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La gouvernance de l’IA nous annonce-t-elle un retour en force du multilatéralisme?

La nécessité est la mère de l’invention! Le dicton a la vie dure, alors même que les enjeux environnementaux et climatiques, totalement planétaires, n’ont pas conduit l’approche du multilatéralisme, en matière de relations entre les États, à un haut niveau de confiance et de résultats.

Ils étaient pourtant nombreux, experts et politiciens, à se donner rendez-vous les 10-11 février 2025, à Paris, pour le Sommet pour l’action sur l’IA. Pour travailler, ils ont notamment en main le premier rapport indépendant international sur la sécurité de l’IA. Un important document de réflexion rédigé par une équipe d’une centaine d’experts de plus de 30 pays. Le rapport détaille les données probantes sur les risques du développement « mal encadré » de l’IA.

On cherche aussi à aider les politiciens et législateurs à relever les principaux défis mondiaux reliés à l’IA. Un groupe international d’experts a donc formulé des recommandations de politiques publiques pouvant être mise en œuvre à l’échelle mondiale pour protéger la démocratie ou l’intégrité électoral.


Sommet de Paris:

61 pays s’accordent pour une IA
« ouverte », « inclusive » et « éthique »

On le voit déjà très bien, le développement de l’intelligence artificielle (IA) n’a pas de frontières. Toute approche de gouvernance unilatérale, ou bilatérale (de pays à pays), se frappera à l’inefficacité. Pour atténuer efficacement les risques reliés à l’IA, la communauté internationale doit absolument se concerter et travailler de concert.

HEUREUX RETOUR DU BALANCIER

Si la gouvernance de l’IA annonçait un retour du multilatéralisme en matière de relations internationales, il faudrait parler d’un début de retour du balancier. Ce ne sont certainement pas les premières semaines de la présidence de Donald Trump qui annoncent de belles heures pour le multilatéralisme. C’est tout à fait le contraire.

Mais autant des pays comme le Canada et la France ont un énorme avantage à jouer la carte du multilatéralisme sur la scène internationale. Et MM Trudeau comme Macron, leurs leaders politiques, étaient bien là, à Paris (ainsi que le v-p Vance).

Il n’y a pas que pour le domaine de l’IA que la formule s’impose. Pour l’environnement et le climat, nous l’avons déjà dit. Et il faut remarquer ici que si un décret Trump a fait sortir les USA de l’Accord de Paris sur le climat, le pays n’est pas retiré pour autant de l’organisation des fameuses COP (Conference of parties), lieu d’exercice concret du multilatéralisme en la matière.

Avec quelque 193 États souverains à l’ONU, comment penser une gouvernance mondiale pertinente et efficace autrement que par le chemin du tous ensemble?

Si le multilatéralisme se traduit dès la coopération de trois États au moins dans le but d’instaurer des règles communes, c’est par le nombre des parties prenantes qu’il acquière sa plus grande pertinence. Et ici, il y a surtout l’idée que la coopération rend l’action plus efficace. Plus bel exemple : les problèmes environnementaux qui peuvent dépasser le cadre des frontières étatiques; et dans un tel cas une coopération entre États peut s’avérer plus bénéfique pour tous les acteurs concernés que si ceux-ci agissaient seuls.

En théorie, la complexification des relations internationales contemporaines rend le renforcement du multilatéralisme rien de moins qu’inévitable. Un argument difficilement contestable dans un monde globalisé, où l’interdépendance est élevée, voire toujours croissante. Et aucun État, voire même le plus puissant, ne peut espérer résoudre seul tous les défis auquel il est confronté. Un argument se heurtant pourtant à la réalité d’un système international d’État trop anarchique, qui manque de la confiance et de la bonne volonté essentielles pour régler des problèmes.

Rappelons, finalement, que le multilatéralisme montre plus facilement son efficacité dans le domaine du commerce international, dont il est issu.

Si la gouvernance de l’IA nous annonce un retour du multilatéralisme, il faudrait y voir une bonne nouvelle.

Programme du Sommet | Sommet pour l’action sur l’Intelligence Artificielle

L’Amérique de Trump mise sur l’intelligence artificielle

Pas question de laisser un pouce aux pays rivaux en matière de capacités technologiques. La vision d’avenir des États-Unis d’Amérique du président Donald Trump passe sans surprise par un important effort d’innovation en science grâce à l’intelligence artificielle. Et l’affirmation de ce leadership vient d’être annoncé avec l’American AI Initiative, une initiative visant à promouvoir la R&D dans le stratégique domaine de l’intelligence artificielle (IA). L’annonce présidentielle vise aussi à édifier un cadre éthique.

