Archives de catégorie : Eau et assainissement

Exportations d’eau à grande échelle : la Commission mixte internationale félicite les gouvernements pour la protection des Grands Lacs

C’est un enjeu majeur en Amérique du Nord à moyen et long terme : la gestion des eaux des cinq Grands Lacs, immense réserve mondiale en eau douce. Allons plus loin sans hésitation et parlons de la protection des Grands Lacs! Hors la Commission mixte internationale (CMI) a félicité, mi-janvier 2016, les gouvernements fédéraux, étatiques et provinciaux pour les énormes progrès qu’ils ont réalisés dans le bassin des Grands Lacs afin de le protéger des déviations de cours d’eau et d’y gérer les utilisations avec prélèvement.

En 2000, la CMI a demandé aux gouvernements de renforcer les moyens de défense contre les dangers posés par les transferts à l’extérieur du bassin des Grands Lacs. Ledit rapport vise à résumer les progrès réalisés depuis ce temps.

Selon le rapport de la CMI, les développements réalisés depuis 2000 constituent « en majeure partie une réussite ». Les lacunes d’ordre stratégique que la CMI a mises en évidence en 2000 ont été en grande partie comblées. Afin de maintenir cette dynamique positive, il faudra à la fois de la vigilance en matière de gestion et de nouvelles avancées scientifiques.

La plus grande réalisation depuis la publication du rapport de la CMI en 2000 a été la signature en 2008 du Great Lakes-St. Lawrence River Basin Water Resources Compact par les huit États bordant les Grands Lacs et d’un accord parallèle par ces huit États, l’Ontario et le Québec dans le but d’interdire la plupart des déviations et des exportations.

PROTECTION DES GRANDS LACS

Les États et les provinces ont pris d’autres mesures importantes en vue de protéger les eaux des Grands Lacs des déviations et des exportations.

« Les citoyens de la région des Grands Lacs ont été bien servis par leurs gouvernements, qui ont adopté une approche rationnelle et efficace pour mettre un frein aux transferts à l’extérieur du bassin. Il s’agit là d’un véritable modèle pour les bassins versants de partout dans le monde, qui met l’accent sur la conservation de l’eau et l’intendance », a déclaré Benoît Bouchard, commissaire de la section canadienne.

« Il n’y a pas de surplus d’eau dans les Grands Lacs, car seulement 1% de l’alimentation en eau de la région des Grands Lacs est renouvelé chaque année par les chutes de pluie et la fonte des neiges », a déclaré Dereth Glance, commissaire de la section des États-Unis.

En vue de renforcer les défenses de la région contre les transferts d’eau à grande échelle, la CMI recommande que :

  • les États, les provinces et les gouvernements fédéraux élaborent des méthodes visant à améliorer l’exactitude des données sur l’utilisation de l’eau et des estimations de l’utilisation avec prélèvement;
  • en plus de continuer à appliquer une approche de gestion adaptative pour la prise de décisions relatives aux déviations, aux utilisations avec prélèvement et à la gestion des niveaux d’eau des lacs, les gouvernements fédéraux, provinciaux et étatiques intègrent la résilience aux changements climatiques dans les politiques et pratiques de gestion pertinentes;
  • les États et les provinces tiennent entièrement compte des conséquences écologiques et des effets négatifs sur la qualité de l’eau qu’entraînent les prélèvements d’eau souterraine lorsqu’ils ont à établir des procédures de délivrance de permis d’utilisation de l’eau et à prendre des décisions concernant l’utilisation avec prélèvement;
  • les organismes de recherche fédéraux, provinciaux et étatiques continuent d’améliorer la cartographie et la compréhension des aquifères souterrains dans le bassin, afin de déterminer les endroits où l’approvisionnement en eau souterraine pourra se dégrader à l’avenir et de sélectionner les méthodes de gestion permettant d’éviter ces problèmes;
  • les secteurs public et privé de la société établissent une collaboration à grande échelle en vue d’améliorer l’intendance des ressources hydriques en colmatant les fuites dans les infrastructures hydrauliques publiques, en appuyant l’innovation et en augmentant le financement nécessaire pour combler le déficit régional lié aux infrastructures hydrauliques;
  • les États et les provinces envisagent la possibilité d’adopter un cadre binational de fiducie d’intérêt public comme filet de sécurité pour le Compact et l’accord de 2008.

