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Économie mondiale : surprises 2016 du «Top 20» du commerce international par pays

La publication récente par l’Organisation mondiale du commerce des statistiques et perspectives du commerce permettent de porter un regard sur l’état de l’économie mondiale au tournant de 2016-2017. Sans surprise, les États-Unis et la Chine dominent largement le classement des exportations et des importations, autant en matière de commerce des marchandises que pour celui des services commerciaux. Plusieurs autres pays ont cependant affiché une année 2016 hors du commun : Royaume-Uni, Russie et Brésil notamment. Plusieurs surprises composent donc le plus récent Top 20 du commerce international par pays. Alors suivez-nous bien. Économie mondiale : surprises 2016 !

Le Top 20 des pays pour les exportations et les importations du commerce international des marchandises et des services commerciaux est fondamental dans l’analyse de l’état de l’économie mondiale, parce que ce classement constitue 72 à 73% du poids total de l’économie mondiale :

  • 73% du 15 955 milliards $ d’exportations de marchandises;
  • 72% du 16 225 milliards $ d’importations de marchandises;
  • 73% du 4 770 milliards $ d’exportations de services commerciaux;
  • 72% du 4 645 milliards $ d’importations de services commerciaux.

À 20 pays, ils comptent pour les 3/4 de l’économie mondiale qui se compose tout de même de plus de 190 pays souverains.

Tableau 1

Commerce des marchandises: principaux exportateurs et importateurs, 2016

Exportateurs Part mondiale (%) Importateurs Part mondiale (%)
1-Chine 13,2 1-USA 13,9
2-USA 9,1 2-Chine 9,8
3-Allemagne 8,4 3-Allemagne 6,5
4-Japon 4,0 4-Royaume-Uni 3,9
5-Pays-Bas 3,6 5-Japon 3,7
6-Hong Kong, Chine 3,3 6-France 3,5
7-France 3,1 7-Hong Kong, Chine 3,4
8-Corée du Sud 3,1 8-Pays-Bas 3,1
9-Italie 2,9 9-Canada 2,6
10-Royaume-Uni 2,6 10-Corée du Sud 2,5
11-Belgique 2,5 11-Italie 2,5
12-Canada 2,4 12-Mexique 2,5
13-Mexique 2,3 13-Belgique 2,3
14-Singapour 2,1 14-Inde 2,2
15-Suisse 1,9 15-Espagne 1,9
16-Espagne 1,8 16-Singapour 1,7
17-Russie 1,8 17-Suisse 1,7
18-Taiwan 1,8 18-Taiwan 1,4
19-Émirats arabes unis 1,7 19-Émirats arabes unis 1,4
20-Inde 1,7 20-Turquie 1,2

Pour le commerce des marchandises, les même 13 pays (en gras) sont d’abord globalement à la tête des exportations et des importations en 2016. Une réalité qui se poursuit pour tout le Top 20 à l’exception de la Russie, qui n’arrive que 24e pour les importations, malgré une baisse de 1% en variation annuelle, permettant ainsi à la Turquie de s’y classer. Pour cette même Russie, c’est du côté des exportations que la surprise est plus cruelle : elle ne mérite que le 17e rang à cause d’une importante chute (-17%). Acteur important, l’Inde s’est aussi déclassé en 2016 avec une forte diminution (-9%) de ses importations de marchandises.

Face à des moyennes mondiales de -3% (scores des USA justement), côté exportations les -8% de la Chine et -11% du Royaume-Uni se démarquent; alors qu’outre l’Inde (-9%) il n’y a que Hong Kong à -10% qui affiche aussi un extrême du côté importations.

Bien que loin du Top 20, mais tout de même toujours dans les 30 premières puissances importatrices, soulignons l’énorme baisse de -20% du Brésil, qui a donc reculé en position 28 au classement (25e comme exportateur), avec seulement 143 G$ d’importations de marchandises, ce bien derrière l’Autriche, la Malaisie et le Viet Nam (avec 185 G$ d’exportations, le Brésil se situe ici entre la Malaisie, 189 G, et le Viet Nam, 177 G).

