter la confiance du peuple. Le citadin-voteur de Québec verra même sur son bulletin de vote pour la mairie une offre totale de huit choix ! Il faut d’abord souligner ce signe de santé de la démocratie dans la capitale du Québec.

Québec, c’est la ville nous ayant vu naitre comme cyberjournal, il y a plus de 24 ans – en 1997 – et nous y avons toujours notre siège social. Alors, qui doit succéder au maire Régis Labeaume? Oui, il s’agira d’un vote capital après ces 14 ans de règne. Nous souhaitons, ici, nourrir ce débat critique.

SUCCÈS ET SUCCESSIONS

Convenons immédiatement que l’on ne remplace pas un Régis Labeaume. Comme si Québec en avait l’habitude d’ailleurs : Andrée P. Boucher, Jean-Paul L’Allier, Maurice Lamontagne… Les gens de Québec aiment, à la tête de leur ville, des personnalités fortes et inspirantes, voire singulières.

Il est vrai que la capitale, avec son gros demi million de citoyens, doit toujours savoir parler fort devant la pesante métropole, Montréal, et surtout tous le poids économique et démographique que représente la région métropolitaine montréalaise de quelque 4 millions de personnes. On dit parfois qu’il y a deux Québec : sa métropole et le reste ! Là-bas, le troisième des candidats véritablement dans la course (sur une dizaine) ne réclame-t-il pas un statut de cité-État « visionnaire », comme il le soutient, pour Montréal

VISION ET RAYONNEMENT

De la vision, il en faut aussi pour sa capitale. Le candidat Jean Rousseau n’a-t-il pas osé parler d’unir, sans délai, les sociétés de transport en commun des deux rives, Québec et Lévis, avec le souci clair et déclaré de commencer à préparer la constitution d’une seule grande ville encore plus unie par son fleuve, à moyen-long terme ?

Parler de nouvelles fusions de villes à Québec n’est certes pas une priorité en 2021, alors que celles du tournant de l’an 2000 sont encore en digestion. Mais le propos demeure définitivement visionnaire et pertinent. Nous aurions plutôt aimé voir ces cinq candidats parler davantage de jumelages de ville en matière d’intentions à l’international pour Québec, ainsi que de migrations internationales. La capitale du Québec est officiellement jumelée avec plusieurs autres villes dans le monde (dont la canadienne Calgary, Bordeaux en France, Namur en Belgique, etc. Et aussi Xi’an, en Chine.) La Chine ! Oui, la Ville de Québec a ses entrées très officielles en Chine. Celui qui irait en Chine, en février 2022, en visitant officiellement à la fois la ville hôtesse des JO d’hiver, Pékin, et surtout Xi’an, sa ville jumelle depuis 2001 (y souligner et faire le nécessaire bilan de 20 ans de liens), aurait notre vote. Car le minimum, envers le défi chinois, c’est de maintenir le dialogue. Ne pas couper nos liens. La Ville de Québec en a un privilégié, elle peut en faire une force pour le Québec, pour le Canada, pour la paix dans le monde. Vision !

Eh allez savoir... il y a peut-être des très intéressants tunneliers en Chine!

Ça, parce que nous croyons au rôle para-diplomatique que peut jouer une ville et tous ses élus. Particulièrement face aux enjeux environnementaux, si criants actuellement. Aucun élu municipal du Québec ne pourra aller faire son travail à Glasgow à cause des aléas du calendrier. Il faudra faire du rattrapage ensuite. Les Trudeau, Freeland, Guilbeault fédéraux, tout comme l’équipe Legault au gouvernement à Québec, seront loin d’êtres les seuls à devoir agir en politiciens responsables et éclairés pour répondes aux défis à venir.

PERTINENT ET COMPÉTENCE

À ce titre, soulignons sans conteste la naissance d’un parti « vert » Transition Québec, avec sa leader Jackie Smith, qui a significativement et avec compétence enrichi le débat de la campagne électorale. Si elle, et son parti, sont partis de très loin et que beaucoup doute de sa possibilité d’accéder à la mairie, à une semaine du vote personne ne doute dorénavant de sa valeur ajoutée et de la pertinence de sa présence au conseil. Si, pour la cheffe, les citoyens lui refusent la mairie (bien qu’il n’y aurait rien de gênant à l’y voir) le système des colistiers saura probablement – et justement – lui permettre de continuer son action en politique active à Québec.

La même chose pouvant être dite pour tous les autres candidats (Jean-François Gosselin, Jean Rousseau et Bruno Marchand). Sauf Marie-Josée Savard, qui elle a préféré jouer le tout ou rien. Elle veut la mairie, autrement elle retourne à ses affaires comme propriétaire restauratrice. Ne les voudrions-nous pas tous au Conseil de ville ? Alors merci au mécanisme du colistier. Saine innovation, au net profit de la santé de la démocratie. Mais un seul pourra être à la tête de la ville.

