ÉDITORIAL Où va Jean Garon? Nombreux sont ceux qui pensent que le maire de la Ville de Lévis regarde maintenant la Rive-Nord avec de plus en plus de recul et veut développer son territoire en ignorant quasiment que Lévis fait partie de la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ). Invité à dire oui à la création d'une Corporation de développement économique métropolitain (CODEM) à l'intérieure des structures de la CMQ en novembre 2002, son refus de dire oui tout de suite le condamnerait, selon plusieurs, à un non-retour. Or, Jean Garon n'avait pas dit non, ce fameux soir de novembre. Il avait simplement dit qu'il ne pouvait pas dire oui tout de suite. Il avait expliqué qu'environ 250 citoyens de Lévis étaient en plein processus d'élaboration d'une planification stratégique et qu'il ne se voyait pas capable de court-circuiter cette opération de démocratie à la base. Il avait donc demandé du temps. Jusqu'au printemps en fait. On n'a pas voulu lui en donner et la CODEM fut créée tout de même dans le mois qui suivit, sans autre considération. On sait maintenant que si le maire Garon avait dit qu'il n'était pas encore prêt pour embarquer dans une structure de coordination à l'échelle de la CMQ - particulièrement en matière d'actions à l'international - il n'avait pas dit pour autant qu'il resterait à ne rien faire! Du 27 janvier au 5 février 2003, une quinzaine d'intervenants économiques et institutionnels de la région Chaudière-Appalaches se rendaient en France, afin de mieux connaître les modèles de développement économique mis en place dans les régions françaises. Et Jean Garon était du nombre. Jean Garon voulait explorer les possibilités d'ententes de partenariat en visitant particulièrement la ville de Pessac, une municipalité en plein essor située dans la région bordelaise, dont la structure économique s'apparente beaucoup à celle de Lévis. Initiative d'autant plus intéressante que les villes de Québec et Bordeaux sont déjà officiellement jumelées depuis 40 ans. Au surplus, sans aucune concertation institutionnelle officielle, Québec et Lévis tiraient même presque simultanément dans la même direction, puisque Jean Garon était tout juste de retour de sa mission en France, alors que le dîner des chefs d'entreprises du Carnaval de Québec faisait du maire de Bordeaux, Alain Juppé, son conférencier invité le 14 février 2003. À partir des rencontres du maire Garon, il a par ailleurs été convenu que les échanges entre Lévis et les élus de Besançon et de Saint-Étienne allaient se poursuivre. Saint-Étienne prévoit même visiter Lévis d'ici à la fin de l'année 2003. Toutes ces bonnes nouvelles laissent malheureusement planer un doute : "Cette première mission régionale a été mise sur pied par Chaudière-Appalaches EXPORT inc., l'organisme chargé de la promotion des exportations et du rayonnement de la région au plan international ", expliquait un communiqué sur la mission avec Jean Garon. Il faut ici souligner les passages "(...)première mission régionale" et "(...)organisme chargé (...)du rayonnement de la région au plan international". Il faut ensuite se rappeler que l'article 144 de la Loi régissant la CMQ prévoit que: " celle-ci possède la compétence de faire la promotion de son territoire sur le plan international pour y favoriser l'essor et la diversification économique ". Et qu'à cette fin, la CMQ peut, entre autres: " établir des liens avec des organismes ayant pour mission la promotion de son territoire et les soutenir financièrement; confier tout ou en partie cette compétence de promotion de son territoire à un organisme existant ou à un organisme qu'elle crée à cette fin ". En tout état de cause, l'un n'empêche certainement pas l'autre. Le danger est que Lévis et les bons outils qu'elle possède déjà - comme l'organisme Chaudière-Appalaches EXPORT qui fait très bien son travail - se lance en ignorant définitivement la CMQ. Lévis achève son légitime processus de planification stratégique. Un colloque à la mi-mars permettait de partager les travaux des quelque 460 lévisiens qui ont jusqu'ici participé à des ateliers totalisant plus de 200 rencontres. L'étape ultime, celle des orientations et des projets, se déroulera lors d'un sommet les 30 et 31 mai 2003. La région métropolitaine de la capitale n'y gagnerait rien à voir un Jean Garon disant à la CMQ: " Vous n'avez pas voulu m'attendre et bien maintenant je vous dépasse sur votre gauche et tant pis pour le travail en équipe! " Rappelons encore qu'en novembre, Jean Garon n'avait pas dit non à la CMQ. Il avait simplement dit qu'il ne pouvait pas dire oui tout de suite! Parions déjà que les deux prochains mois montreront qu'il voulait dire oui. Oui à une grande région qui se concerte et qui travaille en équipe, particulièrement pour mieux performer sur la scène internationale. Daniel Allard, Archives d'éditoriaux: Mondialiser
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