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Québec-Bavière Entrevue avec Benjamin Emans : nouvelles opportunités pour les entreprises

 

 

En 2013,
l’Allemagne représentait le 1er partenaire commercial du Québec
en Europe.

Partenaire majeur du lien Québec-Bavière, nous avons posé quelques questions au directeur de la Représentation de l’État de Bavière au Québec : Benjamin Emans.

 
(CM) M. Emans, depuis quand êtes-vous en poste à Montréal ? Parlez-nous un peu de vous…

Montréal en novembre 2014. Pour un premier hiver canadien, c’était toute une entrée en matière, puisque si vous vous souvenez, le mois de février 2015 a enregistré la plus importante et longue vague de froid depuis la fin du 19e siècle… Auparavant j’étais au département de la politique de recherche et de technologie du ministère de l’Économie de la Bavière.

(CM) Québec-Bavière : est-ce une relation surtout Politique, surtout Économique, Culturel, ou Scientifique ?

En fait c’est un peu de tout, la relation est extrêmement variée et c’est je crois une partie de ce qui fait sa longévité. Pour vous donner quelques exemples, nous aidons les ministères à communiquer entre eux et à mettre en place des mécanismes d’échanges, comme par exemple entre le DPCP au Québec et les procureurs en Bavière. Cela s’applique également aux ONG : récemment, nous avons vu la naissance de relations très amicales et prometteuses entre la Croix Rouge de Bavière et la Croix Rouge du Canada, division du Québec.

Nous mettons en contact des partenaires potentiels sur le plan économique – PME bavaroises qui cherchent des nouveaux marchés, des partenaires de distribution ou d’affaires au Québec ou au Canada ; gens d’affaires canadiens et québécois qui s’intéressent au climat d’investissement en Bavière et aux opportunités présentées par telle ou telle région selon leur secteur d’activité ; grappes industrielles qui veulent collaborer pour mettre en valeur les meilleures pratiques ; etc.

En termes de R&D et d’échanges technologiques, nous aidons les chercheurs à nouer des contacts et monter des projets avec des partenaires qu’ils identifient en lien avec leur domaine de recherche. Sur le plan culturel, nous avons vu s’établir de très belles collaborations entre différentes institutions d’ici et de là-bas, comme par exemple les « Portraits croisés », où des jeunes étudiants cinéastes passent un mois dans la région partenaire pour y réaliser un court-métrage documentaire. Ces petits films sont des bijoux et plusieurs ont gagné des prix dans des festivals internationaux.

Enfin, nous nous réjouissons de voir de nombreux accords d’échanges entre universités de Bavière et du Québec, qui permettent aux jeunes d’apprendre tôt à connaître l’autre région. Le ministre-président de la Bavière et le premier ministre du Québec décernent chacun annuellement des bourses d’études spécifiquement pour les étudiants qui s’intéressent aux relations Bavière-Québec.

(CM) Pourquoi y a-t-il eu une ouverture de Bureau à Montréal ?

La coopération elle-même a été initiée à la fin des années 1990, alors principalement sur le plan des échanges économiques et technologiques et du transfert de connaissances. Au fil du temps, les deux régions se sont « trouvées » si on peut dire ainsi : elles ont en réalité de nombreux points communs, malgré la barrière de la langue, chacune axée sur le développement des industries de haute technologie. Bref, la relation entre les acteurs bavarois et québécois de ces échanges s’est développée au point qu’il devenait nécessaire d’affecter du personnel à temps plein au suivi des projets qui en résultaient, et c’était vrai aussi bien pour la Bavière que pour le Québec : ainsi a été fondée en 1998 la Délégation générale du Québec à Munich, et en 1999 la Représentation de l’État de Bavière au Québec.

(CM) Êtes-vous initiateur de projets… Exemples ?

Dans le cadre de la coopération, les principaux acteurs ministériels se réunissent une fois tous les deux ans, alternativement à Québec et à Munich, pour une session du « Groupe de travail Québec-Bavière ». Dans l’année précédant ces rencontres, le MRIF publie un Appel à projets au Québec : les personnes, institutions culturelles, laboratoires de recherche, PME, etc. intéressés sont invités à soumettre leurs idées, avec un ou des partenaires qu’ils identifient, et ces dossiers sont ensuite examinés collectivement lors de nos rencontres du Groupe de travail. En général, sur une période de deux ans, c’est une soixantaine de projets qui seront suivis et soutenus, soit financièrement, soit d’un point de vue logistique, pratique, administratif ou tout autre besoin. Je nous vois réellement comme des facilitateurs : ce qui nous remplit de fierté, c’est de voir deux partenaires s’entendre si  bien qu’ils… n’ont plus besoin de nous pour continuer !