UN VOTE CAPITAL

Les évènements-débats suivant sont les principaux que nous avons pris en compte pour les départager et nous faire une idée, pour décider pour qui aller voter: en présentiel celui sur l’environnement au Musée de la civilisation du Québec ; celui organisé le lendemain pour les journalistes par la FPJQ à l’ÉNAP ; celui de la Société Radio-Canada au Palais Montcalm ; nous avons écouté en début de campagne celui télédiffusé de TVA et, en différé, celui du 13 octobre de la Corporation des parcs industriels du Québec, n’impliquant malheureusement que le trio Gosselin-Marchand-Savard : « les trois principaux candidats » selon l’opinion des organisateurs. À chaque fois, nous avons fait un effort de classement : gagnants-perdants (1-2-3-4-5).

Si un métro peut faire un maire, alors pourquoi pas! Québec a le droit de voir grand. Les Québécois ont le droit de vouloir se payer un métro dans leur capitale. Mais il ne faudrait pas que seulement ça fasse un maire. Heureusement, monsieur Gosselin, politicien expérimenté et sérieux, bien qu’il joue au maximum sa carte d’un vote de style référendaire sur l’enjeu métro-tramway, ne déshonorerait pas Québec. Il a ce qu’il faut pour faire le job, sans aucune crainte. Même chose pour Jean Rousseau. Même chose, avec ici la réserve du défi de nouveau venu qu’il était, pour Bruno Marchand qui partait avec un déficit de visibilité publique, mais qui offre une personnalité de plus en plus appréciée, attachante, voire gagnante. Chose assurée : chacun avec son style, aucun n’impose de trait déclassant. Québec saura très bien vivre les quatre prochaines années avec un ou l’autre de ces trois politiciens.

Le critère du changement doit s’imposer en grande priorité ; le principe de l’alternance, en démocratie, nous apparaissant fondamental.

Partie favorite avec d’initiaux sondages, puis très – trop ? – bien poussée par son maire-sortant tentant de se faire faiseur de « dauphine », après 14 ans d’administration de cette équipe, le critère du changement devait être imposé en grande priorité ; le principe de l’alternance, en démocratie, nous apparaissant fondamental. D’autant plus que la candidate soigneusement choisie par le maire sortant n’a au final pas démontré, au fil de la présente campagne et hors de tout doute, les qualités de leadership attendues. Puis, malheureusement pour elle, les alternatives sont toutes pertinentes. Il y a quatre autres choix valables disponibles. Si madame Savard se faufilait entre ses quatre principaux adversaires – tous dignes de prétendre au job à la mairie comme elle – Québec aura alors une gestionnaire tout à fait apte à continuer rond-rond aux affaires, qui était une bonne fidèle adjointe de son « Monsieur le Maire ». Mais les citoyens de Québec s’ennuieront probablement très vite, privés d’avoir à la tête de leur ville une personnalité forte, leader, inspirante et rayonnante, voire singulière. Politicienne fabriquée (c’est un recruteur qui alla la chercher d’abord derrière le comptoir de son café à Place-Québec pour l’élection de 2009 ; puis son mentor en personne la convaincra de revenir en politique pour celle de 2017, puis s’invita à l’été 2020 chez-elle pour en faire son actuelle « dauphine »), la principale intéressée, le jour de la grande annonce, révéla d’ailleurs très candidement son principal handicap : « Je n’aurais jamais pensé faire un mandat sans vous ».

Tout ceci étant dit : l’occupant du bureau de la mairie se doit-il d’être fonctionnel à converser en anglais ? C’est préférable, selon nous. Quatre des candidats n’ont clairement pas de souci à cet égard, une candidate oui. Nous croyons que cet aspect doit être su et considéré par les électeurs.

Qui gagnera la mairie de Montréal?

Nous avons couvert le débat Valérie Plante-Denis Coderre organisé par le CORIM sur la thématique des enjeux internationaux pour la métropole du Québec.
Lire:
COP26 : Legault ou Trudeau, qui représentera vraiment le Canada à Glasgow? – Cyberjournal Commerce Monde


Denis Coderre et Valérie Plante, candidats à la mairie de Montréal, questionnés par Brian Miles, le 29 septembre 2021, devant 250 personnes. (Crédit de la photo : Sylvie-Ann Paré, gracieuseté du CORIM).

N.B. : Sachez que de notre côté nous allons voter le 31 octobre, devant quitter le pays le 5 novembre pour aller couvrir sur place la seconde semaine et la clôture de la COP26.

