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Eau: la grande oubliée du changement climatique

Nasser, comme Lac Nasser ; sachez que 12% du débit du majestueux Nil en Égypte s’évapore dudit lac – construit par l’homme avec le Barrage d’Assouan – sans pouvoir aller plus en aval. En quoi ceci influence-t-il les changements climatiques ? C’est l’ensemble du secteur de l’eau qu’il faut regarder ici. Et les multiples éléments en cause montrent que l’eau fut parmi les pires oubliés, lors de la Conférence sur le climat de Paris, en décembre 2015.

Avez-vous entendu qu’on y avait parler de l’eau? De décisions en cette matière?

EAU ET GAZ À EFFET DE SERRE

Non, ce n’est pas la qualité et la disponibilité de l’eau potable qui est ici en cause. Même si la moitié des lits d’hôpitaux dans le monde sont occupés par des patients atteints de maladies d’origines hydriques. Même si, chaque 8 secondes, un enfant meurt sur Terre pour cause d’avoir bu de l’eau contaminée.

Pourquoi la Chine s’active particulièrement en matière de dépollution et de développement de l’économie circulaire (il y a une Loi chinoise en la matière depuis 2008) : « parce que selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’eau que boivent plus de la moitié des 1,3 milliard de Chinois ne répond pas aux normes de sécurité minimales établies par la communauté internationale« , écrivait en 2007 l’auteure canadienne Maude Barlow. La Chine déversait alors quelque 45 milliards de tonnes d’eaux usées non traitées directement dans les cours d’eau, annuellement (source : China Daily).

Nouvelle d’une autre grande puissance de l’eau: la Russie; 75% des eaux de surfaces intérieures et 30% des eaux souterraines accessibles y sont polluées.

Vue du Sud: pour se procurer de l’eau les femmes d’Afrique du Sud parcourent collectivement l’équivalent de 1 aller-retour vers la Lune16 fois par jour!

Non, il n’y a toujours pas preuve de présence d’eau sur la Lune! Et pour imager encore cet « apartheid de l’eau » sur Terre, retenons qu’un nouveau né dans un pays riche consomme de 40 à 70 fois plus d’eau qu’un bébé du Sud.

Il faut parler des conséquences environnementales et carrément climatiques de la gestion de cette ressource. Environ 50 000 grands barrages arrachent et contrôlent présentement les cours d’eau dans le monde. Et des dizaines sont en construction. Or, la documentation scientifique prouve depuis longtemps que cette stratégie génère de grandes quantités de méthane découlant de l’accumulation de sédiments voués ainsi à la décomposition et à l’émanation dans l’atmosphère.

Plus de barrages = plus de méthanes, un gaz plusieurs fois plus néfaste que le CO2.

Effet direct sur les changements climatiques.

L’affaire des grands barrages, déjà bien connue, n’est malheureusement qu’un élément de la liste du mécanisme eau/changement climatique.

Plus d’urbanisation, de perte de végétation (toitures, routes, stationnements) = plus d’îlots de chaleur urbains empêchant la ville de « transpirer ».

Selon le scientifique slovaque Michal Kravçik, la destruction de la végétation et les déversements d’eau de pluie en mer «(…) ÉQUIVAUT à l’effet des GES en matière de changements climatiques».

FONTE DES GLACIERS

L’élément eau concerne aussi l’eau qu’emmagasine depuis des millénaires l’ensemble des glaciers de la planète. Ici il faut encore se demander « Quoi influence sur quoi ? » Comment la libération des eaux glacées des glaciers joue sur le réchauffement ou pas du climat ? Chose certaine, ultimement la source va se tarir, provoquant des changements fondamentaux.

Un glacier disparu n’alimente plus jamais un grand fleuve…

Alors lisez avec effroi un autre constat des plus préoccupants : en 1980 on observait que 75% des glacier alpins d’Europe s’accroissaient; en 2005 l’observation révèle que 90% ce ceux-ci rapetissent. Les glaciers d’Europe sont ceux qui changent le plus vite au monde actuellement.

Pourtant c’est en Asie que l’enjeu des glaciers risque de faire tout basculer. S’il semble rassurant, à prime abord, de se faire dire que le plateau tibétain compte 46 298 glaciers, il faut vite savoir aussi que l’Académie chinoise des sciences prévoit qu’ils « diminueront de 50% par décennies » (jusqu’à nouvel ordre). Sans développer davantage, retenons seulement que le grand fleuve Indus, juste lui, qui prend naissance dans les mêmes glaciers, contribue pour 90% de l’irrigation des cultures du Pakistan.