 

Tableau 2

Services commerciaux: principaux exportateurs et importateurs, 2016

Exportateurs Part mondiale (%) Importateurs Part mondiale (%)
1-USA 15,4 1-USA 10,4
2-Royaume-Uni 6,9 2-Chine 9,7
3-Allemagne 5,6 3-Allemagne 6,6
4-France 4,9 4-France 5,1
5-Chine 4,3 5-Irelande 4,1
6-Pays-Bas 3,7 6-Royaume-Uni 4,1
7-Japon 3,5 7-Japon 3,9
8-Inde 3,4 8-Pays-Bas 3,6
9-Singapour 3,1 9-Singapour 3,3
10-Irelande 3,1 10-Inde 2,9
11-Espagne 2,7 11-Corée du Sud 2,3
12-Suisse 2,4 12-Belgique 2,3
13-Belgique 2,2 13-Italie 2,2
14-Italie 2,1 14-Canada 2,1
15-Hong Kong, Chine 2,1 15-Suisse 2,0
16-Luxembourg 2,0 16-Hong Kong, Chine 1,6
17-Corée du Sud 1,9 17-Russie 1,6
18-Canada 1,7 18-Luxembourg 1,5
19-Suède 1,5 19-Espagne 1,5
20-Thaïlande 1,4 20-Émirats arabes unis 1,4

Comme pour les marchandises, le classement pour les services commerciaux est aussi passablement équilibré, alors que les même 10 pays (en gras) sont encore globalement à la tête des exportations et également des importations, sauf que l’Inde, Singapour et l’Irelande viennent déclasser Hong Kong, la Corée du Sud et l’Italie, trois pays qui demeurent tout de même au Top 20. Pour compléter ce Top 20, seul les deux derniers du classement export, la Suède et le Royaume de Thaïlande, n’y restent pas pour les importations, y arrivant ici au 22e rang (Suède) et au 29e rang (Thaïlande). C’est la Russie, comme 17e (24e exportateur) et les Émirats arabes unis, comme 20e, qui y apparaissent plutôt. (Importateur pour 66 milliards $ en 2016, les EAU ne sont pas un pays majeur à titre d’exportateur de services commerciaux.) Une Russie, encore ici, à la dérive enregistrant une importante baisse (-16,4%) à 73 milliards $ de valeur d’importations.

Contrairement aux marchandises (-3%), les services commerciaux ont enregistré une croissance en 2016 : très modeste de +0,1% à l’export, mais de +0,5% à l’import. Et l’Irelande est ici le pays champion de l’année avec son doublé imposant de variations annuelles (8,8 et 14,6%) ; l’Irelande a exporté pour 146 G$ de services et en a importé pour 192 G$, se classant 5e au rang mondial à ce dernier titre dépassant même – tout juste – le Royaume-Uni (pour sa part déjà en perte de -8,9%). La Thaïlande (+7,7), l’Espagne (+7,6) et le Japon (+6,5) sont les autres belles surprises de l’année 2016 pour leur croissance des exportations de services. À l’opposé des deux autres, la Thaïlande a cependant pris la pente descendante pour les importations, arrivant ici au 29e rang mondial et ayant à supporter une diminution (-0,8%) en valeur par rapport à l’année précédente.

L’analyse plus globale du secteur des services commerciaux commande aussi de souligner l’état stimulant du marché d’Israël (maintenant au 27e rang) avec une croissance de 10,2% en 2016 et ayant représenté une valeur de 39 milliards $ d’exportations. Un succès remarquable face à son voisin la Turquie, en totale déroute, qui glissant même derrière, au 28e rang, accuse une forte diminution (-19,6%). À 37 G$ d’export, cette Turquie se maintenant par ailleurs tout juste devant une Norvège, elle aussi dans la tourmente,  accusant, elle, une diminution également dans les deux chiffres (-10,8%), pour un chiffre d’affaires de 36 G$.

Sept (7)
pays seulement

sont au Top 10
des quatre classements
du commerce
international

Tableau 3

Commerce des marchandises: principaux exportateurs et importateurs, 2016

Milliards de $ et %

Tableau 4

Services commerciaux: principaux exportateurs et importateurs, 2016

Milliards de $ et %

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(Source des Tableaux 3 et 4 et des données des Tableaux 1 et 2: www.wto.org)

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Concordia University innove encore : un Think tank sur l’aviation

Encore récemment, aucune université ne s’attardait à scientifiquement scruter l’horizon de cette industrie stratégique, et en croissance, partout dans le monde. Le marché et l’espace aérien sont de plus en plus saturés à l’international et les entreprises autant que l’État peinent pourtant à suivre le rythme. Premier groupe en son genre dans le monde, le Think tank sur l’aviation lancé récemment par Concordia vise à formuler des idées novatrices et proposer des politiques fondées sur des données probantes.