(CM) Offrez-vous à la Représentation des programmes spécifiques pour accompagner les initiateurs de projets ?

Via ma collègue Florence Gauzy, qui travaille depuis Munich, nous accompagnons des projets de recherche où se côtoient des scientifiques bavarois et québécois et qui parfois  deviennent des plateformes internationales comme le projet TIRCON. Dans ce cadre, nous offrons un soutien financier à la mobilité internationale des chercheurs.

Le mandat de la Représentation elle-même est toutefois plus large que cela et s’adresse en réalité à tous les acteurs d’un projet donné. Notre travail couvre en grande partie l’accompagnement des projets approuvés lors des rencontres du Groupe de travail Québec-Bavière, puisque nous servons très souvent d’intermédiaire entre les institutions, surtout en début de projet lorsque les communications sont en cours d’établissement.

Enfin, un des volets les plus excitants de ce que nous faisons est d’aider les partenaires potentiels à « se trouver » en identifiant les opportunités actuelles et futures : nous sommes présents à plusieurs salons commerciaux et foires d’affaires tout au long de l’année, ici comme en Bavière, dans des domaines d’activité qui présentent un potentiel futur intéressant pour chacune de nos régions – dans le passé très récent, par exemple, l’électrification des transports, où chacune des régions a la possibilité d’enrichir l’autre par le biais de collaborations industrielles et scientifiques que nous pouvons aider à mettre en place.

(CM) Pour les gens d’affaires, quelles sont les plus belles opportunités présentement à vos yeux ?

La Bavière est dotée d’un réseau de grappes industrielles qui mettent en contact aussi bien les grands donneurs d’ordre que les PME, les institutions de R&D et de formation universitaire et technique, les entrepreneurs et gens d’affaires et les étudiants, et enfin les ministères. Ce réseau est la colonne vertébrale de l’économie bavaroise, qui  est d’une part fortement industrialisée, et d’autre part à la pointe de la technologie : « l’industrie 4.0 » (l’automatisation des processus industriels) est déjà implantée dans plusieurs secteurs de fabrication. Les technologies de pointe sont donc un des moteurs de la croissance future en Bavière.

La région de Munich vient d’être reconnue par le fédéral comme « plateforme technologique » en transports électriques par exemple, alors que la région d’Erlangen-Nuremberg est depuis longtemps un des hauts-lieux européens des technologies médicales. En aéronautique et aérospatiale, en TI et médias audiovisuels, en technologies médicales et en technologies environnementales (transition énergétique), je vois de grands potentiels de collaboration et de croissance.

(CM) Que va changer l’Accord économique Canada-Europe pour vous ?

Dans la pratique, cet accord est un grand pas en avant. L’abolition des barrières tarifaires et de toute une série de barrières réglementaires relatives aux produits européens va grandement aider les exportateurs allemands – et  bavarois en particulier – à faire connaître leurs produits sur les marchés canadien et québécois. La contrepartie est vraie également. Nous nous attendons donc à une certaine croissance du commerce transatlantique, d’un point de vue général.

(CM) Et pour les relations Québec-Bavière ?

Nos partenaires sont très régulièrement confrontés à des questions de normes de sécurité par exemple, et donc de certification. Avec l’AECG, ces questions seront désormais plus faciles à résoudre puisqu’il y aura reconnaissance mutuelle des niveaux de standards techniques d’une part et de l’autre de l’Atlantique.  Pour les PME prêtes à partir à la conquête des marchés nord-américains, c’est un vrai plus.

Consultez l’article 1 de 5 du Dossier spécial.

Consultez l’article 2 du Dossier spécial.

Consultez l’article 5 sur l’innovation de ce Dossier spécial.