Entre décider de la poule ou l’œuf, les politiciens du monde vont tout de même devoir se mettre vraiment à l’ouvrage… Parce que la meilleure stratégie sera d’AGIR en concluant vite :

Question?
A : l’eau change le climat : le climat modifie l’approvisionnement humain à la ressource eau
Bonne réponse : TOUTES CES RÉPONSES!

 

ONUgoal2015

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Population : de la mauvaise mesure des « monstres urbains »

Gouverner c’est prévoir ! Ce dicton tout politicien implique que les hommes et les femmes en position de décider sur le moyen et le long terme disposent de données, et surtout de données fiables et significatives. Particulièrement en matière de population.

Une chose est certaine depuis quelques années déjà, la majorité de la population de la planète vit en zone urbaine. Bref : en ville ! Plus de 50% des humains sont dorénavant des citadins. Malheureusement aussi, trop souvent, des « bidonvillois » : soit des gens qui survivent dans des quartiers spontanés, souvent illégaux, dans des conditions de vie à la limite du raisonnable.

Les villes qui attirent – peut-on dire accueillent ? – ces hordes de gens en quête pourtant d’une vie meilleure sont souvent qualifiées par les urbanistes et autres planificateurs analystes de « monstre urbain », car elles se composent d’immenses zones de bidonvilles. Des champs et des collines de cabanes en tôle et en bois, sans eau courante, ni électricité, encore moins d’égout et de sanitaire adéquats.

Un « monstre urbain » est une mégapole dont une partie significative de la population vit dans des bidonvilles.

Entre Tokyo (42 millions) et Chicago (10 millions) l’humanité compte actuellement une quarantaine de mégapoles de 10 000 000 d’habitants et plus. Elles ne sont pas toutes des « monstres urbains ». Outre celles qui apparaissent aux Tableaux 1 et 2, il faut compter, en ordres décroissant : la région allemande de la Ruhr, Nagoya, Kinshasa, Bogota, Lima, Bagdad, les chinoises Shenzhen et Wuhan, ainsi que la déjà dite ville de Chicago.

QUAND LA MAUVAISE MESURE EST DE… 100%

Or l’estimation des populations des plus grandes villes de la planète a été très inégale selon ce que révèle notre Tableau 1 (mégapoles dites « monstres urbains »), surtout  comparativement aux autres mégapoles mondiales présentées à notre Tableau 2.

Nous y avons mis en rouge celles qui présentent un écart supérieur à 50% entre l’évaluation de 2003 pour 2015 et le réel dénombrement de la population lors de ladite année 2015. Mais ce fut souvent une erreur d’environ 100% : dans cinq villes d’Asie et pour l’Égypte. Par ailleurs, comment des sociétés avancées peuvent présenter des erreurs d’évaluations significatives démontrées pour les cas de New York et de Los Angeles ?

Dans l’autre sens, il est remarquable de constater la justesse des chiffres pour l’Inde. Qu’ont donc fait les Indiens (3 fois) de mieux que les autres ? Même chose (2 fois) pour le Brésil ! Et pour Mexico !

Tableau 1 : Écarts d’estimations des « monstres urbains » de la planète (2003-2015)

Agglomération

Estimation de 2003
 (pour 2015)

Population
en 2015

(Avec écart 50% +)

Jakarta 17 500 000 30 326 103
Karachi 16 200 000 24 475 231
Shanghai 13 600 000 24 256 800
Manille 12 800 000 24 197 302 (1)
Pékin 11 700 000 21 516 000
Calcutta 16 700 000 15 644 040
Bombay 22 600 000 21 900 967
Delhi 20 900 000 21 753 486
New York 17 900 000 23 632 722
Mexico 20 400 000 20 879 830
Sao Paulo 21 700 000 20 853 705
Rio de Janeiro 11 500 000 12 140 906
Los Angeles 14 500 000 18 550 288
Lagos 16 000 000 22 829 561
Istanbul 11 400 000 14 377 018
Dacca 22 800 000 13 064 369
Le Caire 11 500 000 20 439 541
Estimation de 2003 : selon agence Habitat de l’ONU
(1) chiffre pour 2014

Tableau 2 : Autres grandes mégapoles de la planète (2014-15)

