Archives de catégorie : Innovation

UNWTO call to position tourism as a policy priority

In 2017, international tourist arrivals grew by 7% reaching 1,322 million. 2017 was the eighth consecutive year of sustained growth following the 2009 global economic and financial crisis. No comparable sequence of uninterrupted solid growth has been recorded since the 1960s. UNWTO call to position tourism as a « policy priority« .

Tourism is an important driver of economic growth and development, with significant impact on job creation, investment, development of infrastructure, and the promotion of social inclusion. As one of the world’s key sectors of trade in services – tourism was the third bigger export-earning category, after fuels and chemicals in 2016 – the sector is a vital pillar for national export strategies and economic diversification.

UNWTO Secretary-General Zurab Pololikashvili took office in January 2018. He presented the Organization’s management vision and priorities at the 108th session of the Executive Council, held on 23-25 May 2018 in San Sebastián, Spain. The management vision emphasizes the need to make tourism smarter, more competitive and more responsible towards the goal of establishing the sector as key for the 2030 Agenda. In line with this, the management proposes 5 key priorities:

  1. innovation and digital transformation;
  2. investments and entrepreneurship;
  3. education and employment;
  4. safe, secure and seamless travel;
  5. and social, cultural and environmental sustainability.

Make tourism smarter: innovation and the digital transformation

(a) Connect and scale up the innovation and entrepreneurship ecosystems of UNWTO Member States by bringing together the key stakeholders, including governments, academia, corporations, SMEs and start-ups, investors (business and super business angels, venture capital, etc.) and business development partners (accelerators, incubators, etc.) in order to boost innovation and entrepreneurship.

(b) Create a UNWTO Innovation Hub where the most disruptive tourism start-ups worldwide will have the opportunity to be inspired by Tourism Innovation Leaders, meet corporations and investors and learn from highly technical workshops on how to scale and go global. UNWTO Member States will also have the opportunity to launch national Tourism innovation challenges at the Hub.

(c) Create a Tourism Innovation Leaders community.

(d) Organize innovation forums dedicated to tourism aimed at bringing together all the actors of the ecosystem to boost innovation, entrepreneurship and investment in tourism.

(e) Foster innovation in product development and marketing.

(f) Advance smart destinations through the development of guidelines, models and sharing of good practices.

(g) Produce strategic content and facilitate capacity building on innovation and digitalization in tourism, which will enable UNWTO Member States to take smarter decisions concerning the use of technologies for tourism development and will provide them with an understanding of the current social trends and customer needs.

Position tourism as a policy priority

Ensuring that the tourism sector is a major force for sustainable development requires a holistic and integrated policy framework and an effective and accountable system of governance that enable and encourage multi-stakeholder collaboration in tourism planning, development and management. This entails strengthening policies and governance structures to ensure a resilient and well-defined framework and implementation of sustainable tourism development strategies.

The shift from commitment to actions and results can only be achieved if tourism moves from the periphery to the core of decision-making in both the public and private domains allowing for a truly national, cross-cutting approach to the sector.

In that sense, UNWTO Executive Council propose:

(a) To advocate for the inclusion of tourism as a priority in national, regional and international agendas;

(b) To promote cross-cutting government coordination for tourism development; and

(c) To build better policies and institutions. Lead in knowledge creation and policy.

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Source: UNWTO Executive Council, 108th session San Sebastián, Spain, 23-25 May 2018.

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Un pas de plus vers l’infrastructure des communications 5G au Canada

C’est financièrement un pas de 400 millions $ qui vient d’être générés par le partenariat en technologies numériques confirmé le 19 mars 2018, à Ottawa, à partir d’une initiative qui « jettera les bases » pour la première plateforme pré-commerciale de réseaux de cinquième génération de technologie sans fil (5G) au Canada. Un projet qui porte le nom ENCQOR.

Le projet ENCQOR, qui signifie Évolution des services en nuage dans le corridor Québec-Ontario pour la recherche et l’innovation, se confirme aussi comme un « partenariat transformateur » réunissant d’abord cinq grands noms mondiaux dans l’industrie des technologies numériques, avec les coordonnateurs provinciaux Prompt et CEFRIO, en plus des Centres d’excellence de l’Ontario. Ericsson, Ciena (Ciena Canada Inc.), Thales (Thales Canada Inc.), IBM (IBM Canada) et CGI sont les cinq grands intervenants industriels de ce partenariat rendu possible, en partie, par des financements publiques provenant du Gouvernement du Canada, du Gouvernement du Québec et du Gouvernement de l’Ontario.

