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« Les accords de libre-échange ne sont pas la solution miracle aux problèmes commerciaux du Canada », soutient Jim Stanford

Entre l’accord de commerce Canada-Europe (AECG) et l’accord de Partenariat transpacifique (PTP), l’économie du Canada vit de nouveaux moments stratégiques de son ouverture sur le monde. Avec le PTP, le Canada a maintenant conclu des accords de libre-échange avec 51 pays! Et il est le seul pays du G-7 avec un accès de libre-échange dans les Amériques, en Europe et également en Asie-Pacifique. Pourtant…

« Au lieu de multiplier les accords commerciaux, le Canada doit prioritairement trouver de nouveaux moyens de soutenir l’essor des entreprises du pays qui produisent les biens et services les plus en demande à l’échelle mondiale », affirme Jim Stanford.

Son commentaire, qui sera publié dans un prochain ouvrage de l’Institut de recherche en politiques publiques, s’inscrit dans les débats en cours sur la mise en œuvre de l’Accord économique et commercial global (AECG) et du Partenariat transpacifique (PTP).

Bien que le Canada ait activement cherché à libéraliser ses échanges depuis une décennie, observe Jim Stanford – un professeur d’économie à la Chaire Harold Innis Industry de l’Université McMaster et conseiller économique du syndicat Unifor – sa performance commerciale globale s’est fortement détériorée durant cette période, et de façon plus prononcée encore avec les partenaires des accords auxquels il participe.

« Lorsqu’on examine nos échanges et nos investissements étrangers de la dernière décennie, il ressort que ces accords ont probablement fait plus de mal que de bien à notre économie, car notre compétitivité à l’échelle mondiale a été très faible en termes de coûts, de qualité et d’innovation. Le Canada s’est placé à l’avant-dernier rang des 34 pays de l’OCDE au chapitre de la croissance réelle des exportations depuis 2001, une position lamentable (…) Nous devons absolument réexaminer cette conviction quasi religieuse — partagée par la plupart de nos décideurs et observateurs — selon laquelle la conclusion d’accords de libre-échange avec des pays toujours plus nombreux et importants est indispensable à l’amélioration de notre performance commerciale », développe Jim Stanford.

« Nous continuerons de perdre des parts du marché international tant et aussi longtemps que nous tarderons à susciter des innovations à la hauteur des exigences mondiales en matière de produits et de procédés », prévient aussi Jim Stanford.

On peut télécharger ce chapitre sur le site de l’Institut:
irpp.org/fr

Publié sous la direction de Stephen Tapp, Ari Van Assche et Robert Wolfe, Redesigning Canadian Trade Policies for New Global Realities sera le sixième ouvrage de la collection L’art de l’État de l’IRPP. Trente éminents experts (universitaires, chercheurs du gouvernement et autres spécialistes) y analyseront l’incidence de l’évolution des échanges commerciaux, des technologies, et du pouvoir économique et géopolitique sur les politiques canadiennes.

L’Institut de recherche en politiques publiques est un organisme canadien indépendant, bilingue et sans but lucratif, basé à Montréal.

Le retour de Classe Export confirme le regain pour l’exportation au Québec

« Pour cette 2e édition, nous avons retenu que l’an dernier les participants avaient beaucoup apprécié les conférences, voila pourquoi il y aura beaucoup de témoignages d’entreprises », nous explique au bout du fil Caroline Lepage, le chef d’orchestre de Classe Export.

DU TROIS (3) EN UN

Exposants + Conférences + Rendez-vous personnalisés, pendant deux jours, les 25 et 26 mai 2016, comme l’an dernier à la Place Bonaventure, au centre-ville de Montréal. Effectivement le Salon Classe Export comporte trois volets, soit une exposition, des conférences et des ateliers, ainsi que des rendez-vous personnalisés, lesquels constituent une réelle valeur ajoutée.

Oui une formule plutôt rare de « rendez-vous personnalisés ». Un des forfaits d’inscription permet de se faire bâtir par les organisateurs un véritable agenda de rendez-vous à tenir au fil du salon. Une manière très efficace d’investir son temps sur place.

