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Netflix a enregistré en un an une hausse de 33% de son chiffre d’affaires et de 91% de sa dette

Une nouvelle étude sur les défis économiques et stratégiques de Netflix vient d’être dévoilée. C’est le cabinet de conseil FG8 et l’Association des producteurs d’expériences numériques Xn Québec qui l’ont fait savoir, le 5 février 2018, à Montréal. « Rigoureuse et objective », l’étude traite de la situation actuelle et de l’avenir de la production télévisuelle et cinématographique avec Netflix comme « nouvelle » réalité.

Que représente justement Netflix ?

Netflix a enregistré une hausse de 33% de son chiffre d’affaires, en un an. Et l’entreprise mondiale peut aussi « se vanter » d’avoir perturbé deux industries: les services de location de films – ce qui dessina la fin du géant américain Blockbuster – et les services de télévision premium – ce qui fait que Netflix a aujourd’hui deux fois la taille de son plus proche concurrent HBO.

Des rivaux comme Disney et Amazon se positionnent cependant pour préparer leurs tentatives « de perturber le perturbateur », explique notamment les auteurs.

« De manière à s’inscrire dans les discussions québécoises, nous soulignons l’importance de générer de la propriété intellectuelle et de la détenir (ici au Québec) pour créer de la richesse », explique Francis Gosselin, président de FG8 et co-auteur de l’étude.

Depuis plusieurs années, Netflix utilise une stratégie de réinvestissement massif de tous les revenus de l’entreprise pour alimenter sa propre croissance. Ainsi, en plus d’observer une hausse de 25% de ses abonnés en un an (ayant passé de 94 à 118 millions de 2016 à 2017) la multinationale a également enregistré une augmentation de 91% de sa dette à long-terme en également un an (3,4 à 6,5 milliards pour 2016 et 2017).

Ce qui fait dire aux auteurs que « les chiffres parlent d’eux-mêmes : la dette que Netflix acquiert est étroitement contrôlée ».

Entreprise basée à Montréal depuis 2015, FG8 Conseils se spécialise dans le conseil stratégique, la formation et la recherche économique auprès de clients en Amérique du Nord et en Europe. L’organisation a développé une expertise très spécifique en ce qui concerne l’économie des médias.

Quant à l’Association des producteurs d’expériences numériques Xn Québec, elle regroupe les principaux acteurs de l’industrie numérique du Québec en réunissant tous les producteurs de contenu, original ou de commande, pour différentes plateformes technologiques. Anciennement connue sous le nom de Regroupement des producteurs multimédia, l’association agit comme un catalyseur pour le développement, la consolidation et le rayonnement des entreprises de l’écosystème des industries créatives, médiatiques et culturelles actives dans toutes les formes d’expressions numériques, par le biais d’activités et d’événements.

Pour en apprendre d’avantage et pour consulter l’étude : http://bit.ly/2ElRM1u

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Source de l’image: https://www.airofmelty.fr/netflix-les-jeunes-sont-ils-vraiment-adeptes-du-service-en-france-a406010.html

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Un nouveau traité de 16 ans sur la pêche dans l’Arctique

Pour les 16 prochaines années, un nouveau traité international à l’égard de l’Arctique y interdira la pêche commerciale en haute mer. C’est la première fois qu’un accord international de cette ampleur est conclu AVANT la pratique d’une pêche commerciale dans une région située en haute mer.

Au Canada, le ministre fédéral des Pêches et des Océans, Dominic LeBlanc, a annoncé la nouvelle par communiqué en ce denier jour de novembre 2017: «(…) le Canada a atteint un accord de principe historique (…) à Washington, D.C., pour prévenir la pêche commerciale non réglementée en haute mer au centre de l’océan Arctique ».

Les signataires incluent les cinq pays qui ont une côte arctique, en plus de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud, de l’Islande et de l’Union européenne.

Les Inuits de trois pays, dont ceux du Canada, étaient de ceux qui ont participé aux discussions.

Entendu pour être en vigueur pendant 16 ans, l’entente sera par la suite renouvelée aux cinq ans.

Ce nouveau traité international, qui concerne les eaux qui se trouvent à au moins 200 kilomètres des côtes de tout État côtier, représente quelque 2,8 millions de kilomètres carrés d’océan. C’est environ la même superficie que toute la mer Méditerranée.

Comme ces eaux étaient anciennement – et encore récemment – gelées toute l’année, il n’y avait pas tant d’intérêts. Mais le réchauffement climatique qui continue de modifier l’Arctique a changé la donne. Environ 40% du secteur était accessible libre de glace l’an dernier.

