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Preuve par trois envers un Québec PLUS vert : SiliCycle, Inovia, Fondaction

(Publié d’abord le 18 mars 2021) Eau, air, sol, climat : si des gens gardent des doutes sur l’évidence que le Québec s’active bien pour devenir une société plus verte et en harmonie avec ses écosystèmes, voici la preuve par trois que « si une hirondelle ne fait pas le printemps », le mois de mars 2021 voit s’additionner des avancées significatives en matière d’innovation et de l’éconmie verte sur cette terre d’Amérique. Cela, sans compter que le Gouvernement du Québec s’apprête à bouger significativement sur le grand enjeu de la facilitation du passage de l’économie linéaire, vers l’économie circulaire.

SiliCycle reçoit 242 000 $ de Recyc-Québec pour sa filiale RV2 Technologies de recyclage du verre

« L’aide financière de Recyc-Québec arrive à une période charnière de notre croissance. Nous sommes convaincus que notre projet va contribuer à changer le visage du recyclage au Québec », de déclarer Claude Pouliot, le d.g. de RV2 Technologies en charge de mettre de l’avant un nouveau procédé de récupération pour le verre.

Composé à 75 % de silice, le verre recyclé au Québec manque de débouchés et la solution technologique proposée par RV2 est une approche novatrice qui a le potentiel de combler cette lacune.

« Nous sommes en mesure d’aller chercher 99,6 % de la silice contenue dans le verre et de la transformer en silice précipitée. Cette dernière est recherchée sur les marchés internationaux, alors qu’elle se retrouve dans la composition des pneus, de la peinture et de divers revêtements (…) Notre procédé a donc le potentiel d’ouvrir une nouvelle ère en matière de récupération du verre au Québec », se réjouissait aussi via un communiqué daté du 16 mars le président de RV2 Technologies, également cofondateur et actuel grand patron du Groupe SiliCycle, Hugo St-Laurent.

En 2019, une entente sur 20 ans estimée à 100 millions $ a été conclue par RV2 avec Tricentris pour s’approvisionner en verre. Récupérant 35 % des matières recyclables au Québec à son usine de Lachute, Tricentris fournira 30 000 tonnes de poudre de verre annuellement à RV2. Un partenariat par lequel plus de 25 % de tout le verre issu de la collecte sélective au Québec vise à être recyclé. Notamment en voulant assurer une masse critique de matière première pour produire à grande échelle de la silice précipitée et offrir un débouché économique pour la récupération du verre dans un futur rapproché.

Rappelons que le Groupe SiliCycle a été initialement fondé à Québec en 1995 et qu’il est devenu un leader mondial dans le développement, la fabrication et la commercialisation de produits spécialisés destinés à l’industrie pharmaceutique grâce à son expertise technique en chimie. Fier de ses 25 ans d’opération fêté l’an dernier, SiliCycle arrive dorénavant à vendre dans plus de 100 pays ses solutions en extraction et purification de molécules d’intérêt et en chimie de la silice. Mais il faut aussi surveiller positivement les compagnies membres de la famille Groupe SiliCycle, une dizaine, et notamment PurCann Pharma (voir encadré) toutes des organisations hautement  technologiques réalisant de la R&D, de la fabrication et des services visant la santé, le bien-être et la sauvegarde de l’environnement.

PurCann Pharma a obtenu la licence qui permettra la vente au détail au Québec et au Canada d’extraits de #cannabis et de #CBD hautement purifiés. Ces produits seront disponibles à la Société québécoise du cannabis (SQDC) dès l’été 2021.

« Nous avions entrepris, il y a quelques années, d’amener l’expertise en chimie fine et en extraction et purification d’ingrédients issus de différentes biomasses de SiliCycle vers d’autres secteurs prometteurs, toujours dans le domaine de la santé et du bien-être. C’est ainsi que la production de CBD hautement purifié et d’autres extraits de cannabis a été intégrée à la vision stratégique de notre compagnie », a expliqué le président co-fondateur Hugo St-Laurent, dans un message à son réseau le 15 juillet 2021.
 
Prévoyant du coup que « ce n’est qu’un début pour les avancées dans ce domaine«  D’autres applications innovantes au bénéfice de la santé et du bien-être des consommateurs suivront !

À l’autre bout de la 20, l’autoroute reliant la capitale, Québec, à sa métropole économique, Montréal, ce sont deux acteurs macroéconomiques du milieu financier qui lèvent aussi la main vers le marché des innovations et de l’économie verte.

Inovia rajoute 450 M$ US pour « profiter du momentum »

Chris Arsenault, le porte-parole d’Inovia, était fière d’annoncer le lancement de son deuxième fonds de croissance, avec des engagements en capitaux de 450 M$ US, poursuivant la mission d’offrir à des entreprises technologiques basées au Canada, aux États-Unis et en Europe le capital, mais aussi les ressources et l’accompagnement dont elles ont besoin, pour accélérer leur croissance.