Daniel Allard
Comité de l’éditorial du Cyberjournal CommerceMonde.com
Éditeur de LiNNOVarium.com

COP26 : Et si le succès à Glasgow se trouvait dans un meilleur climat de dialogue Religion-Science?

(25 octobre 2021) Et si la paix climatique pour toute l’humanité passait par le juste dialogue entre les meilleurs experts scientifiques et les plus importants représentants ou leaders religieux; comme ultimes conseillers aux chefs d’État et de gouvernements qui, eux, décideront d’une suite avec et pour tous?

Et si la paix – en tant qu’absence de guerre, donc de concorde globale – passait par l’état de santé de la liberté d’information; cet aidant naturel et fondamental pour maintenir un public informé et les populations aptes à agir en citoyens responsables?

Question paix, soulignons d’abord cette très bonne nouvelle qui aura été annoncée un 8 octobre! D’un Nobel de la paix à l’autre, l’Humanité avance dans l’espoir d’un monde meilleur. Pour le plus grand nombre, si possible pour tous! Alors, d’abord merci à nouveau, au visionnaire Mikhail Gorbatchev pour le partage – que le plus grand nombre venons d’apprendre – qu’il avait fait des couronnes norvégiennes reçues avec son Prix Nobel de 1990. Car la graine semée ainsi éclot d’une récolte résonnant comme un feu de joie dans le monde des médias partout sur la Terre. Le rôle et l’importance des journalistes, dans toutes sociétés soignant les valeurs démocratiques, vient de vivre un moment de grâce. Et le comité du prix, à Oslo, ne se sera certes pas trompé en 2021 en désignant du même coup une femme (fondatrice, en 2012, du cyber-média Rappler, aux Philippines), Maria Ress, en co-récipiendaire avec un des fondateurs de Novaïa Gazeta (ce média russe indépendant créé en 1993 via l’aide de la Fondation Gorbatchev), Dmitry Mouratov. Notons que c’est la première fois en 120 ans d’existence que le Nobel de la paix récompense directement la liberté d’information. Cette ode à une presse libre et indépendante envoie un double coup de tonnerre, déplaisant, dans les oreilles de tous les dirigeants politiques autoritaires.

« Le comité Nobel norvégien est convaincu que la liberté d’expression et la liberté d’information aident à maintenir un public informé. Ces droits sont des préalables essentiels pour la démocratie et pour prémunir contre la guerre et les conflits ».
Berit Reiss-Andersen, présidente du Comité Nobel.

Ces même dirigeants politiques qui seront parmi leurs vis-à-vis (espérons-le en véritable face à face) les 11 et 12 novembre, à Glasgow, pour tenter de donner de la chaire à l’os de cette cible du 1,5°C durement arrachée, en 2015, en convenant de l’Accord de Paris sur le climat. Un accord qui attend maintenant, depuis six ans, et demande – hurle! – d’être mis en application. Avant qu’il ne soit trop tard… Car « la maison commune est en feu »!

COALITION RELIGIEUSE POUR SAUVER LA « MAISON COMMUNE »

Vingt-deux (22!) étaient là; dans un atmosphère empreint de solennité, voire d’extrême gravité, mais aussi de solidarité. La conférence/événement – tenue dans la matinée pour ceux qui y assistait sur place à Rome – le lundi 4 octobre dans la maison du chef spirituel des Catholiques, le pape François, aura permis de signer un « appel » destiné aux participants à la COP26, que personne ne devrait ignorer. Et la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC) qui rouvre, à partir du 31 octobre et jusqu’au 12 novembre, à Glasgow, en Écosse, ses plus grandes assises diplomatiques pour la 26ièm fois depuis les premiers pas en la matière, ceux du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro de juin 1992, en a pris acte. Ses deux plus hauts dirigeants étaient aussi là – le Britannique et l’Italien – très officiellement, à Rome, pour tendre la main et s’engager à porter le message à la COP26.

Mais l’une des prises de parole les plus senties y fut certainement celle de l’évêque Frederick Shoo, président de l’Église luthérienne de Tanzanie. Il n’aura rien perdu à attendre pour prendre la parole à la toute fin pour les deux minutes accordées à chacun des 22 représentants religieux. Alors que « la planète brûle », nous aurions « une obligation morale » à agir tout de suite. Citant Martin Luther, tout en partageant sa vocation à planter des arbres sur le mont Kilimandjaro:

« Je suis de la tradition de Luther qui a dit que même s’il savait qu’il allait mourir demain, il irait planter un arbre aujourd’hui », a tenu à partager celui qu’on désigne comme l’«évêque des arbres ».

