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Paradiplomacie : Davos + Québec = Washington + Beijing ?

(Publié 30 janvier 2021; modifié 12 avril) 29 janvier 2021 : Jour 5 de 5 de l’Agenda de Davos. Une très grosse semaine vient de se terminer. Ce même 29 d’un mois de janvier qui, si vous étiez en Californie à l’époque et à la suite de l’activisme idéologique de l’ex gouverneur Arnold Schwarzenegger, était la journée commémorative honorant la mémoire de l’influent économiste Milton Friedman, décédé en 2006: Friedman Day. Et c’est sans compter que le vendredi d’avant, le 22 janvier, était la journée de l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), puisqu’assez de pays du monde l’ont signé et ratifié.

Davos Agenda 2021 week
was hold from January 25th to 29th;

more than 1,500 business, government and civil society leaders
from over 70 countries attended a series of virtual sessions
to discuss global issues under the theme:
A crucial year to rebuild trust.

En ce Jour 5 de l’Agenda de Davos, un panel organisé par The Straits Times, avec quatre experts des relations Chine-USA, aura développé en profondeur le sujet de l’avenir des relations entre ce que les « Davossiens » – et autres habitués des affaires et des relations internationales – appellent le G2.

« Diplomacy is a constant dialogue, constant gardening » partage la professeure Chan Heng Chee, ex-diplomate de Singapour aujourd’hui enseignante universitaire plus libre de donner son opinion, tout comme son conseil de ne pas jouer les cartes de l’exclusivité, d’avoir ici un discours particulièrement inclusif. Pour elle, en 2021, la bonne politique de Washington devrait donc être de ne pas antagoniser la région. Qu’il faut rester capable d’être ami de la Chine… et des USA! Si personne ne veut être mal aimé de la Chine, Washington ne doit pas imposer un choix et simplement être sur place, car en Asie, tous veulent aussi être ami des USA.

« La nécessité du dialogue »

Bref, dans la perspective de la région Asie-Pacifique, un besoin, une priorité, s’exprime : la nécessité du dialogue.

Du bon usage de la paradiplomatie municipale

À quoi peut servir un jumelage international de ville ? À beaucoup de choses, dont certainement à bâtir des dialogues.

Mai 2001, une délégation d’élus municipaux, de représentants universitaires et d’autres institutions québécoises avec aussi plusieurs gens d’affaires s’envolent vers la Chine et le Japon en partance de Québec. La ville de Québec, la toujours capitale politique de la province du même nom et aussi ex-capitale du pays qu’elle a contribué à bâtir : le Canada.

L’ancien maire Jean-Paul L’Allier ne se retournerait certainement pas dans sa tombe s’il apprenait que son successeur, l’actuel maire Régis Labeaume, se souvenait du jumelage que celui là était allé signer, en personne, dans l’ancienne capitale de l’empire chinois : XI’AN. La ville de XI’AN, elle aussi historique et ville patrimoniale de l’UNESCO, ville fondatrice de cette Chine, elle plus que millénaire, d’hier à aujourd’hui. Jumelage qui avait alors été concrétisé suite aux démarches initiales du côté chinois. La politique de la Chine d’alors étant d’encourager les cités, villes et communes à aller se trouver des amis ailleurs, dans le monde, dans un but notamment de dialogue.

Personne au Québec ne contestera que sa capitale, Québec, représente un endroit tout désigné pour accueillir un 1er Sommet Biden-Jinping. Comme l’avait été, pour citer un exemple, Helsinki en 2018 pour le Sommet Trump-Poutine.

Que fera le maire de Québec en cette année électorale de 2021?

En poste depuis 2007, le maire de Québec, Régis Labeaume, mesure en politicien d’expérience l’horizon des prochains mois. Le mois de novembre 2021 verra peut-être ce maire se faire réélire sans confirmation finale d’un projet de tramway qu’il défend depuis plusieurs années – avec plusieurs versions! – pour soutenir son souhait de transformer fondamentalement l’avenir de sa ville.

Osons un brin de prospective et d’audace politique…

29 janvier 2022: Fraîchement réélu et hôte d’un sommet bilatéral de dialogue Joe BidenXi Jinping, à Québec, juste avant le Nouvel an chinois, juste après le Nouvel an chrétien, le jour même du 5e anniversaire de commémoration de l’attentat de la Mosquée de Québec, le sociologue de formation Régis Labeaume est satisfait.

Volonté politique, longueur des mandats en démocratie, démocratie chinoise, démocraties occidentales, efficacité, stabilité politique, survie en temps de pandémie et autres COVID-19 de ce monde, droit de l’Homme, disons de la personne, ou de l’humanité, lutte efficace au dérèglement du climat, dialogue…

On lui parle même d’une offre d’un tramway chinois mais propulsé avec un moteur américain…

Le monde entier va mieux!

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Sommaire #19 (commercemonde.com)

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Dossier (commercemonde.com)

Éditorial (03) : Quand le monde « Trumpblera »…

C’est une des belles citations garnissant les bons livres d’histoire: « Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera » (titre d’un essai du Français Alain Peyrefitte paru en 1973 et vendu à des centaines de milliers d’exemplaires juste pour l’édition française). Il est bon aussi de rappeler que le titre de cet ouvrage, fondamental pour qui s’intéresse aux rapports contemporains entre le monde de l’Occident et celui de l’Orient, s’inspirait déjà d’une phrase attribuée à Napoléon Ier: « Laissez donc la Chine dormir, car lorsque la Chine s’éveillera le monde entier tremblera ». (1) Eh bien, Chine ou pas, dans les prochains jours, et probablement plusieurs autres encore des années à venir, le monde « TRUMPBLERA »!