Ce nouveau fonds portera incidemment à plus de 1,5 G$ US les argents étant sous gestion par cette organisation montréalaise. Son dirigeant qualifiant son actuel contexte de « momentum » à maintenir :

« Au début de 2019, nous avons lancé un premier fonds de croissance de 400 M$ US. Ce fonds s’appuyait sur le fait que les écosystèmes technologiques canadiens et européens avaient atteint une certaine maturité et que plusieurs entrepreneurs — notamment ceux dans lesquels nos fonds de démarrage avaient investi — étaient maintenant prêts à jouer sur l’échiquier mondial. Jusqu’à tout récemment, il était difficile pour les entreprises canadiennes d’attirer les talents et les capitaux nécessaires à leur croissance, plusieurs entrepreneurs ont donc choisi de vendre tôt, généralement à des sociétés américaines.»

« Grâce à notre premier fonds de croissance, nous avons non seulement pu offrir aux entrepreneurs les capitaux, le mentorat et l’accès aux talents pour générer une croissance à l’échelle planétaire, mais aussi pour qu’ils en gardent le contrôle et la direction. Grâce à notre support, l’introduction en bourse devenait plus atteignable qu’une vente rapide. C’est ainsi que nous avons lancé notre deuxième fonds de croissance en nous appuyant sur les résultats du premier ».

« Nous sommes fiers de cette réalisation, car elle confirme notre vision de départ et nous permet de mentorer d’autres entrepreneurs qui souhaitent devenir des leaders dans leurs domaines. »

Pour Inovia, « le talent est le nerf de la guerre ». C’est pourquoi Chris Arsenault et son équipe cherchent continuellement deux grandes qualités chez les entrepreneurs envers qui Inovia s’engage : une volonté commune quant au type d’entreprise à bâtir ensemble; un engagement profond à l’égard de la diversité et de l’inclusion. De plus, Inovia veut investir dans des entreprises technologiques qui ont des ambitions internationales.

Mais cette « volonté de croissance » doit aller bien au-delà des évaluations et des valeurs de sortie : « Lorsque nous soutenons une entreprise, nous visons le long terme : nos capitaux, nos connaissances, nos compétences et notre expertise en gestion forment un environnement dans lequel les fondateurs d’entreprises en démarrage et en croissance ont l’ambition, non pas de voir leur entreprise être acquise rapidement, mais de devenir eux-mêmes des acquéreurs et des géants de leur industrie« , écrit-il aussi.

Le Fonds de Croissance iNovia II lui permettra donc de poursuivre le « momentum de son écosystème » et de faire progresser son modèle consistant notamment à attirer les meilleurs talents, afin de bien les guider.

Fondaction, avec RECYC-QUÉBEC et la Ville de Montréal, lancent – en 1ère canadienne – un fonds d’investissement en économie circulaire

C’est mardi le 23 mars, en début de matinée, qu’à Montréal on annoncera les détails d’une « première canadienne » : le Fonds d’investissement en économie circulaire de Fondaction.

Le dévoilement officiel se fera en la présence de Geneviève Morin, qui vient tout récemment de prendre la haute direction de Fondaction, et qui sera accompagnée de Sonia Gagné, p.-d. g. de RECYC-QUÉBEC, ainsi que de Luc Rabouin, responsable du développement économique et commercial et du design au comité exécutif à la Ville de Montréal.

L’économie circulaire au Québec : « Quelles options pour la stratégie gouvernementale en développement durable 2022-2027 ? »

Le 17 mars, Johanne Whitmore (chercheure principale à la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal) et Bernard Korai (professeur à Université Laval) animaient un webinaire d’une heure dévoilant les pistes d’action issues d’un atelier organisé les 4, 5 et 6 août 2020 par une équipe pluridisciplinaire du CIRANO, dans le cadre d’une démarche consultative menée par le Bureau de coordination du développement durable (BCDD) du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) du Québec, en collaboration avec RECYC-QUÉBEC.

Quelque 90 initiatives en cours à travers l’administration publique du Québec ont pu être inventoriées par le MELCCQ. Une encourageante constatation démontrant ici que l’économie circulaire, sans être encore une part significative de l’économie et du PIB d’un territoire comme celui du Québec, y est déjà plus qu’un concept abstrait universitaire.

« À l’échelle internationale, plusieurs pays industrialisés (ex., Chine, Japon, Pays-Bas, France, Allemagne) ont entrepris de faire du modèle circulaire la pierre d’assise du virage vers une économie verte. Ces divers contextes font que le concept connaît, à l’heure actuelle, une appropriation à géométrie variable. Contrairement à certains pays précurseurs, le déploiement de stratégies circulaires demeure encore à l’étape embryonnaire au Québec — bien que la province se démarque comme un leader par ses recherches, réseaux et initiatives, à l’échelle nord-américaine. Conscientes des opportunités qu’offre cette approche pour réconcilier les priorités environnementales et socioéconomiques, certaines instances gouvernementales montrent une réelle volonté de faire du Québec l’un des chefs de file mondiaux en matière d’économie circulaire. » (Page 11 du rapport du CIRANO.)