C’est d’ailleurs ce qu’ils se sont tous empressés de faire, quelques minutes plus tard, en participant à la plantation d’un olivier dans les jardins du Vatican. Un arbre qui en aura beaucoup sur les épaules, d’ici Glasgow. Car comment trouver un consensus effectif, allant au-delà des paroles, et permettant les véritables actions communes, sans valeurs communes? Quand la règle du jeu de la vie est beaucoup de tirer toute la couverte à son avantage, contre des adversaires?

Cinquième à exercer sa prise de parole, l’Anglican archevêque de Canterbury, Justin Welby, fut d’ailleurs le tout premier à parler ouvertement d’économie. Appelant à un « repentir de l’économie » pour avoir trop demandé à la terre nourricière, il a résumé que le défi commandait, à ses yeux, pour l’essentiel, deux choses :

– d’abord « la réussite d’un véritable partenariat authentique et juste avec le Sud » (ici il faut entendre les pays et les populations les plus pauvres) du monde;

– et aussi le « changement radical de la fiscalité et des règles commerciales pour favoriser l’activité verte ».

À son tour, le docteur Rajwant Singh, fondateur et président d’EcoSikh, une organisation sikhe qui milite pour la défense de l’environnement, a partagé que pour eux la croyance va envers un fondateur qui leur dit que « l’eau, c’est le père de la vie et que la terre en est la mère ». Une spiritualité qui n’est pas loin des fondements de celle des Premières Nations au Canada certainement et globalement des peuples Autochtones des Amériques.

Le porte parole du Jaïnisme, adepte avant tout de la non-violence, a lui rappelé le serment des médecins inspiré par Hippocrate. Pour proposer, dans la même logique de serment, d’en faire faire un par tous les humains pour arrêter de faire violence à notre maison commune, la Terre. Et toutes « solutions durables nécessitent un système économique différent » pour l’Église réformée. Il faut en conclure que pour les Réformés, en belle cohérence, il faut bonnement réformer l’économie!

Les 22 chefs et leaders religieux présents, ayant signé l’appel, puis pris parole, représentaient une encore plus grande diversité des choix spirituels possibles sur Terre alors que le représentant du Conseil oeucuménique des églises parlait au nom de 349 églises, qui revendiquent plus de 480 millions de fidèles. Ce qui en ferait un pays plus populeux que l’Indonésie, quatrième nation souveraine du monde selon le facteur de la population, après le trio Chine-Inde-USA (qui mérite peut-être déjà une mise à jour Inde-Chine-USA…) Mais les frontières spirituelles, on le sais, ne doivent pas être amalgamées aux frontières des souverainetés politiques. L’Humanité est bien plus complexe!

COMPLÉMENTARITÉ ENTRE RELIGION ET SCIENCE

Si le pape François, lui, parle du « (…) respect mutuel entre la foi et la science, pour entrer dans un dialogue en vue de la sauvegarde de la nature, de la défense des pauvres, de la construction de réseaux de respect et de fraternité »… il insiste pour que ce respect soit vécu « de manière empathique et active ». Le Saint-Père concluant que la COP26, à Glasgow, est appelée « de toute urgence à offrir des réponses efficaces à la crise écologique sans précédent et à la crise des valeurs ». Un constat qui oblige à non seulement engager le dialogue interreligieux, mais tout autant celui de la complémentarité entre Religion et Science.

Ce qui s’exprimait, ce jour-là, par la participation du président de l’Académie pontificale des Sciences, le professeur Joachim von Braun, ainsi que celle du président de l’Académie pontificale pour les Sciences sociales, le professeur Stefano Zamagini. Le scientifique von Braun soulignant que cette crise nous rappelle la plus ancienne question philosophique pour les humains, à savoir : «  Comment devons-nous vivre? »

Et ici existe certainement un solide pont entre Religion et Science. Car, si par la science on comprend les faits – et ici les dégâts – ensuite il faut en appeler à la moralité pour savoir agir, pour savoir comment continuer! Et la morale, c’est assurément dans les affaires pour lesquelles les acteurs religieux abondent en solutions, propositions ou réponses diverses à la fameuse grande question : Comment vivre?

Angoisse existentielle, quand tu nous tiens! Athéisme, agnosticisme, voila deux choix fort présents dans la vie en société en ce XXIe siècle avançant, mais le choix religieux demeure lui aussi bien là. Devant certes s’adapter : « On s’aperçoit qu’il est très rare qu’un individu ait une religiosité constante dans sa vie (…) Le religieux sert (…) à passer à travers l’épreuve, à retrouver un certain sens devant les souffrances et à se refaire de manière quasi thérapeutique. Il y a une sorte de reconstitution identitaire par la médiation du religieux », explique d’ailleurs le sociologue des religions de l’Université d’Ottawa, le professeur Martin Meunier. S’inspirant de son enquête en cours sur les histoires de vie à partir d’entrevues individuelles de trois heures avec une cinquantaine de personnes et qui était cité dans l’article du journaliste Stéphane Baillargeon du 22 octobre 2021 du quotidien montréalais Le Devoir.

