sommaire Décision de la Cour Suprême par Pina Chirico
Le commerce d'antennes paraboliques «Made in USA» était défini comme «le marché gris». Ceci parce qu'il ne s'agit pas de systèmes 'pirates', mais plutôt de comptes établis aux États-Unis en utilisant une adresse américaine. Les consommateurs paient leur compte en dollars américains. Ce service favorise surtout les groupes ethniques qui achètent les programmes internationaux qui ne sont pas disponibles au Canada. Pour les gens qui veulent maintenir leur langue et leur culture, regarder la télévision dans leur langue d'origine est une nécessité. Pour la satisfaire, ils sont disposés à payer plus cher qu'avec Bell ExpressVu. Beaucoup de Canadiens aussi utilisent ce service par satellite pour apprendre ou pour parfaire leurs connaissances de la langue espagnole. La Cour d'Appel de Colombie-Britannique s'était prononcée en faveur des droits des individus d'acheter leurs canaux préférés aux É.U., dans le plein respect des principes énoncés dans la Charte des Droits et Libertés. Bell ExpressVu a présenté appel à La Cour Suprême qui a cassé le jugement émis par la Cour d'Appel de Colombie-Britannique. Maintenant, payer une entreprise américaine pour regarder les postes en espagnol ou en toute autre langue, à travers d'une entreprise autre que StarChoice ou Bell ExpressVu, est un acte illégal au Canada. Nous considérons que cet attentat contre la liberté est une honte pour le Canada, pays multiculturaliste par excellence, orgueilleux de ces principes de liberté et de respect des droits des individus. Cette décision est une menace pour les libertés de tous les consommateurs et de tous les Canadiens, non seulement des immigrants. Cette décision constitue un dangereux précédent au Canada. En pleine époque de globalisation, tandis qu'au Canada nous assistons à une grande popularité de tout ce qui est en relation avec la langue et la culture d'Amérique Latine, l'obscurantisme « made in Bell ExpressVu Land », motivé par les intérêts économiques d'une seule entreprise, se voit appuyé par cette décision de la Cour Suprême qui nous nie le droit d'avoir accès à notre culture. Maintenant la question qui se pose est la suivante: Quel est le prochain pas? Allons-nous assister à une chasse aux sorcières contre les vendeurs d'antennes qui opéraient dans le «marché gris», maintenant rendu 'noir'? Que va-t-il arriver aux individus qui profitent de ce service? Vont-ils pouvoir bénéficier d'un 'droit acquis' ou, à la mode taliban, nous verront la police entrer dans nos maisons pour saisir le corps du délit, soit une antenne et un décodeur 'Made in Usa'? Tous les millions d'immigrants qui résident au Canada et qui regardent la télévision dans ses langues respectives, sont-ils devenus des 'hors-la-loi' d'un jour à l'autre? Quoi après? Serons-nous hors la loi pour acheter les livres, les magazines ou les produits 'Hechos en América Latina' ou fabriqués ailleurs dans le monde s'ils ne sont pas distribués au Canada par les grandes entreprises qui détiennent le monopole? Si aujourd'hui on nous enlève le droit de regarder la télé, quand nous verrons-nous enlever le droit de manger des 'pupusas, tamales, arroz congri, arepas ou tortillas'? Tout comme la télévision, les traditions alimentaires aussi sont une expression de la culture. |
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