CINQ ANS POUR LE 5G

C’est donc au cours des cinq prochaines années, qu’ENCQOR établira le « premier corridor pré-commercial de télécommunications sans fil 5G au Canada ». Ce qui doit s’entendre comme « la prochaine génération de communications numériques » et aussi comme « la clé pour déverrouiller l’incroyable potentiel, entre autres, des villes intelligentes, réseau électrique intelligent, de la santé en ligne, de l’éducation en ligne, des véhicules connectés et autonomes, du divertissement et des médias sur demande, et de l’Internet des objets (IdO) ».

Selon les instigateurs, ce projet assurera le maintien de plus de 4 000 emplois, y compris 1 800 emplois spécialisés dans la 5G, au cours des même cinq prochaines années. Il devrait également se traduire par des innovations dans le domaine des télécommunications sans fil.

Plus concrètement, qualitativement, on pense que cette initiative développera une plateforme collaborative de classe mondiale pour accélérer la transition vers la technologie 5G « qui changera la donne » au Québec, en Ontario et globalement au Canada. Parce qu’elle permettra de réunir un vaste réseau de PME, d’acteurs de l’industrie et du gouvernement, de chercheurs, d’universités dans les deux provinces, et ce afin de collaborer à la création et à la commercialisation de nouveaux produits, processus et services de rupture.

ENCQOR doit aussi être vu comme un partenariat public-privé qui sera axé sur la recherche et l’innovation dans le secteur des technologies de rupture 5G – communications à très-haute vitesse – ainsi que sur les initiatives d’adoption et les utilisations du système.

On parle effectivement de vitesses de téléchargement jusqu’à 100 fois plus rapides que celles de la technologie 4G actuelle ! Certes un élément à retenir pour l’amélioration des capacités des PME pour qu’elles puissent être concurrentielles sur les marchés mondiaux.

« (…) Dans cette course à l’innovation qui se dessine à l’échelle mondiale, nous devons nous préparer pour l’avenir et adopter une attitude audacieuse, visionnaire et déterminée. Voilà pourquoi notre gouvernement investit dans la technologie sans fil de prochaine génération, la technologie 5G », a déclaré par communiqué le ministre canadien de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains.

Dans le cadre de la Stratégie numérique du Québec et de la Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation 2017-2022, le Québec mise d’ailleurs sur de telles collaborations.

C’est notamment grâce à une approche collaborative qu’ENCQOR permettra aux PME de participer à des appels d’offres et à d’autres projets, conjointement avec des partenaires de l’industrie. But de l’opération : accélérer le développement et l’adoption de technologies transformatrices, progressivement bâtir l’épine dorsale de la prochaine génération d’infrastructure numérique à travers tout le Canada.

En bref, les plateformes de pointe ENCQOR exploiteront la 5G pour permettre aux entrepreneurs et aux PME de développer et d’exporter une nouvelle vague de produits et de services créatifs dans différents secteurs. Mais plus encore, l’initiative établira une plateforme collaborative pour les TIC et la recherche en technologies numériques, l’innovation et la démonstration d’applications, comptant des douzaines d’universités, de collèges et de centres de recherche dans les deux plus importantes provinces du Canada, qui convergeront vers une infrastructure de recherche et d’innovation ouverte et unique, dans laquelle la 5G, l’infonuagique et les mégadonnées sont les principales technologies d’intérêt.

C’est l’expertise de Ciena en matière de technologies par paquets, optiques et SDN (réseaux définis par logiciel) qui « jouera un rôle capital dans la création de réseaux plus adaptatifs et dans l’accélération de l’adoption de la 5G », qu’a mis ici en évidence Scott McFeely, son premier vice-président. Louis Labelle, directeur en chef de l’usine Bromont d’IBM Canada, avait aussi une valeur ajouté corporative à mettre en évidence pour son groupe : « Nos initiatives de développement d’assemblages de dispositifs photoniques sur silicium font partie intégrante des efforts d’innovation constants d’IBM. »

Les Centres d’excellence de l’Ontario (OCE) inc. soutiennent la commercialisation de recherches de pointe.

Au Québec, organisme de recherche et d’innovation, le CEFRIO accompagne les entreprises et les organisations dans la transformation de leurs processus et pratiques d’affaires par l’appropriation du numérique. Membre de QuébecInnove, le CEFRIO est notamment mandaté par le gouvernement du Québec afin d’agir comme accélérateur de la culture numérique dans les organisations.