Même si aucune pêche commerciale ne s’y déroule actuellement, il y a de plus en plus de poissons qui sont poussés vers le nord, autre effet des changements climatiques. Et les scientifiques autant que les pêcheurs se demandent quelles ressources se cachent dans ces eaux, auparavant inaccessibles.

Les signataires de l’entente s’engagent également à participer à un important programme scientifique. Une entente précédente regroupait uniquement le Canada, les États-Unis, la Russie, la Norvège et le Danemark.

Greenpeace CRIE VICTOIRE!

« C’est une victoire historique pour la protection de l’Arctique et une journée de célébration. Grâce aux millions de voix de partout dans le monde qui ont soutenu la campagne Sauvons l’Arctique (Save the Arctic), cette zone unique au sommet du monde sera à l’abri des pêches destructrices. Nous applaudissons les pays qui soutiennent cet accord et attendons qu’ils utilisent les 16 prochaines années pour convenir d’une protection permanente de l’océan Arctique central contre la pêche commerciale et d’autres industries extractives », a déclaré Jon Burgwald, conseiller politique, pour Greenpeace Nordic.

L’entente étant vue comme un accord juridiquement contraignant qui sera automatiquement prolongé tous les cinq ans, à moins qu’un pays ne s’y oppose ou qu’un plan de gestion de la pêche fondé sur la science ne soit mis en place.

Il est « vital », selon eux, que tous les pays concernés ratifient maintenant l’accord et s’engagent à protéger à long terme cet « océan vulnérable au sommet du monde ».

EN ROUTE POUR LE RESTE

Cette grande nouvelle pour l’Arctique intervient au moment même où entre en vigueur la décision de la création d’une zone de protection marine couvrant 1,5 million de kilomètres carrés dans la Mer de Ross, en Antarctique.

Mais la tâche mondiale est encore plus grande. Et les militants de Greenpeace tenaient aussi à le rappeler.

« Bien que des mesures d’envergure aient maintenant été prises pour protéger le centre de l’océan Arctique, il est important que ces pays jouent également un rôle progressiste dans les négociations des Nations Unies sur la protection de la haute mer. Le processus de l’ONU a le potentiel de protéger tous les océans en haute mer, et ces pays doivent élever leur jeu d’un cran et soutenir un accord global et ambitieux », a aussi déclaré Jon Burgwald.

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(Source de l’image: http://www.rcinet.ca )

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Hydroxyde de lithium de qualité batterie : Nemaska Lithium boucle la boucle

Nemaska Lithium, grâce à sa livraison du 4 décembre 2017, est devenu le premier nouveau venu sur le marché a produit de l’hydroxyde de lithium de qualité batterie à partir du minerai jusqu’au produit final. La société québécoise vient en effet de produire 1,5 tonne d’hydroxyde de lithium de qualité batterie, produit à partir de concentré de spodumène de la mine Whabouchi, située au Québec.

« C’est la première fois qu’un nouveau venu sur le marché a produit de l’hydroxyde de lithium de qualité batterie, à partir du minerai jusqu’au produit final », de commenté Guy Bourassa, président et chef de la direction de Nemaska Lithium.

Les analyses effectuées par un laboratoire indépendant confirment que l’hydroxyde de lithium produit dans l’usine de phase 1, elle bâtie à Shawinigan (entre Québec et Montréal sur la rive nord du St-Laurent) rencontre les spécifications des fabricants de cathodes à l’échelle mondiale. Son hydroxyde de lithium était donc prêt pour livraison, prévue en ce 4 décembre historique pour l’entreprise. Une livraison de fait à un fabricant de cathodes situé au Québec.

Par ailleurs, la production d’hydroxyde de lithium à partir de concentré de la mine Whabouchi est en cours à l’usine de phase 1 et des livraisons supplémentaires d’hydroxyde de lithium se poursuivront sur une base régulière au cours des prochains mois.

L’hydroxyde de lithium que livre Nemaska Lithium est dérivé d’un concentré de spodumène d’une teneur de 6,3 % Li2O produit à partir d’un échantillon en vrac prélevé à la mine Whabouchi au cours de l’année 2017. Environ 1 100 tonnes de concentré ont été produites et ce concentré sera converti au cours des prochains mois en échantillons d’hydroxyde de lithium pour permettre à des clients à travers le monde, d’entreprendre la qualification des produits de Nemaska Lithium.

