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profil d'entreprise
Bélanger et associés par Daniel Allard La nouvelle a fait la une principale du quotidien Le soleil - celui de Dakar, pas celui de Québec! - le samedi 2 mars 2002. « Domaine industriel de Diamniadio 14 milliards de F.CFA mobilisés pour Sodida 2 - Des Américains s'engagent dans le projet » Ce que l'article ne disait pas, c'est qu'un avocat de Québec est derrière ce gros coup. Philippe Bélanger n'a pas quarante ans, mais il s'active en Afrique de l'Ouest depuis qu'il a fait la moitié de son stage du barreau avec un avocat sénégalais, à Dakar. La grande majorité des professionnels de sa génération actifs sur la scène internationale opèrent en Amérique latine, en Asie ou dans les pays d'Europe de l'Est. Lui, préfère l'Afrique, qu'il voit comme un continent au potentiel énorme. Il en a vite fait l'expérience, ayant été président-fondateur de BA EAU BAB International, à Dakar. En 1999, il décidait de vendre ses actions dans cette compagnie, sans se désintéresser à plus long terme du secteur de la purification et de la commercialisation de l'eau en bouteille. Les bureaux de sa société actuelle, Bélanger et associés, ne sont pas plus au Canada, mais encore au Sénégal, où il compte sur deux employées permanentes qui parlent parfaitement le français et l'anglais, en plus du wolof évidemment. Il y offre des services en investissement, conseil et immigration. UN CONTRAT GRÂCE AU FFA C'est par le réseau du Forum francophone des affaires (FFA) que Philippe Bélanger a été mis en contact avec la compagnie Nitra, installé à Houston, au Texas. « Ils m'ont envoyé un Email, car ils cherchaient à se faire représenter au Sénégal », se rappelle-t-il. Marcel Niederhauser, le président du groupe Nitra, ne regrette pas ce courriel. Le réseau de contacts de Philippe Bélanger l'a mené au fameux projet d'extension du domaine industriel de Dakar. Le protocole d'accord a été signé en mars par le président de Nitra lui-même et Fara Ndiaye Tall, le directeur général de la Sodida. C'est le groupe américain qui assure le financement, en tout une vingtaine de millions $US, par le biais de Eximbank. La Sodida est une société d'état qui opère déjà un domaine industriel à Dakar dénommé Sodida 1. Le projet d'extension, Sodida 2, va s'exécuter en deux phases. Les travaux de la première phase devraient durer 12 mois, assurant la construction de 270 hangards en plus des bâtiments administratifs pour 12 à 15 millions $US. Ultimement, il y aura 600 bâtiments industriels, sur un site de 50 hectares, qui vont générer 50 000 emplois. Pour motiver les investisseurs privés à s'installer au Sénégal, un cadre juridique incitatif - s'apparentant à celui d'une zone franche - est aussi mis en place, puisque les entreprises de cet espace vont jouir de l'exonération des droits et taxes à l'importation et à certains impôts. Ces entreprises bénéficieront également d'une assistance technique et financière. Des innovations majeures seront aussi introduites, en offrant des services qui tiendront compte de l'évolution des nouvelles technologies de communication et de l'information. Le projet de deuxième domaine industriel de Dakar (Sodida 2) prend donc forme. Et au Sénégal, la nouvelle est importante puisqu'il s'agit du premier projet d'importance - on parle de 50 000 emplois - à se concrétiser sous Abdoulaye Wade, président du pays depuis deux ans. Selon le patron de la Sodida, Fara Ndiaye Tall, l'obtention du terrain (50 Ha) a d'ailleurs été facilitée par le président de la République, « qui personnellement s'est engagé pour la réalisation de ce projet ». Pour Nitra, ce projet est le premier du genre réalisé au Sénégal, et on se fait fort d'annoncer qu'il n'existera pas de bâtiments similaires à ceux-ci dans le pays. Tous les matériaux de construction et les services d'ingénierie seront d'ailleurs importés des États-Unis. Pour sa part, Philippe Bélanger avait quitté Québec le 22 avril pour aller s'occuper de ces dossiers au Sénégal jusqu'en juin. La dernière fois que nous avons