« L’élection de Donald Trump sur un programme protectionniste montre la nécessité d’accorder davantage d’attention aux « effets négatifs » de la mondialisation et du commerce international », estimait le FMI le surlendemain de l’historique soirée électorale. Il n’est effectivement pas faux de dire qu’il a conquis la Maison-Blanche en dénonçant notamment les grands accords de libre-échange, accusés d’avoir accéléré les délocalisations d’emplois et la désindustrialisation de son pays. La mondialisation économique aura le dos large dans ce mandat Trump. Pour d’autres, le développement de l’économie circulaire ferait aussi partie des bonnes réponses.
« Le message que nous souhaitons partager ici est que le développement de l’économie circulaire est probablement la meilleure stratégie pour arriver à « arrondir » ladite mondialisation dans ces effets décriés. Cette stratégie, pour le Québec, permettrait même de saisir la balle au bond en profitant mieux des opportunités, voire d’en faire un nouveau facteur de compétitivité dans l’économie mondiale », réagit Pierre Racicot, le pdg de VRIc – Réseau de l’économie circulaire, un organisme qui a son siège social à Québec.
L’économie circulaire, c’est une vision : 0 déchet, zéro GES. C’est une lecture moderne de la théorie des avantages comparatifs, à savoir que chacun priorise ce qu’il fait le mieux et l’exporte. L’économie circulaire favorise la proximité, les circuits courts, la réintroduction dans le cycle économique des déchets en les transformant en matières.
La recette de l’économie circulaire c’est l’innovation, pour lever les verrous technologiques lorsque le marché n’a pas encore trouvé la manière de transformer un déchet en matières et en bien. On y fait travailler localement les entrepreneurs, chercheurs et les scientifiques à solutionner les problèmes et défis de leur territoire, et les invite ensuite à exporter leurs découvertes. L’économie circulaire cherche à créer des nouvelles entreprises localement, de nouveaux emplois également. Elle table sur les forces innovantes de chaque territoire, de chaque région… Le génie maritime et océanographique des Gaspésiens et autres résidents des rives du fleuve St-Laurent, de l’expérience et de l’expertise des forestiers de l’Abitibi, des explorateurs miniers du Nouveau-Québec, des concepteurs et constructeurs d’avions de Montréal.
Championne de l’innovation et de la R&D, l’économie circulaire s’organise autour des universités, des cégeps et notamment du réseau de Centre collégial de transfert technologique (CCTT).
« Par exemple, le Québec compte 49 centres collégiaux de transfert technologique. Presque tous les cégeps comptent un CCTT. La Pocatière en compte même déjà plus d’un. L’adoption d’une politique de l’économie circulaire par le gouvernement du Québec permettrait d’accepter plus rapidement la proposition que le Cégep La Pocatière vient de faire au gouvernement de s’affilier avec l’Institut de technologie agroalimentaire afin de mieux prendre en main son développement », poursuit Pierre Racicot.
À ses yeux, pas de doute, la proposition de transformer l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) du Québec en école nationale affiliée à ce cégep est un excellent exemple de développement de l’économie circulaire « parce qu’elle renforce les capacités innovantes de la région du Kamouraska ».
Mieux encrer l’ITA dans la région de La Pocatière, c’est mieux développer tout le potentiel de celle-ci, et du Québec aussi. C’est mieux maîtriser la mondialisation.
Et le VRIc va plus loin… « Plus globalement, le Québec, autant que le Canada, doit profiter de l’occasion pour se donner une politique de l’économie circulaire et introduire dans la prochaine génération d’accords commerciaux des mesures favorisant le développement de l’économie circulaire dans les villes et les pays de la planète. »
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Mémoire du Cégep de La Pocatière auprès du Gouvernement du Québec
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