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Fondée en 1882, la Bourse de Chicago veut se vendre à des Chinois

Une des plus vieilles Bourse du monde, la Bourse de Chicago, le Chicago Stock Exchange, a annoncé le 5 février la conclusion d’un accord pour se faire acheter par un groupe d’investisseurs mené par le groupe chinois Chongqing Casin Enterprise Group.

«Nous pensons que cette acquisition est la meilleure solution pour nos clients, actionnaires et la communauté d’investisseurs», a fait valoir le directeur général du Chicago Stock Exchange John Kerin, cité dans un communiqué.

«Ensemble, nous avons une occasion unique d’aider à développer les marchés financiers en Chine à long terme et d’apporter aux investisseurs américains d’intéressantes entreprises chinoises en croissance», commente Shengju Lu, président et fondateur de Casin Group.

Fondée en 1882, la Bourse d’actions de Chicago est l’une des plus anciennes des États-Unis. Employant 75 personnes, elle gère environ 0,5 % des échanges d’actions aux États-Unis, un marché qui représente au total quelque 22 000 milliards $, selon l’agence Bloomberg.

La transaction, pour un montant actuellement non précisé, devrait être bouclée au deuxième semestre. Risquons que cette tentative de transaction va faire beaucoup jaser de par le monde.

Première des questions: que fera Washington?

Un Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale de 9 millions $

Le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, était déjà très fier de la contribution exceptionnelle de la Banque Nationale de 3 M$. L’engagement démarrait de très bon pied la campagne de financement de ce projet, il y a quatre ans. Mais que dire du fait que 4 autres millions $ furent amassés en fonds individuels, par notamment les étudiants et un trio de professeurs retraités ! Y avait que des gens heureux le 3 février 2016 à l’ouverture de cet environnement à la fine pointe de la technologie concrétisé grâce à un investissement global de 9,3 M$ : le Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale.

« C’est dans le cadre de l’obtention des agréments AACSB International et EQUIS, reconnaissant la qualité de l’enseignement, de la recherche et des services, que nous avons pensé et planifié une telle plate-forme. Elle favorisera la synergie de nos relations avec les gens d’affaires ainsi que nos mécanismes pour faciliter le recrutement, en plus d’accélérer la transformation et la progression des organisations et des entreprises », d’expliquer le doyen de FSA ULaval, Michel Gendron, fier de ce nouvel espace techno-pédagogique et multifonctionnel.

L’Université Laval est effectivement dans le peloton restreint des 150 universités dans le monde, parmi plus de 30 000, ayant le double agrément AACSB International et EQUIS.

Le Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale se veut une infrastructure hautement technologique mise sur pied pour stimuler la recherche multidisciplinaire et développer le potentiel professionnel des étudiants en les rapprochant des gens d’affaires de la grande région de Québec, grâce à l’aboutissement de consultations avec les milieux d’affaires et de l’implication de grandes entreprises qui ont financé sa construction.

Entièrement financé par des grands joueurs du milieu des affaires — notamment la Banque Nationale, CGI, Cominar et Power Corporation du Canada –, et également par le Fonds d’investissement des étudiants en sciences de l’administration (FIÉSA) et par de nombreux diplômés et amis de la Faculté, la direction du Carré des affaires a été confiée à Lyne Bouchard, professeure en systèmes d’information organisationnels, de retour à l’Université Laval après 17 années passées dans les secteurs public et privé à titre de consultante, de gestionnaire et d’administratrice de sociétés.

Avec l’aide des chercheurs de FSA ULaval et grâce à ses diverses composantes, le Carré offre maintenant, avec son arche distinctive reliant deux pavillons pas le troisième étage du 1030, avenue du Séminaire, un large spectre de services aux entreprises, tels la formation en gestion pour cadres et dirigeants, l’accompagnement personnalisé et la recherche collaborative destinée à apporter des solutions aux entreprises qui veulent développer des projets innovants.

carreFSAsalleLe Centre des carrières FIÉSA y propose aux employeurs des services facilitant le recrutement d’étudiants et de stagiaires ; les Missions commerciales et le Collège des administrateurs de sociétés, nouvellement localisés dans le Carré des affaires, y forment respectivement des agents de développement de marchés à l’international et des administrateurs de sociétés férus de bonnes pratiques en gouvernance.