« Il s’agit là d’un grand pas en avant pour Nemaska Lithium, puisque cela confirme la qualité de notre produit ainsi que la robustesse de notre procédé électrochimique », de préciser Guy Bourassa, à propos de la technologie avant-gardiste unique qu’il a ainsi démontrée.

Nemaska Lithium, qui entend devenir un producteur d’hydroxyde de lithium et de carbonate de lithium destinés principalement au marché émergent des batteries au lithium, propulsé majoritairement par les véhicules électriques, les téléphones cellulaires, les tablettes et autres produits de consommation, vient ainsi de boucler la boucle de la preuve de son audace.

(Source de l’image: www.nemaskalithium.com)

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Vivons-nous dans un monde « G zéro » ?

C’est de la cohérent du système international dont il est ici question. Le professeur Robert Wolfe, de la Scholl of Policy Studies de l’Université Queen’s, appelle le monde économique et politique actuel un monde de « G zéro ». C’est-à-dire, un monde dans lequel aucun groupe de pays, pas même ceux du G7 ou du G20, ne peut ou ne souhaite jouer un rôle de dirigeant face aux enjeux du commerce planétaire. Vivons-nous dans un monde « G zéro » ? Si ce jugement est juste, est-ce pour autant préoccupant ?

L’enlisement des pourparlers à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) serait devenu tel, notamment, qu’il faille parler « des restes des moribondes négociations du Cycle de Doha ». Ce cycle, qui avait débuté en 2001, l’année même de l’entrée officielle de la République populaire de Chine à l’OMC.

À preuve, en réaction, la tendance actuelle des États à bifurquer de plus en plus du système multilatéral et à négocier de accords bilatéraux ou régionaux. Exemples : le Partenariat Transpacifique (PTP) et l’Accord économique et commercial global (AECG) CanadaEurope.

Concernant justement le PTP, il est intéressant de considérer que 32 accord de libre-échange ayant chacun leur propre série de règles sont actuellement en vigueur parmi les sous–ensembles des 12 pays signataires de ce projet-là. Un PTP confirmé rendrait certes moins compliqué un tel enchevêtrement d’accords divers.

L’interdépendance du commerce mondial est telle qu’un nouveau Boing 787 Dreamliner revendique pas moins de 7 drapeaux pour l’origine de ses plus importantes constituantes.

Mais pour Richard Wolfe : « Même si d’importants accords préférentiels sont mis en œuvre, leurs faiblesses institutionnelles – notamment l’absence de solides mécanismes de surveillance, de secrétariats expérimentés et de mécanismes éprouvés de règlements des différends – les empêcheront en dernier ressort de favoriser la cohésion du système d’échanges international ».

Conclusion de l’affaire : la clé manquante essentielle d’un système international plus cohérent résiderait dans un arrangement entre la Chine et les USA.

La fin du G zéro passera donc par un contexte de G2 à advenir.

Le progrès sur l’Accord sur les biens environnementaux (ABE) ouvre la voie pour de nouvelles négociations

Des ministres et des hauts fonctionnaires représentant 46 Membres de l’OMC se sont réunis à Genève, en décembre 2016, afin d’œuvrer vers une libéralisation du commerce pour une série de biens environnementaux importants. Des discussions constructives ont eu lieu et des progrès ont été faits mais les participants n’ont pas été en mesure de réduire les divergences existantes à ce stade. Ces discussions intensives ouvrent la voie pour de nouvelles négociations dans l’avenir.

Pour le directeur général de l’OMC, il ne s’agit pas d’un accord commercial habituel, car il porte principalement sur la protection d’un bien mondial commun: l’environnement. Et le système commercial devrait être en mesure de contribuer positivement et concrètement à la lutte contre la dégradation de l’environnement. Avec en tête notamment le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de l’ONU.

Les 45 pays en question sont responsables de la majorité des échanges mondiaux de biens environnementaux. Depuis janvier 2014, ils ont engagé des négociations visant à réduire considérablement les droits de douane appliqués à des produits utilisés pour tout un ensemble de fonctions liées à l’environnement, y compris: produire une énergie propre et renouvelable; améliorer l’efficacité énergétique et de l’utilisation des ressources d’énergie; réduire la pollution de l’air, de l’eau et des sols; gérer les déchets solides et dangereux; lutter contre le bruit; et surveiller la qualité de l’environnement.

