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Optimisation fiscale: Amazon quitte vertueusement le Luxembourg

« Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays. » La célèbre phrase de J-F Kennedy à son discours inaugural du 20 janvier 1961 reprend un bout de son lustre!

Amazon annonce qu’elle quitte son abri fiscal du Luxembourg et commence à déclarer ses revenus pays par pays (il faut savoir que l’ONU en compte actuellement 193). La nouvelle est une véritable « bombe à retardement » en matière de gouvernance mondiale et de gestion des entreprises. Son effet sera gigantesque. Précisons que déclarer ses revenus pays par pays implique incidemment de payer des impôts dans ces pays! Une chose que ne faisait pas Amazon depuis longtemps.

Avec la Commission européenne dans ses pattes, le géant de la distribution vient d’annoncer qu’il déclarait depuis le 1er mai 2015 ses ventes à partir de ses branches nationales au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne, ainsi qu’en Italie (et non plus à partir du Luxembourg comme il le faisait). Selon la source de cette nouvelle, Agence France-Presse à Paris, le groupe travaille aussi à l’ouverture d’une telle filiale pour la France.

Optimisation fiscale : ébranler les colonnes du temples ?

Cette décision, voire cet exemple, signifie-t-elle le début de la fin d’une pratique d’optimisation fiscale qui prive les États de centaines et de centaines de milliards de $ annuellement? C’est la grande question qu’il faut maintenant soulever.

« Nous examinons régulièrement nos structures afin de nous assurer que nous pouvons servir nos clients aussi bien que possible et proposer des produits et services supplémentaires », a assuré dans une déclaration à l’AFP un porte-parole de l’entreprise, en ajoutant que l’établissement de ces filiales locales en Europe a commencé « il y a plus de deux ans. »

Jusqu’ici, le groupe relocalisait ses bénéfices européens vers son siège au Luxembourg, pour sa fiscalité avantageuse. La pratique d’optimisation fiscale lui permettant d’alléger considérablement ses factures. Pratiques légales, mais de plus en plus éthiquement contestées.

Petit bémol à l’affaire, il est intéressant d’observer qu’Amazon est passée dans le rouge au premier trimestre 2015: une perte de 57 millions $US.

Amazon, c’est pas moins de 100 millions de produits commercialisés à travers 28 centres de distribution juste sur le continent européen. Elle y comptait d’ailleurs encore en janvier 32 000 employés permanents.

Et Amazon n’est qu’un exemple, à l’instar d’Apple en Irlande, Starbucks aux Pays-Bas ou encore l’italienne Fiat elle aussi au Luxembourg, voire toutes les multinationales de la planète qui ont de bons conseillers financiers.

Appel à un «impôt commun sur les sociétés»

Comme solution, on parle déjà de bâtir un système d’impôt commun sur les sociétés pour l’ensemble de l’Europe. Plus globalement, il faudra agir au niveau mondial contre un véritable système de pratiques d’évitement fiscal. Retenez que le G20 comme l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) ont lancé déjà la pierre.

« C’est toujours mieux quand les entreprises payent leurs impôts à l’endroit où elles génèrent leurs profits, c’est un principe cardinal », déclare dans cette affaire le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

La reprise modeste se poursuivra en 2015 et 2016

Les économistes de l’OMC avaient des nouvelles tièdes à partager lors de l’annonce de leurs perspectives du commerce, le 14 avril 2015: reprise modeste, faible croissance, une Chine qui s’essouffle…

En bref:

  • Le commerce mondial des marchandises devrait augmenter de 3,3% en 2015 en volume (parce que la production se redresse légèrement dans les pays développés et aussi dans les pays en développement).
  • La croissance du commerce devrait s’accélérer en 2016 pour atteindre 4% (ce qui reste inférieur à la moyenne de 5,1% depuis 1990, et bien inférieur au 6% d’avant la crise).
  • L’économie mondiale supporte encore un contexte de croissance du commerce en volume très lent au cours des dernières années: 2,8% en 2014 et 2,4% en moyenne pour les trois dernières années.
  • Les perspectives d’activité de la plus grande économie du monde (mesurée en parité du pouvoir d’achat), la Chine, sont moins certaines qu’avant. La hausse de 7,4% du PIB chinois en 2014 a été la plus faible depuis 24 ans, et les responsables chinois ont revu à la baisse leurs objectifs de production pour l’avenir. La demande d’importations en Chine devrait donc se stabiliser, et non s’accélérer.