Lancé dans le cadre de la Semaine de l’aviation civile de Montréal – version sept. 2016 – et à titre de groupe impartial et indépendant, il s’appuie particulièrement sur les travaux de la professeure Isabelle Dostaler, du Département de management de l’École John-Molson.

Un comité consultatif de haut niveau accompagne également cette démarche originale. C’est Pierre J. Jeanniot, ancien pdg de l’Association internationale du transport aérien, qui le préside.

Les autres membres du Comité consultatif étant :

  • James Cherry, pdg Aéroports de Montréal;
  • Graham Carr, V-P, Research and Graduate Studies, Concordia;
  • John W. Crichton, ancient pdg, NAV CANADA;
  • Jean-Francois Lemay, directeur général, Air Transat;
  • Aaron Nsakanda, Associate Professor, Carleton University;
  • Michel Wachenheim, conseiller senior à Airbus et ancien Ambassadeur et représentant permanent de la France au conseil de l’OACI;
  • ainsi que la professeure Isabelle Dostaler.
Dr. Dostaler teaching interests are strategy, critical business thinking and technology management. 
Using benchmarking approaches, Dr. Dostaler has conducted research into new product development, operations strategy, and performance in the electronics, automotive and aerospace industries. 
Her research has been published in journals such as Journal of Air Transport Management, Journal of Aviation/Aerospace Education & Research, Canadian Journal of Administrative Sciences, Journal of High Technology Management Research, Gestion, Revue Française de Gestion, International Scope Review, Revue Internationale PME, and Production and Operations Management. Dr. Dostaler is frequently asked to comment on aviation and aerospace business news.

(Sur la photo: Isabelle Dostaler)

New Aviation Think Tank: Innovative platform propels forward-thinking ideas

A new Aviation Think Tank launched at Concordia University will advance innovative ideas and propose evidence-based policies to support growth in the dynamic aviation industry.  The announcement comes during Montreal’s Civil Aviation Week, organized by Aéroports de Montréal (ADM) and running September 27 through October 3, 2017.

As the first of its kind in the world, the think tank will convene researchers and industry professionals to facilitate exchanges on key issues of strategy, business practices, and policy development for the benefit of the aviation industry and its diverse public and private stakeholders.

« The Aviation Think Tank will provide a dynamic platform for dialogue to address the priorities of business, government and the public on issues ranging from sustainability to profitability (…) A key objective will be advancing academic research in this rapidly evolving field », says Concordia President Alan Shepard.

The President and CEO of ADM, James Cherry, will serve on an international advisory board, featuring a cross-section of high-level professionals, to determine the strategic directions and research objectives of the Aviation Think Tank. The advisory board will be chaired by Pierre J. Jeanniot, former Director General and CEO of the International Air Transport Association.

« Concordia has created this innovative platform to provide a forum for industry professionals and experts, researchers and academics to collaborate and weigh in on the most important issues facing the aviation sector (…) The knowledge and ideas generated will promote new policies, best practices and key actions to help set the pace in a complex arena. » Pierre J. Jeanniot

The think tank will be independent and impartial, informed by research conducted by John Molson School of Business professors and students, in collaboration with researchers from Concordia and other universities. JMSB management professor Isabelle Dostaler is the academic director of the think tank. François Bouilhac, president of COMREL International, an international affairs consulting firm, will serve as executive director.

Isabelle Dostaler will also serve on the advisory board.

The other board members are:

  • Graham Carr, Vice-President, Research and Graduate Studies, Concordia;
  • John W. Crichton, former President and CEO, NAV CANADA;
  • Jean-Francois Lemay, General Manager, Air Transat;
  • Aaron Nsakanda, Associate Professor, Carleton University;
  • Michel Wachenheim, Senior Advisor to the CEO, Airbus; former Ambassador and Permanent Representative of France, ICAO Council.

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Manufacturier : la recette c’est investir en robot et aussi dans sa main-d’œuvre qualifiée

Une étude récente explique comment, au sujet de la robotique en usine, presque les 3/4 (73%) des entreprises manufacturières québécoises sont devenues en partie automatisées, contre 32% en 2011. Preuve certaine que l’automatisation, en incluant autant les machines à commande numérique, les imprimantes 3D, que les systèmes de vision et des capteurs, fait partie de la bonne recette pour assurer la survie et le développement du secteur manufacturier dans une économie développée comme celle du Québec. Mais la véritable recette gagnante semble être de ne pas viser que le tout robot.