Prompt est une société sans but lucratif qui appuie la création de partenariats et le montage de projets de R-D entre les entreprises et le milieu institutionnel de recherche (universités, Centre Collégiaux de Transfères Technologiques du Québec et centres publics de recherche).

(Source de l’image: samsung.com/global/business/networks/insights/5g-radio-access/)

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Le code génétique humain lentement au service de la médecine

Le rêve de pouvoir soigner par les gènes est probablement aussi vieux que la découverte de ceux-ci! Alors poursuivons, pour le plaisir, ledit rêve de mieux utiliser le code génétique humain dans un futur pas trop éloigné…

« Nous sommes en 2049. Vous entrez dans le bureau de votre médecin de famille. À l’écran de son ordinateur, il consulte déjà votre dossier électronique: histoire familiale, historique médical, habitudes de vie, derniers résultats de prise de sang et… votre profil génétique. D’emblée, il sait que vous faites partie des gens à risque de souffrir de dépression et que votre organisme ne réagit pas à certaines classes d’antidépresseurs. Par contre, bonne nouvelle, votre prédisposition à développer une maladie cardiovasculaire n’est pas inquiétante », prospective la journaliste Nathalie Kinnard, dans une récente publication de l’Université Laval, à Québec.

« Un scénario utopique ? », se demande-t-elle, pour aussitôt répondre que « pas vraiment », parce que déjà plusieurs experts, notamment de l’Université Laval, pensent que l’avenir de la médecine et, plus largement, des soins de santé reposent sur la prévention et les traitements médicaux ciblés en fonction des caractéristiques génétiques de chacun.

Malheureusement, la patience s’impose. Parce que malgré les avancées en génomique – ce qui est l’étude du génome entier codé dans l’ADN et dont les gènes font partie – ou en nanotechnologie pour les traitements par exemple, l’information génétique est encore utilisée qu’à l’exception, au cas par cas.

Bien que théoriquement la médecine sur mesure, basée sur votre ADN, soit bien réelle et disponible, il faudra encore du temps avant que sa pratique livre toutes ses promesses. Un seul exemple : les nouveaux tests exploitant le génome humain pour diagnostiquer, voire traiter une maladie, sont lents à faire leur entrée en clinique pratique.

Évidemment, toute cette science était encore tout récemment une affaire de laboratoire de recherche et encore de la science fiction pour les populations. Et encore en 2018, la génomique reste largement le lot de la recherche, notamment de certaines spécialités telles que l’oncologie. Par exemple, un dépistage génétique ne peut pas encore être prescrit dans les bureaux de soins de première ligne, exception faite que pour identifier des maladies génétiques chez un fœtus, bien que l’application soit déjà généralisable.

Des tests
pour tracer le profil génomique d’une tumeur,
afin d’ajuster les traitements,
existent depuis une
dizaine d’année.

Pourquoi cette lenteur? Face à cette médecine qui avance vite, ce sont les médecins qui s’avouent être mal formés en génétique ou en pharmaco-génomique.

Évidemment, les médecins sur le terrain seraient certes plus enclins à faire parler l’ADN de leurs patients si ladite génomique s’inscrivait dans leur guide des bonnes pratiques. Tout comme si il y avait plus de données probantes sur les bénéfices. Donc ce n’est pas la science, ici, qui retarde le développement des bienfaits pour tous.

Heureusement, le chemin est plus favorable en matière de pratiques préventives. C’est que l’on sait depuis la fin des années 1990 que les porteuses de mutations sur certains gènes sont beaucoup plus à risque de contracter le cancer du sein. Et il ne faut qu’une simple prise de sang pour déceler ces femmes à risque.

LE RÊVE DU TRAITEMENT PERSONNALISÉ

Mais ce qui donne à la génomique sa plus grande charge d’espoir c’est son potentiel de répondre au besoin dans le traitement, et particulièrement dans les traitements personnalisés. Et les avancées ici pourraient être substantielles, alors qu’il faut retenir qu’actuellement aussi peu que le quart des malades répondent bien aux médicaments anticancéreux. Même phénomène du côté du traitement des maladies mentales : pour une dépression, il est encore fréquent qu’un patient doive expérimenter différents médicaments avant de trouver celui qui lui convient.