Parmi les témoignages d’entreprises qui seront présentés la liste comprend déjà :

  • Marie Saint Pierre Design ;
  • Click Touch America ;
  • Enzyme ;
  • Concept GEEBEE Inc.

Il y aura également des conférences thématiques sur :

  • «Biomasse forestière, cosmétique et exportation», par Mariana Royer de Bio ForeXtra ;
  • «La terre cette grande Entreprise, Planet Inc.»,
    par Guy Michaud de Genacol ;
  • «La Fraisonnée et ses tartinades qui aiment voyager!»,
    par Sacha Boudreault de La Fraisonnée ;
  • «L’international autrement: Socio-financement pour les entrepreneurs à l’export»,
    par Alexandre Boucherot, de Ulule.

Un lunch conférence le 26 mai sera présenté par un invité encore à confirmer.

Le Salon Classe Export n’est pas un événement à thématique, il se veut le rendez-vous général annuel du monde des exportateurs au Québec.

Inscrivez-vous en ligne et choisissez le Forfait Complet, qui comprend un (1) carnet de Rendez-vous personnalisés. Un programme de rendez-vous monté sur mesure, pour VOUS !

Augmentez les retombées de votre participation au
Salon Classe Export
avec un carnet de rendez-vous personnalisés, établi en fonction de vos intérêts et de vos besoins, faisant appel à des experts de l’accompagnement international (avocats, comptables, accompagnement commercial, courtiers douanes, agents de transports, etc.)

Vous pouvez investir dans un agenda de rendez-vous personnalisés par le biais du formulaire d’inscription, en sélectionnant le Forfait Complet.

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L’autre « évasion »… devrait aussi nous préoccuper

Avec les « Panama papers » l’humanité est aux abois et chasse joyeusement les abuseurs de la fiscalité des nations, les profiteurs de paradis fiscaux de par le monde. Des milliers de cachottiers sortent du sac. En France, le président François Hollande, se réjouit de l’éventuel nouvel entrée d’impôts dans son budget. L’Islande vit la chose davantage comme une crise, son premier ministre s’est retrouvé sur la sellette et sa tête est tombée!

Une bonne trentaine de pays sont encore bien pointés du doigt par la communauté internationale comme étant des mauvais joueurs en maintenant de véritables systèmes opaques facilitant l’évasion fiscale; permettant ainsi aux plus riches de la Terre (individus, comme entreprises) de cacher leurs revenus et d’éviter l’impôt national.

Des milliards de $ évitent ainsi de contribuer à la distribution collective de la richesse mondiale, à la gestion publique de la vie en société, État par État. Leur maintien dans la sphère privée de la vie économique encourage notamment le banditisme, le marché noir et aussi le terrorisme.

L’AUTRE ÉVASION

Le hasard aura voulu que la révélation internationale, via une source documentaire opérant au Panama, de toute cette information se fasse qu’avec quelques jours de décalage avec un sommet sur les armes nucléaires tenu à Washington. Rendez-vous ayant rassemblé plusieurs chefs d’État, dont Barak Obama. Incidemment, chef d’État et des armées de la première puissance mondiale des temps présents…

Hors, personne n’a trouvé à redire des sommes que le domaine militaire engouffre annuellement. De l’argent bien public ici. Des milliers de milliards de $ annuellement. Des choix politiques d’allocations de ressources facilement renouvelés.

Un chroniqueur du quotidien Le Soleil, de Québec, nous aura appris que les États-Unis, détenteur d’une vingtaine de tonnes de plutonium, préféreront probablement plutôt les entreposer très loin sous terre, que de les recycler en combustible pour les centrales nucléaires civiles, question d’une part de coût, et aussi de les garder disponibles… au cas ou!

Il n’est pas malaisé dans le présent contexte de percevoir les gros budgets militaires des nations du monde comme un autre mécanisme d’évasion, par rapport aux lourdes charges fiscales que les citoyens doivent supporter pour faire fonctionner la société.