Le CMI a constaté que de grandes lacunes persistent entre nos connaissances sur les niveaux d’eau et les débits, et sur leurs effets sur l’écosystème du bassin. En raison des incertitudes actuelles, notamment celles qui sont liées aux changements climatiques et à la simple menace de l’imprévisible, les administrations dans le bassin doivent continuellement appliquer un principe de précaution afin d’assurer, dans la mesure du possible, un approvisionnement suffisant pour toutes les utilisations à long terme de l’écosystème et du milieu socioéconomique. 

La Commission mixte internationale a été créée en vertu du Traité des eaux limitrophes de 1909 pour aider les États-Unis et le Canada à prévenir et à résoudre les différends relatifs à l’utilisation des eaux qu’ils partagent.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur la protection des eaux dans les Grands Lacs, veuillez consulter le rapport complet.

IMPLICATION DES BASSINOIS-BASSINOISES

Dans ce contexte, il n’est pas inutile de rappeler le rôle que peut jouer le citoyen à la base. Et c’est dans cet esprit que les 26 et 27 juin 2012, une quarantaine de participants venus des quatre coins du bassin, de Chicago aux Îles de la Madeleine, du lac Champlain à la Basse-Côte-Nord, se sont réunis à Québec pour un premier rendez-vous citoyen. Ce séminaire de travail a permis d’élaborer des orientations communes, de définir les conditions d’une meilleure participation citoyenne dans la gestion intégrée des ressources en eau, et a mené à l’adoption de cet Appel citoyen : «Des solitudes au ralliement».

« Le 27 juin 2012, des représentants du SIE et du Réseau des organismes de bassin versant d’Amérique du Nord (ROBAN) ont pris la parole devant l’Assemblée générale de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent afin de leur présenter la Symphonie ainsi que le résultat des deux jours de rencontre à Québec. Cette initiative est coordonnée par le Secrétariat International de l’eau », résumait Raymond Jost, le secrétaire général du SIE, à l’origine de cette initiative.

Cette 1ère Symphonie Grands Lacs/St-Laurent et sons Golfe avait surtout fait prendre conscience de l’interdépendance de l’ensemble du territoire : du premier des Grands Lacs au cœur du continent nord-américain, jusqu’au Golfe du St-Laurent aux portes de l’océan Atlantique. Et de l’unicité de la population habitant cet immense bassin hydrographique, pour qui le nom de « Bassinois / Bassinoises » fut alors adopté.

Lire aussi :

L’EAU c’est la vie!
1ère Symphonie Grands Lacs/St-Laurent, Québec, juin 2012

http://www.mediaterre.org/international/actu,20120719202130.html

http://www.umoncton.ca/umcs-bddzc/files/umcs-bddzc/wf/wf/pdf/1re%20Symphonie%20Grands%20Lacs%20Saint-Laurent.pdf

 

Eco Expo Asia: 10 years of growing for the green industry

  • 10th Eco Expo Asia confirms double-digit visitor growth as green industry continues to expand
  • Strong exhibitor and delegation line-up fulfilled demands for waste management, energy efficiency and green building solutions
  • In-demand thematic zones and conference topics enhanced participants’ experience

The 10 th edition of Eco Expo Asia concluded with great success on 31 October 2015 at the AsiaWorld-Expo. The fair, which ran from 28 – 31 October, was organised by Messe Frankfurt (HK) Ltd and the Hong Kong Trade Development Council, and received full support from the Environment Bureau of the Government of Hong Kong Special Administrative Region as the co-organiser. In 2015, the event welcomed a record-breaking 320 exhibitors as well as 12,385 trade visitors, a 14% increase from last year. The pool of visitors represented 97 countries and regions including the Chinese mainland, Taiwan, India, the US, Japan, Malaysia and Iran, reinforcing Eco Expo Asia’s position as the preeminent trade platform for green businesses in Asia.

Since its launch, Eco Expo Asia has served as a premier showcase for the latest environmental products and services from Hong Kong, the Mainland of China, throughout Asia and around the world. More than 30 delegations of the Mainland of China are present here, underlining the value they see in Eco Expo Asia,” said CY Leung, Chief Executive of the Hong Kong Special Administrative Region, officiated at the opening ceremony.

Opening with the new theme “Embracing a Green and Sustainable Future”, the 2015 edition hosted new pavilions from the State of Illinois and Taiwan, alongside those returning from the Chinese mainland, the EU, Hong Kong, Japan and Switzerland as well as a participation from the Netherlands. Together with other leading companies and brands that also attended, buyers were offered an extensive selection of in-demand products that matched the latest environmental initiatives in Asia.