Selon ce rapport: « Le risque le plus évident est la divergence des politiques monétaires aux États-Unis et dans la zone euro, du fait que la Réserve fédérale envisage de relever les taux d’intérêt plus tard dans l’année, alors que la Banque centrale européenne vient juste de lancer son programme d’assouplissement quantitatif ».

Pour sa part, le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Roberto Azevêdo, appelle sans surprise à supprimer les mesures protectionnistes, à continuer d’améliorer l’accès aux marchés et à éviter les politiques qui faussent la concurrence, demandant aussi aux pays membres de l’OMC de réformer les règles commerciales mondiales pour créer des opportunités et de la richesse.

Attention : révolution robots en vue!

Après la révolution du web – et d’une certaine manière dans le même sillage – l’humanité doit maintenant prévoir la révolution des robots!

L’analyste géopolitique Pierre Fournier et son collègue Angelo Katsoras, de la Banque nationale, disaient déjà il y a presque deux ans: «  La révolution robotique, qui n’a fait que commencer, va redessiner le paysage géopolitique et économique mondial ».

La baisse rapide de leurs coûts d’acquisition va permettre aux robots d’effectuer un nombre beaucoup plus grand de tâches, ce très efficacement. Donc bouleversements considérables à prévoir, notamment la réduction de l’avantage concurrentiel que beaucoup de pays émergents tirent actuellement de leur main-d’oeuvre bon marché. Dans le rayon des bonnes nouvelles, les robots aideront aussi les sociétés vieillissantes à mieux contrôler les coûts de leur système de santé.

« L’ère de la robotique créera certes de nouvelles professions, mais elles ne seront pas suffisantes pour remplacer tous les emplois perdus », préviennent aussi les deux analystes.

Autant de transformations et de changements fondamentaux qui obligeront les pays à débattre de la question de savoir comment la richesse et le travail doivent être redistribués dans la société. Gros débats en perspective!

Combien de robots vous dites?

Il y avait dans le monde 1,15 million de robots industriels en 2011 et ce nombre devrait encore augmenter de 30 % pour 2015. Selon la Fédération internationale de robotique (IFR), il s’est vendu plus de 160 000 robots industriels dans le monde en 2012. À cette époque, la moyenne de robots industriels pour 10 000 ouvriers tournait autour de 55 au niveau mondial, soit environ la situation des pays tels que le Royaume-Uni, l’Australie ou la Suisse; les leaders en la matière étant la Corée du Sud (350), le Japon (339) et l’Allemagne (251). Les pays tels que l’Italie, la Suède, le Danemark, les États-Unis, l’Espagne, la Finlande, Taiwan, la France, la Belgique, l’Autriche, le Canada et les Pays-Bas se situant, eux, autour de 150 à 100 robots pour 10 000 ouvriers.

Tous secteurs confondus, c’est au Japon qu’il y a le plus de robots industriels en opération, devant les États-Unis, second à ce titre. Mais pour combien de temps?

La Chine a considérablement accru ses achats au cours des dernières années en achetant 22 577 juste pour 2011 (une hausse de 51 % par rapport à l’année précédente), l’année qui en fit le troisième acheteur de robots dans le monde. L’IFR avait prévu que la Chine sera dès 2014 le premier acheteur de robots dans le monde.

Pourquoi cette croissance?

Fabriquer des biens en Chine coûtait 18 % moins cher qu’aux États-Unis en 2003. L’écart n’était plus que de 7 % une décennie plus tard. La hausse des coûts salariaux en Chine combinée à une énergie meilleure marché et à l’automatisation croissante des usines du pays de l’oncle Sam expliquent largement le phénomène.

Sur les quelque 200 000 robots multi-rôles qui seront livrés en 2015, 35 000 prendront la route de la Chine, soit autant que pour le Japon, devançant ainsi tous les autres pays du monde.

Et pour quoi faire?

Alors que le secteur industriel utilisait le plus de robots, la demande mondiale d’installation automatisée croit fortement dans des secteurs comme la défense, la santé et l’agriculture. La demande de robots capables d’effectuer des tâches domestiques, tels que passer l’aspirateur ou tondre une pelouse, est aussi en forte expansion.

Si le robot industriel était surtout employé pour souder, peindre, visser ou transporter des composantes, la nouvelle génération de robots dotés de capteurs d’images et de son est capable d’analyser l’entourage et de distinguer différentes composantes et même de s’insérer dans la chaîne de production en se mélangeant à des ouvriers en chair et en os.