Agglomération Population Pays
Chongqing 15 294 255  Chine
Tianjin 11 090 314  Chine
Canton 12 700 800  Chine
Bangkok 18 927 786  Thaïlande
Séoul 25 620 552  Corée du Sud
Hô-Chi-Minh-Ville 12 865 411  Viêt Nam
Gauteng 12 728 438  Afrique du Sud
Paris 12 341 418  France
Londres 11 977 482  Royaume-Uni
Tokyo 42 796 714  Japon
Osaka-Kyoto-Kobé 19 777 590  Japon
Moscou 14 837 510  Russie
Buenos Aires 14 235 106  Argentine
Téhéran 13 828 365  Iran

CONCLUSION

Sur la base de notre petite démonstration, on peut conclure que c’est dans un rapport de deux fois sur trois (2/3) que l’évaluation de croissance de la population des « monstres urbains » de 2003 pour 2015 aura été très mauvaise conseillère pour aider à la bonne gouvernance de ces villes.

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La leçon Lenovo

Vous voulez une image qui résume le succès de la stratégie de ré-industrialisation de l’économie des États-Unis? Elle nous a été montrée par Louis Duhamel, en conférence d’ouverture du Forum international de Québec sur la croissance des entreprises, tenu les 6 et 7 juillet 2016 dans le nouvel agrandissement du Centre des congrès de Québec.

L’image montre une carte des États-Unis d’Amérique avec les plus récentes implantations de multinationales. Et le message le plus percutant qu’il voulait faire passer à son auditoire concerne le fait que même la chinoise Lenovo est venue s’installer sur les terres de l’Oncle Sam!

C’est tout dire de la pertinence de l’effort de ré-industrialisation de l’économie des USA !

Avant de finir, sur les choses particulièrement intéressantes glanées lors de ce forum – que la Chambre de commerce et l’organisme Québec international veulent récurent pour la ville de Québec – voici encore deux trois informations partagées par Louis Duhamel, conseiller stratégique chez Deloitte, pendant son soixante minutes de présentation :

  • Vous voulez un exemple qui résume une véritable opération de diversification de marché? C’est la montréalaise CAE qui se lance dans le secteur de la santé pour des simulateurs de blocs opératoires… wow!!!
  • « La croissance est toujours un animal à dompter », analyse-t-il, expliquant aussi que dorénavant la productivité dépasse le nombre d’emplois comme métrique de mesure de la croissance des PME.

Louis Duhamel a aussi proposé que le Canada se lance dans un accord de libre-échange avec la Chine.

Avec plusieurs ententes du genre conclues ces dernières années, la Chine est actuellement liée essentiellement avec de petites puissances économiques: l’Australie, le Chili, Hong Kong, l’IslandeMacao, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan, le Pérou, la Corée du SudSingapour, la SuisseTaïwan, la Thaïlande, ainsi que l’ASEAN.

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Forum de Québec : Comment la Chine prépare sa revanche

« La Chine fait ce que l’on ne fait pas ici (…) Au Canada, nous sommes en sursis. Le nuage n’est pas passé. La Chine travaille à une 2e vague où ils vont être plus productifs (…) D’ici 3 à 5 ans maximum », a prévenu Louis Duhamel, conseiller stratégique chez Deloitte.

C’est déclaration fut la première surprise de la conférence d’ouverture du Forum international de Québec sur la croissance des entreprises, tenu les 6 et 7 juillet 2016 dans le nouvel agrandissement du Centre des congrès de Québec.

Ce n’est pas un mystère de comprendre qu’en Chine, ces dernières années, comme les coûts de production augmentent à cause de la pression à la hausse des salaires, ils doivent acheter encore plus de robots pour compenser et aussi faire de meilleurs produits. Mais c’est la bonne compréhension du contexte qui permet la bonne mesure du phénomène : « La deuxième génération des entrepreneurs chinois qui arrivent ont découvert le monde entier et étudié le management et la productivité dans les meilleures universités d’Occident », nous explique en interview Louis Duhamel.

Lire aussi: www.commercemonde.com/2015/05

Ces jeunes managers prennent maintenant les commandes avec la ferme intention de pousser la robotisation de l’économie chinoise vers le rêve de produire de la haute valeur ajoutée. C’est une vague de fond qui s’annonce, plus qu’un simple jeu du marché.

Et la vague est juste là, à l’horizon, 3 ans… voire 5, a-t-il ensuite ajouté pour se permettre une certaine marge.