Sustainable development continues to draw a high-level of international attention. The fair has attracted top industry players and 55 delegations from various sectors. These experts from the waste management and recycling, energy efficiency, green building as well as the air and water quality sectors offered their distinctive green solutions at the fair.

First-time exhibitor Molok Oy from Finland of the EU Pavilion provides clean and economical solutions for efficient and environmentally friendly waste collection. Saritta Duhamel, Controller of Global Activities for the company, said: “We chose Eco Expo Asia as our first stop in entering the East Asia market. We have met potential customers from the Chinese mainland, Indonesia, India, Malaysia and South Korea, which was a successful turnout for our company. China’s eco market is booming and I am optimistic about the industry prospects as well as the future of our business in Asia.”

With more countries pushing ahead with clean energy policies, a Hong Kong company, Robin Energy Ltd, presented their WindArc – a self-sustaining vertical wind turbine street light system that is equipped with a magnetic resistant-free generator. Victor Cheung, Executive Director of the company, commented: “Eco Expo Asia has a concentrated buyer base and is the most relevant to our business compared to other similar shows in Macau and India. We met about 30 potential distributors from countries such as Europe, North America and Singapore on just the first day, which is a very satisfactory number.”

By participating in this programme, I was able to discuss matters related to domestic sales, after-sales services and distributorship directly with suppliers in a quiet environment and in a timely and efficient manner,” stated Huang Jinhai, COO of the e-commerce platform for building materials XunCaiWangCai.com, buyer at the Business Matching Programme.

The Eco Asia Conference is a reputable information exchange platform that has received critical acclaim within the industry over the years. For 2015, it brought together 38 guest speakers from eight countries and regions and attracted over 790 attendees.

The next edition in 2016 will again take place at the AsiaWorld-Expo in Hong Kong from 26 – 29 October 2016.

 

www.messefrankfurt.com
www.messefrankfurt.com.hk
www.ecoexpoasia.com

La Californie criera bientôt « J’ai soif »

Après 36 mois au sec, on passe déjà aux grands moyens ; frappée par la pire sécheresse en 120 ans, la Californie doit rationner l’eau, une première… et ce sera bien pire s’il ne pleut pas davantage dans la prochaine année.

L’actuelle sécheresse, la plus grave depuis 1895, sévit sur 80 % du territoire californien depuis 2012. Comme elle n’en finit pas, l’état d’urgence déjà déclaré par le gouverneur Jerry Brown n’a pas suffi à calmer cette crise de l’eau qui risque de plus en plus de devenir critique : un satellite de la NASA vient de révéler qu’il ne resterait plus qu’un an de réserves en eau pour la Californie entière.

Dans un premier temps, avec les mesures du gouverneur, les autorités de l’État entendaient réduire de 20 % la consommation d’eau potable des quelque 40 millions de résidents de l’État le plus peuplé des États-Unis. Mais l’objectif n’a pas été atteint. Ce, alors que la dernière saison des pluies, en janvier, n’a pas tenu ses promesses. Une image comme une autre : le département des ressources en eau de l’État a déclaré en avril qu’il n’avait pas trouvé de neige au 1er  avril 2015 à 2 000 mètres dans les montagnes de la Sierra Nevada, une première en 75 ans ! Avec comme résultat évident que le niveau des réservoirs, lacs et réserves de neige qui alimentent les cours d’eau californiens se situent bien en bas de la moyenne.

La mise en place des mesures volontaires ne suffit donc pas (interdiction du lavage de voitures et d’arrosage des jardins, remplacement du gazon par des plantes adaptées et moins gourmandes en eau). Los Angeles et San Diego financent des programmes pour inciter les gens à s’équiper de barils de récupération d’eau de pluie. Mais il faudra bien plus encore !

Les solutions? Un pipeline? Dessaler l’eau du Pacifique?

Recycler l’eau d’égout? Oui, à Orange County, au sud de Los Angeles, une centrale de traitement de l’eau unique au monde purifie des millions de litres d’eau d’égout chaque jour.

Plus connues, ce sont les projets d’usines de dessalement d’eau de mer qui se multiplient, alors que plus d’une quinzaine sont actuellement en progression de réalisation à travers la Californie.

San Diego va dessaler le Pacifique à grande échelle

San Diego importe 80 % de son eau de zones situées à l’extérieur du comté. Située tout au sud de la Californie, la ville est en bout de ligne du pipeline. Le comté a donc imaginé une autre méthode : relier San Diego à la côte Pacifique par 16 kilomètres de tuyaux, avec 17 000 membranes qui transformeront 200 millions de litres d’eau salée par jour.

