sommaire La 1ère édition de Gourmet Contact arrivait à point par Daniel Allard Alors même que le Conseil de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la région de Québec (CAADRQ) rendait publique une étude révélant que les entreprises du secteur éprouvent de la difficulté à exporter, le Centre des congrès de Québec était l'hôte de la toute première édition de Gourmet Contact. Pendant deux jours, les 16 et 17 mai 2002, finalement 74 producteurs et transformateurs de produits fins du terroir québécois, dont une douzaine de la région de Québec, avaient l'occasion de rencontrer 20 acheteurs des États-Unis, trois de Vancouver et un de Toronto. Une initiative que la Société de promotion économique du Québec métropolitain (SPEQM) compte maintenant répéter tous les deux ans, soit les années où il n'y aura pas de SIAL à Montréal. Un Gourmet Contact 2004 est donc déjà sur les rails. Un Gourmet Contact 2004 La première journée de l'événement s'adressait aux entreprises déjà exportatrices et prévoyait une série de rencontres individuelles avec les acheteurs afin de permettre aux entreprises québécoises de faire valoir leurs produits et de conclure des ententes de distribution. Il en coûtait 500$ pour s'y inscrire et 52 entreprises du Québec étaient de ce rendez-vous. Une décision qui semble avoir été généralement très profitable : " Sur la base de 18 rapports d'entreprises reçus sur 52, on constate une moyenne de trois ententes de distribution de signées par entreprise et des contrats de vente totalisant 430 000$, jusqu'à maintenant ", rapporte Louis Turenne, qui coordonnait l'événement Gourmet Contact 2002 à la SPEQM. La journée du lendemain, où 22 entreprises du Québec étaient au rendez-vous, se voulait plutôt consacrée aux entreprises en voie d'exporter. Pour 100$ de frais d'inscription, outre une séance de formation, les participants bénéficiaient de rencontres individuelles avec des validateurs de produits américains et canadiens. Ceux-ci cherchaient à fournir des informations concernant la réglementation et le potentiel de marché des produits. " Tous les acheteurs ont été sélectionnés et validés par les attachés commerciaux du Québec ", a expliqué James Donovan, directeur général de la SPEQM. Près de la moitié des acheteurs invités représente un chiffre d'affaires annuel qui dépasse les 50 millions $US. Des gros joueurs comme Traders Joe's et US Food Service étaient du nombre. PROJET D'ENTREPÔTS DE CONSOLIDATION ET DE DISTRIBUTION COLLECTIFS AUX ÉTATS-UNIS ET AU MEXIQUE Rencontré lors de Gourmet Contact, André Coutu, le directeur général du Club Export Agro-alimentaire du Québec a fait part de ses démarches pour offrir aux petits exportateurs québécois un réseau d'entrepôts directement dans les marchés des États-Unis, incluant un service avec transport consolidé. Un volet du même projet concerne aussi le Mexique. Trop souvent, il voit de petits exportateurs se retrouver dans une impasse après leur participation à une foire commerciale. L'acheteur est prêt à commander quelques caisses pour tester le marché, mais les coûts pour expédier des échantillons ne faisant qu'une portion de palette se révèlent exorbitants. Résultat : la transaction tombe à l'eau! La solution qu'il met de l'avant vise à consolider des petites quantités de marchandises de ses membres dans un entrepôt qui serait opéré par le Club Export, en partenariat avec un distributeur local, afin de réaliser également des activités de promotion. " On veut faire un projet pilote sur la côte ouest, un sur la côte est et aussi un à Monterrey, au Mexique, parce que le marché mexicain fait partie de la stratégie du Club, avec l'axe Miami ", précise-t-il. Le projet pilote en Californie pourrait démarrer le premier, si la mission exploratoire qu'André Coutu entreprendra à Los Angeles et Seattle, du 26 au 29 juin