Aider à passer à travers l’épreuve… Retrouver un certain sens… Pandémie de la COVID-19… Dérèglements climatiques…

DE ROME À GLASGOW… SANS OUBLIER OSLO

Beaucoup critiquent le pape François, mais c’est tout de même dans sa maison à lui que 22 représentants religieux de la planète ont accepté de se réunir pour parler, d’une force commune, et pour signer l’appel en vue de la COP26 à Glasgow. Contrairement au programme prévu, le chef spirituel des Catholiques n’a d’ailleurs pas prononcé son discours. Il s’est simplement assuré que tous les participants l’avaient en main, en préférant donner à ses hôtes plus de temps de parole. Mais dans ce discours distribué, François a articulé sa réflexion autour de trois concepts : « Le regard de l’interdépendance et du partage, le moteur de l’amour et la vocation au respect. »

Toujours selon François : « Tout est lié et le monde est interconnecté », encore inspiré de son encyclique Laudato Si’ (2015) ; « aucune créature ne se suffit à elle-même ; chacune n’existe que dans la dépendance des autres, pour se compléter mutuellement, au service l’une de l’autre. »

La « maison commune est en feu », alors « agissons sans délai ». N’entendons-nous pas «  le cri des pauvres et le cri de la Terre » ont-ils ensemble soutenu comme résultats de mois d’efforts – un fait sans précédent qui a été souligné par plusieurs – à s’être rencontrés et concertés.

À court terme, la suite passe cependant par la route des politiciens qui gouvernent les États. Et alors même que tous « les grands de ce monde » fignoleront leurs cartes à jouer avant Glasgow-COP26, plusieurs devront préalablement passer par le Sommet du G20 qui en 2021 a rendez-vous à… Rome! Oui, les 30 et 31 octobre; le même 31 octobre que les organisateurs de la COP26 ont déterminé comme le jour 1 de cette conférence, plutôt que le 1er novembre initialement planifié « pour donner plus de temps de travail ».

Bref, prochain test à surveiller : le G20 de Rome, qui donnera fortement son ton à la finale de Glasgow, elle planifiée pour les 11 et 12 novembre 2021, bien que le WORLD LEADERS SUMMIT & FIRST PART OF THE HIGH-LEVEL SEGMENT se tiendra les 1-2 novembre, en présence d’un grand nombre des leaders politiques du monde.

Qui sauvera l’humanité? La démocratie? Alors, ici, il faudra aussi savoir et pouvoir compter sur le rôle et l’action des journalistes de partout dans le monde. Osons un autre merci au Comité Nobel d’Oslo puis à tous les Maria Ress et Dmitry Mouratov de ce monde.

Qui sauvera l’humanité?

La volonté-action politique ?
« C’est vraiment irritant. Ils parlent mais ne font rien » – La Reine Elizabeth II, qui n’était apparemment pas au courant de la présence d’un micro en direct à proximité, alors qu’elle faisait référence aux dirigeants mondiaux qui allaient bientôt assister à la réunion COP26 sur le changement climatique qui se tiendra à Glasgow, alors qu’elle bavardait avec le président du Senedd et la duchesse de Cornouailles après avoir ouvert l’Assemblée galloise.
https://www.youtube.com/watch?v=4WOIr2D5_rs
La jeunesse ?
COY16 Glasgow sera l’événement officiel précurseur de la COP26, approuvé par l’Envoyé du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse! En 2021, COY en sera à sa 16e année et sera considéré comme l’événement jeunesse le plus grand et le plus ancien à ce jour; rassemblant des milliers de jeunes acteurs du changement de plus de 140 pays!
L’éducation ?
Nous soulignerons ici, au nom de tous ceux dédiant leur vie à l’enseignement et au rôle fondamental de l’éducation, l’honneur fait à un Québécois, homme de grande culture et de foi, que nous avons eu l’occasion de rencontrer et apprécier, à Québec, lors de deux rencontres en août 2021. Le 22 septembre, il a reçu une distinction d’excellence, lors du « New York Annual Gala » de la fondation A chance in life.

Félicitation à monseigneur Guy-Réal Thivierge, secrétaire général de la Fondation pontificale Gravissimum Educationis, pour son prix : 2021 Excellence in Education.