TOUT LES YEUX SUR CARLSBAD

C’est donc à Carlsbad, la 81e plus grande ville de Californie par sa population, à une cinquantaine de kilomètres au nord de San Diego, que la plus importante usine de désalinisation de l’hémisphère nord entrera en fonction en 2016. Visant alimenter en eau potable 300 000 personnes – ou 112 000 foyers – de la région de San Diego, soit 7 % des besoins en eau du comté, en produisant quotidiennement quelque 204 412 m3 d’eau potable.

Les travaux ont été confiés à Poseidon Water, entreprise située à Boston, spécialiste du dessalement de l’eau, avec l’expertise de IDE Technologies, une société israélienne pionnière et leader mondial dans le secteur des technologies de l’eau. Construite pour la coentreprise de dessalement Kiewit Shea, la longue canalisation forte en plus d’un diamètre de 54 po (137 cm) en acier soudé a été conçue pour acheminer 54 millions de gallons d’eau de mer dessalée par jour. Tetra Tech a relevé le défi d’achever le premier module de conception et d’avoir obtenu les permis et les approbations de construction trois mois après avoir reçu l’ordre de commencement des travaux. La canalisation passera par Carlsbad, Vista et San Marcos pour relier l’installation de dessalement d’eau de mer à la canalisation régionale d’alimentation en eau desservant le comté. C’est la construction de la première section de la canalisation à San Marcos qui se raccordera à l’installation de dessalement à Karlovy Vary. L’usine devrait produire de 48 à 54 millions de gallons d’eau potable par jour depuis l’océan Pacifique, selon les dires de Tetra Tech.

Le dessalement de l’eau (également appelé dessalage ou désalinisation) est un processus qui permet d’obtenir de l’eau douce (potable ou, plus rarement en raison du coût, utilisable pour l’irrigation) à partir d’une eau saumâtre ou salée (eau de mer notamment). En dépit du nom, il s’agit rarement de retirer les sels de l’eau, mais plutôt, à l’inverse, d’extraire de l’eau douce! Car généralement il est plus simple et économique de rechercher des sources d’eau douce à traiter (eaux de surface, telles lac et rivière, ou souterraines), que de dessaler l’eau de mer. Il est souvent rentable aussi de combiner la production d’eau douce avec une autre activité (production d’énergie : la vapeur disponible à la sortie des turbines est réutilisable dans une station de dessalement dite thermique ou fonctionnant sur le principe de l’évaporation).

L’eau de mer est salée à peu près à 35 g.l-1 en général. Dans des régions comme le Golfe Persique, la salinité atteint 42 g.l-1. Pour séparer le sel, il faut, d’un point de vue purement théorique et sans perte d’énergie (dessalement isentropique), environ 563 Wh.m-31.

La ville de Cambria, de son côté, a mis en service une usine de dessalement plus modeste, en utilisant les eaux saumâtres, moins chargées en sel que l’eau de mer et plus simples à traiter. Une alternative que regardent nombre d’autres municipalités de l’État éloignées de la côte, car elle ne nécessite pas d’eau de mer et revient moins cher à exploiter.

LA QUÉBÉCOISE H2O INNOVATION EST AUSSI À CARLSBAD

Une entreprise basée à Québec participe d’ailleurs depuis des années à la lutte contre la pénurie d’eau en Californie, et précisément à Carlsbad.

« Situé près de notre usine de Vista, en plein cœur d’une région durement touchée par une sécheresse historique, l’obtention de ce contrat (…) démontre, encore une fois, nos connaissances et notre capacité à apporter une valeur ajoutée essentielle à une équipe de type « design-build » auprès de la ville de Carlsbad », mentionnait par communiqué du 31 août 2015 le pdg d’H2O InnovationFrédéric Dugré, fier de son rôle pour la conception, la fabrication, la livraison et la mise en service d’un système de recyclage d’eau.

Ce nouveau système d’ultrafiltration (UF) d’une capacité de 11 356 m3/j (3 MGD) traitera les effluents du système de traitement d’eaux usées de l’usine Encina Water Pollution Control Facility. L’eau produite sera ensuite utilisée pour des applications où de l’eau non-potable est utilisée, telles que l’irrigation et certaines applications industrielles. Ce projet de type « design-build » sera la troisième expansion du système de traitement d’eau de la Carlsbad Water Recycling Facility et bénéficie d’une aide financière de l’État de la Californie.