Si la médecine par les gènes peut seulement diminuer cette pratique médicale « essais-erreurs », lourdement payé par la première victime à coups d’effets secondaires et de manque d’efficacité, sans ajouter les argents dépensés par erreur, alors vite les tests pharmaco-génomiques. Et cette médecine dite de « précision », et qui consiste à optimiser le médicament pour diminuer les effets secondaires et augmenter les bénéfices en utilisant l’information génétique sur le patient et sa maladie, devient presque une panacée en considérant que 9 personnes sur 10 ont au moins un gène qui a le potentiel d’interagir négativement avec la prise d’un médicament. Ce qui veut dire que la science nous confirme déjà qu’idéalement il serait juste de tester génétiquement chaque patient avant de lui prescrire un traitement.

Mais pour que ces tests pharmaco-génomiques se rendent jusqu’aux médecins, puis informent aussi le patients, il faut pousser le transfert de ces technologies vers les cliniques médicales. Et ici encore, il y a une problématique systémique qui n’est pas méconnue : c’est la réalité économique qui fait que les compagnies pharmaceutiques s’intéressent peu à la mise en marché desdits tests, financièrement moins intéressants que les médicaments. Et pour pousser sur le système, les autorités gouvernementales sont en manque de données probantes démontrant les bénéfices de la médecine de précision dans le contexte de nos systèmes de santé.

La bonne nouvelle pour finir, c’est que plusieurs études sur les enjeux liés à l’utilisation des tests basés sur le génome sont en cours dans le monde. Il faut savoir aussi que leur coût, on parle chaque fois de dizaines de millions $, limite le processus.

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Source: www.contact.ulaval.ca/article_magazine/soigner-genes-cest-demain

Source de l’image: votre-pharmacien.fr

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Humain vs robot : deux c.v. bien différents

Avez-vous peur du « tsunami numérique » ? De la rivalité humain vs robot ? Il y avait plus de 700 humains, les 31 janvier-1er février 2018, au Centre des congrès de Québec, qui pour 150$ étaient venus entendre une brochette d’invités échanger sur l’impact de la robotique, de l’internet en nuage, de la numérisation des données… bref des changements technologiques sur les entreprises de demain et, particulièrement, sur l’avenir de l’emploi.

L’invitation était claire : « Afin de se préparer aux grands bouleversements provoqués par la transformation numérique sur l’emploi et la formation, la Coalition FORCE 4.0 invite tous les acteurs socio-économiques de la région à participer au symposium « Prévenir le tsunami numérique : un défi pour l’emploi dans la Capitale-Nationale ».

L’enjeu de la place des robots dans nos sociétés fut au coeur du débat.

Robot : menace ou opportunité ?

Les robots : menaces ou opportunités ?

Dans un panel de trois dirigeants d’entreprises, le pdg de Coveo, Louis Têtu, n’a pas caché sa solution : « Mon conseil aux entreprises, c’est doublez votre budget techno ! » Donc mettre la technologie à l’avant et créer de la richesse.

Sur le même panel, à l’évidence suite à son passage récent au Sommet économique de Davos, la coprésidente de Groupe Germain, Christiane Germain, co-fondatrice de la chaîne Hôtels Germain et ALT, a partagé ce qu’elle y a retenu du message de Jack Ma : « Jack Ma vient de dire à Davos qu’il est temps que les humains arrêtent de vouloir être meilleurs que les robots. Qu’on enseigne le savoir depuis 200 ans ; qu’il faut maintenant davantage enseigner le savoir-être. » Bref, utiliser la valeur ajoutée humaine !

Et la meilleure réponse face à cet enjeu a été servie par une image toute simple, quelques minutes plus tard, alors que le conseiller stratégique Louis J. Duhamel, de la firme mondiale Deloitte, avait la parole comme conférencier. Rappelant que si « 52% des firmes de la liste Fortune 500 de l’an 2000 n’existent plus en 2018 », c’est certainement en partie imputable à la variable technologique, il avait pourtant une merveilleuse image dans sa projection à l’écran montrant toute la limite de ce que représentent les forces de la robotique. Et ce que représentent, en corollaire, les forces de l’humain.

Comme en prolongement voulu de l’allusion à la pensée de Jack Ma partagée juste avant lui, à l’écran on pouvait voir les forces de l’humain versus celles des robots. Et réaliser, soudainement, une incroyable complémentarité. Une combinaison bien loin de la concurrence et du discours de la menace.

