sommaire Allocution de M. Claude Gauvin, FCA Président Chambre de commerce de Québec « Autrement plus » !
Château Frontenac 12 septembre 2002
Madame la présidente du conseil, Distingués invités, Chers collègues, Le 17 juin dernier s'est tenue la première assemblée générale de la nouvelle Chambre de commerce de Québec. Quel moment mémorable ! Plus de 250 personnes et vingt-cinq anciens présidents et présidentes des anciennes chambres de Beauport-Côte de Beaupré, Charlesbourg-Chauveau et du Québec métropolitain étaient présents pour vivre cette étape historique. Un moment très fort pour moi puisque c'est à cette occasion que l'on m'a fait l'honneur de me confier la présidence de la nouvelle chambre. Les chambres de Beauport, Charlesbourg et Québec métro ont fait preuve de maturité, de réalisme et de clairvoyance en choisissant d'unir leur destinée et ainsi de mettre en commun leur réseau et leurs expertises pour créer une nouvelle chambre de commerce, qui est adaptée à son environnement, bien ancrée dans son milieu et dédiée totalement au service des gens d'affaires, que ceux-ci proviennent du secteur manufacturier, financier, institutionnel, technologique, touristique, culturel ou des services. Les présidents sortants des trois chambres, et d'autres avant eux, dont je salue la détermination, ont ainsi donné à la communauté d'affaires une organisation à son image, qui s'est dotée, il y a deux ans, d'une vision du le développement économique régional. Cette vision donne de la cohérence aux interventions de nos représentants, sert de cadre de référence à nos membres et de base de concertation avec les autres acteurs régionaux. Bref, une chambre de commerce tournée vers l'avenir qui joue le rôle de leadership économique que les gens d'affaires attendent d'elle. Comme aimait le rappeler Sam Hamad alors qu'il était président « L'aigle qui vole le plus haut est aussi celui qui voit le plus loin » ! Aujourd'hui, je souhaiterais faire le point sur votre Chambre de commerce de Québec. Certains d'entre vous me diront peut-être qu'ils la connaissent déjà. Pas si sûr… sans renier nos racines, nous présentons un visage neuf, car la Chambre de commerce de Québec n'est ni une addition ni une juxtaposition des 3 chambres précédentes, tant aux niveaux de sa structure, de ses activités, de ses façons de faire, que de sa culture. Il me vient une comparaison avec une marque de bière très populaire dont on dit qu'elle est jeune depuis 1903. Et bien, en quelque sorte, la Chambre de commerce de Québec est jeune depuis 1809 ! Sa modernité n'a pas d'âge parce qu'elle est toujours à l'avant garde du développement économique régional…. Les changements que nous avons choisis sont la meilleure preuve de notre capacité de renouvellement et d'adaptation. Selon le vent, la voile. La première partie de mon discours portera donc sur notre Chambre puis je dresserai quelques perspectives régionales. I. La Chambre de commerce de Québec… leader et partenaire Prenons donc une photographie de notre organisation et découvrons ce qui fait sa richesse. I.a Une chambre riche de sa diversité Le territoire couvert d'abord. Il y a bien sûr tous les arrondissements de la Ville de Québec, mais aussi, plus au Nord : Lac-Beauport, Lac-Delage, Cantons-Unis de Stoneham et Twekesbury, et, plus à l'Est : L'Ange-Gardien, Boischâtel, Château-Richer, Sainte-Anne-de-Beaupré, Beaupré, Saint-Joachim et St-Ferréol-les-Neiges. La Chambre rayonne de façon naturelle de part et d'autre du Saint-Laurent. Nous avons donc des membres sur la rive Sud et même des membres à Montréal, dans Charlevoix, au Saguenay-Lac Saint-Jean entre autres. Considérons maintenant son membership. Avec plus de 4 000 membres, représentant plus de 160 travailleurs autonomes et 1350 entreprises, la Chambre de commerce de Québec constitue incontestablement le plus grand réseau de gens d'affaires de tout l'est du Québec. 71 % des membres ont moins de 50 employés. Plus précisément, plus du tiers ont moins de 5 employés. Notre membership reflète la diversité et les caractéristiques de l'économie régionale avec une majorité de PME et une prépondérance des secteurs de services et de la nouvelle économie. Permettez-moi d'effectuer ici deux petites mises au point. Le secteur public représente moins de 7% de notre membership total. Or, vous avez pu entendre à la radio ou lire dans les journaux certains propos reprochant à notre chambre de compter dans son membership un grand nombre de représentants institutionnels. Eh bien, moi je vous dis que dans une économie régionale où les principaux employeurs et donneurs d'ouvrage sont les différents paliers de gouvernements ainsi que les institutions financières, immobilières et des assurances, cela est un atout et non une faiblesse ! Le partenariat public-privé constitue, en effet, une dynamique porteuse