« La deuxième vague de l’industrialisation en Chine s’en vient : celle des entrepreneurs ayant compris l’automatisation. » Louis Duhamel

ROBOTS ET ENVIRONNEMENT

Toute cette néo-industrialisation de la Chine est d’ailleurs en parfaire cohérence avec la volonté politique du régime d’amorcer un changement de modèle de consommation vers la réduction des émissions de carbone. Un passage obligé notamment depuis décembre 2015 et la Conférence de Paris sur le climat, et aussi à cause des pressions populaires en Chine même.

Et c’est encore avec les robots que Louis Duhamel a surpris son auditoire avec une deuxième information surprenante pour plusieurs :

« Grace à un formidable rattrapage en huit ans, les USA sont actuellement 1er au monde – en chiffres absolus – pour le nombre de robot industriel. »

« La National Robotic Initiative aura probablement été la plus belle réalisation des années Obama. Plus que le MediCare », pense ainsi Louis Duhamel.

En 2012, la moyenne de robots industriels pour 10 000 ouvriers tournait autour de 55 au niveau mondial; les leaders en la matière était la Corée du Sud (350), le Japon (339) et l’Allemagne (251). Tous secteurs confondus, c’était alors au Japon qu’il y avait le plus de robots industriels en opération, devant les États-Unis.

Un Corée du Sud que nous avons croisé sur le planché du forum s’émerveillait de constater le côté relax des gens dans les rues de Québec. Coincée entre la Chine et le Japon, la Corée du Sud est historiquement obligée de surperformer. Bref ils travaillent, ils courent sans arrêt, nous faisait-il comprendre, en donnant l’exemple que dormir plus que six heures par nuit est exceptionnel pour les coréens et que pour plusieurs c’est encore moins.

Certes moins, mais tout de même coincé entre les USA au sud et la Chine à l’ouest, le Canada devrait-il davantage automatiser son économie ? Voilà certainement une question pertinente.

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Le groupe chinois Gold-Finance choisit Montréal pour son bureau nord-américain

L’annonce fut faite en marge de l’événement C2-Montréal le 26 mai 2016 : le groupe Gold-Finance, un important fonds d’investissement chinois et producteur de cinéma, implantera son premier bureau nord-américain dans le Grand Montréal. Cette annonce a été faite dans le cadre d’une cérémonie d’inauguration officielle, en présence du président de l’entreprise, Wei Jie, du consul général de Chine à Montréal, Peng Jingtao, ainsi que de nombreux représentants du monde des affaires et du divertissement.

« Le groupe Gold-Finance est fier d’ouvrir son premier bureau nord-américain dans le Grand Montréal, une métropole reconnue pour sa créativité ainsi que pour ses nombreuses industries innovantes et de haute technologie », a déclaré son président.

« Nous sommes impatients de soutenir les entreprises québécoises et d’offrir une valeur ajoutée à toutes les parties prenantes », a-t-il ajouté.

Investissement dans Technologies D-Box

Gold-Finance a d’ailleurs déjà annoncé un investissement pour soutenir Technologies D-Box, à Longueuil, qui fabrique des systèmes de mouvement pour le divertissement et la simulation, une technologie unique utilisée notamment dans les studios d’Hollywood. D-Box vient, par ailleurs, de contribuer à ouvrir la première salle de cinéma au monde complètement équipée de sa technologie de sièges interactifs, cette fois en Égypte.

« La présence du groupe Gold-Finance à Montréal permettra non seulement aux entreprises créatives du Québec d’avoir accès à des fonds supplémentaires mais également de bénéficier d’un vaste réseau d’affaires et d’une connaissance pointue du marché chinois, deux atouts fondamentaux pour mieux se positionner sur la scène mondiale », a déclaré le pdg de Montréal International, Hubert Bolduc.

Selon Hubert Bolduc, l’arrivée d’un joueur majeur comme le groupe Gold-Finance témoigne aussi de la forte croissance du marché du divertissement en Chine et génère de nouvelles occasions d’affaires pour le Grand Montréal.

Le groupe Gold-Finance qui a son siège social à Hangzhou, en Chine, possède des bureaux dans plus de 60 villes et cinq pays. Il fait ainsi travailler quelque 2 000 personnes. Créé en 2008, le groupe offre un ensemble de services financiers divisés en trois grandes catégories: gestion de patrimoine, fonds d’investissement et services bancaires de détail.

gold-finance.com.cn

Pour consulter la carte interactive du Grand Montréal des affaires :

montrealinternational.com/carte-des-entreprises