« Si vous croisez un robot qui est dit capable d’improvisation, prenez vite vos jambes et courez loin dans le sens inverse », a conseillé avec un brin d’humour Louis J. Duhamel. Et le message était bien passé.

L’humain et le robot : une collaboration sans précédent. Oui, car les forces de l’humain sont la créativité/innovation, la flexibilité/improvisation, le leadership, la persuasion, l’empathie, le jugement, la capacité de négocier ou de résoudre des problèmes.

Aux côtés de l’humain, l’avantage du robot c’est sa force (physique), sa précision, sa rapidité, sa résilience, son endurance, son insensibilité à la pénibilité et à la répétitivité, ainsi que sa grande capacité analytique.

Alors avant de déclarer la guerre aux robots « voleurs de jobs », retenez l’idée qu’une équipe de travail optimale est justement celle qui regroupe à la fois les forces de l’humain avec celles d’un robot !

www.force4-0.quebec

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Changement technologique : Faut-il vraiment parler d’un « tsunami numérique » ?

Le « tsunami numérique » : un défi pour l’emploi dans la Capitale-Nationale. À Québec, on se préparait pour 300, voire 400 participants. Les organisateurs déclarèrent « Complet » après 700, même si les inscriptions à leur colloque de deux jours continuaient d’affluer. C’est dire que le thème de la 4e Révolution industrielle attire et intrigue.

Il y avait donc plus de 700 personnes, les 31 janvier-1er février 2018, au Centre des congrès de Québec, qui avaient à payer 150$ pour entendre une brochette d’invités échanger sur l’impact de la robotique, de l’internet en nuage, de la numérisation des données… bref des changements technologiques sur les entreprises de demain et, particulièrement, sur l’avenir de l’emploi.

L’invitation était claire : « Afin de se préparer aux grands bouleversements provoqués par la transformation numérique sur l’emploi et la formation, la Coalition FORCE 4.0 invite tous les acteurs socioéconomiques de la région à participer au symposium « Prévenir le tsunami numérique : un défi pour l’emploi dans la Capitale-Nationale ».

Mais si, en effet, de grands bouleversements nous attendent avec l’intégration du numérique dans les organisations, faut-il parler si fort, voire justement utiliser l’image du tsunami ?

L’invité international vedette des organisateurs était venu de France. Marie-Claire Carrère-Gee, présidente du Conseil d’orientation de l’emploi de France, avait à partager les résultats d’une vaste étude commandée par l’État français qui laisse des conclusions aucunement alarmistes :

  • Le chômage technologique est-il inévitable cette fois-ci ? « Il n’y a pas de déterminisme technologique, en théorie tout est possible (…) Les technologies ne sont rien, elles sont ce qu’on en fait. »
  • Pour les plus alarmistes, les études confirment que « même la dernière vague technologique a été positive à l’emploi », donc favorable.
  • Et le plus fort de son exposé est venu avec la donnée de l’étude Condition d’emploi qui affirme qu’environ 10% des emplois en France « cumulaient des vulnérabilités qui pourraient en menacer l’existence ». À côté de ce 10% « d’emplois exposés » à l’automatisation, un taux qui peut sembler rassurant, il y avait cependant un imposant 50% d’emplois plus ou moins touchés, sans être menacées, et donc dits « susceptibles d’évoluer ».

Pour les humains, l’affaire serait donc bien largement plus de devoir s’ajuster en emploi face à l’intégration du progrès technologique, plutôt que devoir subir un vol de son job par un robot concurrent. Nouveau partenaire davantage que concurrent menaçant, les robots et consorts viendront globalement transformer la charge du travailleur en l’allégeant ; rarement en provoquant sa disparition…

Si un robot peut passer la balayeuse sur la plus grande surface libre d’une usine, il ne pourra pas facilement en finir les petits recoins ou autres espaces complexes. Et il faudra donc toujours devoir compter sur un humain pour faire une partie du travail. C’est en gros l’esprit qui ressortait de cette grande étude française : adaptation et ajustement, bien plus que l’idée d’une révolution dévastatrice !