1,5 G$ investis en robots au Québec

L’enquête au sujet de l’automatisation des équipements dans le secteur manufacturier canadien est le fruit d’une collaboration entre Sciencetech, une entreprise basée à Montréal, le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), l’Alliance canadienne des technologies avancées (Alliance CATA) et le ministère québécois de l’Économie, de la Science et de l’innovation (MESI). Elle révèle notamment qu’un total de 7 300 robots auraient été déployés dans des entreprises manufacturières qui ont des activités au Québec.

On peut même parler d’une vague d’automatisation, car l’investissement total au Québec seulement est comptabilisé à hauteur de 1,5 milliard $, soit autour de 250 M$/an pour la période de six années couvrant 2011 à 2016.

Du total de 1,5 milliard $ investis, « plus des deux tiers sont imputables aux frais d’installation, d’ingénierie et de programmation, ainsi qu’à l’achat de périphériques », précise le communiqué concernant l’étude.

Mais le message livré par le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique du CanadaNavdeep Bains, lors d’une récente conférence sur la croissance économique organisée par le Forum des politiques publiques du Canada, n’était pas de viser le tout robot.

Devant les membres de cet organisme indépendant d’études et de recherches, il a défendu la stratégie voulant que les entreprises canadiennes sortent gagnantes des investissements qu’elles font « dans les technologies et les gens ».

À ses yeux, tout investissement axé sur les nouvelles technologies doit être accompagné d’investissements visant à former une main-d’œuvre qualifiée.

« Pratiquement tous les secteurs de l’économie sont rapidement transformés par les technologies, de sorte que nos connaissances deviennent désuètes plus vite que prévu. Dans une économie mondiale et numérique, axée sur l’innovation, il faut adopter de nouveaux modes d’apprentissage pour que les citoyens soient en mesure de s’adapter tout au long de leur vie. Il faut aussi que les Canadiens continuent d’étendre leur gamme de compétences pour tirer profit des occasions générées par les technologies. Les meilleurs emplois iront aux travailleurs qui utiliseront les technologies pour repousser les frontières de la créativité et de l’ingéniosité humaines, et non pour s’y substituer. C’est de cette manière que les Canadiens seront concurrentiels dans une économie mondiale numérique axée sur l’innovation. »

Navdeep Bains, ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique

Dans son allocution, le ministre Bains a aussi relevé une dichotomie au sein de l’économie mondiale et numérique moderne : oui, les entreprises adoptent de plus en plus les technologies pour livrer concurrence à l’échelle internationale, mais elles n’investissent pas autant qu’elles le devraient dans les compétences et les talents de leurs employés pour les préparer aux emplois de demain. Les technologies étant de plus en plus accessibles à tous, les talents distinctifs et la créativité de leur main-d’œuvre sont pourtant les seuls avantages concurrentiels que peuvent avoir les entreprises.

L’avantage canadien…

Dans cette nouvelle donne mondiale, le Canada offrirait même un avantage. Les entreprises mondiales voyant de plus en plus le Canada comme un pays idéal pour investir dans la mise au point de nouvelles technologies, étant donné qu’il compte une main-d’œuvre hautement qualifiée.

Ceci étant, les entreprises canadiennes devraient être plus nombreuses à suivre leur exemple en investissant non seulement dans le développement et l’adoption de nouvelles technologies, mais aussi dans les compétences et la formation de leurs employés.

Parce que si on les compare à celles d’autres économies avancées, les entreprises canadiennes sont loin d’investir suffisamment dans la recherche, l’adoption des technologies et les compétences numériques de leurs employés. Cet écart au chapitre des dépenses place même le Canada en situation de désavantage concurrentiel dans une économie mondiale et numérique qui permet aux compagnies de se procurer des talents, des biens et des services partout dans le monde.

Plan pour l’innovation et les compétences

Pour inciter un plus grand nombre de Canadiens à suivre une formation continue, le ministre Bains demande aux employeurs et aux enseignants de concevoir des occasions souples de formation et d’apprentissage qui permettraient aux Canadiens d’apprendre à leur rythme et dans leur temps libre.