d'un fort potentiel de développement économique à laquelle nous croyons et que nous soutenons. La deuxième mise au point prendra la forme d'un questionnement : une chambre de commerce peut-elle à la fois parler de développement économique et ne représenter qu'une seule catégorie de gens d'affaires ? Une chambre de commerce ne doit-elle pas être ouverte et représenter tous les acteurs de la vie économique ? Il est plus que temps, en 2002, de mettre fin aux visions compartimentées du développement économique régional. Les gens d'affaires, dans toute leur diversité, forment un tout indissociable. Au sein de cette communauté - le mot communauté est important -, chacun interagit avec l'autre, élargit son réseau de contacts, créé de nouvelles relations d'affaires. Voyons finalement notre structure organisationnelle, une structure qui est inédite pour une chambre de commerce. En effet, la composition du conseil d'administration tient compte de la diversité des secteurs d'activité économique et respecte les particularités de chaque territoire. Cette forte représentativité confère à notre organisme une crédibilité incontestable quand vient le temps de parler au nom des gens d'affaires. Cela nous promet également de vifs échanges et débats d'idées au sein de la Chambre, ce qui est fondamentalement sain et salutaire car les positions que nous adopterons en bout de ligne seront le fruit d'un consensus. De plus, la mise en place de bureaux de section assurent une proximité réelle avec nos membres. Ainsi, nous avons à la fois des racines bien ancrées dans le milieu et, à la tête, une direction prête à assumer un leadership économique encore plus fort au niveau régional. En favorisant l'union plutôt que la fragmentation, nous renforçons notre pouvoir de représentation et d'action. Voilà donc en quelques mots le portrait de la Chambre de commerce de Québec, de votre chambre de commerce. Car sa vie, son dynamisme, sa force, c'est vous tous qui le lui donnez. Et si on a réussi autant de bons coups dans le passé, c'est parce que vous lui avez fait confiance. I.b. Une chambre visionnaire Sans remonter trop loin dans le temps, prenons quelques minutes pour nous rappeler quelques-unes des réalisations du milieu des affaires. - Création de la société Parc-Auto du québec, en 1967 ; - Décennie 70 : restauration de la Place royale, dragage du chenal Saint-Jean, allongement des pistes de l'Aéroport international Jean-Lesage ; - création du GATIQ, en 1983 - mise sur pied de la Société des parcs de Sciences naturelles du Québec, la société mère de l'aqua-zoo, en 1993 ; - Fonds de diversification de la Capitale : c'est nous qui en avons avancé l'idée, en 1996, dans le cadre d'une commission parlementaire sur les finances publiques. L'idée est ramenée à l'automne 1998, au moment du Sommet de la région de Québec et, peu après, naissait la Stratégie de diversification économique de la Capitale… - campagne « Québec à la grandeur du monde », 1997. Une campagne de promotion inédite qui visait à faire valoir le rayonnement international des entreprises d'ici ; cette « campagne fierté » a su contribuer à nous redonner confiance en mettant fin au climat de morosité. - Campagne de levée de fond pour les Jeux olympiques Québec 2010 ; - Appui à l'établissement du terminal de croisière sur le site de la Pointe-à-Carcy en 1999 ; - 1 ère édition de la Foire de l'emploi en 1999, avec la complicité de Emploi Québec, un rendez-vous désormais incontournable qui en sera à sa 4e édition ce printemps ; - Sommet des Amériques : afin de maximiser les retombées économiques du Sommet, la Chambre a initié une campagne de mobilisation en collaboration avec les principaux partenaires de la région; - Participation au comité de mise en valeur du Parc de la Chute-Montmorency et à l'aménagement du boulevard Sainte-Anne ; - Mise sur pied du Groupe d'action pour les liaisons aériennes en juillet 2001 ; - 1ère édition des Rencontres internationales du multimédia d'apprentissage en mars 2002. Soyons collectivement fiers de ce que nous avons fait ensemble !
À ces réalisations s'ajoutent des prises de position clairvoyantes sur des enjeux du développement économique régional. Permettez-moi d'en donner quelques exemples.
- Fractionnement du pouvoir décisionnel : appui au regroupement des municipalités En 1997, dans son discours d'ouverture, le président de la Chambre Réal Moffet soulignait l'espèce de « concertation mania » qui a conduit trop souvent la région à un immobilisme dommageable. Ce qu'il appelait la « participation exagérée » était présentée, à raison, comme un facteur rendant difficile les choix collectifs. Et déjà, la Chambre considérait le regroupement des municipalités comme une nécessité pour remédier au fractionnement du pouvoir décisionnel et aux effets néfastes de la concurrence inter-municipales.