Pour la conception, la fabrication, la livraison et la mise en service de systèmes de traitement d’eau potable, The Sweetwater Authority située également dans le sud de la Californie, près de San Diego, a aussi choisi H2O Innovation pour l’expansion de son usine de dessalement qui avait d’ailleurs été conçue par la H2O en 2000. Le système en place produit actuellement 15 141m3/j (4 MGD) d’eau potable et son débit de production sera augmenté à 18 927 m3/j (5 MGD) par l’ajout de trois trains d’osmose inverse (RO) qui traiteront de l’eau saumâtre. Cette expansion du système bénéficiera aux villes de Bonita, Chula Vista et National City.

Encore des pas dans la bonne direction. Mais si rien de change significativement, tous les experts le craignent avec angoisse, d’ici un an, le plus peuplé des États des États-Unis criera : « J’ai soif ! »
www.h2oinnovation.com

Stratégie maritime du Québec: 9 milliards $… «trop peu pour l’environnement»

En lançant officiellement le 29 juin à Montréal sa Stratégie maritime pour le Québec, le premier ministre Philippe Couillard a notamment expliqué qu’il fait le pari de convaincre l’entreprise privée d’investir 4 des 9 milliards $ dont il est ici question. Dans des domaines aussi variés que le tourisme, la pêche, l’aquaculture, le transport de marchandises et la création de deux pôles logistiques à Contrecoeur ainsi qu’à Vaudreuil-Soulanges dans la région métropolitaine de Montréal. Il est prévu que 30 000 emplois soient créés d’ici 2030.

Plusieurs des mesures contenues dans cette stratégie maritime ont déjà été annoncées, notamment l’expansion du port de Montréal. D’autres, en matière de formation de la main-d’oeuvre pour les métiers reliés à l’industrie maritime, prendront bientôt forme.

Réactions

Du côté des municipalités et des entreprises, on s’est réjoui de ce signal de ralliement qui a été lancé par le gouvernement du Québec. La présidente de l’Union des municipalités du Québec, Suzanne Roy, a dit croire que les régions du Québec pourront profiter de la manne, notamment dans le domaine touristique et des transports.

Martine Hébert, de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, a aussi applaudi à ce message positif qui est adressé selon elle aux petites et moyennes entreprises qu’elle représente.

La Fondation David Suzuki a pour sa part réservé un accueil mitigé à la stratégie maritime. Bien qu’elle appuie le recours accru au cabotage et au transport maritime comme alternative au transport routier, elle déplore la timidité de la stratégie en matière de protection du fleuve Saint-Laurent et de ses écosystèmes et s’inquiète des impacts potentiels d’un transport accru d’hydrocarbures et de trafic à fort tonnage sur le fleuve.

« Le fleuve Saint-Laurent est un joyau environnemental qui coule dans nos veines : il est la source d’eau potable de 43 % des Québécois et abrite 27 000 espèces, soit une biodiversité plus grande que celle de la mer de Caraïbe. Il est déplorable que malgré des investissements prévus de 9 milliards $, rien de concret ne soit prévu pour améliorer la qualité de l’eau du fleuve ou protéger ses écosystèmes », explique Karel Mayrand, directeur général de la Fondation pour le Québec.

On n’aime pas, par ailleurs, que la stratégie maritime reporte à 2020 l’objectif de porter à 10 % la superficie d’aires marines protégées dans le Saint-Laurent sans proposer de calendrier ou d’investissements précis à cet égard.

« La cible de 10 % est connue depuis des années et rien n’a encore été fait. Des projets d’aires marines protégées comme le banc des Américains sont prêts à être créés. Qu’attend-on encore? », analyse encore M. Mayrand.

La Fondation rappelle que le fiasco du projet de port pétrolier à Cacouna aurait été évité si une aire marine protégée avait été créée pour protéger la pouponnière des bélugas. Rappelons qu’en partenariat avec WWF-Canada et la SNAP-Québec, la Fondation a publié une cartographie de ce risque en février 2015 qui conclut que le développement du transport pétrolier dans le bassin du Saint-Laurent ajoute des pressions cumulatives incompatibles avec le maintien de l’intégrité de ses écosystèmes. À cet égard, on fait remarquer que l’annonce de la création d’un centre d’expertise sur les déversements de matières dangereuses aux îles de La Madeleine ne réduira en rien les risques pour les Québécois ou les écosystèmes.

