EXCLUSIF par Mélanie Couture (Pékin) et Daniel Allard (Québec)
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Cette
fois sera la bonne, semble-t-il! Les villes de Québec et de Xi’an ont
procédé à plusieurs cérémonies de signatures depuis deux ans, mais ce
n’est jamais simple de faire des affaires avec la Chine et, à l’heure
actuelle, leur initiative de jumelage n’est toujours pas formalisée
officiellement. La
ville de Xi’an est une ville « semi-provinciale » et a un
statut particulier. En tant que telle, elle n'a pas le droit a plus de 15
jumelages. Lorsque le responsable de Xi’an s'est engagé verbalement à
un jumelage auprès des responsables de la ville de Québec, cette ville
de Chine était déjà rendu à 17 jumelages! Selon
nos informations, la solution à ce problème délicat de diplomatie
internationale a enfin été trouvée grâce aux autorités de la Province
du Shaanxi, dans laquelle se trouve la ville de Xi’an, qui auraient
finalement donné leur aval, suite à l’intervention de l'Association du peuple chinois pour l'amitié avec l'étranger. Faire
une telle exception à la règle des 15 jumelages donne une idée de
l’importance accordée par les chinois à ce nouveau lien entre Québec
et Xi’an! L’ALLIER
EN CHINE LE 20 NOVEMBRE Nos
recherches ont aussi permis de confirmer que le maire de Québec, Jean-Paul L'Allier, se rendra en Chine, fort probablement en novembre prochain, pour
signer et officialiser le jumelage. La date du 20 novembre est sur la
table de travail, mais à son cabinet, on explique qu’il reste à décider
si l’activité s’intégrera à l’intérieur de la mission Équipe
Canada, que le premier ministre du Canada, Jean Chrétien, doit mener à la même période en Chine (Beijing,
Shanghaï, Hong Kong du 18 au 26 novembre). Pour sa part, le maire de Québec
profitera de ce voyage pour aussi faire avancer plusieurs projets, dont
une exposition au Musée de la
civilisation de Québec, en 2001-2002, ainsi que des dossiers
commerciaux. Il serait notamment question d’un programme québécois
d'aide à l'informatisation des cadastres chinois et des données
municipales. Rappelons
que les autorités de la Ville de Québec souhaitent toujours faire de
l’année 2001 une «Année de la Chine» à Québec. Une exposition sur
Xi’an est prévue au Musée de la
civilisation et les deux villes discutent actuellement d’une
participation de Xi’an au Festival
d’été de Québec. Madame
Cao Yanping, une Chinoise
francophone de Xi’an, responsable du jumelage au Bureau
des affaires étrangères de Xi’an, se rendra d’ailleurs à Québec,
du 20 au 30 octobre, lors de la mission officielle d’une délégation de
huit personnes dirigée par le vice-président du comité permanent de
l’Assemblée populaire municipale de Xi’an, monsieur Shi
Zhuya, pour discuter davantage du jumelage et d’autres questions. En
entrevue téléphonique, Jean
Marchand, le représentant du Québec à Pékin, a insisté sur
l’importance de cet accomplissement pour la ville de Québec: «… un
tel échange, ce n'est pas n'importe quoi!» Québec
est évidemment fier d'être jumelée à Xi’an. Le climat des échanges
est fort bon et les entreprises québécoises pourront en profiter. Il
s'agit d'un jumelage plus que symbolique, qui a de véritables
implications commerciales, politiques et culturelles. Xi’an est la porte
de l'ancienne route de la soie et la porte de l'ouest de la Chine. Le
gouvernement chinois a parmi ses politiques officielles - sa propagande
actuellement abondante en fait foi! - de développer l'ouest de la Chine.
Un territoire beaucoup moins chanceux que celui de l'est du pays, qui se
trouve plus près de l'océan Pacifique
(Beijing, Shanghai, Canton...) et qui reçoit tous les fruits de la
modernisation. Un tel jumelage devrait donc contribuer à faciliter les échanges
et favoriser les affaires pour les Québécois qui veulent investir ou
faire des affaires dans l'ouest de la Chine. |