 

Deux salles, la salle d’apprentissage actif et la salle Power Corporation du Canada, y offrent aux clientèles des équipements technologiques dernier cri, dont la technologie québécoise Vuwall, qui favorisent les démonstrations dynamiques, le travail collaboratif et la résolution de problèmes en équipe.
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(Crédits des 3 photos: ULaval 2016) Sur la photo: Sébastien Proulx, député de Jean-Talon, ministre de la Famille et ministre responsable de la région de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine), le recteur Denis Brière, Michel Gendron, doyen de FSA ULaval, Diane Déry, vice-présidente, Vente et service aux entreprises, Centre et Est du Québec de la Banque national, et Lyne Bouchard, la directrice du Carré des affaires, lors de l’ouverture officielle du 3 février 2016.

 

Renseignements: 
Lyne Bouchard
Directrice
Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale
418 656-2131, poste 6801
Lyne.Bouchard@fsa.ulaval.ca

Projet Natick: le « datacenter » du futur sera-t-il sous-marin ?

Microsoft vient de dévoiler son projet Natick, un « projet de recherche pour déterminer la faisabilité des centres de données sous-marins ». Les objectifs sont de comprendre les bénéfices, mais aussi les difficultés de déployer des centres de données sous la mer.

Microsoft pense que le déploiement de centres de données en eaux profondes est une bonne solution pour réduire l’empreinte environnementale.

Le but du concept est d’associer l’entrée électrique à partir d’une turbine ou d’un système qui génère de l’énergie marémotrice, mais aussi comme solution de refroidissement.

Nous savons tous bien que les serveurs génèrent beaucoup de chaleur et coûtent cher en électricité pour le refroidissement. Cette solution de Microsoft pourrait être écologique et économique, car il n’y aurait plus à payer cette lourde facture.

9424653709_148359bc73_bMicrosoft pense être en mesure de pouvoir déployer un centre de données du début à la fin en 90 jours seulement.

Le système est équipé d’une centaine de capteurs différents pour mesurer l’humidité, le mouvement, la pression et plus encore. Ce qui permet de pouvoir prévenir les pannes matérielles qui pourraient survenir ou aussi les fuites.

Les premiers tests ayant été concluants, les ingénieurs pensent à tester des projets commerciaux de cloud. Un système sous-marin qui sera trois fois plus grand est déjà en cours de conception.

Un premier « datacenter » en production pourrait voir le jour en Floride ou en Europe du Nord

« La première fois que j’en ai entendu parler, je me suis dit:  »Eau… électricité, pourquoi faire ça ? » Mais quand vous prenez la peine d’y penser, en fait c’est logique », a avancé Ben Cutler, ingénieur Microsoft qui travaille sur le système de Natick.

Il est prévu qu’après le déploiement de 90 jours, la durée de vie de l’infrastructure informatique durera environ 5 ans, soit le temps de la durée de vie du matériel. Le centre de données serait ensuite remplacé par un neuf. Quant à la durée de vie de l’environnement du « datacenter », elle est au minimum de 20 ans, période après laquelle il doit être récupéré et recyclé.

Est-ce que les « datacenters » du futur seront sous-marins ?

 

Protection des espaces naturels : un enjeu planétaire

Avec la permission de l’auteur, Gaston Déry, nous publions ce pertinent rappel d’un des enjeux du suivi de la Grad’messe de l’environnement de Paris, de décembre 2015, la COP21. Merci à l’auteur.

Texte d’opinion de Gaston Déry

Le président de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), monsieur Laurent Fabius, rendait publique le 10 décembre 2015, la convention signée par 195 pays qui proposent les cibles de réduction de gaz à effet de serre.

Rappelons que lors de la conférence environnementale organisée en novembre 2014, le Président de la République avait émis le souhait que soient posés « les droits de l’Humanité, c’est-à-dire le droit pour tous les habitants de la Terre à vivre dans un monde dont le futur n’est pas compromis par l’irresponsabilité du présent ». Il désirait faire le point sur les différentes initiatives menées au niveau national et international concernant la reconnaissance de droits de l’Humanité. Il proposait alors un projet de déclaration universelle en marge des négociations de la COP21.

Cette déclaration universelle des droits de l’humanité précisait notamment que « l’humanité et la nature sont en péril et qu’en particulier les effets néfastes des changements climatiques, l’accélération de la perte de la biodiversité, la dégradation des terres et des océans, constituent autant de violations des droits fondamentaux des être humains et une menace vitale pour les générations présentes et futures ». La protection des habitats naturels constitue un enjeu majeur à l’échelle de la planète.

En effet, les espaces naturels, dans un contexte de la problématique des gaz à effets de serre, favorise la pérennité de la végétation qui contribue grandement à la diminution des GES par la captation de carbone par le phénomène de la photosynthèse. Ceci atténue directement les effets sur les changements climatiques tout en mettant en valeur la biodiversité.