On n’arrête pas le progrès, direz-vous ? Mais il y a une grande différence entre la révolution robotique actuelle et les révolutions industrielles antérieures. Il fallait encore beaucoup de monde pour concevoir, fabriquer et faire fonctionner les nouvelles machines. Les robots, de plus en plus, fonctionnent seul et pourront peut-être même un jour se fabriquer eux-mêmes. L’automatisation poussée ramènera aussi au premier plan la question de la redistribution de la richesse et du travail.

Voir autre article, pour des exemples en entreprise: « Révolution robots »: vous voulez-des exemples?

 

There is no alternative : La Chine deviendra verte

Mort à la pollution, ou c’est la Chine qui mourra! Dans l’intervalle, des dizaines de milliers de Chinois meurent prématurément chaque année de la véritable crise environnementale qui menace toute la Chine, jusqu’à nouvel ordre. Vite à l’économie circulaire; l’économie linéaire a assez duré!

Une solution circulaire

Il ne faut donc pas se surprendre de voir à quelle vitesse l’élève chinois a vite dépassé ses maîtres (l’Allemagne, le Japon, le Danemark) pour devenir l’actuel leader mondial en économie circulaire. Le pays est même l’un des rares à avoir une Loi en la matière: depuis 2009 (la France se donne 2017 comme objectif). Et pas moins de 100 villes de Chine progressent maintenant à titre de projet-pilote.

Le gouvernement centrale, qui n’a pas de difficulté à mixer les systèmes, réfléchit à voix haute en parlant d’une « Civilisation écologique » à établir!

Il existe plusieurs définitions théoriques de l’économie circulaire.

Au verso du livre de Jean-Claude Lévy et de Vincent Aurez[1] on trouve une définition très abstraite et complète :

« L’économie circulaire est un dispositif d’organisation scientifique, technologique, économique et social, visant à rendre à la nature les flux de matière solide, liquide et gazeuse qui lui sont empruntés aujourd’hui trop dangereusement. Elle doit être insérée dans les planifications urbaines selon un principe de gouvernance territoriale et de “gouvernance des flux” ».

Rémy Le Moigne[2] élabore pour sa part une définition plus descriptive, inspirée du courant «Berceau à Berceau»:

« L’économie circulaire peut être définie comme un système de production et d’échanges prenant en compte, dès leur conception, la durabilité et le recyclage des produits ou de leurs composants de sorte qu’ils puissent redevenir soit des objets réutilisables soit des matières premières nouvelles, dans un objectif d’améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources. »

L’économie circulaire est la seule activité concrète et théorique qui synthétise l’ensemble des théories et des applications du développement durable, tel que défini par l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Et vous devez porter votre regard vers la Chine, afin de découvrir les véritables enjeux en cause: innovation, investissement en R&D, briser tout verrou technologique, mobiliser les populations, établir une gouvernance politique appropriée, etc.

Et au Québec…

ATTENTION! Économie circulaire n’égale pas écologie industrielle. Plusieurs sont ceux qui ne font pas encore la distinction au Québec. Le concept de l’économie circulaire y fait à peine son entrée. Par contre, fondé en 1999, le CTTÉI de Sorel-Tracy a été reconnu Technopole en écologie industrielle en mai 2012.

Depuis à peine deux ans, Ville et Régions innovantes (VRIc) priorise cette stratégie trop méconnue. L’organisme veut aussi prendre en compte les multiples réalités de l’économie circulaire et l’opérationnalisation de la recherche, afin de lui construire un véritable cadre théorique. Sa définition est donc très englobante :

« L’économie circulaire est une notion qui minimise en continu les déchets et les gaz à effet de serre (GES) en levant les barrières technologiques grâce à la recherche et le développement (R&D). L’économie circulaire s’inscrit dans un projet de société, impliquant la mobilisation et l’information des collectivités, dont la stratégie économique tend à remettre dans le “système économique” et dans les circuits les plus courts possible les déchets et les émissions polluantes à chacune des étapes de développement d’un produit soit de l’extraction à la consommation pendant les phases de production, de transformation, de distribution et de transport. Elle implique tous les secteurs d’activités : manufacturier, agroalimentaire, industriel, informatique, forestier, transport terrestre, maritime et aérien des personnes et des marchandises, assurance, aménagement des villes et des régions, finance, éducation, R&D, océanographie, transfert technologique, minier, pêcheries et les services, dont les services juridiques. »

VRIc synthétise cette définition par la formule suivante : « 6RV+0GES » (Récupérer, Réduire, Réutiliser, Recycler, Régénérer, Remplacer, Valoriser + 0 Gaz à Effet de Serre). Ce n’est qu’en 2014 que l’Université de Montréal a intégré économie circulaire dans un nouvel institut de recherche sur l’environnement. Un Québec définitivement en retard.

www.vric.ca

www.eddec.org

www.institut-economie-circulaire.fr

 

Le 8e GalaBourse honore dix gagnants!