Une 2e édition des Assises québécoises en économie circulaire est d’ailleurs prévue, à une date à confirmer, mais au printemps de 2021. Plus de 400 personnes avaient participé à la première édition en 2020.

Dans son résumé, madame Whitmore prenait les Pays-Bas comme exemple, expliquant que ce pays vise que 50% de son économie soit circulaire d’ici 2030. Il serait déjà rendu à 24,5%.

Ayant adopté sa politique d’économie circulaire en 2016 et une cible d’atteindre 100 % de circularité dans son économie à l’horizon 2050, l’expérience du
gouvernement néerlandais
permet de tirer de précieuses leçons.

En échanges de suivi, la chercheuse à HEC Montréal a, par ailleurs, tenu à nous faire remarquer que le Québec aura bientôt une raison de plus d’afficher un brin de fierté alors qu’il sera cité (à la suite de la Norvège, des Pays-Bas et de l’Autralie) comme 4e étude de cas : Circularity Gap Report de l’organisation Circle Economy.

https://cirano.qc.ca/files/uploads/files/2021RP-03.pdf

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(Crédit de la photo: gracieuseté de SiliCycle)

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Recyclage du verre : le Québec en voie de solution avec une entente de 100 M$ entre Tricentris et RV² Technologies / Groupe SiliCycle

Rien de magique, mais d’un coup de crayon et de volonté commune, à Lachute, le 25 mars 2019, l’une des filiales du Groupe SiliCycle et Tricentris ont annoncé la signature d’un partenariat pour la transformation du verre au Québec qui vise le recyclage de quelque 25% de tout le verre issu de la collecte sélective du territoire pour les deux prochaines décennies. L’entente veut que sur une période de 20 ans Tricentris fournisse à RV² Technologies 30 000 tonnes de poudre de verre annuellement. Le recyclage du verre au Québec est donc en bonne voie de solution.

Rien de magique, mais tout de même d’importants efforts d’innovation! Car RV² Technologies, fondée en 2014, innove en utilisant le verre récupéré pour produire de la silice brute et des produits chimiques de haute valeur. Et à l’instar d’une mine de silice, le gisement de verre de Tricentris devient contractuellement la source d’approvisionnement de RV² Technologies! Mais plutôt que d’aller extraire une ressource naturelle dans la nature, c’est le verre provenant des bacs de récupération des quelque 2 millions de Québécois desservis sur le territoire de Tricentris qui servira de matière première pour la production de silice précipitée.

En plus d’être préférable à l’extraction minière, il faut noter que cette technologie permet de surcycler (upcycling) le verre en le transformant en un produit de qualité ou d’utilité supérieure.

La silice précipitée est une composante utilisée notamment dans les pneus, les peintures, les revêtements et les dentifrices. Elle permet d’augmenter la résistance et la durabilité des produits dans lesquels elle est utilisée.

Comme le verre est consommé au Québec, trié au Québec, conditionné au Québec, recyclé au Québec et revendu au Québec, il s’agit ici d’un bel exemple d’économie circulaire.

« Je suis très heureux de la signature de ce contrat d’approvisionnement historique et essentiel. L’équipe de SiliCycle est composée de nombreux docteurs en chimie ayant fait leurs études et leur carrière avec ce super matériau qu’est la silice. Le verre, c’est de la silice. On navigue avec RV² Technologies, notre filiale, dans notre champ d’expertise et nous en sommes bien fiers », a déclaré Hugo St-Laurent, pdg de SiliCycle et président de RV² Technologies.

 

« L’annonce d’aujourd’hui est le fruit de près d’une décennie de travail, né d’une idée du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), ensuite reprise dans les laboratoires de SiliCycle pour l’améliorer. Le duo Tricentris-RV² Technologies apporte enfin une solution environnementale innovatrice et même exportable », a ajouté Claude Pouliot, directeur général de RV² Technologies.

Le président de Tricentris, par ailleurs maire de la municipalité de Lachute, Carl Péloquin, se réjouit également de ce partenariat:

« Nos efforts en recherche et développement sont récompensés une fois de plus aujourd’hui et nous permettent d’offrir une nouvelle voie de recyclage pour le verre. Avec son projet d’usine de micronisation du verre, le conseil d’administration de Tricentris a su innover et adopter une attitude entrepreneuriale bénéfique pour l’organisme, ses membres et l’environnement. »

Fondée en 1995, SiliCycle est un leader mondial dans le développement, la fabrication et la commercialisation de produits pour la chromatographie, l’analyse et la synthèse organique, ainsi que l’extraction et la purification de molécules issues de diverses biomasses.

Recevant, triant et mettant en marché plus de 215 000 tonnes métriques de matières recyclables chaque année, Tricentris est la plus importante organisation de tri au Québec. L’organisme fait aussi dans la transformation depuis l’ouverture de son usine de micronisation du verre en 2013.

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