Suncor parle du chauffage par induction électromagnétique pour remplacer la vapeur pour un projet de sables bitumineux de 160 000 bpj

Suncor Énergie est maintenant la plus importante société énergétique intégrée du Canada : développement et valorisation des sables pétrolifères, production pétrolière et gazière extracôtière, raffinage du pétrole et commercialisation des produits sous la marque Petro-Canada. À titre de membre des indices de durabilité Dow Jones, FTSE4Good et CDP, elle se présente comme une société qui « exploite les ressources pétrolières de façon responsable » et vante son portefeuille croissant de sources d’énergie renouvelable. Suncor est inscrite à l’indice boursier UN Global Compact 100 et sur la liste de Corporate Knights’ Global 100. Souhaitant obtenir l’approbation de l’Alberta pour un nouveau projet de sables bitumineux dans cette province – jusqu’à 160 000 barils par jour – elle a précisé qu’elle « étudierait la possibilité d’utiliser de nouvelles technologies, incluant des solvants volatils et le chauffage par induction électromagnétique » pour remplacer la vapeur d’eau dans la production du pétrole brut. But : utiliser moins d’énergie et moins d’eau. Moyen : innover.

Il s’agit ici du projet Lewis, qui n’a par ailleurs pas encore officiellement été approuvé par Suncor. Mais l’entreprise indique que la construction de sa première phase pourrait commencer en 2024. Et il lui faudra certes encore beaucoup innover pour concrétiser ce qu’elle avance aujourd’hui.

Quand le pétrole s’inspire du lait

Au cours des dernières années, de nombreuses innovations technologiques ont été réalisées pour rendre les procédés de l’industrie des aliments et boissons plus efficaces, moins encombrants, plus sûrs, moins énergivores ou encore, plus respectueux de l’environnement.

Le chauffage par induction électromagnétique consiste à chauffer un produit en le plaçant dans un champ magnétique variable. Il se développe alors des courants de Foucault au sein du matériau qui provoquent son échauffement par effet Joule. D’un point de vue technique, le chauffage peut être direct et la chaleur se développe au sein même de la masse à chauffer ou indirect et c’est une enveloppe (généralement métallique) entourant le produit qui est chauffée par induction. La faible inertie des systèmes permet un réglage précis de la température.

Exemple d’application industrielle : Industrie de la transformation du lait

Type d’entreprise : laiterie au Canada
Application : pasteurisation haute température (procédé UHT)
Date d’installation : 1996
Coûts d’investissement : 855 000 $ (unité de pasteurisation UHT)
Période de recouvrement de l’investissement : 3,3 ans

Résultats : Réduction de la consommation énergétique résultant en des économies de 259 000 $/an.

Avantages technologiques : Par rapport aux méthodes traditionnelles de pasteurisation qui utilisent l’énergie thermique fournie par une chaudière à vapeur, le procédé par induction présente une efficacité accrue de 17 p. 100.

Source : rncan.gc.ca/energie/publications/efficacite/industrie/6844

L’état de la technologie mise en cause reste aussi un sujet ouvert. Il existe bien un brevet que contrôle l’allemande Siemens. L’invention « concerne un inducteur destiné à chauffer une formation géologique, en particulier un gisement d’une substance contenant des hydrocarbures, par exemple un gisement de sable bitumineux, de schiste bitumineux ou de pétrole lourd, par induction électromagnétique, en particulier pour obtenir la substance contenant des hydrocarbures à partir du gisement ». Mais il est tout jeune et ne date que de… 2015.

BREVET « Inducteur et procédé de chauffage d’une formation géologique »
Numéro de publication WO2015176910 A1
Type de publication Demande
Numéro de demande PCT/EP2015/058813
Date de publication 26 nov. 2015
Date de dépôt 23 avr. 2015
Date de priorité 21 mai 2014
Autre référence de publication CA2949555A1, EP2947261A1, EP2947261B1
Inventeurs Dirk DiehlAndreas Koch
Déposant Siemens Aktiengesellschaft, Wintershall Holding GmbH

Source: google.com/patents/WO2015176910A1?cl=fr

Si le projet Lewis se concrétisait, il serait situé à environ 25 kilomètres au nord-est de Fort McMurray, dans le nord de l’Alberta.

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Concordia University innove encore : un Think tank sur l’aviation

Encore récemment, aucune université ne s’attardait à scientifiquement scruter l’horizon de cette industrie stratégique, et en croissance, partout dans le monde. Le marché et l’espace aérien sont de plus en plus saturés à l’international et les entreprises autant que l’État peinent pourtant à suivre le rythme. Premier groupe en son genre dans le monde, le Think tank sur l’aviation lancé récemment par Concordia vise à formuler des idées novatrices et proposer des politiques fondées sur des données probantes.

