2ième Mondial des Amériques
Un rendez-vous de PME inspirant à Ottawa

par Daniel Allard

 

Tous les entrepreneurs du Québec qui s’empressent de s’envoler vers l’Europe ou les États-Unis à la recherche d’un partenaire pour développer leur commerce international devraient vite ajouter Ottawa à leur agenda, avec la date de son prochain Mondial des Amériques. Un voyage d’affaires à Ottawa leur coûtera beaucoup moins cher. Et il risque d’être fort profitable.

Si par la même occasion, vous fraternisez avec Fernand Gilbert, une importante porte d’entrée de la communauté des gens d’affaires francophones de l’Ontario pourrait s’ouvrir plus rapidement.

Fernand Gilbert est le président du FOFM, le Forum Ontario-Francophonie Mondiale (fofm.ca), un organisme sans but lucratif qui vise à appuyer le développement des PME. Grand personnage au charisme affirmé, les longues et fines moustaches qui s’enroulent sous ses narines aident à retrouver l’homme dans la foule. Une foule qui est sans cesse autour de lui, car Fernand Gilbert semble manifestement connaître chaque participant dans l’univers du Mondial. Ce qu’il offre aux gens d’affaires, il l’a construit depuis 1989.

« En 1989, l’Association Ontario-France avait été créée dans la foulée du Premier ministre Peterson et sa volonté de se lier avec les quatre moteurs de l’Europe. En 1994-95, nous avons décidé de recentrer le mandat en ciblant réellement les PME, la Francophonie et l’entrepreneuriat. C’est ainsi qu’est né le 1er Mondial de l’entrepreneuriat, à Ottawa, en 1996. Après un 2e Mondial, en 1998, Boutros Boutros-Ghali nous a invité à nous élargir. Ce qui a donné le 1er Mondial des Amériques, en 1999, toujours à Ottawa », raconte-t-il en entrevue.

Ce rendez-vous d’affaires voué principalement aux PME, pendant quatre jours, se tient dorénavant à Ottawa tous les deux ans. Pour son rendez-vous de 2001, le FOFM avait d’ailleurs décidé de s’associer à la Chambre économique de l’Ontario (CEO), un autre organisme sans but lucratif qui vise à appuyer le développement des PME, pour créer AFFAIRES 2001. Il y en avait ainsi encore plus pour les entrepreneurs ayant convergé vers le Centre des conférences du gouvernement à Ottawa, entre le 25 et le 28 octobre 2001, pour vivre quatre jours de réseautage et d’échanges commerciaux: Mondial des Amériques, Zone PME Canada, Forum des acteurs économiques, Immersion CANADAFRIQUE, Gala du Phénix, etc.

« Les entrepreneurs qui viennent ici savent qu’ils vont y rencontrer d’autres entrepreneurs très motivés à conclure des affaires, dans un contexte très convivial et efficace. C’est une des premières caractéristiques de notre événement. Tout est fait avec l’idée de faciliter la conclusion d’ententes commerciales. Et au fil des années, nous devenons comme une grande famille, qui grandit continuellement et qui connaît son monde », raconte encore Fernand Gilbert, manifestement très fier du chemin parcouru.

Le visiteur avait effectivement cette impression d’arriver dans un endroit à la fois chaleureux et efficace. Un système de bornes et d’écrans informatisés permet, entre autres, à chacun d’organiser ses propres rendez-vous à son rythme. Besoin de secrétariat, de nouvelles cartes d’affaires, tout est sur place.

PAS MOINS DE 107 ENTENTES COMMERCIALES SIGNÉES

Selon le premier bilan des organisateurs, un minimum de 107 ententes commerciales impliquant 189 entreprises ont été signées lors d’Affaires 2001, au terme de trois jours entiers d’échanges commerciaux réunissant 764 entrepreneurs et acteurs économiques, provenant de 26 pays des Amériques et d’Afrique, dont 294 de la région d’Ottawa-Hull.

Depuis, les organisateurs continuent de recevoir des fiches d’ententes qui permettent d’affirmer que la valeur moyenne des ententes se chiffre à 567 000$; la plus petite entente étant de 4 000$, alors que la plus importante s’élève à 4 millions de dollars. Des chiffres qui ne reflètent cependant qu’un tiers des ententes signées, puisque la majorité des entrepreneurs choisissent de ne pas dévoiler la valeur de leur entente.

Parmi les partenariats d’affaires mis de l’avant, notons ceux de :

  • Neil A Levac Engineering Ltée (Ontario, Canada) et ETS Allaessem Mbeli SARL (Tchad), pour la réhabilitation d’un système routier au Tchad.

  • FFA-Atlantique (Canada) et FFA-USA (États-Unis), dans le but d’offrir des formations à distance, ouvrir des centres d’appels et fournir de la main-d’œuvre bilingue au Maine.

  • Lyne Lacroix-Gilbert (Ontario, Canada) et Regidora Municipalidad Provincial de Lima (Pérou), pour la mise en place d’un centre d’appels sur les services municipaux disponibles à Lima.

  • La Société francophone de communications (Alberta, Canada) et BMG Consultants (Nouveau-Brunswick, Canada), pour le développement du portail Internet Francalta.

  • 5th Wheel Training Institute (Ontario, Canada) et Cameroon Engineering (Cameroun), pour un centre de formation pour les camionneurs et opérateurs de machinerie lourde.

  • Le FOFM a lui aussi signé une entente de partenariat avec monsieur Arum Agrawal, secrétaire général du World Association for Small and Medium Enterprises (WASME), la plus importante association d’entreprises au monde, dont le siège social est situé en Inde.

UN « MONDIAL AFRIQUE » EN 2002

Les qualités entrepreneuriales de Fernand Gilbert et son équipe ont maintenant des échos qui dépassent largement les frontières des Amériques. Au cours d’AFFAIRES 2001, le FOFM a accueilli une importante délégation du Cameroun, incluant le Secrétaire d’État au Développement commercial et industriel du gouvernement de ce pays africain. Le Secrétaire d’État et son équipe étaient sur place pour observer le travail des organisateurs en prévision du Mondial Afrique, que le FOFM organisera au Cameroun, à Douala, au printemps 2002.

Enthousiaste, Fernand Gilbert confirme d’ailleurs qu’à Douala, son organisation va carrément bâtir un immeuble pour les besoins de leur événement. Une infrastructure concrète qui restera ensuite sur place, comme une trace positive de leur passage.

Constater tout ce dynamisme de la communauté d’affaires franco-ontarienne est pour le moins inspirant. On pourrait presque souhaiter que l’équipe de FuturAllia Québec 2003 (dont il est question dans un autre article de cette édition du cyberjournal) décide de s’associer à celle du Mondial du FOFM pour organiser, à Québec, le 8ièm rendez-vous de la formule FuturAllia qui s’y tiendra du 21 au 23 mai 2003. Le résultat pourrait donner un stratégique carrefour croisant des PME de la Francophonie européenne, québécoise et ontarienne.

www.affaires2001.com

www.lemondial.org

www.fofm.ca

www.futurallia-online.com

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