Vingt-cinq ans après la chute du mur de Berlin, la fin de la guerre froide, la militarisation de l’économie mondiale est-elle encore aussi nécessaire? N’entretenons-nous pas à l’excès un système du passé? Alors que c’est le climat de la Terre qui se réchauffe, aucunement le risque de guerres massives, ne faudrait-il pas davantage désarmer les cheminées polluantes de la Chine et d’ailleurs, plutôt que de maintenir des armes nucléaires certainement encore en surnombre?

L’ESPOIR VENU DU CANADA

Le jeune gouvernement du premier ministre Justin Trudeau, qui vient de présenter son premier budget, a fait un geste encourageant, le mois dernier, en annonçant dans ledit budget le report des achats visant le renouvellement des équipements militaires du Canada. Des milliards de $ que le gouvernement précédent avait planifiés, mais qu’une autre vision politique des choses vient d’orienter ailleurs. Vers le revenu des familles pauvres, de la santé publique, de l’environnement…

Imaginons que la tendance devienne mondiale… Pourquoi le Canada a-t-il fait ça en 2016-2017? Qui l’a inspiré? Qui peut-il inspirer?

Qu’est-ce qui empêche vraiment l’humanité d’avoir des pays qui décident collectivement, par traité, de tous couper de moitié leur budget militaire avec l’année précédente et de passer à plus urgent? D’investir ainsi les sommes libérées à la construction d’un monde meilleur.

En passant, les universités nous apprennent que le terrorisme n’est jamais vaincu par des armes. La piste de solution est ailleurs.

Promesses politiciennes : des statistiques encourageantes au Canada

Selon les calculs du Polimètre Trudeau, le tout récent budget – son premier ! – du ministre des Finances du Canada, Bill Morneau, a réalisé 34 nouvelles promesses, 13 entièrement et 21 partiellement. Le Polimètre permet de suivre la réalisation de promesses électorales au Canada et au Québec de manière évolutive.

« C’est un score impressionnant, d’autant plus que les budgets alloués dépassent ce qui avait été promis dans plusieurs domaines, par exemple la culture, les Premières Nations, et la protection de l’emploi, mais au prix d’un dépassement colossal du déficit prévu. La promesse de ne pas dépasser 10 milliards de dollars de déficit en 2016 est donc rompue » explique l’initiateur du Polimètre, François Pétry, professeur de science politique à l’Université Laval et directeur par intérim du Centre d’analyse des politiques publiques (CAPP).

Le Polimètre Trudeau a répertorié 345 promesses de la plateforme du parti libéral. Chaque promesse est classée «réalisée», «partiellement réalisée», «rompue» ou «en suspens». La classification change au fur et à mesure des actions entreprises par le gouvernement. Chaque verdict est appuyé par des citations tirées des communiqués de presse du gouvernement et d’autres sources documentaires officielles ou journalistiques.

Le budget du 22 mars a été l’occasion d’une importante mise à jour du Polimètre Trudeau, un outil en ligne animé par des chercheurs du CAPP de l’Université Laval.

Ces résultats sont accessibles à www.poltext.org/polimetre-trudeau et facebook.com/TrudeauPolimeter

AU QUÉBEC

Le deuxième budget du ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao, présenté le 17 mars 2016 à l’Assemblée nationale du Québec, a permis une mise à jour similaire du Polimètre Couillard. Après deux ans au pouvoir, le gouvernement libéral de Philippe Couillard a rempli entièrement ou partiellement 87 de ses 158 promesses, soit 55 %.

Le Polimètre Couillard est accessible à www.poltext.org/fr/polimetre-couillard/.

Les Polimètres Harper et Marois archivés peuvent également être consultés sur le site du projet poltext à www.poltext.org/fr/volet-3-les-polimetres/polimetres-archives.

« Nous croyons que les journalistes et les chercheurs seront intéressés de connaître l’évolution des promesses électorales de Justin Trudeau et de Philippe Couillard d’un point de vue objectif. Nous formons également le souhait que les résultats de nos recherches documentées permettent aux citoyens de faire des choix électoraux basés sur des faits », observe le professeur François Pétry.

Lisa Birch, directrice générale du CAPP, Dominic Duval, doctorant en science politique, Evelyne Brie et Julie Martel, étudiantes à la maîtrise, Camille Girard-Robitaille, étudiante au premier cycle en science politique et le chercheur François Pétry constituent le comité de suivi du Polimètre. Ce dernier est financé par une subvention du Fonds de recherche du Québec sur la société et la culture (FRQSC).