communiqué avec lui, c'était en mai et son message était enthousiaste: « Nous avons rencontré le premier ministre ce matin et nous sommes à un pas de boucler le tout et que ça commence. La maquette est terminée. C'est ce que nous avons présenté au premier ministre ce matin. » Devenu représentant exclusif de Nitra au Sénégal, il n'a pas l'intention de s'arrêter : « Nitra fait aussi dans la construction résidentielle et d'hôpitaux. » Et ce n'est semble-t-il qu'un début : « J'ai pour 200 millions $ de projets de construction sur mon bureau » précisait encore Philippe Bélanger, avant son départ d'avril. DE PLUS EN PLUS FACILE DE FAIRE DES AFFAIRES EN AFRIQUE « Depuis 1998, il y a 15 pays qui ont le même droit des affaires, les mêmes codes, pour faciliter les affaires en Afrique de l'Ouest, dans le cadre de l'OHADA (www.ohada.com) », explique-t-il. « Avant, pour constituer une société anonyme (S.A.), il fallait être sept personnes. Il fallait donc qu'un entrepreneur se trouve six prête-noms. Maintenant, une S.A. est possible avec un actionnaire unique. Celui-ci peut même être une société étrangère», donne-t-il encore comme exemple pour montrer comment les choses changent en Afrique et qu'il y est de plus en plus facile de faire des affaires. Tout ça en faisant aussi remarquer que, présentement, la Côte-d'Ivoire redémarre et que les entrepreneurs sénégalais ont toujours un grand intérêt à s'associer avec des gens d'affaires du Québec. Sa mission : bâtir la La mission de Bélanger et associés reflète d'ailleurs parfaitement son choix pro-africain : travailler activement à la construction de ce qu'il nomme la "Passerelle Canadienne" pour l'Afrique; permettre aux entreprises canadiennes et américaines d'étendre leurs marchés à l'Afrique en leur offrant le support des meilleurs professionnels locaux et en leur assurant la sécurité de leurs investissements; aider les entreprises africaines dans leurs démarches d'affaires au Canada ou avec les entreprises canadiennes; offrir des services de première qualité dans le domaine de l'immigration au Canada et les États Unis. Sur place en Afrique, il recherche les opportunités, réalise les études de marchés et de prospections, négocie les ententes commerciales, produit les documents juridiques de clôture, établit le plan comptable, prépare les conventions d'actionnaires, effectue les démarches de financement et assiste l'entrepreneur tout au long de la vie de l'entreprise. Tout ceci parce qu'il compte aussi sur une équipe de "professionnels associés" lui permettant d'offrir des services de notaires, d'experts-comptables, de consultants en environnement, genre et développement, de spécialistes des communications, dans une approche systémique de services intégrés. Depuis mars 2001, à Québec, Philippe Bélanger a également un lieu de travail au sein de l'équipe de Joli-Cœur, Lacasse, Geoffrion, Jetté, St-Pierre, avocats. Un cabinet de 70 avocats disponibles à Québec, Montréal et Trois-Rivières - aussi membre associé canadien du Panone Law Group qui regroupe plus de 600 avocats surtout en Europe - et pour qui cette association aboutira possiblement à l'ouverture d'un pied à terre officiel à Dakar. « Air Canada En avril, alors qu'il nous accordait une entrevue à Québec, Philippe Bélanger racontait que la grosse rumeur à Dakar dans le contexte du passage du premier ministre Jean Chrétien au Sénégal le même mois, voulait qu'on annonce que Air Canada va offrir une liaison aérienne Dakar-Montréal. L'idée étant qu'une telle liaison remplace le New York-Dakar disparu suite à la faillite d'Air Afrique. « Il faut ce lien aérien, si le Canada est sérieux dans sa volonté de développer les affaires avec l'Afrique. Et avec un lien aérien, vient aussi un autre avantage important : le cargo », argumentait-il. Il semble bien que la rumeur est encore une rumeur! Mais avec ou sans les facilités d'Air Canada, il est déjà assuré que la "Passerelle Canadienne" pour l'Afrique de Philippe Bélanger ne manque pas d'envergure pour autant. |
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