Deux autres personnes partageaient les honneurs de ce gala :
– Mme Tami Erwin, Executive Vice President and CEO of Verizon Business (2021 Woman of the Year) ;
M. Chris Augustin, CIO for Global Business Solutions Fiserv (2021 Man of the Year).

https://www.achanceinlife.org/events.html

(Crédit photo: prise d’écran de la captation vidéo de la conférence, l’image montrant alors l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, prenant parole le 4 octobre 2021 au Vatican.)

Vous ne sauverez pas l’Arctique – ni l’Antarctique – sans être bien habillé!

Si nécessité est mère d’inventions, l’histoire qui est partagée ici l’illustre dans le pointu du détail qui peut faire la différence entre une mission réussie ou l’échec. Voire, permettre le sauvetage d’une vie humaine ! Mis devant l’opportunité de relever un défi concret exposé par un plongeur de la Marine royale canadienne, un ingénieur-chercheur-entrepreneur québécois se lança, confiant, pour trouver une solution au problème de la compression de la combinaison qui neutralisait l’isolant.

« Je savais que même le néoprène, doté de bulles d’air ou de gaz, s’écrase de 7 à 4 millimètres à seulement 15 mètres sous l’eau », nous explique-t-il, selon un témoignage qu’il a obtenu d’un habitué du domaine.

En clair, lui-même expert de la lutte contre le froid, il décida de s’investir dans la quête d’une solution pour les plongeurs devant affronter des eaux froides extrêmes et ayant besoin d’un équipement plus performant. Rompu au domaine du vêtement spécialisé au fil de plus de deux décennies en entreprise à titre de chef de la R&D, et ayant aussi roulé sa bosse à travers d’autres cheminements d’entrepreneurs similaires, décider de relever ce défi lui semblait réaliste. Mais on ne fabrique pas un vêtement pour des eaux très froides, un équipement de plongée sous-marine dédié aux mers arctiques; un vêtement, donc, dédié à l’enjeu de la protection marine et à celui contre l’hypothermie, comme une grand-mère tricote, de tradition, ses pantoufles en chaude laine vierge, en cadeau, à Noël, pour ses petits-enfants.


RÉGLER LE PROBLÈME DE L’EFFET DE COMPRESSION SOUS L’EAU


La nature est ainsi faite : des lois de la physique imposant que les combinaisons de plongée se compriment, sous la pression d’eau, réduisant l’efficacité de l’isolant. Sous l’angle particulier d’un plongeur, ceci a pour conséquence directe de limiter son temps sous l’eau à cause du froid, voire de rendre une mission impossible à cause des facteurs combinés profondeur et température de l’eau. Cette protection contre le froid dans une combinaison étanche, c’est généralement par un vêtement de polar qu’elle est obtenue. Mais ledit polar reste un matériau compressible. Une matière qui, malheureusement, sous l’effet de la pression de l’eau, voit la couche censée procurer un effet isolant s’affaisser, en réduisant d’autant la protection pour le plongeur.

On l’aura donc compris, jusqu’à maintenant, la protection contre le froid sous la pression de l’eau, jusqu’à 100 mètres, demeurait très limitée par les produits courants à cause de cette fameuse pression. On sait par exemple qu’à pression atmosphérique, un isolant perd facilement 70% de son efficacité à seulement 20 mètres de profondeur d’eau. On sait, également, qu’afin que la perte thermique soit négligeable, lors d’une plongée classique, (environ 1 heure) il faudrait toujours que l’eau soit à une température supérieure à 32°C parce que le corps humain demeure un organisme homéotherme. C’est-à-dire que sa température corporelle naturelle reste quasi constante, à une température interne de 36,5 à 37,5 degré. Il faut le rappeler : les humains ne sont pas faits pour être dans l’eau. Le corps y perd à son contact énormément plus de chaleur que lorsqu’il se trouve à l’air libre et à la même température. Une eau froide agitée devenant d’autant plus préoccupante, alors que pour ne pas s’y noyer un nageur bouge et qu’ainsi il perd encore plus de chaleur. La plongée dite « en eau froide » est d’ailleurs considérée telle dès lors que les fonds atteignent une température inférieure à 10°C.

Notre journaliste a pu essayer le prototype de la veste.

C’est en mettant au point le principe NAUTISNAUtical Thermal Insulation System – se voulant similaire aux vestes de duvet, dans lesquelles on retrouve des rangées de tubes textiles qui sont là remplis dudit duvet, que l’innovation a pris forme. À la différence que NAUTIS remplit les cavités non plus avec du duvet : le principe, c’est ici d’y introduire ingénieusement des microsphères de verre, dont la résistante à la pression atteint 250 psi. Des microsphères, vides à l’intérieur, qui offrent non seulement un coefficient de protection thermique élevé, mais qui en plus ajoutent l’avantage de la légèreté avec une densité inférieure à 0,2 et dont le mouvement libre à l’intérieur des tubes textiles procure une impressionnante isolation thermique.