DE PARIS À QUÉBEC

Le Québec a adopté, en 2001, la Loi sur les réserves naturelles en milieu privé. Ainsi, toute propriété privée dont les caractéristiques présentent un intérêt qui justifie leur conservation peut, sur demande faite par son propriétaire être reconnue comme réserve naturelle. Les citoyens ont ainsi contribués au fil des ans à protéger 21 000 hectares avec 194 réserves naturelles reconnues. Cette démarche citoyenne est exemplaire.

De son côté, le Québec s’était fixé comme objectif de créer des aires protégées sur 12% de son territoire d’ici la fin de l’année 2015. Nous exprimons le souhait que les diverses instances gouvernementales, dans un effort de persévérance, de concertation et de dialogue, atteignent cet objectif réalisable, cible souhaitée par la population, posant ainsi un geste concret démontrant que l’action suit les paroles données. Une avenue incontournable dans l’atteinte des objectifs de COP21 et dans la mise en valeur de la biodiversité essentielle à la protection de la planète et en tout respect des droits de l’humanité.

 

Quand la souveraineté se loue : fin de bail à Diego Garcia

Les cas plus connus furent évidemment Hong Kong et Macao. La Chine en a aujourd’hui récupéré la complète souveraineté, après les célèbres 99 ans d’attente dans le premier cas. Peu de gens maîtrisent l’histoire de l’île de Diego Garcia que le Royaume-Uni loua en 1966 aux États-Unis pour une période de cinquante ans… soit jusqu’en 2016. Nous y sommes!

C’est lors d’un accord secret Royaume-Uni / États-Unis, entre le premier ministre Harold Macmillan et le président John F. Kennedy, que Washington prenait l’engagement d’installer une base militaire dans cette région « afin de défendre les intérêts du monde occidental ». C’était au début des années 1960 et pour ce faire il fallait cependant que le territoire britannique désigné échappe au processus de décolonisation et que sa population en soit évacuée. À la suite de ces tractations politiques, le gouvernement britannique créa donc le BIOT (British Indian Ocean Territory) par un décret-loi (Order in Council) en date du 8 novembre 1965. Dès lors, l’ensemble d’îlots devenait officiellement un territoire britannique d’outre-mer séparé de Maurice, qui elle était en route vers son indépendance.

Plus précisément, Londres fit «accepter» la transaction aux Mauriciens, c’est-à-dire la perte de souveraineté sur Diego Garcia, en en faisant l’une des conditions imposées pour accéder à l’indépendance, qui surviendra en mars 1968. Par la suite, le gouvernement britannique offrit à l’île Maurice une compensation de quatre millions de livres comme «règlement complet et définitif». Puis officiellement en 1966 le Royaume-Uni loua l’île de Diego Garcia aux États-Unis pour une période de cinquante ans, renouvelable…

L’article 11 du traité précisait ce qui suit:

(Article 11) Le gouvernement des États-Unis et le gouvernement du Royaume-Uni prévoient que les îles resteront disponibles pendant un laps de temps indéterminé afin de répondre aux besoins éventuels des deux gouvernements en matière de défense. En conséquence, après une période initiale de 50 ans, le présent accord demeurera en vigueur pendant une période supplémentaire de 20 ans, à moins qu’un des deux gouvernements, deux ans au plus avant la fin de la période initiale, notifie à l’autre sa décision d’y mettre fin, auquel cas le présent accord expirera deux ans après la date de cette notification.

L’année 2016 devenait donc une date charnière, fin du bail de 50 ans, accordé par les Britanniques en 1966. Mais l’histoire n’avait pas prévu les années 2000…

En 2001, l’île de Diego Garcia comptait déjà quelque 1 500 militaires, plus 2 000 civils, dont un grand nombre de travailleurs agricoles. Presque toute la population étant non résidente. Le territoire restant administré par un commissaire qui réside à Londres et dépend du Foreign and Commonwealth Office. Ce dit commissaire est représenté à Diego Garcia par un officier de la Royal Navy.

Puis vint la crise terroriste, le 11 septembre, les bombardements en Afghanistan

Pour Washington, Diego Garcia compte dorénavant parmi les bases militaires les plus importantes au monde. S’y abritent une flotte de bombardiers (B-2 et F-111) et des sous-marins nucléaires; quelque 1 700 militaires et 1 500 civils d’origine américaine, mauricienne, sri lankaise et philippine y travaillent sous contrat.

Le journaliste britannique du Sunday Telegraph, Simon Winchester, a visité Diego Garcia en novembre 2001 et il en est arrivé à la conclusion qu’il s’agissait de la plus grosse base militaire américaine du monde.

L’année de bail 2016 changera-t-elle quelque chose?