Lancé dans le cadre de la Semaine de l’aviation civile de Montréal – version sept. 2016 – et à titre de groupe impartial et indépendant, il s’appuie particulièrement sur les travaux de la professeure Isabelle Dostaler, du Département de management de l’École John-Molson.

Un comité consultatif de haut niveau accompagne également cette démarche originale. C’est Pierre J. Jeanniot, ancien pdg de l’Association internationale du transport aérien, qui le préside.

Les autres membres du Comité consultatif étant :

  • James Cherry, pdg Aéroports de Montréal;
  • Graham Carr, V-P, Research and Graduate Studies, Concordia;
  • John W. Crichton, ancient pdg, NAV CANADA;
  • Jean-Francois Lemay, directeur général, Air Transat;
  • Aaron Nsakanda, Associate Professor, Carleton University;
  • Michel Wachenheim, conseiller senior à Airbus et ancien Ambassadeur et représentant permanent de la France au conseil de l’OACI;
  • ainsi que la professeure Isabelle Dostaler.
Dr. Dostaler teaching interests are strategy, critical business thinking and technology management. 
Using benchmarking approaches, Dr. Dostaler has conducted research into new product development, operations strategy, and performance in the electronics, automotive and aerospace industries. 
Her research has been published in journals such as Journal of Air Transport Management, Journal of Aviation/Aerospace Education & Research, Canadian Journal of Administrative Sciences, Journal of High Technology Management Research, Gestion, Revue Française de Gestion, International Scope Review, Revue Internationale PME, and Production and Operations Management. Dr. Dostaler is frequently asked to comment on aviation and aerospace business news.

(Sur la photo: Isabelle Dostaler)

New Aviation Think Tank: Innovative platform propels forward-thinking ideas

A new Aviation Think Tank launched at Concordia University will advance innovative ideas and propose evidence-based policies to support growth in the dynamic aviation industry.  The announcement comes during Montreal’s Civil Aviation Week, organized by Aéroports de Montréal (ADM) and running September 27 through October 3, 2017.

As the first of its kind in the world, the think tank will convene researchers and industry professionals to facilitate exchanges on key issues of strategy, business practices, and policy development for the benefit of the aviation industry and its diverse public and private stakeholders.

« The Aviation Think Tank will provide a dynamic platform for dialogue to address the priorities of business, government and the public on issues ranging from sustainability to profitability (…) A key objective will be advancing academic research in this rapidly evolving field », says Concordia President Alan Shepard.

The President and CEO of ADM, James Cherry, will serve on an international advisory board, featuring a cross-section of high-level professionals, to determine the strategic directions and research objectives of the Aviation Think Tank. The advisory board will be chaired by Pierre J. Jeanniot, former Director General and CEO of the International Air Transport Association.

« Concordia has created this innovative platform to provide a forum for industry professionals and experts, researchers and academics to collaborate and weigh in on the most important issues facing the aviation sector (…) The knowledge and ideas generated will promote new policies, best practices and key actions to help set the pace in a complex arena. » Pierre J. Jeanniot

The think tank will be independent and impartial, informed by research conducted by John Molson School of Business professors and students, in collaboration with researchers from Concordia and other universities. JMSB management professor Isabelle Dostaler is the academic director of the think tank. François Bouilhac, president of COMREL International, an international affairs consulting firm, will serve as executive director.

Isabelle Dostaler will also serve on the advisory board.

The other board members are:

  • Graham Carr, Vice-President, Research and Graduate Studies, Concordia;
  • John W. Crichton, former President and CEO, NAV CANADA;
  • Jean-Francois Lemay, General Manager, Air Transat;
  • Aaron Nsakanda, Associate Professor, Carleton University;
  • Michel Wachenheim, Senior Advisor to the CEO, Airbus; former Ambassador and Permanent Representative of France, ICAO Council.

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Manufacturier : la recette c’est investir en robot et aussi dans sa main-d’œuvre qualifiée

Une étude récente explique comment, au sujet de la robotique en usine, presque les 3/4 (73%) des entreprises manufacturières québécoises sont devenues en partie automatisées, contre 32% en 2011. Preuve certaine que l’automatisation, en incluant autant les machines à commande numérique, les imprimantes 3D, que les systèmes de vision et des capteurs, fait partie de la bonne recette pour assurer la survie et le développement du secteur manufacturier dans une économie développée comme celle du Québec. Mais la véritable recette gagnante semble être de ne pas viser que le tout robot.