Notre inventeur ne s’arrêta pas en si bon chemin ! Un confectionneur de vêtement de protection de la ville de Québec put ensuite développer une veste isolante du type NAUTIS, à porter sous le Dry Suit, permettant au concepteur de débuter la validation en situation concrète de l’invention. Les tests d’isolation faits pour mesurer le clo (clothes en anglais : 1 clo = 0,155 m2 K W-1 ; c’est l’unité d’isolation thermique qu’utilise l’industrie du vêtement) à partir d’une comparaison entre NAUTIS (600g/m2) et deux épaisseurs de Polarfleece (totalisant 754g/m2) démontrent que si sans pression le polar et NAUTIS offrent une protection thermique similaire, dès lors que vous appliquerez une pression de seulement 0,02 psi sur les échantillons, votre polar perdra 10% de sa capacité isolante, alors que NAUTIS en gagne, lui, 10% !

Première notion d’isolation :
l’isolation est ce qui permet à une personne au repos de maintenir l’équilibre thermique de son corps dans une atmosphère à 21 °C (70 °F) ; au-dessus, la personne transpire et en-dessous elle ressent le froid.
(Source : Wikipédia)

« La hausse de l’isolation avec NAUTIS s’explique par la jonction entre les tubes qui s’aplanissent empêchant la déperdition de chaleur au joint des tubes », explique le concepteur, tout à son aise de détailler sa technologie, alors qu’un brevet a déjà été déposé au Canada.

TESTER JUSQU’À 59 MÈTRES… ET PLUS !

Aux portes de l’étape de la commercialisation, la technologie ici en question a donc traversé l’étape de la mise au point et a été qualifiée par des essais et des démonstrations. Si les conditions de test avec la machine ont empêché d’ajouter des fortes pressions comme à 25 m de profond (50 psi), en appliquant une pression de seulement 4,5 psi sur le polar on induit une réduction de l’épaisseur de 75% qui réduira le facteur CLO de plus de 50%. Comme NAUTIS, lui, maintient son épaisseur, donc son facteur isolant initial, même à des pressions de 100 psi – on parle ici d’une profondeur de 59 mètres ! – le facteur isolant initial protègera avec assurance toute personne à la manœuvre dans un enfer de froidure. On vous demande de pousser la machine encore plus ? Une fois remonté à la surface, vous irez lever votre verre au judicieux choix du verre dans votre équipement expert : les microsphères résistant jusqu’à 250 psi, grâce à la combinaison des microsphères de verre et du principe tubulaire – tel qu’on le retrouve traditionnellement dans un vêtement de duvet – la veste NAUTIS procure des propriétés isolantes soutenues même sous une pression d’une plongée à 100 m.

Sous la pression d’eau, les isolants conventionnels perdent plus de 75% de leur efficacité. Mais l’innovation ici proposée maintient à 100% l’isolation originale. Notamment parce que chaque microbulle du principe NAUTIS assure une conductivité thermique de 0,047 W/m, c’est-à-dire un facteur isolant comparable aux meilleurs isolants synthétiques.

L’avantage clé de l’innovation est donc, incontestablement, sa valeur de non compressibilité, constituant une réponse à une lacune universelle des isolants conventionnels pour vêtements.

Dans l’industrie courante, les isolants portés sous un Dry Suit sont habituellement conçus pour un environnement atmosphérique aérien (pression  de 1 atmosphère). Ici, pour la première fois, le plongeur en eaux froides accède à un isolant développé expressément pour des conditions de plusieurs atmosphères.

PROCHAINE ÉTAPE : VALIDER LE MARCHÉ ET TROUVER UN PARTENAIRE

Si n’importe qui peut s’acheter, depuis longtemps, une combinaison de plongée en eaux froides, sur Amazone, pour moins de 100$, il est question ici d’une clientèle beaucoup plus restreinte. Raison pour laquelle notre inventeur recherche des partenaires pour les prochaines étapes de la route de la commercialisation.

Pour produire avec du volume, une méthode industrielle d’introduction des microbilles dans les tubes de la doublure reste à être mise au point. Le procédé implique de travailler avec une cagoule, avec apport d’air, sous une hotte ventilée. La méthode en mode manuelle est cependant déjà développée.