Une relativisation de la menace que le témoignage de la coprésidente de Groupe Germain, Christiane Germain, co-fondatrice de la chaîne Hôtel Germain et ALT, qui comptera 18 établissements à travers le Canada d’ici fin 2018, est venue colorer d’une manière d’ailleurs insoupçonnée. Son anecdote avait, en plus, l’avantage d’une expérimentation toute récente :

« Lorsque nous avons procéder à l’ouverture de notre plus récent hôtel, celui à l’aéroport de Toronto, nous avions décidé d’offrir à notre clientèle deux bornes d’enregistrement/accueil sans employé et une seule avec un employé au comptoir. Nous nous disions que, dans ce contexte de clientèle d’aéroport, disons-le, moins en recherche d’une expérience hôtelière, que dans un centre-ville, par exemple, une telle offre d’automatisation était une bonne décision. Eh bien nous avons finalement retiré les deux bornes automatiques ; nos clients ont même ici préféré le rapport humain face à l’efficacité de la machine. »

C’était comme si la femme d’affaires québécoise tenait à faire écho, immédiatement, à Marie-Claire Carrère-Gee ; qu’il n’y a pas de « déterminisme technologique » et que la technologie n’est que « ce qu’on en fait ». En y ajoutant que les technologies font, aussi, ce qu’on en veut ! Donc, que tout reste possible, et que la réponse reste encore entre les mains des managers.

Vu de France, le défi se confirmant davantage comme une affaire de formation continue de la main-d’œuvre et de bons programmes académiques dans le système d’éducation pour répondre aux besoins changeants de l’économie, le tout de même imposant 50% d’emplois dits « susceptibles d’évoluer » ne détonnait pas avec les sources des organisateurs du colloque de Québec :

« Diverses études prévoient qu’entre 30% et 60% des emplois actuels sont automatisables au moyen des technologies existantes ou émergentes. Et les transformations induites par le numérique touchent tous les secteurs de l’économie. »

Devant le constat « impératif » de se mobiliser afin de mieux comprendre les défis que posent ces mutations sur l’emploi et la formation, et de « faire émerger des façons d’en tirer profit », le ministre de l’Éducation du Québec, Sébastien Proulx, présent lors de la matinée de la première journée, a pu séduire son auditoire en annonçant qu’il allait « (…) dans les prochains mois, proposer un Plan numérique pour les écoles du Québec ».

Mais quelle part du succès des entreprises et de la création de richesse de nos économies doit être accordée à la variable des changements technologiques ?

Si le conseiller stratégique Louis J. Duhamel, de la firme mondiale Deloitte, est venu rappeler que « 52% des firmes de la liste Fortune 500 de l’an 2000 n’existent plus en 2018 », un tel résultat n’est certainement pas imputable qu’à la variable technologique.

Sur le territoire même de la capitale du Québec, avec un taux de chômage régional dérisoire depuis plusieurs années, avec plusieurs secteurs économiques qui font carrément face à une pénurie chronique de travailleurs, parler de « tsunami numérique » face à l’emploi avait une note particulière. Les transports autonomes, objets connectés, plates-formes spécialisées en partage et autres nouvelles technologies bouleversent certes les modèles d’affaires. Et il y a toujours une certaine urgence de mettre en place les conditions qui permettent de réduire le choc du changement, pour notamment mieux en saisir tout le potentiel de développement.

Vu de Québec, les forces vives de la ville et la grande région de Québec ne sont donc certainement pas hors du temps avec leur initiative de mobilisation. Probablement prévenants. L’organisation de la Coalition FORCE 4.0 avait aussi invité comme conférenciers des Guy Cormier, président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, et Daniel F. Muzyka, pdg du Conférence Board du Canada.

Coalition FORCE 4.0

Lancé en décembre 2016, la Coalition FORCE 4.0 est un regroupement de leaders et d’organisations de la Capitale-Nationale du Québec visant à soutenir les innovants dans le but de favoriser le développement social, industriel, technologique et numérique en facilitant l’adoption en continue de solutions innovantes qui répondent aux défis sociétaux.

Coalition FORCE 4.0

Déclaration constitutive

Nous, soussignés, déclarons que nous unissons nos forces dans la Coalition FORCE 4.0, afin de soutenir l’ambition des innovants de notre région, le développement et la croissance d’entreprises et la mise en œuvre de solutions aux grands défis sociétaux. Notre engagement vise l’amélioration du positionnement mondial de la grande région de Québec.