Dans le cadre de son Plan pour l’innovation et les compétences, le gouvernement du Canada accroîtra par ailleurs son soutien aux Canadiens qui améliorent leurs compétences à toutes les étapes de leur carrière.

Dans son budget de 2017 il prévoit aussi l’octroi de 221 millions $ sur cinq ans, à compter de 2017-2018, pour créer 10 000 stages d’apprentissage intégré au travail à l’intention des étudiants postsecondaires. Le financement sera attribué par l’entremise de Mitacs, un organisme à but non lucratif qui établit des partenariats entre les gouvernements, le milieu de l’enseignement et l’industrie.

Le budget de 2017 prévoit aussi l’octroi de 50 millions $ sur deux ans, à compter de 2017-2018, afin d’appuyer les occasions de formation en codage et en compétences numériques pour les enfants d’âge scolaire.

Vision : que les entreprises canadiennes demeurent concurrentielles à l’échelle mondiale et créent des emplois bien rémunérés.

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www.ic.gc.ca/eic/site/icgc.nsf/eng/home

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Les augures de l’OMC pour 2017 et 2018

Pas simple la vie d’économiste au sein de l’Organisation mondiale du commerce. « L’incertitude des politiques est le principal facteur de risque », analysent-ils pour le court terme de l’année 2017 et de 2018.

C’est notamment le risque d’imposition de mesures restrictives pour le commerce et le resserrement monétaire qui inquiète les économistes de l’OMC.

Bref, les nuages du protectionnisme profilent de l’ombrage à la reprise du commerce pourtant attendue dès cette année.

Parce que les autres statistiques économiques publiées par communiqué par l’OMC le 12 avril dernier sont plutôt encourageantes :

  • Après les résultats mitigés de 2016 (1,3%), si l’économie mondiale se redresse comme cela est attendu et si les gouvernements appliquent la bonne combinaison de mesures, le volume du commerce mondial des marchandises devrait augmenter de 2,4% en 2017 et cette croissance du commerce s’établir entre 2,1% et 4,0% en 2018 ;
  • Le trafic de conteneurs dans les principaux ports s’est redressé, après sa chute de 2015-2016, pour atteindre un niveau record avec une croissance annualisée de 5,2% dans les deux premiers mois de 2017 ;
  • En février 2017, un indice clé des commandes mondiales à l’exportation a atteint son niveau le plus élevé depuis plusieurs années, ce qui annonce une croissance plus rapide du commerce dans les prochains mois ;
  • Bien que la croissance économique mondiale soit déséquilibrée depuis la crise financière, pour la première fois depuis plusieurs années toutes les régions du monde devraient enregistrer simultanément un redressement en 2017 ;
  • Et globalement les estimations de la croissance du PIB mondial passent de 2,3% pour 2016 à 2,7% en 2017 et 2,8% en 2018.

Mais la reprise du commerce pourrait être compromise par des « chocs politiques » et en raison du haut niveau d’incertitude, l’estimation du volume du commerce mondial des marchandises devrait augmenter dans une fourchette allant de 1,8% à 3,6%.

« (…) Le commerce peut renforcer la croissance mondiale si la circulation des marchandises et la fourniture de services transfrontières se font quasiment sans entraves. Néanmoins, si les responsables politiques tentent de remédier aux pertes d’emplois dans leur pays en imposant de sévères restrictions aux importations, le commerce ne peut pas aider à stimuler la croissance et peut même freiner la reprise », avertit d’ailleurs le directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo.

Le contexte d’opposition croissante à la mondialisation dans plusieurs pays et la montée des mouvements politiques populistes augmentent présentement la probabilité que des mesures commerciales restrictives soient plus largement appliquées.

Ce sont pourtant « l’innovation, l’automatisation et les nouvelles technologies qui sont à l’origine d’environ 80% des pertes d’emplois dans le secteur manufacturier », selon les observations de l’OMC. Et généralement personne ne contestera le fait que les avancées technologiques profitent à la plupart des gens, dans la plupart des cas.

Mais les discours et comportements politiques ne sont pas une assurance de rationalité et de judicieux choix économiques. La nature humaine est ainsi faite !