La Fondation est également préoccupée par le développement du pôle logistique Vaudreuil-Soulanges qui empiètera sur le territoire de la Ceinture verte du Grand Montréal et sur les meilleures terres agricoles du Québec.

Pour une analyse juridique:

nortonrosefulbright.com/ca/fr/centre-du-savoir/publications/130388/lancement-de-la-strategie-maritime-du-quebec

Balayer l’océan pour recycler le 7e continent

On ne vous parle pas ici d’un récent film de science-fiction venu directement de Hollywood. Quoi que l’affaire n’est pas tellement loin de la Californie! Le 7e continent existe véritablement. Il est dans le Pacifique Nord. Oui, le Pacifique Nord supporte un « continent de plastique » rendu de la grosseur de six fois la superficie de la France. On peut certainement convenir ici qu’il y a un problème.

Grâce aux études du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) on sait plus précisément que 13 000 résidus de plastique flottent PAR KILOMÉTRE CARRÉ dans le plus grand océan du globe.

De 79 000 années à maintenant 10 ans!

On part de loin avec le problème du 7e continent. La prévision du chercheur Charles Moore est que 79 000 années seront nécessaires afin de faire disparaître « les vortex de déchets » dans le Pacifique Nord.

Un audacieux innovateur et entrepreneur, Boyan Slat, affirme maintenant pouvoir nettoyer tout ça pour une large part en 10 ans.

La beauté de son audace est qu’en juin 2014 une étude de faisabilité impliquant une centaine de scientifiques démontrait le réalisme de son concept. C’est sa présentation TEDx faite en 2012 qui a fait décoller son initiative avec le premier 100 000 $ amassé ensuite à partir d’une campagne de crowdfunding (sociofinancement). Il en serait rendu à 2 millions $, selon le magazine Inspiro. Un United Nations Champions of the Earth Award est venu s’ajouter depuis. Boyan Slat a abandonné ses études universitaires et fondé The Ocean Cleanup en 2013 pour travailler à appliquer son concept dont la force est sa passivité. Oui, passivité!

« Pourquoi mettre des filets dans l’océan si celui-ci peut venir à nous? » demande humblement Boyan Slat.

Le jeune néerlandais Slat a dû avoir une précédente vie en Chine, car il veut faire advenir une solution en profitant sagement des forces de la nature. Il ne le sait peut-être pas, mais ce qu’il a imaginé est en tout conforme à la philosophie de la Chine ancienne d’aborder le monde. Il tente en effet de nettoyer la mer grâce à de multiples barrières flottantes tout simplement tirées par le vent et les courants naturels. Pas de flottes de navires-usines… uniquement des petits barrages tout aussi flottants que leurs cibles, mues par la force des courants marins, avec mission de balayer l’océan.

En fait le concept est encore plus simple, car il ne nécessite pas l’étape du balai, mais lance en mer un immense porte-poussière autonome qui dérivera du large vers les côtes avec sa charge de morceaux de plastique. En multipliant de tels barrières flottantes, un effet entonnoir récoltera les microrésidus de plastique sans nuire au plancton ni aux poissons.

Il sait déjà que les petits morceaux de plastique sont 40 fois plus présents que les gros en mer. Il faut donc les retirer vite des océans et la solution qu’il a imaginé semble de plus en plus crédible.

Il sait aussi qu’il pourra transformer le plastique récupéré en carburant, voire mieux en de nouveaux matériaux.

Mettre au large un tel dispositif aura encore son lot de défis techniques, tout comme le souci de la protection de la vie sous-marine. Le jeune entrepreneur devrait peut-être aussi partager les risques et profits, par le lancement d’une société en Bourse avec du capital-action ouvert qui donnerait à l’humanité entière l’occasion de participer à la résolution d’un méga problème qu’elle a collectivement créée.

About 8 million tons of plastic enters the ocean each year (Jambeck et al., 2015). Part of this accumulates in 5 areas where currents converge: the gyres. At least 5.25 trillion pieces of plastic are currently in the oceans (Eriksen et al., 2014), a third of which is concentrated in the infamous Great Pacific Garbage Patch (Cózar et al., 2014).

Et une fois le « 7e continent » totalement recyclé, sachez qu’il restera sans doute une bonne part des 89 000 000 000 – oui 89 milliards* – de bouteilles d’eau en plastique vendues annuellement sur Terre à récupérer et recycler dans toutes les mers du monde. L’esprit créatif de M. Slat pourra rendre service encore longtemps.

planetoscope.com

theoceancleanup.com