Cette initiative – Executive Order – du président Trump, signé le 11 février 2019, porte comme intitulé officiel : Executive Order on Maintaining American Leadership in Artificial Intelligence.

La puissance des ordinateurs, déjà capables de simuler l’intelligence humaine, ne va cesser de croître. C’est donc face à l’importance de l’IA que le président Trump a annoncé cette initiative.

« Conserver le leadership américain dans l’intelligence artificielle est d’une importance capitale pour le maintien de la sécurité économique et nationale des États-Unis ». Donald Trump

L’American AI Initiative se concentre sur 5 aspects

  • Investir dans la R&D dans l’IA par le biais des agences gouvernementales et de l’appui au secteur privé et au monde universitaire.
  • Faciliter l’accès aux ressources publiques comme les données fédérales et les modèles informatiques.
  • Développer des normes et des directives pour l’avenir de la recherche dans l’IA.
  • Renforcer la main-d’œuvre spécialisée dans l’IA en créant des programmes de bourses et de formations qui permettront aux travailleurs d’acquérir des compétences pertinentes.
  • Dialoguer avec la communauté internationale afin de développer un environnement propice à la recherche dans l’IA et respectueux de la propriété intellectuelle.

Cadre d’éthique

Personne ne doute, effectivement, que la prochaine génération d’IA aura un impact énorme sur la vie des gens. Ce, dans tous les secteurs de la vie en société. C’est pourquoi l’American AI Initiative vise non seulement le développement de l’IA, mais ouvre également la voie à l’établissement de lignes directrices et de règles « qui permettront d’éviter que la technologie ne soit exploitée de façon abusive ».

Il faudra donc fortement suivre le sens qui sera accordé au concept de « l’exploitation abusive » en matière d’intelligence artificielle.

« L’American AI Initiative » est ancrée dans le principe fondamental qu’aux États-Unis, l’IA ne doit jamais être utilisée au détriment de nos libertés civiles et de nos droits », a d’ailleurs déclaré à ce propos Michael Kratsios, le conseiller à la science à la Maison Blanche, dans une tribune libre parue dans Wired magazine.

Le débat commence!

Lire aussi: whitehouse.gov/presidential-actions/executive-order-maintaining-american-leadership-artificial-intelligence/

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Google confirme Montréal comme « super pôle » de l’intelligence artificielle

Montréal, un « super pôle » de l’intelligence artificielle ! Nous sommes bien loin de la naissance, à Québec, 240 kilomètres plus à l’est, de Nstein, une compagnie technologique qui rêvait déjà au siècle dernier d’offrir l’ordinateur intelligent capable de comprendre le sens d’une phrase, d’un texte entier, et de le résumer. La petite compagnie de solutions d’analyse sémantique et de contenu avait de l’avenir… Elle passa vite en Bourse avec l’arrivée de l’an 2000 puis fut déménagée à Montréal ; Open Text achètera Nstein Technologies pour 35 millions de $ dix ans plus tard. C’est maintenant la métropole québécoise qui profite d’une réputation de leader mondial dans ce secteur. Dans le secteur fascinant de l’intelligence artificielle (IA). Un constat que vient d’ailleurs de confirmer le récent investissement du géant Google dans la métropole du Québec.

Cette réputation pour Montréal a plus d’un fondement.

Le gouvernement du Canada a annoncé récemment un investissement dans les 200 millions $ dans trois universités montréalaises « afin de créer un pôle d’innovation et d’apprentissage dans le secteur de l’intelligence artificielle et des mégacentres de données ».

Mais Montréal profite d’une réputation de leader mondial dans ce secteur surtout grâce au travail de pionniers de Yoshua Bengio, professeur à l’Université de Montréal, qui a attiré à son institut de très brillants chercheurs. Leurs travaux, depuis une dizaine d’années, ont procuré à Montréal une importante avance sur ses concurrents. Le laboratoire dirigé par le professeur Bengio est notamment l’un des plus importants dans le monde à se consacrer à l’«apprentissage profond», un fondement de l’IA.

4,5 M$ sur 3 ans

Preuve de cette profondeur montréalaise en la matière, Hugo Larochelle, originaire de Montréal, reviendra chez lui pour diriger le nouveau groupe de recherche sur l’intelligence artificielle que Google vient de mettre sur pied à ses propres bureaux montréalais.

Mais le plus gros investissement que le géant américain vient d’annoncer c’est les 4,5 millions $ sur trois ans qui iront dans l’Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal.

Selon Shibl Mourad, le directeur du génie informatique aux bureaux montréalais, Google espère ainsi participer à faire de Montréal ce «super pôle» de l’intelligence artificielle « qui attirera des investisseurs privés, soutiendra la recherche et produira des entreprises en démarrage ».

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