- Rareté de la main d'œuvre : immigration pro-active Il y a deux ans, nous avons identifié et mis de l'avant le recours aux immigrants comme une voie à privilégier pour pallier à la rareté de main d'œuvre dans certains secteurs. L'idée d'une politique d'immigration proactive a été bien accueillie et, depuis, le projet se poursuit. Parallèlement, nous avons été les pionniers, au Québec, en terme de sensibilisation auprès des gens d'affaires. Déjà, en 1996, nous organisions le premier colloque sur l'importance des immigrants dans le développement économique de la région, une initiative qui nous a d'ailleurs valu le Prix du rapprochement interculturel, décerné par le Ministre délégué à l'époque, monsieur André Boisclair.
- Connaissance des langues étrangères : événement Québec multilingue 10 000 participants en 2002 semaine Québec multilingue 2003 : du 24 au 28 mars 2002 www.quebecmultilingue.com De plus en plus d'entreprises qui ont des liens commerciaux avec l'étranger ainsi que de nombreux établissements touristiques ont besoin de ressources humaines capables de s'exprimer dans une deuxième ou une troisième langue. Toutefois, cette connaissance fait souvent défaut. C'est pourquoi, nous avons appuyé l'initiative Québec multilingue, une activité de sensibilisation à l'apprentissage des langues étrangères, ouverte à tous. Nous avons été surpris par le taux élevé de participation : 10 000 inscriptions sur le site internet. Cet enthousiasme conduit les organisateurs à étendre la durée de l'événement qui passera d'une journée à une semaine au mois de mars prochain. Il y a assurément un besoin économique de nos entreprises et un désir d'apprendre dans la population qui ne demandent qu'à se rencontrer.
- Services aux entreprises : modèle optimal d'organisation du développement économique Nous avons été les premiers à demander à ce qu'on définisse un nouveau modèle régional de développement économique pour simplifier, améliorer et adapter les services rendus aux entreprises. La Chambre a été instigatrice et partenaire financier du fameux rapport Andersen / Municonsult qui a dérangé, bousculé, fait réfléchir. Nous reviendrons sur ce sujet dans un instant. - Desserte aérienne : Groupe d'action pour les liaisons aériennes Les membres du Groupe : Administration portuaire de Québec Aéroport de Québec inc. Chambre de commerce de Québec Conseil régional de concertation et de développement de la région de Québec et la Table régionale des transports Office du tourisme et des congrès de la Communauté urbaine de Québec Société du Centre des congrès de Québec Exemple éloquent du potentiel d'action dont les forces vives de la région peuvent se doter quand ils conjuguent leurs forces, le Groupe d'action pour les liaisons aériennes, mis sur pied par la présidente sortante de la Chambre, Françoise Mercure, en collaboration avec l'Aéroport de Québec présente un bilan extrêmement positif un an après sa création. Pour les gens d'affaires, les interventions du Groupe ont permis l'amélioration des services de Continental vers New-York. De son côté, American Eagle a modifié son service vers Boston en proposant exclusivement des services à bord d'appareil réacté. Le Groupe poursuit ses efforts pour bonifier l'offre aérienne vers New-York et ajouter un service de Québec vers Chicago. Liaison aérienne directe Paris/Québec cet hiver : 14 semaines, vol hebdomadaire, 175 sièges disponibles ! Gens d'affaires, le Groupe d'action vous invite à faire de cette nouvelle liaison Québec/Paris un succès en profitant pleinement des 175 nouveaux sièges à votre disposition. Si nous avons su cerner rapidement ces problématiques et proposer des pistes concrètes de solutions, nous sommes conscients que les défis qu'elles représentent sont encore bien réels. C'est pourquoi, nous continuons nos efforts de sensibilisation et de mobilisation.
Toutefois, un défi se fait de plus en plus perceptible : celui de l'émergence d'une véritable «culture régionale ».
II. « Autrement plus »… vers une nouvelle culture régionale Car si vous me demandiez de résumer en 2 mots l'enjeu régional immédiat, je vous dirais : « Autrement Plus » ! Deux petits mots tellement simples mais si expressifs de la force nouvelle de la Chambre de commerce de Québec, deux mots si révélateurs également du mouvement de changement et de performance qui anime actuellement l'économie régionale. Deux mots qui respirent un avenir prometteur mais deux mots aussi qui commandent l'action, l'ouverture et la convergence. Deux mots qui devront nous guider collectivement vers une nouvelle culture régionale, et j'entends par là une nouvelle façon de travailler ensemble et une capacité à nous mobiliser autour d'une même vision.