Préambule

La Coalition FORCE 4.0 aspire à stimuler l’audace et le courage et à soutenir l’ambition de nos entreprises en favorisant le développement d’un environnement d’affaires connecté et ouvert et en maximisant les leviers de l’innovation. La mise en place de la coalition illustre la volonté de ses membres de donner du muscle à la capacité innovante de la région de Québec. L’innovation est source de progrès social et de création de richesse. Elle s’inscrit, ici et ailleurs, comme un moteur de la transformation vers une économie numérique, sobre en carbone, socialement responsable et compétitive à l’échelle de la planète. La Coalition FORCE 4.0 mobilisera les acteurs de la région de Québec afin d’apporter un appui significatif et concerté à de grands projets ambitieux ayant le potentiel de transformer l’économie régionale, de se déployer à l’international et d’apporter des solutions durables à des défis sociaux.

Considérant que :

1. L’innovation est essentielle à la compétitivité et à la pérennité des entreprises de la région de Québec ainsi qu’à la santé économique de la région ;

2. L’innovation est au cœur des processus de transformation et que le numérique transforme les entreprises et crée de nouveaux modèles d’affaires;

3. L’ouverture des marchés exige une plus grande compétitivité et une présence mondiale accrue de nos entreprises ;

4. L’environnement de soutien et d’accompagnement à l’innovation est de haute qualité dans la région ;

5. L’environnement de soutien à l’entrepreneuriat est bien développé dans la région de Québec ;

6. L’économie de la région se distingue par sa forte diversité industrielle ;

7. Les entreprises font face à des défis importants de disponibilité de main-d’œuvre ;

8. Les défis sociaux, notamment ceux liés au développement durable, à l’inclusion, à la santé et aux services sociaux, stimulent l’innovation ;

9. Les solutions à ces défis recèlent un immense potentiel de création de richesse et de déploiement à grande échelle ;

10. Les projets ambitieux d’innovation méritent un meilleur soutien tant technologique que financier de manière à en faciliter le démarrage et à en tirer le plein potentiel.

La Coalition s’engage à :

1. Se mobiliser pour soutenir des projets ambitieux et créateurs de richesse favorisant le développement et la modernisation des entreprises et l’apport de solutions durables aux défis sociétaux ;

2. Enrichir continuellement l’environnement de soutien à l’innovation, par des actions concrètes de mobilisation ;

3. Sensibiliser à l’importance d’innover et aider à l’appropriation des meilleures pratiques en la matière ;

4. Contribuer à l’accélération de la croissance d’entreprises innovantes ;

5. Faciliter les étapes de démonstration technologique dans les entreprises en démarrage, afin de réduire les risques liés à la commercialisation ;

6. Faciliter l’exportation des solutions et de produits québécois innovants ;

7. Célébrer les entreprises, les technologies et les acteurs de l’innovation de la région ;

8. Contribuer à l’attractivité de la région par la mise en valeur de son caractère innovant et ainsi attirer talents et investissements dans la région ;

9. Placer l’amélioration de la qualité de vie du citoyen au cœur de ses préoccupations ;

10. Faciliter la collaboration dans la réalisation des engagements de la coalition en maximisant les synergies sans dupliquer les efforts et les missions des organismes existants.

Signé à Québec, ce vendredi, 9 décembre 2016

Signataires : CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE QUÉBEC, Alain Aubut, pdg; FACULTÉ DES SCIENCES DE L’ADMINISTRATION DE L’UNIVERSITÉ LAVAL, Michel Gendron, doyen; INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE, Yves Bégin, vice-recteur à la recherche et aux affaires académiques; CENTRE DE RECHERCHE INDUSTRIELLE DU QUÉBEC, Denis Hardy, pdg; OBSERVATOIRE EN GOUVERNANCE DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION DE L’UNIVERSITÉ LAVAL, Lyne Bouchard, professeure agrégée et Directrice; PARC TECHNOLOGIQUE DE QUÉBEC, Natalie Quirion, pdg; AMBASSADEUR DE L’INNOVATION, Jacques Castonguay, conseiller stratégique; INSTITUT NATIONAL D’OPTIQUE, Jean-Yves Roy, pdg; CENTRE DE RECHERCHE INDUSTRIELLE DU QUÉBEC, Sophie D’Amours, présidente du Conseil d’administration, GROUPE OPTEL, Louis Roy, président; FACULTÉ DES SCIENCES ET DE GÉNIE DE L’UNIVERSITÉ LAVAL, André Darveau, doyen; UMANX, Dragan Tubic, président; CEFRIO, Jacqueline Dubé, pdg; QUÉBEC INTERNATIONAL, Carl Viel, pdg.

www.force4-0.quebec.

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