1,5 G$ investis en robots au Québec

L’enquête au sujet de l’automatisation des équipements dans le secteur manufacturier canadien est le fruit d’une collaboration entre Sciencetech, une entreprise basée à Montréal, le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), l’Alliance canadienne des technologies avancées (Alliance CATA) et le ministère québécois de l’Économie, de la Science et de l’innovation (MESI). Elle révèle notamment qu’un total de 7 300 robots auraient été déployés dans des entreprises manufacturières qui ont des activités au Québec.

On peut même parler d’une vague d’automatisation, car l’investissement total au Québec seulement est comptabilisé à hauteur de 1,5 milliard $, soit autour de 250 M$/an pour la période de six années couvrant 2011 à 2016.

Du total de 1,5 milliard $ investis, « plus des deux tiers sont imputables aux frais d’installation, d’ingénierie et de programmation, ainsi qu’à l’achat de périphériques », précise le communiqué concernant l’étude.

Mais le message livré par le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique du CanadaNavdeep Bains, lors d’une récente conférence sur la croissance économique organisée par le Forum des politiques publiques du Canada, n’était pas de viser le tout robot.

Devant les membres de cet organisme indépendant d’études et de recherches, il a défendu la stratégie voulant que les entreprises canadiennes sortent gagnantes des investissements qu’elles font « dans les technologies et les gens ».

À ses yeux, tout investissement axé sur les nouvelles technologies doit être accompagné d’investissements visant à former une main-d’œuvre qualifiée.

« Pratiquement tous les secteurs de l’économie sont rapidement transformés par les technologies, de sorte que nos connaissances deviennent désuètes plus vite que prévu. Dans une économie mondiale et numérique, axée sur l’innovation, il faut adopter de nouveaux modes d’apprentissage pour que les citoyens soient en mesure de s’adapter tout au long de leur vie. Il faut aussi que les Canadiens continuent d’étendre leur gamme de compétences pour tirer profit des occasions générées par les technologies. Les meilleurs emplois iront aux travailleurs qui utiliseront les technologies pour repousser les frontières de la créativité et de l’ingéniosité humaines, et non pour s’y substituer. C’est de cette manière que les Canadiens seront concurrentiels dans une économie mondiale numérique axée sur l’innovation. »

Navdeep Bains, ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique

Dans son allocution, le ministre Bains a aussi relevé une dichotomie au sein de l’économie mondiale et numérique moderne : oui, les entreprises adoptent de plus en plus les technologies pour livrer concurrence à l’échelle internationale, mais elles n’investissent pas autant qu’elles le devraient dans les compétences et les talents de leurs employés pour les préparer aux emplois de demain. Les technologies étant de plus en plus accessibles à tous, les talents distinctifs et la créativité de leur main-d’œuvre sont pourtant les seuls avantages concurrentiels que peuvent avoir les entreprises.

L’avantage canadien…

Dans cette nouvelle donne mondiale, le Canada offrirait même un avantage. Les entreprises mondiales voyant de plus en plus le Canada comme un pays idéal pour investir dans la mise au point de nouvelles technologies, étant donné qu’il compte une main-d’œuvre hautement qualifiée.

Ceci étant, les entreprises canadiennes devraient être plus nombreuses à suivre leur exemple en investissant non seulement dans le développement et l’adoption de nouvelles technologies, mais aussi dans les compétences et la formation de leurs employés.

Parce que si on les compare à celles d’autres économies avancées, les entreprises canadiennes sont loin d’investir suffisamment dans la recherche, l’adoption des technologies et les compétences numériques de leurs employés. Cet écart au chapitre des dépenses place même le Canada en situation de désavantage concurrentiel dans une économie mondiale et numérique qui permet aux compagnies de se procurer des talents, des biens et des services partout dans le monde.

Plan pour l’innovation et les compétences

Pour inciter un plus grand nombre de Canadiens à suivre une formation continue, le ministre Bains demande aux employeurs et aux enseignants de concevoir des occasions souples de formation et d’apprentissage qui permettraient aux Canadiens d’apprendre à leur rythme et dans leur temps libre.

Dans le cadre de son Plan pour l’innovation et les compétences, le gouvernement du Canada accroîtra par ailleurs son soutien aux Canadiens qui améliorent leurs compétences à toutes les étapes de leur carrière.