Le Gala annuel des sociétés en Bourse du Québec qui se tenait à Montréal, pour la première fois, a finalement honoré 8 entreprises le soir du 5 mai 2015, deux d’entre elles y récoltant un doublé. La 8e édition a attiré 225 personnes au prestigieux Parquet de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Cette soirée était d’ailleurs sous la présidence d’honneur de monsieur Christian Dubé, premier vice-président Québec, à la CDPQ. Le maire de Montréal, monsieur Denis Coderre, y était pour sa part représenté par le président du comité exécutif de la Ville de Montréal, monsieur Pierre Desrochers, qui a remis le premier prix du gala.

Quatre des prix pour la création de richesse

Dix prix ont été remis, six pour les meilleures performances boursières de la dernière année et quatre pour la création de richesse. Karina Lehoux et Christian Lévesque étaient les co-animateurs de ce 8e GalaBourse.

Voici les gagnants et les finalistes des dix prix :

– Pour notamment une augmentation de 102% de son chiffre d’affaires, Amaya a devancé Technologies Sensio (80%) et Lunetterie New Look / Benvest (54%). Le Grand Prix «Création de richesse – Société Île de Montréal» reconnaît globalement la croissance de la valeur de l’action, du chiffre d’affaires et de l’emploi, pour l’année 2014, parmi toutes les firmes cotées en Bourse ayant leur siège social sur le territoire de l’île de Montréal.

– Pour notamment une augmentation de 43% de son chiffre d’affaires, Valeant a devancé Industrie Lassonde (13,5%), Sportscene / La cage aux sports (11%), ainsi que Couche-Tard  (7%). Le Grand Prix «Création de richesse – Société Région de Montréal» reconnaît globalement la croissance de la valeur de l’action, du chiffre d’affaires et de l’emploi, pour l’année 2014, parmi toutes les firmes cotées en Bourse ayant leur siège social sur le territoire entourant l’île de Montréal (le « 450 »).

– Pour notamment une augmentation de 70% de son chiffre d’affaires, TSO3 a devancé la société immobilière Cominar (12%) et Industries Sigma (-1,4%). Le Grand Prix «Création de richesse – Société Québec Métro» reconnaît globalement la croissance de la valeur de l’action, du chiffre d’affaires et de l’emploi, pour l’année 2014, parmi toutes les firmes cotées en Bourse ayant leur siège social sur le territoire de l’Indice boursier régional MC Québec et Chaudière-Appalaches (IBR-QCA).

– Pour notamment une augmentation de 47% de son chiffre d’affaires, Mines Richmont a devancé Les Mines de la Vallée de l’Or (24%) et Cascades (6%). Le Grand Prix «Création de richesse – Société Régions du Québec» reconnaît globalement la croissance de la valeur de l’action, du chiffre d’affaires et de l’emploi, pour l’année 2014, parmi toutes les firmes cotées en Bourse ayant leur siège social hors des territoires de la capitale et du Montréal métropolitain, en partie le code téléphonique 418, mais essentiellement le 819.

– Pour une augmentation en 2014 de la valeur de son action de 967%, Ressources Komet a reçu l’or, Mines d’Or Visible (900%) l’argent et Manitex Capital (370%) le bronze du Prix « Performance boursière à la Bourse de croissance TSX MC Société du Québec ». Elles devançaient Les Mines de la Vallée de l’Or (257%) et Exploration Fieldex (200%).

– Pour une augmentation en 2014 de la valeur de son action de 259%, Amaya a mérité l’or, BELLUS Santé (250%) l’argent et Mines Richmont (245%) le bronze du Prix « Performance boursière à la Bourse de Toronto MC Société du Québec». Elles devançaient TSO3 (127%) et ProMetic (108%).

De retour à Québec en 2016

La 9e édition du GalaBourse se tiendra dans la ville de Québec au printemps 2016 et l’événement reviendra à Montréal en 2017, selon la volonté d’alternance de ses organisateurs depuis 2014, la nouvelle Association des sociétés québécoises cotées en Bourse (ASQCB).