Urbanité mondiale : comment sauver la Cité ? (part 2/2)

Urbanité mondiale : comment sauver la Cité ? (part 1/2)

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Face à une humanité qui dépasse déjà les 7 milliards de Terriens, avec plus de 3,5 milliards d’urbains; face à un demain proche qui en comptera un total de 9 milliards avant une stabilisation annoncée, comment sauver la Cité ?

Globalement par la maîtrise de l’énergie et un développement à faible entropie. Essentiellement parce que la décroissance n’est pas une option :

« L’humanité peut-elle évoluer sans croissance? Non. C’est tout simplement contre sa nature », analyse Gaëtan Lafrance, p 177, dans Qui peut sauver la Cité?

Pessimiste? Pas en considérant que la bonne nouvelle veut que cette croissance s’effectue de plus en plus dans l’économie virtuelle.

Ce livre récent, écrit avec sa fille, nous rappelle que l’univers urbain a aussi fait ses devoirs face au défi du moment, lors du Sommet mondial des villes et territoires sur le climat, à Nantes, en 2013. Mais la mobilisation planétaire à propos des changements climatiques n’est qu’à ses débuts et la réflexion a encore sa place.

Gaëtan Lafrance est un intellectuel québécois qui a beaucoup analysé et écrit sur les villes du monde depuis 1970. Il a plusieurs livres à son actif. Sa réflexion sur les qualités d’une ville viable est profonde et appuyée. Ses propositions ne sont pas utopiques.

Pour les nouveaux développements urbains, il propose la planification intégrée du transport des personnes, de l’entreposage des marchandises, du transport et de la distribution des marchandises, du choix des modes de transports, de l’aménagement des centres commerciaux; pour les villes existantes, une politique d’harmonisation demeurant très hypothétique, à court terme il penche pour l’implication du pouvoir public dans la planification des transports de marchandises.

Déçu devant le recul du rail, mais quasi résigné… il ajoute comme seconde solution tout le champ de l’amélioration des technologies (motorisation hybride, etc.) pour diminuer le camionnage, triste héritage du just-in-time.

Ensuite, sur la même trame, remplacer le diesel par du biodiesel, de l’éthanol ou du gaz naturel.

Quatre: optimiser les distances origine-destination pour l’ensemble d’une flotte. Trop de camions roulent en partie vides, un tiers selon les chercheurs. Un gaspillage pur. Alors vive la logistique intelligente à la Benoit Montreuil!

« Pour la seule sortie De Mortagne, sur l’autoroute 20, à Boucherville, vers 10h00 lors d’une journée de semaine, nous avons observé une fréquence de 100 camions à  l’heure », dans Qui peut sauver la Cité?

Cette statistique, bien que toute montréalaise, témoigne de l’ampleur du problème du camionnage urbain partout dans le monde.

HABITATION ET ALIMENTATION

Du côté de l’habitation et de la question de la densification de la population, l’enjeu devient encore plus complexe qu’escompté, lorsque les auteurs nous apprennent que les édifices sont proportionnellement énergivores avec leur hauteur. Le condo en gratte-ciel coûte plus en énergie au mètre carré que le petit duplex. Le gain à faire est alors de savoir que le premier citadin n’utilisera pas autant une voiture que celui en duplex de la banlieue.

Du côté de l’alimentation, on apprend que l’urbain doit se soucier de l’énergie GRISE. C’est la quantité d’énergie cachée, correspondant à l’énergie totale consommée tout au long de la durée de vie du produit, de sa production à sa destruction.

Encore et encore des efforts de sensibilisation et de responsabilisation au niveau des individus citoyens.

S’il faut certes se préoccuper de l’avenir des villes, faut-il en avoir peur? N’oublions jamais que l’urbanité permet de mieux rationaliser les ressources. Et qu’un humain trouve mieux à améliorer son sort en ville qu’en milieu rural, et cela avec une entropie plus faible.

Oui l’avenir de l’humanité passe par celui des villes.