prochain, avec des représentants du MAPAC, d'Agriculture Canada, de la SGF-SOQUIA et deux exportateurs membres du Club Export, donne de bons résultats. " Nous négocions actuellement pour qu'un distributeur en Californie accepte d'acquérir certaines quantités de produits québécois que des clients pourraient alors obtenir plus facilement. Le Club Export aiderait pour la promotion. Avec un lieu d'entreposage sur place et des activités de promotion, on offrirait une valeur ajoutée intéressante pour faciliter les exportations de nos entreprises du Québec ", explique encore celui qui aimerait bien pouvoir confirmer des choses d'ici l'automne et qu'un premier projet pilote soit opérationnel avant la fin de l'année. " J'ai hâte de dire à nos membres que le camion en transport consolidé quitte, par exemple, le 17 de chaque mois ", lance en confiance le directeur général de l'organisme qui a son siège à Saint-Bruno. LES TÉMOIGNAGES CONFIRMENT LA PERTINENCE DU CONCEPT DE GOURMET CONTACT Pour les propriétaires de La Maison Orphée, les États-Unis demeurent un marché difficile à percer. Les huiles de première pression à froid qu'ils manufacturent à leur usine de Québec ne sont pas très ancrées dans la culture culinaire américaine. " Il nous faudra faire beaucoup d'éducation, mais nous sommes prêts pour le marché des États-Unis " explique la directrice Projets Spéciaux et R&D, Élaine Bélanger. " C'est 80% de la nourriture du Japon qui devra être importée d'ici 2008. Il y a sûrement une place pour nous ", lance dans la conversation Andrée Fontaine, vice-présidente finances de l'entreprise. Même si elle explique que Fumoir Grizzly freine quelque peu ses exportations depuis trois ans, car la pleine capacité de production est atteinte, ses propriétaires gardent bien en tête les marchés étrangers. L'usine va bientôt doubler de capacité et son associé était d'ailleurs au Japon, pendant qu'elle tenait le fort de sa table de présentation à Gourmet Contact et qu'elle était ravie d'accueillir une dizaine d'acheteurs pour une visite du fumoir le lendemain. Hélène Dorion, la directrice des ventes Amérique du Nord chez Internova, même si elle trouve qu'il manquait d'acheteurs américains et que trop de ceux-ci étaient dans le domaine du périssable, est très contente de sa récolte de trois bons contacts. Elle qui vend déjà largement ses breuvages à base de soya sur les marchés spécialisés américains pourra aller encore plus loin. Présente à Gourmet Contact, Joan Kimball, de la Délégation du Québec à Chicago, a justement mentionné quelques bonnes portes d'entrés stratégiques concernant son territoire. Fox & Obel (à Chicago), Byerly's & Lund's (à Minneapolis), Papa Joe's et Zingerman's (à Detroit) ou encore Straud's (à St-Louis), voilà autant de noms de réputés magasins spécialisés et fin gourmet du Midwest des États-Unis que bien des participants québécois de Gourmet Contact aimeraient déjà compter parmi leurs bons clients. À défaut, ils connaissent maintenant leur cible. Mais si la préoccupation de votre entreprise concerne moins une petite niche de consommateurs aisés et vise plutôt un marché de consommation de masse, le Tableau 1 révèle des statistiques à ne pas négliger. Les chiffres parlant d'eux-mêmes, ceux qui divisent la population des États-Unis en quatre régions ont tout pour vous convaincre de regarder vers Atlanta ou Miami, avant Boston, Chicago ou Los Angeles. Plus d'un Américain sur trois (36%) vit dans le Sud du pays, contre 19% dans le Nord-Est, 22% dans l'Ouest et 23% dans le Midwest. Tableau 1 Répartition de la population aux États-Unis
Avec une population dépassant les 100 millions, le sud des États-Unis compte maintenant, à lui seul, entre la moitié plus ou même le double d'habitants que chacune des trois autres grandes régions du pays.
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