« Nous ne sommes pas encore passés à l’étape d’industrialiser la méthode. Nous attendons de voir l’intérêt du marché d’abord », ajoute-t-il en précisant que bien que l’industrie du vêtement de plongée en eaux froides apparaisse en haut de sa liste, plusieurs autres secteurs économiques pourraient profiter de cette innovation : les matériaux nouveaux et améliorés, la plasturgie, les matériaux composites, ainsi que l’ensemble du monde de l’océanographie.

Non, l’humanité ne sauvera pas l’Arctique, ni l’Antarctique, sans être bien habillée! Ni les touristes aventureux amateurs de safari polaire (ces temps-ci en Antarctique ou en Islande, aussi en Sibérie ou encore en Colombie-Britannique, voire autour de Terre-Neuve et Labrador – encore au Canada – et jusqu’au Groenland aussi). Une clientèle ici déjà considérable, alors que sur son site web, le seul opérateur Abyssworld fait mention que « plus de 2 000 plongeurs » lui font confiance chaque année https://www.abyssworld.com/fr/univers-abyss/). On pense encore à des travailleurs de la mer en contexte périlleux en Mer du Nord, ou à des chercheurs universitaires en expédition sur un navire tel que l’ex brise-glace canadien dédié dorénavant à la science, l’Amundsen, confrontés à des situations imprévues extrêmes, etc.

Tous rêvent déjà de toujours se trouver le mieux habillé possible, protégé, en sécurité.

UNE DÉCENNIE PLUS TARD : RETOUR SUR L’EXPÉDITION « Deepsea Under The Pole by Rolex »

Entre le 26 mars et le 10 mai 2010, une petite dizaine d’Européens concrétisèrent leur projet, pour lequel ils mirent plus de trois années de minutieuses préparations : Deepsea Under The Pole by Rolex. Une exceptionnelle expédition polaire sous-marine qui s’est déroulée sur la banquise de l’Arctique, à proximité du pôle nord géographique, avec pour principal objectif de réaliser un témoignage-reportage inédit sur l’univers sous-marin de la banquise. Aussi parallèlement à l’exécution de deux programmes scientifiques. Le premier s’intéressa à l’épaisseur de neige sur la glace – un paramètre crucial pour estimer le volume de glace -, alors que le second fut consacré à la physiologie humaine à travers des études sur le sommeil et l’évolution de la température interne des membres de l’équipe.

Huit équipiers, et un Husky, menés par le leader Ghislain Bardout, se firent ainsi déposer à 65 km du pôle après avoir transité par l’extrême nord du Canada. Et pendant 45 jours de progressions à ski, tirant leurs précieux traîneaux avec une cargaison assurant leur survie, ils réalisèrent 51 plongées, de toute évidence en eaux froides extrêmes. Et bien qu’écourté : « Le projet a atteint ses objectifs au terme d’un périple éprouvant pour le matériel et les hommes », explique le journal du leader reproduit sur le site.

http://www.lyc-cdg-poissy.ac-versailles.fr/IMG/pdf/dutp_bilan.pdf

Deepsea Under The Pole by Rolex (Expédition de 2010)
51 plongées entre 0 et 35 m, sur 9 sites
45 jours de banquise entre -1°C et -52°C
1 océan à -1,8°C
20 000 photos et 40 h de film
2 programmes scientifiques
Dépose à 89° 25’ N;
récupération à 87° 52’ N en avions DC3 et Twin Otter
3 tonnes de fret avec 3 équipements de plongée
Plusieurs gelures de second degré et 4 points de suture

Les remarquables images rapportées grâce à cette audacieuse expédition, notamment de l’envers de la banquise, témoignaient non seulement d’un monde humainement méconnu, mais révélèrent une planète déjà en processus de bouleversement du fait du réchauffement climatique. C’était en 2010!

Le principe NAUTIS n’était pas avec eux…

Oui, nous sommes une bonne décennie plus tard et c’est un monde pandémique incertain qui mobilise, ou paralyse : comme plusieurs, la 23ème édition du Salon de la Plongée de Paris, qui devait se tenir du 8 au 11 janvier 2021, aura malheureusement passé son tour. En contexte COVID-19 et ses variantes, des audacieux tentent tout de même de lancers de nouveaux projets. Si vous habitez la région de la capitale du Québec, un ambitieux projet de course à voile Québec-Vancouver via le Passsage du grand nord canadien dans l’Arctique (du calibre de celle de la Route du rhum ou des autres mythiques courses internationales du monde de la grande voile) a été rendu publique par des promoteurs de France, au courant de l’été 2021.

L’organisation d’une telle course, défi extrême, aurait certainement aussi besoin d’embarquer le principe NAUTIS dans les bagages des témérères participants.

Vous souhaitez joindre l’équipe qui ira plus loin avec le principe NAUTIS ? Cliquez ici !

(Crédit des deux photos : gracieuseté du chercheur.)