II.a. Un développement économique « autrement plus » métropolitain Le 1er janvier 2002, 13 municipalités sur la Rive-Nord et 10 municipalités sur la Rive-Sud ont donné naissance à deux grandes villes, Québec et Lévis, de part et d'autre du Saint-Laurent. Le développement économique régional n'échappe pas à ce mouvement de réorganisation et l'annonce, en juin dernier, de la création de la CODEM constitue une avancée décisive. À cet égard, le modèle d'appui au développement économique de la région métropolitaine de Québec, présenté par le Bureau de la Capitale-Nationale et la Ville de Québec, et préparé en collaboration avec Développement économique Canada, répond aux principales attentes de la Chambre. Comme je l'ai souligné, la Chambre soutient, depuis plusieurs années, qu'il est prioritaire de susciter une simplification des structures, une mise en cohérence des actions, une convergence des efforts et des ressources; et ce, pour améliorer et adapter les services rendus aux entreprises. Dans cette perspective, trois faits saillants du modèle lui apportent satisfaction : la participation majoritaire des gens d'affaires au sein du modèle, un champ d'intervention sur les deux rives et la présence de tous les bailleurs de fonds (gouvernements provincial et fédéral, villes, CMQ et MRC).
Initiatrice de cette vaste réflexion sur l'organisation du développement économique régional, avec la production du rapport Andersen, notre Chambre est heureuse d'en voir les premières marques d'aboutissement. Cependant, nous continuerons à suivre avec vigilance la mise en place du modèle en insistant notamment sur la participation de la Rive-Sud. En effet, la vocation métropolitaine de la CODEM ne devrait pas être amputée de ce joueur essentiel. Nous appelons toutes les forces vives de part et d'autre du Saint-Laurent à imaginer et bâtir ensemble le développement économique métropolitain. S'ennuie-t-on à ce point des rivalités inter-municipales qu'on veuille instaurer une concurrence inter-rives ?! Il est de notre responsabilité, gens d'affaires, de veiller à ce que cela ne se reproduise pas. Le développement régional est en effet pleinement métropolitain ou il n'est pas. Face à une concurrence provinciale, nationale et internationale de plus en plus vive, les intérêts économiques de la Rive-Nord et de la Rive-Sud apparaissent indissociables, complémentaires. Les entrepreneurs, les commerçants, les travailleurs autonomes, tous ont le droit de s'attendre à ce que leur environnement soit le plus propice possible au développement des affaires. Nous avons donc aussi le devoir de dénoncer toute contrainte ou tout comportement qui viendraient nuire, de quelque façon que ce soit, à ce climat. Par ailleurs, comme vous le savez, le modèle met en place également le Comité en action pour le partenariat, le CAP, au rôle essentiellement aviseur. Deux sièges sont notamment prévus pour les chambres de commerce, un pour la Rive-Sud et l'autre pour la Rive-Nord. Nous revendiquons ce siège. Je suis convaincu que vous nous soutiendrez dans cette requête qui est des plus légitimes en raison de notre investissement et de nos prises de position. Cela étant dit, je le répète, la Chambre souhaite le succès de la CODEM et l'assure de son entière collaboration. Nous espérons pouvoir travailler ensemble à la croissance d'une économie « autrement plus » diversifiée.
II.b. Une économie « autrement plus » diversifiée « On ne reconnaît plus Québec. La ville des fonctionnaires est devenue une ville d'affaires. La présence gouvernementale demeure incontournable, mais les entrepreneurs prennent de plus en plus de place. Description d'une étonnante métamorphose. » (revue Commerce; avril 2001) En effet, nous insistons sur le nécessaire développement harmonieux du développement économique régional. On tend parfois à vouloir accoler une étiquette unique et exclusive à Québec. Il y a « Québec Capitale », « Québec, cité de l'optique », « Québec, ville du Patrimoine mondial », etc. Mais Québec, c'est tout cela à la fois. Et c'est ce qui fait son charme, sa force. Tout en reconnaissant le dynamisme relié à la nouvelle économie, nous tenons à rappeler l'importance d'autres secteurs de notre économie, notamment les industries culturelle, touristique et manufacturière. En quelques années seulement, Québec a acquis une réputation nationale et internationale dans plusieurs créneaux d'excellence notamment dans les filières prometteuses de la haute technologie. Les entreprises technologiques ont poussé comme des champignons dans notre région contribuant assurément à sa diversification. Cependant, beaucoup demeurent fragiles, trop fragiles. Le XIe Forum économique organisé par la Chambre, au printemps dernier, avec la collaboration du Bureau de la Capitale Nationale, a été l'occasion pour beaucoup de gens d'affaires oeuvrant dans le domaine de la haute technologie d'émettre des commentaires sur les services à leur disposition et de faire part de leurs préoccupations. Le Forum a ainsi mis en évidence certaines faiblesses dans la chaîne de développement des entreprises tels que l'accès au financement, la commercialisation, l'aide à l'exportation et la fiscalité. Nous veillerons, soyez en sûr, à ce que ces besoins trouvent une réponse appropriée dans le cadre de la deuxième phase de la Stratégie de diversification économique actuellement en préparation.
