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Enfin un Accord de libre-échange… canadien

« Enfin un Accord de libre-échange… canadien », diront plusieurs. On n’est jamais si bien servi que par soi-même! Un dicton que le Canada pourra enfin s’approprier complètement avec la conclusion d’un nouvel accord de libre-échange permettant d’éliminer les barrières – oui il en existe encore ! – au commerce intérieur, dans ce si grand pays d’un océan à l’autre. L’opération devrait permettre d’ajouter « des milliards de dollars » à l’économie canadienne.

Cet accord pancanadien s’appliquera à tous les secteurs, sauf lorsque des exclusions particulières sont indiquées.

Bien que les hauts responsables aient eu de la difficulté à mettre un montant précis sur les bénéfices économiques potentiels que représente cet accord, le ministre du Développement économique de l’Ontario, Brad Duguid, qui présidait les négociations, a affirmé que l’entente devrait permettre d’ajouter 25 milliards $ par année à l’économie canadienne.

« C’est un accord qui a été mis au point par les provinces et les territoires. Le fédéral s’est joint à ce mouvement-là pour le finaliser (…) C’est une très bonne nouvelle. Ça va ajouter à notre activité économique. Ça fait des occasions pour nos entreprises, par exemple l’accès aux marchés publics de l’Ontario va être grandement facilité par cet accord-là », a pour sa part commenté le premier ministre du Québec, Philippe Couillard.

L’accord n’inclut cependant pas une entente visant à harmoniser les normes sur l’alcool à travers le pays. Mais un groupe de travail doit livrer ses conclusions à ce sujet d’ici juillet 2018.

L’entente met également la table pour de nouvelles négociations visant à établir une procédure pour aider les provinces et territoires à réglementer le commerce de la marijuana récréative.

EXCELLENT POUR LE QUÉBEC

Le Québec, qui exporte 80% de ce qu’il produit, le fait beaucoup au sein même du Canada.

« Il ne faut jamais oublier que l’on exporte plus au Nouveau-Brunswick qu’on exporte en France, qu’on exporte plus en Colombie-Britannique qu’on exporte en Chine », a souligné le même jour, devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, la ministre de l’Économie du Québec, Dominique Anglade.

L’accord placera les entreprises canadiennes sur un pied d’égalité avec les sociétés étrangères lorsque viendra le temps de soumissionner pour des contrats gouvernementaux à travers le pays.

Il comporte aussi plusieurs éléments demandé depuis des années, comme une approche par liste négative, des clauses sur la mobilité de la main-d’oeuvre et un mécanisme de règlement des différends.

« Bien sûr, certains irritants vont demeurer, mais on peut affirmer que l’ALEC crée vraiment un cadre novateur qui permettra de résoudre plusieurs problèmes liés à la réglementation et qui faisaient obstacle au commerce entre les provinces », analyse la vice-présidente principale de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, Martine Hébert.

Source de l’image: www.aqmat.org/nouvel-accord-de-libre-echange-canadien-encourager-commerce/

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Stratégie maritime du Québec: 9 milliards $… «trop peu pour l’environnement»

En lançant officiellement le 29 juin à Montréal sa Stratégie maritime pour le Québec, le premier ministre Philippe Couillard a notamment expliqué qu’il fait le pari de convaincre l’entreprise privée d’investir 4 des 9 milliards $ dont il est ici question. Dans des domaines aussi variés que le tourisme, la pêche, l’aquaculture, le transport de marchandises et la création de deux pôles logistiques à Contrecoeur ainsi qu’à Vaudreuil-Soulanges dans la région métropolitaine de Montréal. Il est prévu que 30 000 emplois soient créés d’ici 2030.

Plusieurs des mesures contenues dans cette stratégie maritime ont déjà été annoncées, notamment l’expansion du port de Montréal. D’autres, en matière de formation de la main-d’oeuvre pour les métiers reliés à l’industrie maritime, prendront bientôt forme.

Réactions

Du côté des municipalités et des entreprises, on s’est réjoui de ce signal de ralliement qui a été lancé par le gouvernement du Québec. La présidente de l’Union des municipalités du Québec, Suzanne Roy, a dit croire que les régions du Québec pourront profiter de la manne, notamment dans le domaine touristique et des transports.

Martine Hébert, de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, a aussi applaudi à ce message positif qui est adressé selon elle aux petites et moyennes entreprises qu’elle représente.

La Fondation David Suzuki a pour sa part réservé un accueil mitigé à la stratégie maritime. Bien qu’elle appuie le recours accru au cabotage et au transport maritime comme alternative au transport routier, elle déplore la timidité de la stratégie en matière de protection du fleuve Saint-Laurent et de ses écosystèmes et s’inquiète des impacts potentiels d’un transport accru d’hydrocarbures et de trafic à fort tonnage sur le fleuve.

« Le fleuve Saint-Laurent est un joyau environnemental qui coule dans nos veines : il est la source d’eau potable de 43 % des Québécois et abrite 27 000 espèces, soit une biodiversité plus grande que celle de la mer de Caraïbe. Il est déplorable que malgré des investissements prévus de 9 milliards $, rien de concret ne soit prévu pour améliorer la qualité de l’eau du fleuve ou protéger ses écosystèmes », explique Karel Mayrand, directeur général de la Fondation pour le Québec.

On n’aime pas, par ailleurs, que la stratégie maritime reporte à 2020 l’objectif de porter à 10 % la superficie d’aires marines protégées dans le Saint-Laurent sans proposer de calendrier ou d’investissements précis à cet égard.

« La cible de 10 % est connue depuis des années et rien n’a encore été fait. Des projets d’aires marines protégées comme le banc des Américains sont prêts à être créés. Qu’attend-on encore? », analyse encore M. Mayrand.

La Fondation rappelle que le fiasco du projet de port pétrolier à Cacouna aurait été évité si une aire marine protégée avait été créée pour protéger la pouponnière des bélugas. Rappelons qu’en partenariat avec WWF-Canada et la SNAP-Québec, la Fondation a publié une cartographie de ce risque en février 2015 qui conclut que le développement du transport pétrolier dans le bassin du Saint-Laurent ajoute des pressions cumulatives incompatibles avec le maintien de l’intégrité de ses écosystèmes. À cet égard, on fait remarquer que l’annonce de la création d’un centre d’expertise sur les déversements de matières dangereuses aux îles de La Madeleine ne réduira en rien les risques pour les Québécois ou les écosystèmes.

La Fondation est également préoccupée par le développement du pôle logistique Vaudreuil-Soulanges qui empiètera sur le territoire de la Ceinture verte du Grand Montréal et sur les meilleures terres agricoles du Québec.

Pour une analyse juridique:

nortonrosefulbright.com/ca/fr/centre-du-savoir/publications/130388/lancement-de-la-strategie-maritime-du-quebec