LE POIDS DU DERNIER GRAND CHOC

Le choc financier mondial de 2008 laisse par ailleurs encore des traces sur la capacité de l’économie mondiale à rebondir et retrouver les chemins de la croissance. Historiquement, le volume du commerce mondial des marchandises a eu tendance à croître environ 1,5 fois plus rapidement que la production mondiale (bien que dans les années 1990, sa croissance ait été plus de deux fois plus rapide). Depuis la crise financière, le ratio de la croissance du commerce à celle du PIB est tombé à environ 1:1. Encore pire, en 2016, pour la première fois depuis 2001, ce ratio est passé en dessous de 1, tombant à 0,6:1.

Heureusement, l’OMC analyse qu’en 2017 il devrait se redresser en partie. Cela reste cependant un sujet de préoccupation.

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(Source de la photo: wikipedia.org, en fonction depuis septembre 2013, M. Azevêdo est le 6e directeur général de l’Organisation mondiale du commerce)

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Revenge de SNC-Lavalin : elle achète la britannique WS Atkins pour 3,6 G$

Il y aura eu des années sombres, mais la relance de la multinationale québécoise du génie vient de tracer un nouveau jalon de son histoire. SNC-Lavalin vient de confirmer sa plus importante acquisition – la première depuis plus de 2 ans – avec la firme britannique WS Atkins. Une affaire frisant les 3,6 milliards $CAN. Et pour financer l’acquisition, elle reçoit un stratégique appui de 400 millions $ de la Caisse de dépôt et placement du Québec. La CDPQ, qui est déjà son plus important actionnaire.

« Cette transaction a le potentiel de transformer SNC-Lavalin pour en faire l’une des sociétés de génie-conseil les plus importantes au monde », a d’ailleurs tenu à commenter le pdg de la CDPQ, Michael Sabia.

Pour l’immédiat, la transaction permettra à SNC-Lavalin d’effectuer une remontée en Europe, alors que seulement 5,3% de son chiffre d’affaires provenait de cette région du monde l’an dernier.

Pour l’histoire, l’Europe représente présentement plus de la moitié des recettes d’Atkins, qui est également présente en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie. Firme spécialisée dans l’ingénierie et la gestion d’importants projets d’infrastructures, elle a son siège social à Londres et a été fondée en 1938. Elle est actuellement profitable, ayant généré en 2016 un bénéfice avant impôt de 219 millions $, cela sur un chiffre d’affaires de 3,1 milliards $. C’est le secteur des infrastructures qui a la place du lion en représentant environs 85% de ses revenus, comparativement à 15% pour le secteur de l’énergie.

On annonce déjà que la transaction permettra maintenant à SNC-Lavalin (TSX:SNC) de générer un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 12 milliards $. L’effectif passera lui de 35 000 à 53 000 employés. On réalise ici l’ampleur de la transaction.

Cette acquisition n’est pas une surprise par rapport à la stratégie de croissance visant à faire de SNC-Lavalin « un joueur mondial de premier plan dans l’ingénierie et la construction » qu’avait déjà annoncée le pdg, Neil Bruce.

WS Atkins a des cartes de grandes valeurs, certes avec son expertise dans les secteurs des infrastructures, des transports collectifs et ferroviaires, mais aussi dans celui de l’énergie nucléaire. Ce qui va aider le nouveau groupe à offrir au marché une plus grande diversification, alors que son exposition au secteur pétrole et gaz sera réduite.

SNC-Lavalin, qui offre 20,80 livres sterling par action d’Atkins, prévoit réaliser des synergies d’environ 120 millions $ au cours de la prochaine année. La conclusion de la transaction est prévue au cours du troisième trimestre et devra recevoir l’aval des actionnaires de la société londonienne, ainsi que des autorités réglementaires.

Montage financier complexe

Cette revenge passe par un complexe montage financier. D’abord, une double injection de capitaux avec les 400 millions $ provenant de la CDPQ et par un prêt de 1,5 milliard $ garanti notamment par les flux de trésorerie de la participation de SNC-Lavalin dans l’Autoroute 407 à Toronto. Le reste du 3,6 milliards $ sera financé par des emprunts, ainsi qu’un placement privé réalisé auprès du public.

La dernière acquisition majeure de SNC-Lavalin, alors de 2,1 milliards $, qui remonte à 2014, concernait aussi une firme londonienne, Kentz, spécialisée dans les secteurs pétrolier et gazier.

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Source de l’image:
cbc.ca/news/canada/montreal/snc-lavalin-s-montreal-offices-raided-by-rcmp-1.1170982

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