Prochainement, dans un cinéma près de chez vous ou quelque part d’autre, sur notre de plus en plus petite planète, on tentera de vous confirmer qui dirigera, du plus noble et puissant des sièges électifs du monde, l’humanité squattant la planète Terre.

Un locataire à la Maison-Blanche voudrait bien tenter d’y rester pour facilement un autre mandat de quatre années, voire plus, voire la fin de son temps (s’il se sent à cet égard véritablement inspiré des derniers abus dynastiques en la matière réussis à Pékin et à Moscou). Car lui aussi s’est élevé jusqu’à la tête de son pays en véritable missionnaire. Il faut ici écouter à nouveau son discours d’acceptation de janvier 2017 : toute la classe politique politicienne washingtonnienne n’avait qu’à bien se tenir! « We the people » avait besoin de retrouver SA place à Washington, dans cette capitale des USA – et du monde – où trop de choses ne tournaient vraiment plus assez rond. Donald Trump arrivait avec rien de moins que cette mission.

Gagnera-t-il? Perdra-t-il son pari du 3 novembre 2020?

Ce n’est finalement pas si important. Car quatre, huit ou plus d’années Trump à la tête des États-Unis d’Amérique ne feraient pas si grande différence. Tout simplement parce qu’il a déjà gagné d’y avoir accédé.

Parce qu’il a déjà gagné d’y avoir accédé.

Il a défoncé le toit de verre de la maison-mère de l’idéal démocratique.

Il a fait la preuve – presque par l’absurde, pourraient dire ses pires détracteurs – qu’il y a quelque chose de brisée, qui ne fonctionne plus, dans le système de la plus vieille démocratie du monde moderne.

1787-2020! Oui, c’est bien quatre siècles qui sont inclus dans ce continuum. La plus puissante nation du monde se gouverne avec une constitution plus que bicentenaire, et surtout n’ayant profitée que de quelques amendements, eux datant essentiellement des années 1800 ou 1900 dans les meilleures cas. Et les derniers ajustements de la « Loi suprême du pays » initialement acceptée le 17 septembre 1787, le furent pour des amendements mineurs. Le pays continue pourtant d’afficher haut la plus vieille constitution toujours en usage. Ce qui, tout en étant un légitime élément de fierté, est peut-être en même temps un fondement du problème états-unien d’aujourd’hui.

Le bipartisme (de fait), à la sauce états-unienne, a donné, au fil du temps, un système qui n’offre pas un large choix et une suffisamment saine alternance des options démocratiquement disponibles à l’électeur souhaitant voter. C’est rouge ou bleu, et au final jamais dans la nuance. Un choix extrême, certes à la suite d’un complexe long processus de primaires pour la sélection de chacun des deux candidats concernant les deux principaux partis en liste. Mais c’est  l’un ou l’autre, et rien d’autre en même temps, ce depuis deux siècles et demi.

LE PRIX À PAYER

L’homme qu’est le président Donald J. Trump en 2020 est le fruit d’une très longue évolution; comme sont pays. Business man avant tout, il faut d’abord le voir ayant voulu influencer les politiciens avant de le devenir lui-même. Ne voyant pas son pays évoluer dans le sens qu’il souhaitait, c’est donc ce pays qui l’a tiré vers la scène de la politique active. Ne trouvant pas l’homme ou la femme de la situation à soutenir, il décida finalement de le devenir lui-même. La science politique ne nous apprend-t-elle pas que les peuples ont les politiciens qu’ils méritent. Voila, nous y voila, quatre ans plus tard.

Malheureusement, fort malheureusement, Trump se sera accordé le droit de beaucoup user de mentir pour attraper à nouveau ledit mandat suprême. Mentir étant presque devenu un mantra pour lui. Triste monde; triste démocratie, ainsi mise en péril. Alors heureusement que ce sont encore plus les actes que les mots qui causent l’engagement des choses, et qui ont réelles conséquences. Il parle beaucoup, il est fluide, il est tweetant, as tweeter, théâtrale, télégénique… le président. Beaucoup plus que la moyenne des politiciens, il sait causer aux foules, ainsi qu’aux nouvelles grandes audiences réseaux-sociétales trop facilement manipulables. Comme un as d’Hollywood, il leur a dit souvent ce qu’elles avaient besoin d’entendre. Ou ce que lui, comme Hollywood, VEUT qu’elles entendent.

Après avoir défoncé le toit de verre de la maison-mère de l’idéal démocratique, il est peut-être en train de dénaturer celui du noble rêve américain, tout comme de l’idéalisme de la libre entreprise et de la liberté d’expression (celle de la presse incluse).

Si une bonne nouvelle est déjà acquise dans les résultats que nous attendrons tous trop longtemps en cette journée du 3 novembre 2020, c’est bien que le sain critère d’un haut taux de participation, en matière d’exercice de son droit de vote, est un acquis cette année. Voter : trop ne le faisaient plus, ou ne le faisaient pas. À ce titre, la démocratie américaine est peut-être déjà en train de vivre le début d’une mutation, d’un grand changement. L’amorçage d’une grande mise à  jour du système.

De ce que toute la démocratie mondiale a besoin, d’ailleurs.

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(1) À souligner ici que pour le sinologue Lucien Bianc, M. Peyrefitte considérait que « la démocratie n’était pas faite pour les Chinois (…) ».

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