Les participants à l’ABE sont les suivants: Australie; Canada; Chine; Corée; Costa Rica; États-Unis, Hong Kong (Chine); Islande; Israël; Japon; Liechtenstein; Norvège; Nouvelle-Zélande; Singapour; Suisse; Taipei chinois; Turquie et l’Union européenne avec ses 28 États membres.

(Source : https://www.wto.org/french/tratop_f/envir_f/ega_f.htm)

Si cette absence de leadership peut préoccuper, le travail continue tout de même. Plus pertinent exemple du moment : le projet à l’OMC d’Accord sur les biens environnementaux (ABE), dont les négociations en cours entre de nombreux membres de l’OMC visent à libéraliser les échanges d’un vaste éventail de biens, comme l’énergie renouvelable. Mais depuis les derniers échos d’une rencontre ministérielle en décembre 2016 (voir notre encadré), pas de nouvelle.

Mais le monde scientifique, lui, vient tout récemment de livrer une contribution fort pertinente afin d’encourager les dirigeants politiques à mieux se coordonner. Avec le récent ouvrage collectif, au Canada, de l’Institut de recherche en politiques publiques du (IRPP) « L’art de l’État (Vol. VI) : Les politiques commerciales du Canada au carrefour des nouvelles réalités mondiales / Redesigning Canadian Trade Policies for New Global Realities », des données empiriques et théoriques indiscutables montrent que le commerce international et l’investissement étranger peuvent améliorer la productivité, l’innovation et la croissance, mondialement. Ce, notamment dans les petites économies ouvertes, comme justement le Canada.

Politiquement plus compliqué, un monde « G zéro » n’est pas économiquement une victime assurée d’une croissance zéro. Sa lecture en est que plus floue à comprendre. Son leadership instable.

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Source de l’image : http://irpp.org/fr/irpp-event/adapting-canadian-trade/

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Canada et exportation : mythes, réalités et défis

Pays de ressources naturelles et de vastitudes, ayant la plus longue frontière terrestre au monde, à ce titre voisin nordique des États-Unis d’Amérique, le Canada a une réputation d’économie très ouverte. Il y a pourtant actuellement une proportion étonnamment faible d’exportateurs du Canada qui font appel au soutien de l’État : environ 5%.

On confirme cette réalité dans une section de la récente publication de l’Institut de recherche en politiques publiques du Canada (IRPP) : « L’art de l’État (Vol. VI) : Les politiques commerciales du Canada au carrefour des nouvelles réalités mondiales / Redesigning Canadian Trade Policies for New Global Realities ».

Autre réalité, peut-être différente, du mythe : si l’interdépendance de l’économie mondiale est actuellement manifeste au point que le quart (25%) des emplois est assigné à la production destinée aux consommateurs finaux de marchés étrangers dans l’ensemble des pays de l’OCDE, cette proportion est moins du cinquième (- de 20%) pour le Canada.

Avec l’ouvrage collectif de l’IRPP, des données empiriques et théoriques indiscutables montrent aussi que le commerce international et l’investissement étranger peuvent améliorer la productivité, l’innovation et la croissance, notamment dans les petites économies ouvertes comme le Canada. Un exemple : entre 2000 et 2007, les deux tiers des gains effectifs de productivité multifactorielle du Canada provenaient d’intrants intermédiaires produits à l’étranger (surtout aux USA) importés en appui à la production des entreprises canadiennes.

Réalité à nouveau bien affirmée, au Canada, l’exportation demeure surtout une affaire de grandes entreprises. Selon les chiffres de 2015 de la base de données CANSIM de Statistique Canada, la valeur moyenne des biens directs exportés par les grandes entreprises au Canada était 50 fois supérieure à celle des PME exportatrices : 230 M$ vs 4,3 millions de $.

DÉFIS

Certes un défi, l’enjeu de l’innovation par rapport aux ressources en R&D. Selon Richards, Lonmo et Gellatly, cités dans la publication de l’IRPP, le nombre d’emplois en R&D a reculé de 21% au Canada entre 2007 et 2013.

Bernard Hoekman, professeur à l’Institut universitaire européen de Florence, en Italie, estime, lui, que le défi le plus urgent du Canada consiste à renforcer la convergence des normes européennes et nord-américaines. Cette question étant telle qu’une meilleure coopération réglementaire produirait actuellement des avantages « nettement plus importants » que de nouvelles réductions tarifaires, par exemple.

Toute les recommandations de cette recherche collective ont notamment le poids de se nourrir de l’analyse d’un riche ensemble de données recueillies dans les années 2000 auprès de plus de 30 000 entreprises manufacturières canadiennes.

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