Selon Wikipédia : Diego Garcia occupe une position stratégique dans le centre de l’océan Indien. L’atoll est situé à 2 000 kilomètres de l’Inde, à 3 500 kilomètres des côtes orientales de l’Afrique et de l’Indonésie, à 4 500 kilomètres du golfe Persique et à 5 000 kilomètres des côtes occidentales de l’Australie. Il est situé au croisement des routes maritimes reliant l’Extrême-Orient à l’Europe aussi bien via le canal de Suez que par le cap de Bonne-Espérance et les pétroliers sortant du golfe Persique croisent au large de Diego Garcia quelle que soit leur destination et notamment en direction de l’Asie. La construction de la base militaire débuta en 1971 et est dite opérationnelle depuis 1986.

L’ESPOIR DE LA CONVENTION DES DROITS DE LA MER

Autant le gouvernement de Maurice que les Chagossiens expulsés des lieux contestent le statut imposé.

Dans une lettre datée du 1er juillet 1992 adressée aux autorités mauriciennes, le gouvernement britannique a soutenu que la souveraineté sur l’archipel serait rendue à Maurice lorsque la base militaire de Diego Garcia « ne serait plus nécessaire à la défense de l’Occident ». Une position qui laisse place à bien des interprétations.

Les États-Unis ont fait savoir qu’ils s’opposeraient catégoriquement au retour des Chagossiens à Diego Garcia, et ce, aussi longtemps que ce territoire insulaire serait « utile aux intérêts des puissances occidentales ».

Et le 22 octobre 2008, les cinq arbitres de la Chambre des lords (les Law Lords) ont rendu un jugement en faveur du gouvernement britannique, estimant que la Grande-Bretagne avait vidé l’archipel des Chagos pour des raisons politiques et qu’ils n’avaient pas à évaluer le bien-fondé de sa démarche.

Des études britanniques ont aussi révélé qu’en raison du réchauffement climatique la montée de l’océan entraînerait à moyen terme la quasi-disparition de Diego Garcia…

Mais ça bouge aussi selon justement le droit de la mer : 50 ans après « l’excision unilatérale et arbitraire » de l’archipel des Chagos du territoire mauricien par les colons anglais, le Ruling de la Permanent Court of Arbitration sous la Convention des Droits de la Mer, qui a siégé en mai 2014 à Istanbul, est venu donner raison à Maurice dans ses droits.

  • La création de la Marine Protected Area (MPA) aux Chagos par Londres sans le consentement de Maurice et unilatéralement n’est pas légale.
  • Les droits de Maurice sur les eaux territoriales, les droits de pêche et d’exploitation des fonds marins des Chagos sont validés par le jugement d’Istanbul.

Le jugement de 227 pages sur le Marine Protected Area aux Chagos, excluant la base américaine de Diego Garcia, constitue donc une avancée historique pour Maurice dans sa revendication pour son intégrité territoriale. Même si la majorité des cinq juges siégeant ne se retrouvent pas sur la même longueur d’ondes concernant la question de la souveraineté de Maurice sur les Chagos, le jugement du 18 mars dénonce l’illégalité de la Grande-Bretagne dans la création de la Marine Protected Area aux Chagos, vu que les droits et intérêts souverains de Maurice ont été bafoués et violés. Toutefois, les critiques les plus acerbes contre la Grande-Bretagne ont été formulées dans un Dissenting Judgment minoritaire signé des juges James Kateka et Rüdiger Wolfrum, qui dressent un parallèle entre l’excision des Chagos du territoire mauricien, en 1965, et le projet unilatéral de Londres avec le MPA, visant à priver Maurice de ses droits sur les eaux territoriales aux Chagos, ainsi que de ses droits de pêche et d’exploitation du fond marin de l’archipel.

Diego Garcia, l’île principale de l’archipel des Chagos, fera-t-elle l’objet un jour d’un accord tripartite entre Maurice, le Royaume-Uni et les États-Unis?

La loi des eaux et du climat réglera probablement une large partie de l’affaire avant le Droit de la mer. Le point culminant de l’archipel des Chagos se trouve sur Diego Garcia avec une altitude de 15 mètres, un relief qui tranche avec la majorité de l’île et le reste de l’archipel dont l’élévation ne dépasse généralement pas 2 mètres au-dessus du niveau de la mer. Et Diego Garcia reste un atoll en fer à cheval formé d’une île principale et de trois petits îlot comptant que 28 km2 de superficie (44 kmde superficie totale lagon inclus).

Et le renouvellement du bail court maintenant jusqu’en 2036.

 

« Tell the truth about important things »