Dans son budget de 2017 il prévoit aussi l’octroi de 221 millions $ sur cinq ans, à compter de 2017-2018, pour créer 10 000 stages d’apprentissage intégré au travail à l’intention des étudiants postsecondaires. Le financement sera attribué par l’entremise de Mitacs, un organisme à but non lucratif qui établit des partenariats entre les gouvernements, le milieu de l’enseignement et l’industrie.

Le budget de 2017 prévoit aussi l’octroi de 50 millions $ sur deux ans, à compter de 2017-2018, afin d’appuyer les occasions de formation en codage et en compétences numériques pour les enfants d’âge scolaire.

Vision : que les entreprises canadiennes demeurent concurrentielles à l’échelle mondiale et créent des emplois bien rémunérés.

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www.ic.gc.ca/eic/site/icgc.nsf/eng/home

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Le chaud et le froid de la 4e Révolution industrielle version Banque du Canada

Depuis disons 1850 et les débuts de la 1er révolution (avènement de la machine à vapeur), la deuxième (électricité, chaîne de montage) et la troisième (électronique, robotique), nous voilà rendu en 2017 de plein pied dans la 4e Révolution industrielle, celle qui combine plusieurs facteurs comme l’internet des objets et le big data. Ce pour une énième transformation structurelle de nos économies! Si la Banque du Canada se concentre à n’évoquer que « les effets secondaires de l’automatisation », elle souffle bel et bien le froid, tout en reconnaissant les biens faits de cette 4e Révolution industrielle. Le progrès technologique n’avance jamais sans déranger.

« Même si l’économie canadienne pourrait bientôt commencer à récolter les bénéfices économiques attribuables au progrès technologique, elle devrait aussi se préparer à de douloureux effets secondaires comme des pertes d’emplois et de plus grandes inégalités de revenus », vient donc de prévenir Carolyn A. Wilkins, première sous-gouverneure de la Banque du Canada.

Dans le texte d’un discours qu’elle a livré devant les membres de la Chambre de commerce de Toronto le 18 avril, Carolyn Wilkins estime aussi que les innovations comme l’automatisation et l’intelligence artificielle « devraient revigorer » la productivité des économies avancées comme celle du Canada.

Bref, c’est le chaud et le froid, voire un gros froid !

50%
de tous les emplois
d’ici 20 ans

Parce que plusieurs experts prédisent certains effets secondaires indésirables à ces avancées, et dans certains pays industrialisés notamment des répercussions importantes sur près de 50% de tous les emplois d’ici 20 ans. Oui, la moitié DE TOUS LES EMPLOIS.

Toujours selon la haute représentante de la banque centrale canadienne, les décideurs doivent donc aussi se préparer à mettre en oeuvre certaines mesures pour s’assurer contre les autres effets secondaires tels que l’amplification de l’inégalité des revenus. Évidemment, les travailleurs dont les compétences sont complémentaires aux nouvelles technologies pourraient s’en sortir beaucoup mieux que ceux dont les tâches seront transférées à des machines, mais Carolyn Wilkins estime qu’il faudra se concentrer sur l’éducation et la formation axée sur les compétences pour aider les travailleurs à s’ajuster à ce qui pourrait être « une difficile transition ».

Peut-être pour se faire rassurante devant son parquet de citadins de la ville reine canadienne, elle a rappelé que le Canada a déjà traversé de telles périodes de changement par le passé en évoquant la transformation du secteur de l’agriculture. Les innovations agricoles ont alors fait baisser les prix des aliments. Ceci avait permis aux consommateurs de disposer de plus d’argent pour se procurer d’autres biens. La demande grimpa dans d’autres industries et de nouveaux emplois furent créés.

Mais la période de changement dont on parle ici porte le grand R de Révolution; à laquelle il faut semble-t-il ajouter en même temps le double sens de la vitesse.

Le gratin de l’économie mondiale ne s’est-il pas fait dire, en janvier, à Davos, selon un rapport diffusé alors par le World Economic Forum, que si la 4e Révolution industrielle – là définie comme celle de la numérisation et de l’impression 3D – entraînera « 5 millions de pertes d’emplois en cinq ans » dans les principales économies mondiales… dans cinq ans, nous serons probablement aussi bien entrés dans la 5e Révolution industrielle (voir notre article) !

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Pour écouter le discours de Carolyn A. Wilkins, « Automatisation, productivité et politique monétaire » : http://www.banqueducanada.ca/multimedia/chambre-commerce-toronto-discours-diffusions-18-avril-2017/

Vision : parlons donc déjà de la 5e révolution industrielle

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