La culture. On parle encore trop peu d'industrie culturelle pour désigner une activité florissante de notre économie qui génère 16 000 emplois directs et indirects par année. Les dépenses dans ce domaine s'élèvent à près de 1,3 milliard de dollars dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. Le tourisme. Plus de 4 millions de visiteurs sont accueillis, chaque année, dans la grande région de Québec où ils dépensent plus de 900 millions de dollars. 20 000 emplois sont reliés aux activités touristiques. C'est pourquoi, industries touristique et culturelle devraient être intégrées dans le modèle d'appui et leur développement soutenu par la CODEM. N'oublions pas non plus le secteur manufacturier, un secteur « moins à la mode » semble-t-il. Le fait est que le secteur manufacturier demeure sous-représenté par rapport à la moyenne provinciale. C'est presque du simple au double, moins de 10 % versus plus de 18 %. Nous avons assez de nos dix doigts pour compter les entreprises manufacturières nouvellement installées dans la région depuis 1995. Paradoxalement, une récente étude de KPMG démontre de façon éclatante la compétitivité du Québec parmi les pays industrialisés en terme de coûts d'implantation et d'exploitation des entreprises. Dès lors, comment expliquer cette sous-représentation du secteur manufacturier ? Ne vous attendez pas à ce que je vous donne la réponse. Je ne l'ai pas. En revanche, la Chambre entend engager sérieusement une réflexion à ce sujet. Avant de conclure, je tiens à vous dire, à vous tous gens d'affaires, à quel point je suis fier, en tant que président de la Chambre de commerce, de la performance de notre économie. Car si notre région relève le défi de sa diversification et se porte bien, c'est grâce à vous. C'est bien l'entreprise privée qui, en bout de ligne, prend des risques, investit, développe et crée la prospérité. Dans un article paru dans le journal Le Soleil, le 30 juillet dernier, alors que beaucoup d'entre nous étions en vacances, on titrait : « Québec fracasse des records ». Au deuxième trimestre, terminé le 30 juin, le taux de chômage est tombé aussi bas que 6,2%. La capitale nationale a créé pas moins de 55 000 emplois entre janvier et juin. C'est le quart de tous les nouveaux emplois recensés au Québec. Dans un contexte de turbulences boursières, je crois pouvoir dire que notre indice est à la hausse…
Conclusion Optimistes ? oui, nous avons raison de l'être. Responsables aussi, pour que le Québec de demain que nous sommes en train de bâtir s'ancre durablement. C'est ensemble, solidaires, que nous avancerons et relèverons les défis du développement régional. Or pensez-vous, gens d'affaires, qu'il est possible de parler de choix collectifs, de vision économique régionale, de convergence, de défis communs, de porte-parole unique pour la défense et la représentation du secteur privé quand deux chambres de commerce se comparent, se chevauchent, utilisent Québec dans leur appellation, sollicitent les mêmes membres et les mêmes partenaires financiers, rencontrent les mêmes chefs de file et prétendent aux même tables de discussions ? Au cours de mes nombreuses rencontres de ces derniers mois, beaucoup d'entre vous m'ont envoyé des messages positifs sur le chemin que nous avons pris à ce jour, soit celui de l'union. D'autres m'ont dit qu'il fallait simplement laisser le temps faire les choses… donner du temps au temps, comme dit le proverbe. Ce à quoi, j'aime répliquer « Qui a le temps et attends le temps, perds son temps » ! Sacrifier le présent revient à sacrifier l'avenir. Est-ce que nous pouvons-vraiment nous le permettre ? Vous l'aurez compris, l'émergence d'une nouvelle « culture régionale » constitue le fil conducteur de mon discours de ce midi parce qu'il s'agit sans doute de l'une des principales questions que notre région doit se poser à elle-même. Nous devons passer au mode « autrement plus ».
Merci
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